Mobile Suit Gundam Unicorn 02
Epatant.
Ou la preuve par mille que l'Universal Century n'aurait jamais dû être laissé à la seule merci d'un réalisateur/scénariste chauve qui ne sait ni réaliser ni scénariser. Parce que lorsqu'un véritable metteur en scène rencontre un auteur digne de ce nom, il en résulte ce que
Mobile Suit Gundam a fait de plus recherché depuis au bas mot 1989, et peut-être à terme le meilleur Gundam jamais créé, ni plus ni moins. Comme précédemment, l'anime parvient à concilier fidélité indémontable vis-à-vis de la mythologie de l'UC - même la nature extravagante du RX-0 est 'expliquée' par des bases pré-existantes - et finesse d'écriture post-
Evangelion, nous offrant un récit à l'intersection du passé et du présent, ponctué de séquences fortes, psychologiques, politiques, ranimant à travers le pugilat de Neo-Zeon et du Nahel Argama, toujours aussi mal gouverné, la flamme du Gundam véritable, celui qui est trop souvent resté couché sur le papier à défaut d'atteindre les écrans. L'animation de qualité quasiment filmique étant désormais chose acquise, on se concentrera plutôt sur la classe familière de Full Frontal, sur les références abondantes à la Guerre D'un An et à ses petites soeurs, sur des dialogues anormalement denses, anormalement intéressants, anormalement maitrisés, anormalement tout ce que la franchise avait abandonné depuis plus d'une décennie - à commencer par des raisonnements tactiques un chouilla consistants. Si ce n'était la mise en retrait un peu radicale de Zinnerman, il n'y aurait pas grand-chose à reprocher à ce volet digne de la grande époque de l'animation japonaise, exemple de spécimen abouti au sein d'une franchise qui a fait des "Pourquoi les hommes se battent-ils ?", "Je suis Gundam" et de tout un tas de formules grotesques et interdites aux plus de douze ans son fond de commerce. Ouf,
Unicorn et l'équipe aux commandes, sans complètement se départir de la naïveté inhérente à l'oeuvre de Tomino et ses successeurs, ne mangent pas de ce pain là.
Même le mépris ressenti pour les bévues intersidérales que sont
SEED Destiny et
00 n'y peut rien. Si les quatre opus à venir maintiennent la cadence, alors il nous faudra reconnaître que 2010 a trouvé son maître, et que décidément seule l'animation de robots peut encore faire ça, et verser du juice dans la mécanique en panne d'une industrie viciée. Pourvu que Furuhashi ne se gamelle pas après ces cent minutes de real stuff impérial.