de Gemini le Mer 17 Avr 2019, 13:06
Lupin III - Hemingway Papers : Lupin est à la recherche du dernier manuscrit inachevé d'Hemingway, lequel indiquerait l'emplacement d'un fabuleux trésor sur une petite île de la Méditerranée.
Pour marquer la disparition de Monkey Punch à ma façon, j'ai décidé de regarder un des nombreux long-métrages Lupin III manquant encore à ma culture personnelle. Comme ceux-ci alternent le meilleur et le pire - choisir un film s'apparente donc souvent à un jeu de roulette rururusse - j'ai jeté mon dévolu sur un téléfilm réalisé par Osamu Dezaki. Comme ça, je limite les risques. Rétrospectivement, il s'avère que j'ai fait le bon choix.
Cet anime souffre de deux écueils principaux, récurrents sur ces productions. Déjà, qui dit téléfilm suppose un budget moindre, lequel se ressent à l'écran. Surtout, contrairement à une série TV, les long-métrages peuvent difficilement se permettre de laisser des membres du quintet sur le carreau, mais la gestion simultanée de cinq personnages se fait rarement sans heurts ; en l'occurrence, c'est vraiment la poulaille qui en fait les frais, se contentant de figuration intelligente - enfin "intelligente", vous me comprenez - et quelques très rares gags, dont certains font heureusement mouche (sur ses ennuis financiers et hiérarchiques).
Cela n'empêche pas Hemingway Papers de se situer dans la moyenne haute des productions Lupin III. Déjà, car Osamu Dezaki bénéficie cette fois d'un scénario plus que correct à retranscrire à l'écran, et qui ne vient donc pas perturber son sens du rythme, de la mise-en-scène, et du gag lupinesque (qu'il maitrise plutôt bien). Si j'ai trouvé Jigen et Goemon légèrement éloignés de leurs personnages habituels (jusqu'à Goemon s'affichant une cigarette à la bouche), perdant à quelques rares instants de leur superbe, les quatre voleurs possèdent tous un arc bien défini, cohérent, et qui les aménera finalement à oeuvrer de concert ; ce n'est pas si fréquent que cela, Fujiko ayant la trahison facile (mais s'en abstenant pour une fois). Même en sachant que Lupin et ses compères sont des figures malléables, pouvant s'adapter à toutes les situations, j'apprécie peu ses histoires trop fantastiques ; or, ce long-métrage ne recourt par au surnaturel, et propose même quelques idées bassement réalistes plutôt bienvenues (en particulier concernant la nature quoique prévisible du trésor).
Hemingway Papers reste toutefois un film étrange, avec Jigen et Goemon confrontés à leurs propres échecs, une Fujiko moins fourbe qu'à l'accoutumée, et une violence mine de rien assez crue. Mais dans l'ensemble, cela fonctionne bien, notamment grâce à l'écriture qui arrive à gérer les quatre voleurs (certes au détriment de notre policier préféré).