de Zêta Amrith le Sam 23 Avr 2016, 23:45
Pris StarFox Zero et joué un peu plus de trois heures.
Me suis fait éclater par le dernier boss qui représente un pic brutal de challenge.
Je ne dirai pas que le déclic a eu lieu, car ça n'est pas (encore ?) le cas. Mais ce soft me donne envie d'en savoir plus. Il est incontestablement hors du commun, au sens où je ne saurais pas trop à quoi d'autre le comparer. La maniabilité peut être frustrante, mais il y a aussi quelque chose de plaisant à la surmonter, dans la mesure où elle permet aux meilleurs des choses inédites.
Sans surprise, la complexité de la prise en mains est exponentielle. Gérer deux écrans distants à la fois, le gyroscope pour la visée, stick gauche pour les déplacements et stick droit pour les manoeuvres, l'angle de caméra permutant lorsque l'on utilise le lock-on, le tout dans des environnements spatiaux où il n'est pas le plus facile de se situer et aux commandes de véhicules transformables... ça fait une somme difficile à assimiler, et si le jeu est court et pas forcément coriace en mode Histoire, vraiment le maitriser prendra des dizaines d'heures au bas mot tant l'éventail des possibilités de commande est évolué. Personne ne pourra reprocher cette fois à Miyamoto de donner dans le casual ; il sait que la Wii U est finie, qu'il n'y a plus personne à convertir, que plaire à Kevin est le cadet des soucis du crew Platinum Games, alors on s'en fout dude. StarFox Zero s'adresse uniquement aux scorers et à ceux qui comme Segata Sanshiro pensent que jouer n'est pas un jeu. Le seul compromis ici semble avoir été de réaliser des missions suffisamment directes et brèves pour ne pas devenir de surcroît physiquement éprouvantes, ce qui soit dit en passant est une excellente idée. En-dehors de ça, le titre est tout sauf un moment de détente, c'est un reconditionnement à la dure, comme d'apprendre à faire du feu avec un silex après des siècles d'utilisation du briquet à essence. Mais c'est loin d'être inintéressant. Je ne dirai rien de l'histoire, un reboot et non une séquelle (choix à mon avis idiot de Miyamoto), car l'esprit StarFox lui est toujours présent, ce qui est bien l'essentiel ; par contre le doublage français est mauvais, peut-être à cause de l'inexpérience de Big N dans le domaine, et il était difficile d'imaginer choix plus absurde pour incarner Wolf. Comme on pouvait s'y attendre, pas de doublage Lylat, puisque c'était une spécificité européenne disparue depuis longtemps déjà.
Les graphismes sont effectivement assez vides, double-écran oblige, mais les effets d'explosion assez réussis et le débit général parviennent une fois sur deux à le camoufler d'habile façon. La simplicité des décors et du design des ennemis est au moins mise au service d'une impression de gigantisme ; l'attaque de l'arachnide robotique des glaces en Landmaster est vraiment chouette. Et ne le cachons pas, le fait que nous soyons en période de résurgence de la licence Star Wars offre un attrait supplémentaire à ce petit monde. J'ai noté pas mal de ralentissements, dont deux ou trois plutôt sévères notamment lors du deuxième passage sur Corneria, mais il est rare que cela brime le joueur. Compte tenu des circonstances (ressources de la Wii U bouffées par le GamePad et un an et demi de développement) Platinum Games n'a pu livrer qu'un jeu au contenu modeste et techniquement bridé. Mais leur patte over-the-top est là, qu'il s'agisse de traverser le bouclier du navire des forces d'Andross pendant qu'elles le désactivent pour faire feu, pénétrer un champ de débris cosmiques, ou juste morfler pour obtenir un score décent. La bonne nouvelle c'est ça, StarFox Zero reste un jeu StarFox et un jeu Platinum Games, dans lequel le générique de fin arrive vite, parce que c'est derrière que les choses commencent. Un OVNI pour lequel il est difficile d'avoir un coup de coeur immédiat, hanté par ce que le jeu aurait dû être, mais tellement compliqué à apprivoiser que cela en devient attirant. StarFox Zero est comme cette borne d'arcade de moto rouge intimidante dans le coin de la salle ; l'ergonomie criarde rend la pratique du titre artificiellement difficile, et c'est un peu cher pour ce que c'est, mais c'est aussi du défi de gamer brut. Face à ce jeu à moyen budget fabriqué à la va-vite mais si sûr de son bon droit, on est perdu. Ce fourbe de Miyamoto m'a mis le doute, et en tous cas son jeu est loin d'être nul.
Apparemment, trouver toutes les médailles du jeu permet de débloquer les Arwings Retro et les Arwings noirs sans amiibos. Le générique de fin du jeu s'achève sur un hommage à Satoru Iwata sans le nommer directement : ce jeu est dédié à notre ailier tombé au combat.
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Zêta Amrith le Mar 26 Avr 2016, 01:44, édité 1 fois.