Zootropolis : Changement de date et sortie une semaine plus tôt que prévu, ce qui m'arrange bien. Vu ce matin, six personnes dans la salle avec une majorité d'adultes, ce qui m'arrange encore plus dans la mesure où, ici, pas moyen d'éviter les sources de nuisances sonores en allant voir les films d'animation américains en VO. Vu qu'ici, la VO est la version de base
Visuellement, c'est magnifique, du bonbon pour les yeux, qu'il s'agisse du
chara design et de l'animation des personnages, ou la recherche dans les décors. Même si je ne suis pas convaincu par la pertinence, ou plutôt la cohérence de cette multiplication d'environnements, qui ne sert vraiment qu'à introduire plus d'espèces d'animaux et à offrir de nouveaux terrains d'enquête aux protagonistes ; je ne trouve pas que cette débauche de moyens pour reproduire artificiellement les conditions de vie de ces espèces soit très logique par rapport à l'univers interne du film.
Concernant le scénario, je m'attendais à du
buddy movie sur fond d'enquête policière, avec les sempiternels messages sur le racisme et la réalisation de ses rêves. C'est exactement ce que j'ai eu dans la première moitié, tandis que la seconde part dans un ton plus grave, plus dramatique, et essaye d'aller jusqu'au bout de son message sur la tolérance et les préjugés, pour un résultat étonnamment dur pour ce genre de productions. Cela m'a surpris, dans le bon sens. Les quelques références fonctionnent, les réalisateurs proposent de bonnes trouvailles et un humour globalement efficace.
Après, tout n'est pas non plus parfait. La première moitié s'avère agréable en tant que divertissement, avec une enquête bien écrite et de bons personnages, mais cela ne décolle jamais vraiment. C'est éminemment sympathique, mais cela s'arrête là, et il faut attendre le passage dans la jungle pour que
Zootropolis prenne une direction plus dramatique, et finalement plus mémorable. Autre reproche, j'ai trouvé que le film avait le derrière entre deux chaises, ce qui était peut-être le but des auteurs, mais qui donne une impression très étrange : même s'il essaye de dénoncer les préjugés, il est aussi le premier à jouer sur les clichés pour des raisons comiques ; que tous les fonctionnaires soient des paresseux constituant le parfait exemple. Enfin, le
happy end nous plonge dans la dictature du bonheur disneyenne, alors que dans le fond, absolument rien n'a été réglé et qu'il suffirait d'une étincelle pour que tout le système explose, tout simplement car ce que l'histoire nous a révélé, c'est qu'il est totalement instable. Instable et bâti sur un culte de la gentillesse entre proies et prédateurs frisant le monde orwellien ; regardez bien Gideon Grey à la fin, et dites-moi que ce garçon n'a pas été victime d'un lavage de cerveau. Cela ne m'a nullement empêché de passer un excellent moment, mais il reste des éléments bizarres voire dérangeants dans le scénario.
Au début, le fait que Judy porte un costume de lapin pour sa pièce de théâtre m'a semblé totalement absurde, touchant aux limites de l'anthropomorphisme. J'ai donc pris le passage chez les naturistes comme une réponse des auteurs à cette absurdité
Comment ont-ils traduit la blague du "Let it go" en VF ?