de Zêta Amrith le Mer 18 Nov 2020, 00:27
Au-delà du problème plastique soulevé par Tetho et de cette 3D qui cachée derrière son petit doigt risque de contaminer les prochains métrages du genre, il me semble que le film commet une erreur sémiotique en associant Tom & Jerry, ou plus largement le signifiant cartoon, à un personnage principal de (check) 23 ans - toute délicieuse qu'elle soit. L'idée de génie de Roger Rabbit était d'avoir posé là des "vieux", des bonhommes absolument pas à leur place au milieu du délire toon. C'est d'ailleurs aussi ce qu'avaient tenté de réitérer Cool World et Space Jam, avec nettement moins de succès. A l'antipode, mêler des enfants à l'exercice possède une certaine légitimité, une idée, et Disney l'a fait dès les années 20 avec ses Alice Comedies. Mais la symbolique ne fonctionne pas bien avec un ado ou de jeunes adultes, car ils n'offrent ni l'impression d'une proximité ni celle d'un contraste. C'est un choix commercial coupé d'une recherche de sens.
On a l'exemple du premier film, dans le genre hors-sujet où les chassés-croisés de Tom et Jerry apparaissent comme de simples digressions de deux minutes sans lien avec le reste. C'est probablement ce à quoi ça aboutira de nouveau : Tom et Jerry en mascottes périphériques. Si on ajoute le fait que 3D même ripolinée = peu d'impact (aucun gag de la BA ne dégage vraiment de "physique", matière dont on fait une bonne torgnole cartoonesque) ben ça patauge d'avance...
Après on peut aussi se satisfaire sur le principe, se dire que ça permet à deux figures classiques de survivre à travers de nouvelles itérations (fussent-elles bâtardes) et de les faire connaître aux plus jeunes.