OGGY ET LES CAFARDS : LE FILM
Réalisation / Scénario : Olivier Jean-Marie
Animation : Xilam
Préhistoire. Moyen-Age. Révolution Industrielle. Conquête Galactique.
Quatre époques et une seule constante : ces affreux Cafards qui continuent de persécuter Oggy.
On ne présente plus la série du studio Xilam, diffusée dans 150 pays et comptant actuellement 270 épisodes répartis sur quatre copieuses saisons, dont la première a débuté en l'année déjà lointaine de 1999. Crée par Jean-Yves Raimbaud et Olivier Jean-Marie sur la base d'une nostalgie prononcée pour les Looney Tunes et l'inévitable Tom & Jerry, le programme enclenche cette fois la vitesse supérieure avec un long-métrage conçu pour le cinéma. Mais transformer une série qui a bâti son rythme sautillant, et par là sa popularité, sur ses mini-épisodes de six minutes en bloc de format 1h20, est-ce possible sans justement détruire les ressorts formels sur lesquels s'appuie depuis toujours Oggy Et Les Cafards ?
Ayant compris qu'un scénario unique ne pourrait pas maintenir l'attention sur pareille durée, le réalisateur a eu la bonne idée de sub-diviser le film en quatre parties distinctes qui sont autant de super-épisodes situés à des milliers d'années d'écart dans la chronologie humaine. Car, comme l'explique la présentation officielle, la lutte entre Oggy et les Cafards est plus éternelle et universelle encore que celle du Bien et du Mal. Sauf que le film de Oggy Et Les Cafards se montre dans son ensemble très inégal... autant les segments consacrés à la Préhistoire et au Moyen-Age enchaînent les gags réjouissants, parvenant à capturer l'essence du cartoon et se permettant même une parodie drôlatique du Blanche Neige de Disney, autant celui insipide de la Révolution Industrielle où Oggy revêt le costume de détective s'étire inutilement sans faire de vagues. Si l'on ajoute à cette baisse de voltage l'épilogue futuriste faisant office de dernière partie, réalisé en CGs et dépourvu de réelle valeur comique en-dehors d'une conclusion plutôt malicieuse, on obtient donc en fin de compte une traduction cinéma ni complètement réussie, ni complètement loupée. Avec ses moments. Et l'inverse.
Un bilan largement suffisant pour que le vrai public originel de Oggy, Jack et les autres, à savoir les mioches télévores, puisse apprécier sans réserves, mais les plus vieux auraient probablement souhaité un dernier tiers mieux ficelé, plus caustique, à la hauteur de ce qui précède. Peut-être la prochaine fois.