[anime] Godzilla

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Gemini
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[anime] Godzilla

Messagede Gemini le Jeu 18 Jan 2018, 23:55

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Confrontée aux kaijus et au plus puissant d'entre eux, Godzilla, l'humanité n'eut d'autre choix que de s'exiler dans l'espace, à la recherche d'une nouvelle planète habitable. Constatant l'échec de leur exode, les survivants décident de retourner sur Terre.

Vous vous souvenez, en 2016, quand Godzilla était redevenu cool ? Ne vous inquiétez pas, vous pouvez compter sur la Toho pour repartir dans ses pires travers.
Premier volet d'une trilogie en images de synthèse, Godzilla: Monster Planet raconte comment les quelques habitants dépressifs de Sidonia décident de revenir sur Terre, pour affronter un kaiju surpuissant que toutes les nations du monde et deux peuples extra-terrestres bardés de technologie (inefficace) n'ont pas réussi à abattre lorsqu'ils se trouvaient au sommet de leur puissance. Mais pas de souci car le capitaine machin, bac -10, a trouvé la faiblesse du monstre.
Alors, je vais être honnête, j'y ai cru pendant au moins 5 minutes. Grâce à une analepse qui embrasse l'héritage de Godzilla comme aucun avatar de la franchise auparavant. Il faut dire que, depuis la première remise à zéro de cet univers pour les 30 ans du Godzilla matriciel, le studio a eu tendance à considérer que seul ce-dernier était canon et que rien de ce qui avait pu être fait après (en particulier toutes les kitscheries des années 60/70) n'appartenait au canon. Donc voir un nouvel avatar assumer, même si c'est le temps d'une courte séquence, cela fait plaisir. D'autant que celle-ci propose dores et déjà quelques pistes intéressantes. Et puis j'étais réellement curieux de découvrir la nouvelle Terre sur laquelle les personnages allaient atterrir. Monde dévasté ? Paradis pour kaiju façon Kong Island ou Les Envahisseurs attaquent ?
Malheureusement le retour à la réalité s'avéra brutal. Plusieurs raisons à cela : un Godzilla finalement peu présent là où l'animation devrait permettre de le voir bien plus que dans une production devant recourir aux effets spéciaux (nous le voyons à peu près autant que dans la version ultra-frustrante de Gareth Edwards), un final trop long se focalisant sur l'action, et surtout des problèmes d'écriture.
Des problèmes d'écriture plus ou moins conscients. L'histoire doit pouvoir couvrir trois films, ce qui rend le final de celui-ci prévisible, et surtout implique que les auteurs doivent en garder sous le coude pour les prochains opus. Concrètement, cela implique que les protagonistes vont soigneusement éviter de se poser énormément de questions pourtant évidentes ; ce qui ne s'explique que pour les besoins du scénario des deux autres long-métrages, ou par l'extrême bêtise de personnages qui n'en sortent de fait pas grandis. Mais les scénaristes préfèrent ne pas aborder de sujets auxquels ils ne veulent pas donner de réponses dans l'immédiat. Sujets dont nous pouvons par conséquent nous douter qu'ils constitueront la base des parties suivantes.
Toujours pour les besoins de la trilogie, plusieurs éléments sont posés, parfois précipitamment, mais absolument pas exploités. Là encore, cela signifie que Godzilla: Monster Planet ne se suffit pas à lui-même.
Là, nous étions sur les aspects du scénario qui ont volontairement été occultés ou mal exploités par les auteurs. Par contre, je ne crois pas que l'absence totale de développement des personnages soit autre chose qu'une erreur. Le héros est un extrémiste tantôt génial tantôt complètement butor, et dont les excès le rendent impossible à apprécier. Les autres protagonistes se limitent à leur nom et leur visage et ne possèdent aucune personnalité propre, pire certains semblent gagner une importance dans le récit d'une scène à l'autre juste parce que les auteurs ont besoin à cet instant de quelqu'un pour accomplir telle ou telle action. Ils ne sont pas aidés par des dialogues frisant le ridicule (voire le dépassant allégrement) mais prononcés avec un premier degré qui laisse pantois.
C'est dommage car ce long-métrahe possède de nombreuses bonnes idées (comme la présence de plusieurs races aliens). Mais il reste impossible à ce stade de déterminer lesquelles auront une véritable importance par la suite, et lesquelles ont été jetées là un peu par hasard. Godzilla: Monster Planet ne fonctionne pas en tant que film car il a été pensé uniquement en tant qu'épisode d'une série à suivre, et ce n'est qu'à l'aune de l'intégralité de celle-ci que nous pourrons déterminer s'il s'agissait d'une œuvre honnête - elle ne pourra de toute façon pas être réussie compte-tenu de l'écriture de ses personnages et de ses dialogues - ou d'une grosse foirade.
Prise indépendamment, c'est une grosse foirade.

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Zêta Amrith le Ven 19 Jan 2018, 01:02

Godzilla : La Planète Des Monstres

Une ou deux fulgurances et quelques dialogues à peine enlevés, généralement sans lien avec le coeur du récit, bataillent pour sauver du naufrage une production dont la laideur émétique emporte tout sur son passage. Le scénariste galère dur pour trouver un angle neuf à partir duquel raconter son histoire, et s'empêtre donc dans une interminable exposition/introduction spatiale n'ayant simplement aucune utilité pour ce qui suit, avec un fadasse Eren de Attack On Titans en guise de protagoniste. Les éléments à potentiel - à l'instar de ce prêtre extraterrestre aux visées prosélytes - sont à peine évoqués qu'ils sont déjà immédiatement évincés, n'étant finalement sur scène que pour lancer au spectateur "Nous on fait plus que du Toho de monstres tu vois". Le film aimerait le cacher, mais il n'a plus rien à dire terminé son intéressant prologue. La méthodologie sampling de Gen Urobuchi, qui lui permit par le passé de décocher quelques flèches, semble tourner à vide maintenant qu'il est confronté à un genre dans lequel les réussites sont trop rares pour alimenter ses talents de copiste. Or il eût fallu un script bonnement exceptionnel pour surmonter la forme ; d'une imparable mocheté, plus qu'un BLAME! qui avait son univers pour amortir une portion du choc, le nouveau morceau de code de chez Polygon Pictures ruine consciencieusement ses scènes d'action tout en veillant à ce que chaque design suscite l'ennui avec la même efficience qu'une question au gouvernement sur LCP. Quelques clins d'oeil en début de métrage à d'autres monstres du paternel comme Dogora ne suffisent pas à arracher ce film à sa condition de produit sans saveur. Là où Hideaki Anno avait relevé le niveau de toute la franchise en transformant le Godzilla de Ishiro Honda en film de Kihachi Okamoto, la première incursion du lézard géant dans l'animation japonaise est elle sans objet ni inspiration, synthétisée dans un héros qualifiant le monstre d'enfoiré pendant 1h30.

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Ramior le Ven 02 Mar 2018, 22:14

Toku scope on fait une vidéo dessus et ils semble en accord avec les critiques faite plus haut:


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Gemini
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Re: [anime] Godzilla

Messagede Gemini le Dim 22 Juil 2018, 22:56

Gojira : kessen kidô zôshoku toshi : Second volet de la trilogie Netflix d'après une idée forcément géniale de Gen Urobuchi.
C'était beaucoup mieux que le premier opus. En même temps, mieux qu'une bande de personnages anti charismatiques qui se bagarrent avec un monstre, ce n'est pas tellement difficile. Ce second long-métrage ne prend pas plus le temps de rendre son héros attachant, par contre il semble plus posé, prend plus le temps de nous faire découvrir son environnement, et surtout répond enfin à des questions qui auraient dû être posées dès le début. Tout-de-suite, l'univers inédit (au sein de la licence Godzilla) de cette série prend plus d'ampleur, ce qui n'est pas un mal. Dans sa seconde moitié, le scénario arrive aussi à développer une des deux peuplades aliens de la série, jusque-là peu utile, avec quelques idées bienvenues. Dans l'ensemble, l'histoire réserve quelques bonnes surprises qui compensent en partie le côté indigeste des débuts et la fadeur des principaux protagonistes.
Techniquement, sans surprise, nous sommes dans la lignée du premier film. Certains décors sont assez jolis, et le design de Godzilla lui confère une prestance indéniable. Pour le reste, je ne suis toujours pas client de la technique d'animation et des visages des personnages, ce qui n'aide décidément pas. Par contre, pour rester sur la technique, plusieurs musiques sortent clairement du lot, d'autant qu'elles ont le bon goût d'être utilisées aux moments opportuns.
Donc il y a une amélioration par rapport au métrage précédent, et rien que cela fait plaisir, mais vu que nous partions de très bas, cela ne signifie pas non plus que ce second épisode est un grand film. Il se laisse regarder, ce qui est déjà bien. Mais il souffre encore de plusieurs handicaps propres à la série. Un des principaux, c'est que comme il reste au moins un opus, nous savons que les personnages n'arriveront toujours pas à se débarrasser de leur principal problème.
Quant au sujet du prochain épisode, il se voit venir gros comme une maison, malgré la volonté du scénariste de garder des éléments secrets de manière totalement artificielles. Un des personnages va ainsi chuchoter une information capitale à un autre, de manière à ce que personne ne l'entende, alors qu'il n'est observé que par les spectateurs... Information qui nous sera révélée dans la scène post-générique, mais totalement prévisible. Ou du moins, soit vous êtes des habitués de la licence et vous vous doutez bien de quoi il s'agit, soit vous ne connaissez pas et la révélation tombe complètement à plat.

[Montrer] Spoiler
Des prêtresses jumelles chargées de protéger un œuf, et un kaiju venu de l'espace, non vraiment, impossible de savoir ce qui va se passer :lol:

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Gemini le Lun 23 Juil 2018, 14:46

Petit ajout par rapport à mon avis d’hier, après une nuit de réflexion (je vous rassure ces films ne m’empêchent pas de dormir). Comme le fait remarquer l’équipe de Tokuscope, le premier ne se suffit pas à lui-même puisqu’il se ferme sur un cliffhanger. Or, je crois qu’il y a une confusion. Tout dans l’écriture indique que le projet a été pensé comme une série. Non une série de long-métrages, mais une série composée d’épisodes de 100 minutes (quand bien même ils seraient diffusés au cinéma). Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que le studio ménage ses effets et ses révélations, ou finisse chaque épisode sur un élément devant donner envie aux spectateurs de regarder la suite.
Le problème, c’est que les créateurs de cette série n’arrivent pas à gérer leur format. Ils essayent malgré tout d’imposer une structure de long-métrage aux épisodes, parfois au détriment de la cohérence globale. Par conséquent, les deux premiers volets reposent chacun sur une idée principale, avec une montée progressive de la tension, et un climax sous forme d’affrontement final. Cela ne peut pas marcher. Pour qu’il y ait le moindre enjeu, il faudrait que les spectateurs ignorent que la menace – dont la destruction constitue le but ultime – reviendra fatalement dans la suite.
En même temps, il faut bien combler 100 minutes de métrage. Et autant, dans une série avec des épisodes de 20 ou 45 minutes, nous pourrions accepter que les personnages oublient de se poser certaines questions (parce qu’ils n’en auraient tout simplement pas le temps), autant sur 100 minutes, c’est tout-de-suite plus dur à avaler.
Faire une trilogie de kaiju eiga n’est pas impossible. La preuve : celles consacrées à Mothra et Gamera dans les années 90/2000. Mais pour que cela fonctionne, il faut que chaque film prit individuellement possède ses propres enjeux, avec à la rigueur quelques éléments en guise de fil rouge. Alors que cette nouvelle version de Godzilla fonctionne sur une logique de série à suivre, donc avec un fil rouge hypertrophié dont les principaux enjeux ne pourront être résolus qu’à la toute fin (à moins que Netflix annonce une « saison 2 »). Pour autant, les auteurs essayent d’intégrer aux forceps des enjeux propres à chaque épisode, et cela ne fonctionne pas. Il s’agit d’un hybride complètement bâtard, une créature de Frankenstein moderne. Et c’est plutôt dégueulasse à voir.

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Joe le Sam 12 Jan 2019, 16:31

Vu le troisième volet.
Circulez il n'y a rien à voir.

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Sch@dows le Jeu 31 Jan 2019, 16:50

J'avoue que si j'ai trouvé intéressant le point de vu adopté par le premier film, le deuxième commençait déjà a perdre son propos, et alors le 3ème ... j'ai du me forcer pour aller au bout.

Servit en plus de cela par une réalisation 3D (Sidonia-esque), et je peux être sûr de ne jamais revoir cette trilogie de films.
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Tetho
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Re: [anime] Godzilla

Messagede Tetho le Ven 11 Déc 2020, 00:55

Deux ans après la bataille je me décide à regarder cette trilogie.
Et il faut se rendre à l'évidence :

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(attention, passé cette image je divulgâche sans pitié, franchement si ça vous évite de voir ces films je vous aurais rendu un service)


Godzilla, et de façon plus générale le kaijû eiga, en anime est une proposition incroyablement séduisante, pour peu qu'on les place entre de bonnes mains. Libéré des contraintes matérielles et des budgets propres au cinéma japonais, ça permettrait de réaliser des idées plus folles, d'assumer une direction artistique plus racée, de se libérer des poncifs et clichés inhérent au genre. Pour s'en convaincre il suffit d'imaginer ce que pourrait donner le combat entre Godzilla et un Mechagodzilla, réimaginé par un artiste au style fort, genre au hasard Shinkawa (au hasard, hein), avec une mise en scène réutilisant les codes du robot-anime post-Evangelion, déjà très influencé par le kaijû eiga.
Mais à la place la Tôhô et Netflix se sont dit "pas la peine, on va confier le projet à Polygon Pictures".

Je ne sais pas vraiment par où commencer tant rien ne va, c'est comme si à chaque décision pendant la prod la pire a été prise à chaque fois. La direction artistique est dégueulasse, l'animation est dégueulasse, la technique est dégueulasse, la mise en scène est dégueulasse, le storyboard est dégueulasse, le rythme est dégueulasse et même la performance de Miyano dans le rôle d'un Eren Yaeger de supermarché est dégueulasse... Seule reste l'intention louable de vouloir faire de la vraie SF avec Godzilla.

Parce qu'elle est là la bonne idée de cette série, du passé faire table rase et essayer de construire quelque chose de nouveau autour de Godzilla, quelque chose qui aurait été impossible jusque là et créer un nouvel univers. Sauf que non, passé le cadre SF qui fait quand même énormément penser à l'adaptation de Sidonia no Kishi des mêmes Polygon Pictures, le récit est arcbouté sur les fondamentaux de la saga. Avec un nom comme La Planète des Monstres on pouvait s'attendre à un film d'aventure dans la veine du Monde Perdu (celui de Conan Doyle, pas celui de Spielberg), avec foison de monstres, l'occasion pour Urobuchi et les réalisateurs de montrer leurs passion pour le matériel source et d'aller chercher leurs monstres préférés dans les seconds couteaux oubliés de tous. À la place on a le droit à un récit qui tourne autour des incontournables Big G, King Ghidorah, Mothra et Mechagodzilla, et encore on passe plus de temps à parler des deux derniers que les voir réellement. Le générique du premier film à quelques fulgurances, en allant chercher des spécimens rares comme Dogora, mais il faudra se contenter d'un caméo pour la forme. Même Rodan n'aura pas le droit d’apparaître hors de cette courte séquence. C'est un peu le même problème que Final War qui se vendait sur l'apparition des meilleurs monstres de 50 ans de films, mais en réalité ne faisait apparaître que les plus populaires sans vraie prise de risque de la part de l'équipe créative.
Et en ça on résume à quel point les trois films (qui en réalité n'en sont qu'un seul péniblement étiré sur 3H30 puis découpé en 3 épisodes pour mieux les vendre) ont le cul entre deux chaises, ils veulent s'émanciper du canon de la série, faire quelque chose de nouveau, mais en même temps ils restent enchaîné aux poncifs et motifs de la série. Sérieux, même pas 5 minutes dans le premier film, quand les Exif débarquent, j'avais grillé qu'ils étaient juste un nouvel avatar des Aliens X, et que du coup leurs plans impliqueraient à un moment d'invoquer des monstres pour détruire Godzilla/les humains/la terre. Ça n'a pas manqué, alors je ne vous dit pas quand j'ai vu les jumelles et leur œuf ou bien Metphies annoncer la venue d'un monstre encore plus terrible que Godzilla :33: A un moment j'ai même cru que l'Oxygen Destroyer ferait son apparition.
Mais je pense que le pire c'est le souffle atomique de Godzilla. Si il y avait un élément emblématique à conserver tant il est lié à l'identité même du monstre, ça serait celui-là. À la place les génies derrière ces films ont décidé de le remplacer par un laser propulsé par le bouclier de plasma généré par les plaques dorsales de Godzilla. Je n'arrive même pas à comprendre ce qu'ils ont voulu faire là. Si ils voulaient une attaque plus rapide et précise que le souffle atomique classique, Shin Godzilla a montré qu'on pouvait très bien en adapter la forme. Mais tel que c'est mis en scène là, ça n'a aucun sens, c'est d'une absurdité sans nom.

De son coté l'intrigue propre à ces films est juste effarante. Entre l'Eren Yeager de supermarché qui va reconquérir la terre avec ses plans improvisés en taule, l'incompréhensible intrigue autour de la Mechagodzilla City qui n'a aucun putain de sens, le Ghidorah d'un autre monde qui nos offre un non-combat... Il n'y a rien à sauver. Surtout que le rythme des films est effarant, à chaque fois on doit attendre entre 50 minutes et une heure avant d'arriver à la partie monstres, et voir des humains discuter dans des couloirs de métal ou devant des écrans holographiques verdâtres en attendant n'est pas ce qu'il y a de plus engageant. Je pense voir ce qu'Urobuchi voulait créer en opposant transumanisme et religion pour finir sur le fait que seul l'humain importe réellement. Mais la porté du propos est très limitée en soit. Et le ton über-sérieux et premier degré dans ta face du film empêche le film d'être sauvé du naufrage par le kitch comme certains nanard de l'époque Shôwa. Parce que putain qu'ils se prennent au sérieux avec leurs histoires de ville en nanométal et de religion new-age de l'espace contre des monstres de la 4e dimension.

Coté technique, Polygon continue ses œuvres de fossoyeur de l'animation japonaise. On peine à reconnaître les designs de Kozaki Yusuke derrière cette modélisation de l'enfer et l'animation à peine fonctionnelle qui a fait la gloire du studio sabote toute tentative d'avoir le moindre jeu qui émane des personnages.
Mais le pire reste coté monstres, mis en scène de façon catastrophique. Ils n'ont aucune masse, aucun poids, rien. La mise en scène est incapable de leur donner une présence physique claire tant le storyboard est aux choux. À la fin du premier film le coup de théâtre est le fait que le Godzilla de 50 m vaincu n'était qu'un enfant du véritable Godzilla de 300m de haut. Mais le film étant incapable de rendre cette échelle, un paradoxe quand l'essence même du kaijû eiga est justement d'arriver à tricher sur l'échelle des plans pour donner l'impression qu'un acteur dans un costume est bien un monstre de plus de 50m de haut, peu importe en réalité si il faisait 30 ou 3000m, ça ne changerait rien tant les cadrages du film, qui trop souvent collent au monstre, sont incapable de rendre la chose
La bataille du premier film est un gloubi-boulga illisible où des humains à moto volantes essayent de faire exploser la nuque de Godzilla, impossible de nier l'influence de Shingeki no Kyojin, le second est du neo-robot anime, avec des robots volants à la Gundam SEED incapables d’endommager Big G, et le troisième est un affrontement consternant où Godzilla ne peut ne serait-ce que toucher son adversaire.
Et plus que dans la médiocrité de l'écriture, je crois que l'échec total du film se trouve ici. Dans ce déni total de l'héritage cinématographique du kaijû eiga pour pondre à la place une soupe en CG qui se veut ultra dynamique mais n'est en réalité qu'illisible. Voila l'avenir de l'animation japonaise selon Polygon Pictures, et les faquins de Netflix leurs signent des chèques en blanc pour saboter un à un des projets séduisants comme Sidonia ou BLAME!.


Pour conclure ce post déjà trop long au vues de son sujet, je dirais que ces films ne sont pas que certains des pires animes que j'ai vu de ma vie, que ce ne sont pas que certains des pires films de monstres que j'ai vu de ma vie, c'est simplement certains des pires films que j'ai vu de ma vie. Il n'y a rien à y sauver et les rares bonnes idées qui peuvent y voir le jours sont immédiatement détruites par une réalisation médiocre au possible.
Je place peu d'espoir dans la série de Bones, dont la 3D est déjà un tue-l'amour, mais la présence de EnJoeToh au scénario pique au moins ma curiosité. Ses contributions à Space Dandy ont donné deux des meilleurs épisodes de la série, ça place le niveau.
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Re: [anime] Godzilla

Messagede Zêta Amrith le Ven 11 Déc 2020, 01:25

Tetho a écrit:Ce post déjà trop long au vu de son sujet.

Oui mais le bashing est plus fun comme ça.
Si Polygon font dans le dégueulasse, tout scénar' peut se rédimer lui-même. Mais je crois qu'Urobuchi est paralysé s'il ne peut plus pomper la victuaille. Et le niveau général du kaiju ega, genre creux dont le charme réside surtout dans l'aspect bricolé, est si médiocre qu'il n'y a trouvé aucun bon concept à recycler.

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Re: [anime] Godzilla

Messagede Gemini le Sam 03 Juil 2021, 11:15

Godzilla Singular Point : Nouvelle série originale de Nitflex consacrée à Godzilla. Mais est-ce vraiment le cas ? Dans cet anime, l'humanité - représentée par un groupe de héros dont nous suivrons la progression - est confrontée à l'arrivée de créatures mystérieuses nommées Kaiju. Ceux-ci sont divisés en plusieurs espèces, auxquelles les médias vont donner des noms de monstres célèbres du cinéma japonais (qui n'existent pas dans leur univers), parfois pour des raisons tirées par les cheveux. Ainsi, là où les Kaiju du studio Toho sont des individualités pouvant au mieux concevoir un descendant, nous allons par exemple trouver des myriades de Rodan, appelés ainsi car du radon a été détecté à proximité. Quant au Godzilla du titre, il arrive tardivement et intervient peu.

C'est vraiment le premier reproche que je ferai à cet anime. Un film comme Shin Godzilla s'éloigne des canons du genre pour mieux le réinventer et tout en restant fondamentalement un héritier des productions qui l'ont précédé. Même la série de long-métrages d'animation n'était pas nécessairement incohérente (juste nulle à iéch et mal écrite). Tandis que Godzilla Singular Point me donne surtout l'impression d'un scénario original sur lequel un vernis Godzilla aurait été posé. A aucun moment cela n'a un sens ou un impact qu'il s'agisse de Kaiju célèbres, cela aurait tout aussi bien pu être des créatures inédites. A ceci près, évidemment, que des créatures inédites auraient été bien moins vendeuses. Faut pas déconner ! Aurais-je regarder cette série s'il n'y avait pas eu le mot "Godzilla" dans son titre ? Pas sûr.
Le bon côté, c'est que cela autorise à recycler quelques musiques marquantes des productions Toho, ce qui est toujours agréable à l'oreille. Mais il ne faut surtout pas voir cette série pour Godzilla.

Son autre gros défaut, c'est son recours systématique au "ta gueule c'est de la science". L'arrivée des Kaiju seraient liées aux travaux d'un scientifique aussi génial que marginalisé, et l'enjeu pour certains protagonistes sera avant tout d'analyser ses recherches, les comprendre, pour ainsi trouver comment combattre ses créatures. Cela passe par énormément de discussions voulues logiques, mais surtout extrêmement verbeuses, absconses, et dont le but n'est que de mener d'un point A à un point B, ou à justifier une évolution du scénario ou la découverte d'un nouvel élément important. Il faut quelques épisodes pour que cet aspect de la série apparaisse, puis il devient omniprésent jusqu'au bout. La science a réponse à tout, même s'il faut au passage noyer le spectateur sous les dialogues afin qu'il ne cherche pas à saisir si ce que disent les personnages fait sens ou non. Ce qui ne fait finalement que rajouter au côté "arnaque" de la série.

Pour autant, tout n'est pas à jeter. Les deux défauts cités plus haut sont frustrants, car ils témoignent surtout d'un studio préférant la facilité dès qu'il se trouve dans une impasse narrative ou commerciale. Mais cela reste un anime plaisant à regarder.
Comme nous suivons plusieurs groupes de personnages - deux en particulier - ils vivent l'aventure de manière différente. La pseudo-science ne concerne vraiment que l'héroïne et son IA de poche, parcourant le monde avec son mentor sur les traces du scientifique dont les travaux devraient les éclairer. Le mentor en question poursuit d'ailleurs un but éloigné des Kaijus. L'invasion est quant à elle vécue du point de vue d'une petite société de service, dont le patron excentrique investit son temps et son énergie dans la construction d'un robot géant. Tout simplement. Et si ce-dernier n'est pas crédible, il le reste plus que ce que nous pouvons voir dans la majorité de la production nippone. L'action, mais aussi le désespoir face aux dégâts commis par les monstres, sont vraiment l'apanage de ce groupe. Et cela fonctionne très bien.
Il y a aussi des secrets, des complots,... au final, cela rentre dans la catégorie "arnaque" de la série, mais sur le coup, c'est bien efficace.

Le final ne sauve pas la série puisque restant dans ses anciens travers, se contentant d'explications alambiquées et confuses pour expliquer ce qui ressemble surtout à un Deus Ex Machina (aussi appelé "le scénariste n'avait aucune idée de comment conclure"). Ce qui en fait un anime divertissant, mais qui se fout un peu de notre gueule quand même.



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