de ChaosLink le Sam 07 Juil 2018, 23:38
And Then Here Were None : (2015)Dernière adaptation télévisée du chef-d’œuvre d'Agatha Christie, réalisée par Craig Viveiros et écrite par Sarah Phelps. Il s'agit d'une adaptation très fidèle au texte d'origine, en trois épisodes de 1h, qui reprend la trame et les meurtres à la lettre, ne changeant que quelques détails par-ci par-là (langage un peu plus injurieux et cru, travail de la sexualité des personnages, certaines morts légèrement modifiés pour mieux coller au format, suppression de toute la partie finale avec la police et la bouteille à la mer pour se concentrer sur l'essentiel)
On a eu la chance de la mater hier soir à la télé avec Aer sur TMC (Putain, plus jamais. Ces pubs sans fins...) et la toute première impression, c'est que ça déchire. La photographie et la réalisation sont incroyables et pleines de bonnes idées, les décors sont absolument somptueux, les acteurs crèvent tous (haha) l'écran et livrent une performance du tonnerre dans leurs personnages et la bande-sonore nous plonge délicieusement dans l'ambiance. C'est sombre, claustrophobique par moment, et terriblement prenant. Je suis particulièrement fan de l'idée de mélanger flash-back et "hallucination" des personnages pour évoquer leurs crimes passés et ce qui les ronge. Et forcément, rien ne bat jamais une bonne horloge centrale qui sonne à intervalle régulier.
Pour rentrer un peu plus dans les détails sans spoiler les deux du fonds qui ne connaîtrait toujours pas la solution à ce mystère :
Forcément, celui qui est le plus discret et qui crève le plus l'écran est bien évidemment Charles Dance, acteur dont je suis particulièrement fan et qui incarne un Juge Lawrence Wargrave à la perfection. Tout est parfaitement distillé dans son interprétation, que ça soit sa froideur et son absence de réaction devant ses propres meurtres, sa mise en retrait volontaire (du personnage et par la réalisation) lors des scènes de groupe, son apparente faiblesse dont il joue au début en s'aidant d'une canne (alors qu'on le voit parfaitement sans ensuite) et son orgueil, s'amusant avec toutes ses victimes et distillant des indices à chaque fois, vu que ceux-ci sont trop stupides pour voir le plus évident. Son apparition finale est réussis et clôture le récit parfaitement, même si trop peu de détails sont donnés sur le how dunnit et le why dunnit, ce qui pourrait frustrer un peu les gens ne connaissant pas l'histoire d'origine.
J'ai beaucoup aimé toute la critique distillée sur la société Anglaise de l'époque et tout ce qui fait sa rigidité. Notamment par les personnages d'Emily Brent (incarnée au poil par Miranda Richardson) et du détective William Blore (Burn Gorman, toujours aussi bon), qui n'ont pas tué par haine mais par puritanisme. Et juste parce que leur victime ne leur faisait que trop voir ce qu'ils détestaient en eux : leur homosexualité.
Enfin, difficile de ne pas parler de Maeve Dermody et d'Aidan Turner, qui sont des monstres de sensualités en Vera Claythorne et Philip Lombard. J'ai beaucoup aimé tout ce qui se dégage de ces personnages et tout le travail qui est fait autour d'eux, notamment avec la révélation étalée petit à petit de la monstruosité de Vera et son absence totale de culpabilité. Je pense que c'est l'une des plus grandes réussites de cette adaptation.
Du coup, je vous conseille de vous jetez dessus si vous aimez les romans policiers, les mystères et/ou les séries anglaises. C'est un must see pour moi.
Et ça donnerait presque envie d'avoir une adaptation live d'Umineko pour le coup ~~
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