Première exposition à mettre en valeur les connexions entre les bandes dessinées à travers l’Asie,
Mangasia met en lumière la diversité de cet art grâce à la plus grande sélection d’œuvres originales jamais présentée. La plupart de ces bandes dessinées ont rarement, voire jamais, quitté leur pays d’origine ! L’exposition dévoile également les procédés créatifs qui les ont fait naître : des textes manuscrits, esquisses et plans jusqu’aux pages finalisées.
Les bande-dessinées japonaises occupent une place centrale dans la culture populaire d’aujourd’hui et leur influence sur nos modes d’expression est énorme (en témoigne la présence d’icônes dans presque toutes nos conversations écrites), au point qu’elles éclipsent la bande dessinée du reste du continent asiatique, pourtant foisonnante. Car il n’y a pas une seule Asie mais bien davantage toute une série de pays très différents les uns des autres mais qui n’en constituent pas moins un véritable réseau culturel nourri d’histoire, de politique, de spiritualité et d’art.
Organisée par le critique de bande dessinée britannique Paul Gravett et une équipe d’une vingtaine de conseillers, l’exposition propose une exploration approfondie de ce nouveau continent qu’est la ‘Mangasie’ avec des œuvres venues du Japon, de Corée du Nord, Corée du Sud, Inde, Chine, Taiwan, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Bhoutan, Cambodge, Timor oriental, Mongolie et Vietnam.
En plus des 281 planches originales et des 200 volumes de bandes dessinées, l’exposition présente également des fac-similés numériques, de nombreux objets dont le bureau original d’un mangaka (en japonais, auteur et designer de manga), deux kaavads, sanctuaires portatifs utilisés par les conteurs du Rajasthan, et des vêtements inspirés par l’univers du manga.
Paul Gravett, commissaire d’expositionCritique de bande dessinée britannique, Paul Gravett a publié de nombreux ouvrages, dont certains traduits en français, travaillé pour la presse et organisé des expositions.Sa carrière débute dans les années 80 lorsqu’il gère le stand Fast Fiction au marché bimensuel Westminster Comic Mart. Il invite les artistes à lui envoyer leurs bandes dessinées qui seront vendues sur le stand Fast Fiction et dont les recettes sont entièrement reversés aux auteurs.
Son rôle sur la scène de la bande dessinée indépendante britannique est décrite dans Alec d’Eddie Campbell, dans lequel Gravett est surnommé « The Man at the Crossroads » (l’homme par qui tout transite).
En 1983, il co-édite Escape Magazine avec Peter Sainbury pour mettre en valeur les meilleures œuvres alternatives du moment : Violent Cases de Neil Gaiman et Dave McKean, trois volumes d’Alec d’Eddie Campbell et London’s Dark de James Robinson et Paul Johnson. La parution du magazine s’arrête en 1989 après 19 numéros.
De 1992 à 2001, Gravett est directeur du Cartoon Art Trust, dédié à la préservation et à la promotion du meilleur de la bande dessinée et de la caricature britannique, ainsi qu’à la fondation d’un musée de la bande dessinée comprenant galerie d’exposition, archives et bibliothèque de référence.Il est l’auteur et l’éditeur de nombreux ouvrages sur la bande dessinée : Manga : Soixante ans de bande dessinée japonaise, Les 1001 BD qu’il faut avoir lues dans sa vie...
Depuis 2003, il est le directeur du festival Comica à l’Institute of Contemporary Arts. Il est également commissaire d’exposition.
Mangasia retrace en six grandes sections l’histoire de la bande dessinée et se révéle être une étude instructive sur les mythes et traditions orales du passé et du présent du continent asiatique.
1/ Une cartographie de MangasieIl n’y a pas une seule Asie mais toute une série de pays très différents les uns des autres, qui constituent un véritable réseau culturel nourri d’histoire, de politique, de spiritualité et d’art. L’élément commun à ce réseau est constitué par les mangas, qui au fil du temps sont devenus la composante la plus importante et la mieux établie de la culture BD mondiale. Les mangas ne constituent toutefois qu’une composante de la bande dessinée asiatique. Lianhuanhua en Chine, manhwa en Corée, cergam en Indonésie ou encore komika aux Philippines : chaque pays possède sa propre culture en matière de bande dessinée, et celle-ci est l’expression d’un mélange entre ses traditions nationales et des influences et figures de style importées. Avec pour résultat final l’émergence d’un réseau fait d’interconnections entre plusieurs approches artistiques, tendances, structures sociales, idéologies, histoires nationales et folklores, qui alimentent cette flamme incandescente qu’est la bande dessinée asiatique.
2/ Fables et FolkoresChaque culture possède ses mythes et légendes : ces histoires sont souvent réinterprétées, à mesure qu’elles se transmettent d’une génération à la suivante. Sur le territoire asiatique, les légendes et les mythes ont, sans aucun doute, été transmis grâce à la bande dessiné, avec notamment des classiques chinois comme La Pérégrination vers l’Ouest de Wu Cheng En ou la grande saga indienne The Mahabharata. Cette section met en lumière le rôle fondamental que cet art a joué, et continuer de jouer, dans le maintien des traditions et de l’héritage culturel.
3/ Recréer et corriger le passéLe passé historique, les récits des faits politiques, les interactions complexes entre les pays d’Asie et le monde s’écrivent selon de multiples points de vue. La bande dessinée permet à de tels récits de toucher une vaste audience, dans une tonalité pouvant aller du patriotisme inconditionnel à la critique la plus acerbe – ce en fonction du marché visé et des limites de la liberté d’expression, très variables d’un pays à l’autre. À travers un spectre très large, allant de la recherche historique à la pure fantaisie, cette partie de l’exposition montre comment ces œuvre constituent la preuve que la grande Histoire se construit à partir de la vie réelle des individus. Dans la majeure partie de l’Asie, la bande dessinée semble être devenue aujourd’hui une plateforme essentielle pour discuter de la manière avec laquelle la sphère individuelle peut influencer la sphère politique, et réciproquement.
4/ Des histoires et des raconteurs d’histoiresNous ne prenons que rarement le temps de nous demander qui sont ces gens qui réalisent les bandes dessinées que nous aimons tant – ni celui de prendre conscience du travail que demande leur réalisation. Cette quatrième partie explique et détaille les processus de création et de consommation de ce média au sein du continent asiatique.
5/ Censure et sensibilitéLes bandes dessinées comptent au nombre des premiers livres – et des plus formateurs – que nous choisissons de lire, aussi n’est-il pas étonnant qu’elles soient aussi fortement associées au monde de l’enfance. Toutefois, tout le monde n’estime pas que ce medium doive rester confiné au marché de l’enfance. De nombreux éditeurs et collectifs souhaitent traiter de thèmatiques plus adulte, telles que la politique, la violence ou le sexe. Seulement, le droit à la liberté d’expression en Asie variant grandement d’un pays à l’autre, certaines thématiques suscitent la polèmique, créant ainsi une censure de la part des autorités, voire une autocensure de la part du monde du commerce, des éditeurs et des auteurs.
6/ Mangasie multimediaEn raison de leur abondance et de leur omniprésence, les bandes dessinées influencent et interagissent avec toutes les autres formes d’expression telles que le cinéma, l’animation, le théâtre, les comédies musicales, la littérature, la danse, la mode, le design, l’architecture ou encore l’art contemporain.
horaires d’ouverture– Du 30 juin au 26 août 2018 : tous les jours de 10h à 19h– Du 28 août au 16 septembre 2018 : du mardi au samedi de 14h à 19h & le dimanche de 15h à 19h
TarifsPlein tarif : 6€ / Tarif réduit : 4€Tarif réduit applicable à : étudiants de moins de 30 ans, scolaires, demandeurs d’emploi, titulaires de Cart’s et de la carte Cezam, intermittents, plasticiens inscrits à la maison des artistes, groupe de 7 personnes minimum, détenteurs de la carte famille nombreuse.Gratuit : Titulaires de la carte d’adhérent à la bibliothèque municipale de Nantes, Cartes blanches de la Ville de Nantes, bénéficiaires du RSA, allocataires du minimum vieillesse et allocation aux adultes handicapés, jeunes de – de 14 ans, abonnés du lieu unique, détenteurs du PASS MUSEE et du PASS INTERMUSEE (uniquement pendant la durée du Voyage à Nantes)
visites commentées de l’exposition Tarif plein : 4€ / Tarif réduit : 2€ - réservations auprès de la billetterie (sur place ou au 02 40 12 14 34).- visite famille (mercredi 11 juillet à 16h30 / mercredi 12 septembre à 16h30)- visite classique (samedi 4 août à 15h30 / samedi 25 août à 15h30 / samedi 15 septembre à 15h30)- visite en LSF traduite en français (samedi 7 juillet à 15h30)
autour de l’exposition- Challenge mangas : Un marathon de lecture, suivi d’un goûter mercredi 22 août de 14h à 17h30, entrée libre sur réservation auprès de la Bibliothèque municipale- Cosplay samedi 8 septembre
adressele lieu unique, entrée Quai Ferdinand-Favre, 44000 Nantes