J'ouvre un sujet général pour les séries de Cartoon Network, dans la mesure où toutes ne nécessitent pas un sujet dédié.
Infinity Train Saison 1 : Tulip se réveille à bord d'un train s'étendant à perte de vue, circulant dans des contrées hostiles, et dont chaque wagon contient un véritable univers en son sein. Son seul espoir de rentrer chez elle : atteindre la locomotive et son conducteur.
Le synopsis rappelle sensiblement celui du Transperceneige, dont le héros devait remonter un train - sans possibilité d'en sortir - et où chaque wagon proposait un environnement propre. La comparaison s'arrête toutefois ici. Si ceux du Transperceneige proposaient des décors variés, ils restaient globalement cohérents les uns par rapport aux autres, et à taille humaine. Ici, chaque wagon offre un monde nouveau à explorer, avec ses propres règles, même si la façon d'en sortir reste la même. Nous en avons des presque vides, d'autres reprenant des paysages familiers, tandis que d'autres renferment des civilisations étranges ainsi que les habitants. Tulip ne sait jamais trop sur quoi elle va tomber, mais se contente d'avancer sans cesse.
Infinity Train est plus une série d'ambiance que d'aventure, bien aidée par une musique synthwave très planante. Bien entendu, il y a des scènes d'action, les bases de l'univers s'y prêtant. Il y a aussi de l'humour, même si cela varie d'un wagon à l'autre. Et évidemment, il y a du mystère ; Tulip ignore ce qu'elle fait là, ainsi que la signification du nombre affiché sur sa main et variant sans cesse. Nous n'avons pas plus de réponses qu'elle à ses questions, même si nous pouvons émettre des hypothèses. Car nous savons qu'il s'agit d'une adolescente mal dans sa peau, et certaines étapes de son périple lui donnent visiblement l'opportunité de se poser, de mettre de l'ordre dans ses souvenirs et ses sentiments, et finalement de grandir. Oui, c'est une série introspective, et pour l'héroïne, une sorte de thérapie. Mais il serait réducteur de voir Infinity Train comme un dessin-animé édifiant. Comme indiqué tantôt, c'est vraiment l'ambiance qui compte, la succession d'environnements, l'envie de se laisser porter par Tulip et les individus qu'elle croisera au fil de son périple.
La première saison dure 10x10 minutes et est conclusive. Il existe une suite, mais qui apparemment, ne met pas en scène Tulip. Je pense y jeter un coup d’œil. Le format suffit pour visiter les wagons sans devenir lassant voire insupportable, sans pour autant empêcher l'histoire de progresser. Paradoxalement, quand la fin survient, elle s'avère inattendue ; nous savons que nous n'avons vu qu'un fragment des wagons traversés par l'héroïne. Elle pouvait survenir à n'importe quel moment, et c'est ce qui se passe. Je l'ai trouvée un peu précipitée, et c'est sans doute le seul défaut que je trouve à la série dans son ensemble. Son concept fait qu'elle aurait pu durer éternellement. Ce n'est pas le cas, ce que je trouve positif en soi - le studio évite de tirer sur la corde - mais finalement, c'était presque trop court.