de Zêta Amrith le Dim 02 Avr 2017, 15:39
Mobile Suit Gundam Iron Blood Orphans FIN (Spoilers)
L'anime se conclue dans un murmure.
On met un terme à l'action là où elle a commencé.
Mention spéciale pour le bruitage de la queue du Barbatos LR qu'ils ont sorti pour le dernier épisode, un super effet qui donne une vie sauvage au robot. De l'importance de ce genre de choses en anibot.
Difficile de ne pas détecter une dose de lâcheté dans le procédé utilisé : les protagonistes y meurent mais leur idéal est progressivement accompli par leurs adversaires, dont Rustal qui n'avait jamais été présenté comme un réformiste. Comme si l'on avait absolument voulu que la série s'achève sur une note optimiste que ne permettait pas le sort décidé pour les personnages. Et si cela n'a rien d'incohérent en soi (c'est bien d'éviter le manichéisme) on a quand même un peu l'impression d'un script qui veut capter à la fois le beurre et l'argent du beurre à moindre frais.
Pour le reste, la seconde partie aura démontré qu'il est temps que Gundam passe au format deux cours, et que les signaux crypto-marxistes des premiers épisodes étaient purement fortuits, instinct et accident étant en réalité les fins mots de la philosophie politique de l'anime. En-dehors du Barbatos Lupus Rex dont rien que le nom est le truc le plus cool de l'histoire de la franchise, la deuxième moitié (plus gundamesque que la première) n'aura fait que jeter la confusion sur l'objectif symbolique de la série, troquant le pitch hyper-simple, gurren-lagannien et donc plus efficace dramatiquement d'une bande de gamins esclaves cherchant à s'élever pour survivre, contre un coup d'Etat interne à Gjallahorn qui mènera Tekkadan à son auto-extermination. Le sens général du récit demeurera ainsi plus qu'abscons, à supposer qu'il existât. Encore une fois, rien de profondément illogique là-dedans, mais le caractère bricolé du développement couplé au fait que les protagonistes s'en seraient probablement mieux sortis sans s'associer à cette branque de McGillis (qui n'avait aucun plan à part muh Bael) confère un aspect assez arbitraire au déroulé narratif de IBO. Les bonnes idées esquissées durant l'anime, de la fusion tabou des hommes et des Gundam Frames en passant par les vestiges de Mobile Armors, les yakuzas de l'espace ou Tekkadan qui fait équipe avec le méchant en fin de compte, n'auront jamais réellement dépassé le stade de fait allusif ou rebondissement opportuniste tandis que les trucs lourdauds, tominéens et sans intérêt du genre l'Ordre des 7 Etoiles ont monopolisé la parole.
Quant à la relation entre Mikazuki et Orga, elle aura surtout été l'ombre de ce qu'elle aurait pu être, constamment ramenée au même flashback sans plus de substance. C'est d'autant plus dommage qu'il est difficile de ne pas apprécier les deux protagonistes pris isolément. Mikazuki en particulier, héros sans cause, plus enfantin que désincarné, qui n'était absolument pas le clone de l'insipide Setsuna comme certains ont voulu le faire croire. Sa dégradation physique au contact prolongé de sa machine est un autre point très intéressant de l'anime qui n'a pas fait l'objet du sérieux qu'il méritait, Okada et Sunrise s'étant contentés de produire trois ou quatre images cool autour et puis fin.
Gundam continue de décevoir à chaque nouvel opus et IBO ne fait pas exception. Mais celui-ci sous le mélodrame surfait aura au moins essayé de sortir quelques fois de l'ornière de Bandai, que ce soit en choisissant un binôme comme MC, en mettant les robots en arrière-plan durant les deux premiers cours, en abandonnant les délires sur l'évolution au profit de choses plus réelles, en abattant ses persos dans la rue plutôt qu'au combat... Il n'a pas complètement volé la sympathie qu'il inspire en-dehors de /m/. Encore faut-il ne pas être très regardant sur la question du sens, largement délaissée en seconde "saison" au profit du ça se passe ainsi c'est tout.
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Zêta Amrith le Dim 02 Avr 2017, 16:16, édité 2 fois.