de Aer le Jeu 27 Oct 2016, 01:01
Metal Gear Solid V, V ans après tout le monde.
J'ai pu m'y adonner pendant deux jours, autant dire que je n'ai pas vu grand chose, et pourtant le jeu m'a déjà tellement offert que j'en suis sur le cul. Récapitulons ensemble.
Première chose assez importante, je n'ai pas joué à un MGS depuis le 4, je n'ai pas fait les Portable Ops, le Peace Walker ni le Ground Zeroes. Autant dire que je m'attendais à tout et n'importe quoi étant donné que la dernière fois que j'avais vu Big Boss, il faisait de la moto en Russie pourchassé par un tank atomique. Bon, je connais quand même la lore du coup j'étais pas spécialement trop perdu au niveau des personnages (que ce soit Ocelot, Miller, Big Boss ou Zero).
Malgré tout mon bon vouloir, j'ai quand même un peu dégobillé partout sur l'introduction. Trop longue, trop lente (putain ce passage ou tu te traines comme une merde), trop chiante. Remplie de Kojicraquages pour faire passer la pilule mais franchement raté, y'a pas d'autres mots. Je m'attendais à du MGS super baston en open world et j'ai un tutoriel de mirde qui n'explique pour ainsi dire rien, et le jeu se serait ouvert sur la première vraie mission que j'en aurais été beaucoup plus content.
Mais le jeu commence donc après cette heure entière passé à rien foutre à par suivre des conneries et des personnages inspirés du premier vu que Kojima sait pas quoi faire d'autres (combien de variations de Psycho Mantis déjà ?). Une première mission d'apparence assez simple même si l'enjeu est important vu qu'il faut aller délivrer Miller. Infiltrons donc. La mission se passe assez bien, je découvre le jeu, reprend mes marques sur la maniabilité, même s'il faudra du temps pour que j'arrête de me perdre dans les menus de sélections de l'équipement. Celui ci est assez réduit mais suffisant pour progresser en toute quiétude, même si je fais déjà montre de ma propension à péter du garde plutôt que de faire la souris (j'y arriverais mieux après). J'arrive vaille que vaille jusqu'à Miller en esquivant pas mal de gardes, petite scène et ensuite je dois le... transporter, oh putain. La des gardes se disent soudainement que je suis dans le coin et ça se transforme en course poursuite débile ou je lâche régulièrement ce brave Mil tel un sac à patate pour en placer plusieurs dans les gencives de ces russes ma foi bien entreprenants. Finalement je parviens à m'échapper avec les petites blagues que les connaisseurs connaissent (Kojicraquage lolilol) et m'envole vers la Mother Base pour découvrir ce petit coin de flotte sur-armée.
C'est joli, même si je réussis l'exploit d'y crever comme une merde (j'attendais presque un trophée), mais très vide, donc je retourne rapidement à l'hélico de commande pour aller missionner mes talents de tueur incomparables. Ces quelques premières missions sont assez cool en général, variées dans leurs schémas comme dans leurs environnements (même si c'est toujours la même "zone", c'est pas les mêmes lieux donc ça va) et je commence à tâter de la surpuissance du soft qui permet les actions les plus folles comme les ratages les plus complets. A ce titre, je crois que ma plus belle débâcle est sur la mission de destruction d'un convoi de tank, avec un mec au milieu à capturer/éliminer. Je rentre dans la base perchée en mode bourrin après m'être fait repéré trois ou quatre fois, Ocelot me dit d'aller jeter les documents à la poubelle mais je les lis quand même de manière absurde, puis les tanks arrivent, j'avais placé du C4 sur le chemin providentiel mais n'ayant pas l'habitude je fais juste péter le camion central, les tanks se barrent, je course à cheval et arrive à un poste de contrôle avec un véhicule lance missile abandonné, je le vole en déclenchant encore une fois l'alarme et mitraille les piétons avant de foncer vers les tanks, je coupe par les bas cotés pour gagner du temps mais ahah, c'est un véhicule pas un cheval D-horse et du coup je m'envole au dessus d'une falaise que je n'avais pas vu et le truc explose à moitié me tuant presque sur le coup. Les tanks s'enfuient vers une base en arène au fond de la map que je rejoins à l'arrache. J'arrive par un coté ce qui est cool, mais ils sont placés de manière chiante et y'a bien une dizaine de gardes autour. Sachant que je dois les faire exploser, je suis obligé d'y aller un peu bourrinement et bon, après deux trois morts sous les obus (avec parfois des affronts cuisants du jeu comme ce moment ou je tombe d'une corniche et crève stupidement for no reasons) et la conclusion que mon stock de 4 C4 est vraiment pas suffisant, je retry. Je reprend la base du début et me positionne avec un mortier qui fait le boulot sans m'emmerder, dix minutes top chrono.
Ou encore la mission d'extraction de l'ingénieur qui débute super bien, je rentre dans la base en usant de bonnes tactiques bien fourbes, contournant ce que je peux, éliminant discrètement les sentinelles gênantes mais juste avant d'arriver au bâtiment en construction je me fais repérer par un scrogneugneu, j’apprends que mon objectif risque de crever alors je fonce dans le bâtiment, tombe dans le premier trou qui passe et me retrouve prit entre quatorze feu de soldats. Sans trop savoir comment j'élimine ce qui passe, délivre le mec et le sort, et l'échappée de la base est du même tonneau. Ma propension à ne pas restarter les missions qui foirent et à faire avec le flot m'empêchent de faire des super perfect et d'avoir des gros rangs qui tâchent, mais l'adrénaline et la folie de l'action me contentent amplement.
Parce que le jeu est cool envers et contre tout, j'adore les possibilités offertes, le fait que l'exploration n'empiète pas sur le jeu en lui même mais se rajoute par dessus sans trop emmerder le joueur, la qualité exponentielle de mes capacités d'infiltrations en commençant à maitriser le terrain et le personnage, les divers actions qui permettent de s'en sortir malgré tout. J'ai par exemple beaucoup aimé la mission ou il faut détruire des véhicules durant un assaut de rebelles, à courir partout pour poser des pains de C4 sur la route et tout faire péter, la composante de rapidité stressant pas mal.
Puis soudainement tout prend un tour complètement dingue. Je lançais pas les missions forcément dans l'ordre et je me retrouve à faire la mission 7 qui demande d'aller dérouiller trois spetsnaz. C'est ardu, rien que le début ou je demande à l'hélico de me poser dans le désert, ce qui doit être le point de départ le plus pérave pour cette mission et je sens déjà que je vais suer. Ce qui se produit avec les mecs qui se retrouvent n'importe ou, qui vont et viennent entre leurs bases et la ville centrale, j'ai du passer une heure et demi pour finir par liquider un peu tout le monde. Et la, je vois la zone de fin de mission toute proche de moi et décide de marcher vers elle plutôt que d'appeler l'hélico par pure flemme. J'me dis cool, j'ai fini, mais Ocelot me dit d'aller chercher un certain docteur Emmerich à l'autre bout de la map. Je fais des tours et des détours pendant une heure, cherchant des passages qui n'existent pas pour éviter de devoir tout contourner mais fini par m'y résoudre, prenant quatre ou cinq postes de gardes en chemin, ça fait donc déjà deux heures et demi que je guerroie sans pause.
La, j'avance assez serein et je me retrouve dans de belles ruines très jolies quand j'esquive un tir de fils de pute de sniper planqué à l'autre bout de cette magnifique zone à découvert et un gros MISSION 11 qui s'affiche. Ni une ni deux je me faufile comme je peux entre les couverts providentiels, je repère bien ou est situé le mécréant mais je ne peux pas l'atteindre avec mon matos alors je fais confiance à ma chance et la capacité du Boss à courir sans s’essouffler. Je passe la zone bon gré mal gré et rien ne se passe de particulier, donc je poursuis ma route, finis quelques postes par ci par la avant de me retrouver face à UN PUTAIN D'OURS qui m'étripe la gueule. Quatrième fois que je commande des balles pour me recharger et j'en peux plus, ça fait trois heures que je tourne en rond à tuer des trucs sans fin. Je fini par arriver à la centrale et j'me dis que ça va être cool mais l'endroit pullule de gardes remplis d'animosité.
Mes dons de serpent me sont d'un grand secours pour traverser quasiment toute la zone, parce qu'évidemment l'avant dernier me repère alors je fonce et je le dessoude mais l'alarme est donnée. Je me rue vers mon point de sortie ou je dois voir le docteur mais je ne peux pas passer à cause de l'alarme, et les gardes afflues, j'en tue une bonne quinzaine, coincé que je suis entre deux groupes électrogènes dans un grand n'importe quoi immortel digne des plus fiers COD, mais je suis le Big Boss alors suce ma bite, j'en peux plus de cette mission rendez moi ma liberté, je veux aller me faire chier sur la Mother Base.
MAIS NON, Y'A UNE CINÉMATIQUE ET LA MISSION 12 QUI SE LANCE TOUTE SEULE §§§
La je souffle et passe déjà une demi heure à rebrousser chemin entre les gardes de la centrale revenus à la vie, évitant de me faire repérer surtout qu'un hélicoptère à l'air agressif et à la sulfateuse fumante tourne autour de manière bien menaçante et je sens mon immortalité défaillir rien qu'à sa vue. Allez, maintenant allons vers cette base tout au nord et dézinguons les conos sur la route. C'est long et pénible, le premier poste se prend bien, le second aussi mais soudainement des escouades font les kakous sur un bout de route et veulent pas lâcher l'affaire, en plus ils ont commencé à s'équiper de casques et autres joyeusetés. Je finis par passer à coup de manchettes+fulton et quelques balles bien placées avant d'arriver sur la base ou le bon docteur est prisonnier. Ca fait quatre heures non stop, mon âme s'échappe de mon corps mais je dois continuer. Je pense à Adrienne est aux enfants. Ma bouche goute soudainement le sel de mes larmes lorsque je vois la base remplie à craquer de soldats, de cet hélico susnommé et de gardes montés sur robots bipèdes qui mais putain ce jeu se passe vraiment dans les années 80 ?
Je passe trois quarts d'heure à infiltrer cette base sans tuer personne, un exploit dont je suis pas peu fier mais en arrivant au bâtiment objectif deux enculés de fils de pute de merde de gardes à la con décident de faire les plantons DEVANT LA PORTE QUE JE DOIS PRENDRE LA NON MAIS SERIEUX Y'AVAIT PERSONNE DIX MINUTES AVANT. Alors je les tues de rage et m'enfuis avec le docteur sur un de ces trucs bipèdes étranges qui non franchement les eighties. S'ensuit une course poursuite incroyable que je ne spoilerais pas avant d'enfin atterrir à ma base et pouvoir prendre une douche.
Quasiment six heures non stop de folie furieuse et de plomb qui ne prenaient pas fin, c'était vraiment trop mais j'en suis ressortir avec l'impression d'avoir vécu un moment incroyable de jeu vidéo, comparable à peu de choses auxquelles j'ai pu jouer dans ma vie. Donc osef que le scénar soit nul au final (il l'est déjà d'ailleurs), c'est trop de la balle.
J'ai vraiment l'impression de voir le vrai MGS que Kojima fantasmait en secret durant toutes ces années. Celui ou ces zones ne font pas 4 mètres par 3, ou ces gardes ne sont pas justes des piquets plantés la comme autant de checkpoints obligatoires, ou - pour le moment - il n'y a pas de boss débile et juste de la guerre, de la vraie. On est loin du 4 et ces zones spaghettis qui ressemblaient juste au trois en un peu plus grand (qui ressemblait au deux en un peu plus grand, qui ressemblait au premier qui lui tenait bien dans un mouchoir de poche quoi) et ces conflits de SMP débiles et inutiles qui mettaient dans l'ambiance de pas grand chose au fond (et qui sont vites oubliées par le jeu lui même).
When you dont afraid any sunshine, come on baby !
行けよ饒舌の 影よ来て導け