Exact. J'ai par ailleurs redécouvert le premier épisode et c'est un vrai bonheur que de réentendre Damien Boisseau reprendre son rôle culte de Jack . J'ai hâte de me refaire la dernière saison de cette série en VF.
Unicorn: Warriors Eternal : Depuis des temps immémoriaux, la sorcière Melinda, le moine Seng et l'elfe Edred combattent le mal, voyageant d'une époque à l'autre au gré de leurs réincarnations. Mais alors que leur âme est une nouvelle fois rappelée dans notre monde, il semble que celle de Melinda soit repoussée par son hôte humaine Emma.
Si je détourne ce sujet pour aborder cette série, c'est car nous la devons à Genndy Tartakovsky. Néanmoins, il s'agit là d'un aspect découvert grâce à son générique. Car ce qui m'a poussé à la regarder, c'est avant tout son univers graphique. Celui-ci rappelle immédiatement les cartoons américains des années 1930 jusqu'au début des années 1940, une inspiration que nous retrouvions déjà dans le jeu vidéo Cuphead. Mais contrairement à ce-dernier, Unicorn: Warriors Eternal en reprend le chara design, les mimiques et certains éléments graphiques, en y rajoutant une colorisation moderne. L'univers ne s'arrête pas au style visuel, puisque la série démarre dans une Angleterre victorienne résolument steampunk. Un mélange qui fait plaisir, même si le réalisateur se permet parfois des plans faisant volontairement ressortir la laideur de certains traits, protagonistes ou antagonistes (ce qui n'est pas toujours d'un goût exquis ni très pertinent).
Malheureusement, l'esthétique constitue le point fort de l’œuvre, au détriment du scénario. Un Mal puissant ressurgit, justifiant de réveiller prématurément les guerriers éternels, causant des dégâts inattendus. De ce Mal, nous ne saurons rien sinon son apparence, dans cette première saison. L'enjeu est flou, abstrait. Nous passons le plus clair de la série à nous intéresser aux dégâts mentionnés tantôt ; concrètement, il sera donc avant tout question de la fusion imparfaite entre Melinda et Emma, des efforts de celle-ci pour retourner à sa vie d'avant - et à son mariage - et des origines d'Edred. Pour faire une analogie avec le jeu vidéo : Unicorn: Warriors Eternal donne l'impression d'avoir une quête principale insignifiante et des quêtes annexes hypertrophiées. Enfin, elle n'est même pas insignifiante : cette première saison ne semble pas du tout traiter sa quête principale ; nous savons qu'elle est là, nous avons vu les héros combattre le boss de fin, mais à aucun moment les bases de cette quête n'ont été posés. Et ce qui devrait la faire avancer n'est pas traité, ou alors hors champ. Ce qui suggère qu'il s'agit bien de la volonté de l'auteur. Mais est-ce réellement satisfaisant ? Ben pas trop, en fait. Ce n'est forcément déplaisant de suivre les personnages dans leurs histoires personnelles, mais j'ai quand même eu l'impression que la principale stagnait et refusait d'avancer. Tout cela pour être traitée dans une suite, là où les dix épisodes diffusés jusqu'à présent avaient suffisamment de temps morts pour y insérer des éléments permettant de nous accrocher au scénario. Il y a un souci dans l'écriture de cette série.
Bien entendu, le dernier épisode - peut-être le meilleur de la saison - se termine sur une scène donnant envie de connaître la suite. Mais c'est le scénario qui devrait nous pousser à vouloir savoir comment il va évoluer. Et il n'y arrive pas.