de Saga le Ven 07 Mar 2008, 20:54
Zêta Amrith a écrit:Qu'il s'agisse d'hommages ou non d'un ami envers un autre ami, ça ne change pas le contenu. On peut débattre de l'intention, mais le résultat ne bougera pas d'un iota pour autant.
Oh que si. Si on part du postulat selon lequel l'intention est "mauvaise", on aura automatiquement tendance à pousser plus loin la dénonciation de copie, y compris dans beaucoup de cas où ça n'en est pas.
L'exemple le plus marquant est sans doute le "nouveau robot rouge qui fait une démonstration sur l'océan". Hé, RahXephon se passe sur une île ! Forcément que les essais militaires se font en mer... Et des comme ça, y'en a la pelle.
Ce n'est pas parce que certaines analogies citées sur le site sont effectivement poussives et excessives que les dix-sept pages de comparaison sont biaisées. On parle d'un anime avec d'innombrables plans, décors et design tout simplement empruntés puis légèrement remixés.
Pour moi, si on ne garde que ce qui est pertinent, il ne doit pas rester plus de cinq pages, voire moins si on compte scène par scène au lieu de faire gonfler le volume en comptant deux plans consécutifs de la même scène et les nombreuses répétitions.
Les personnages ont tous leur équivalent,
"Quon clone de Rei", on a pas vu le même anime...
Ce sont tous les deux des personnages féminins un peu bizarres, la ressemblance s'arrête là. Les caractères ne sont pas du tout les mêmes, la place scénaristique non plus. Allez, pour être gentil, on va dire qu'elles veulent toutes les deux être auprès du héros, mais pas pour les mêmes raisons, encore une fois...
et une myriade d'évènements du récit interviennent exactement au même moment. Ca va quand même jusqu'à reprendre des détails du style les talons de Misato qui inspirent à Kaji qu'ils sont devenus adultes, ou des dialogues complets.
Le coup des talons, je trouve pas ça 100% pertinent. Mais bon, ça, ça ne tient qu'à moi.
Pour les dialogues complets, évidemment que c'est pris d'ailleurs, incontestable. Néanmoins, si l'on en revient à l'intention (qui a un rôle clé dans les comparaisons de ce type), on s'aperçoit qu'il s'agit ici de "rejouer la pièce" dans des conditions totalement différentes, à la manière des "relectures" modernes de grands classiques théâtraux et qui conservent les dialogues originaux.
Accessoirement, le commentaire de Izubuchi est au moins aussi peu pertinent que celui du webmaster, dans ce cadre précis. Je connais peu de réalisateurs qui vont clamer publiquement "Oui c'est vrai j'ai copié le dernier succès à la mode", y compris dans la perspective d'un hommage. Par contre citer comme source d'inspiration un vieil anime dont l'heure de gloire est finie depuis longtemps, ça ne mange pas de pain. Quentin Tarentino fait pareil avec certains de ses films, il cite des références de l'an pépin pour ne pas que ça tergiverse alors que ce dont il s'inspire est en réalité bien plus proche temporellement.
Attends, tu as ne serait-ce que vu la tronche du mecha Raideen ?
Que dans la forme, on puisse associer Rah à Eva, certes. Mais le robot (quasiment dans toutes ses caractéristiques, mêmes physiques) ainsi que le scenario de départ viennent de Reideen. Eva en est trop loin, lui.
Ca n'empêche pas RahXephon d'avoir plusieurs qualités propres. Mais bon si ça c'est une série avec une identité à part, alors tout a une identité à part dans ce monde.
L'identité à part de cette série se retroue dans son atmosphère. Cette magie paisible et continue que symbolisent des scènes comme le retour d'Ayato et de Haruka à la jetée (épisode 2), et celles des ballades dans Nirai-Kanai.
C'est ça, le point fort de RahXephon : avoir su se créer sa propre identité, sa propre alchimie à partir de bases et de moments totalement repris d'autres œuvres. Le patchwok intelligent qui a su muter en quelque chose de nouveau, en somme.