Quelques lectures en vrac ^^
Wolverine & The X-Men : Avec le 7ème TPB se termine l'arc du Hellfire Club, même si certains protagonistes n'ont certainement pas dit leur dernier mot. L'occasion de revenir sur ce qui constitue pour moi la meilleure série Marvel Comics de ces dernières années. Rien que ça.
Je vous replace dans le contexte : après la saga Schisme, les disciples de Charles Xavier se retrouvent divisés en deux groupes opposés. D'un côté les partisans de Cyclops, qui estime qu'il faut former les jeunes mutants comme des soldats prêts à affronter le monde et la haine des humains, et de l'autre ceux de Wolverine, qui pense que le rêve n'est pas mort et que la cohabitation reste envisageable. Ce-dernier a donc décidé de reprendre à son compte les idéaux de Charles Xavier, en ouvrant sa propre école sur les ruines de l'ancienne : la Jean Grey School for Higher Learning. A ses côtés, une équipe de professeurs, techniciens, administrateurs, et médecin composée de Beast, Iceman, Shadowcat, Rogue, Gambit, Toad, Frenzy, Doop, Cecilia, Rachel, Husk, Chamber, Karma, Warbird, et Northstar. Les cours sont à l'avenant, avec entre autre
The Life & Death Drawing par le professeur Warbird (ou comment dessiner les formes féminines quand celles-ci sont armées et essayent de vous tuer),
Advanced Calculus par le professeur Iceman (bataille de boules de neige tous les Mardi), ou
To Stab or not to Stab par le principal Logan. Sont aussi prévus des expéditions survies en Terre Sauvage, des tournois de poker galactique pour financer l'école, et des affrontements réguliers avec le nouveau Hellfire Club, désormais tenu par un groupe de gamins psychopathes (la nouvelle White Queen adore les animaux). Cela vous donne une idée du bordel.
La série a été écrite par Jason Aaron, qui est aussi le scénariste de
Scalped, et n'a donc pas franchement la réputation d'être un marrant. Mais c'est puissamment bon. En fait, j'ai l'impression que l'auteur est un lecteur comme moi : un passionné de
X-Men, mais qui ne se reconnait plus dans ce qu'est devenu la série depuis une décennie. D'où une volonté de revenir aux fondamentaux, dans un style très référencé - Krakoa et Sauron dès le premier chapitre - et plus porté sur l'humour - comprenant beaucoup de réflexions aussi cruelles que jouissives sur les super-héros - même s'il nous offre aussi une bonne dose d'action. Non seulement c'est très plaisant à lire, bien rythmé et tout, mais c'est aussi très drôle. Sans compter que la série regorge d'excellentes idées, parfois inattendues et insolites. Le recrutement de nouveaux professeurs est hilarant, de même que la possibilité de transformer les toilettes des garçons en salle des dangers. Il se passe toujours quelque chose, il y a un véritable scénario par derrière, un régal. Par contre, en raison de ses constantes références, la série est à déconseiller aux néophytes ; il faut la prendre comme un bonus pour les lecteurs aguerris, mais si c'est votre cas, il s'agit clairement d'un immanquable.
Alien Legion : Le concept de la Légion Étrangère, mais à l'échelle de 3 galaxies. Ici, les légionnaires viennent de tous les horizons, ont tous une bonne raison de se trouver même si elle est rarement avouables, et sont utilisés comme des soldats corvéables à volonté par les autorités. L'histoire se focalise sur l'unité Nomad, dont nous allons suivre les aventures.
La série est clairement une conséquence de
Star Wars (elle date de 1983), et propose un univers de space-opera dont la richesse s'exprime avant tout par la diversité des races aliens présentes dans l'unité. Les histoires, classiques au premier abord, ont surtout l'avantage de bénéficier d'une grande qualité dans l'écriture et le dessin, en faisant un titre plus que recommandable. De plus, aussi étonnant que cela puisse paraitre pour un comics du début des années 80 avec un thème en apparence aussi basique, les personnages sont loin d'être immortels, et il n'est pas rare de voir un des principaux protagonistes périr au combat. D'ailleurs, la création desdits personnages, leur originalité, et les liens qu'ils développent entre eux contribuent à l'attrait de la série, car ils possèdent des caractères uniques bien loin de tout stéréotype, ce qui les rend toujours plus attachants au fil des pages. Simple mais efficace.
American Flagg : Après une faillite mondiale et une série d'incidents, les gouvernements unifiés des USA et de l'URSS se sont retranchés sur Mars le temps que la situation se calme. Ils ont confié la remise de la Terre dans le droit chemin au Plex, un puissant conglomérat militaro-industriel. Reuben Flagg, citoyen américain jusqu'à récemment acteur dans une série à succès, est incorporé de force dans le corps des Rangers, puis stationné au centre commercial Plex de Chicago.
Série lancée en 1983 par Howard Chaykin, qui en écrivit les 12 premiers numéros. Avant de la découvrir par moi-même, j'avais lu pas mal de louanges à son sujet, notamment dans son côté avant-gardiste, qui aurait largement inspiré les auteurs actuels ; au point que Alan Moore se propose d'en écrire quelques chapitres. Et effectivement, impossible de ne pas penser à sa lecture à des œuvres aussi iconoclastes que
Transmetropolitan, dans sa vision d'une Amérique amorale, extrême, et déshumanisée.
Reuben Flagg, notre héros, est né sur Mars, mais a été envoyé sur Terre de force, sans doute parce qu'il dérangeait les autorités. Sur place, il va découvrir un monde en conflit permanent, une corruption de tous les instants, une multiplication de courants politiques absurdes, une sexualité débridée, et autres joyeusetés. Le Plex a interdit le sport - depuis passé dans la clandestinité - pour mieux filmer les affrontements dans les rues de Chicago entre bandes rivales armées par leurs soins.
Howard Chaykin signe donc un comics très sombre, mais passionnant et qui fera date. Par contre, le niveau d'anglais, riche en argot et mots inventés, est difficile à appréhender même avec un bonne pratique de cette langue. Quant à trouver cette série en VF... Pourtant, elle vaut carrément le coup.