
Vaiana, la légende du bout du monde
J’étais impatient de découvrir ce film d’animation des studios Disney pour deux raisons.
La première était qu’il traitait de la culture Polynésienne, ce qui me tenait très à coeur, étant un Tahitien.
La deuxième est qu’il est réalisé par le légendaire tandem John Musker et Ron Clements qui ont réalisé des films mémorables pour la firme (Basil Détective Privé, La Petite Sirène, Aladdin, Hercule, La Planète au Trésor, La Princesse et la Grenouille) et que la plupart d’entre eux sont excellents (mention spéciale pour moi pour Aladdin).
J'ai vu ce film deux fois: la première fois avec ma soeur et mon beau frère (en VF), la deuxième fois en VOSTFR avec des ami(e)s du forum de Animeland: Yupa, Sharbett, Nael et deux de leurs amis.
C'est assez rare que je sois allé voir deux fois un film au cinéma, avant Vaiana les seuls films que j'ai vu deux fois dans les salles obscures furent La Gloire de Mon Père et Le Château de ma Mère de Yves Robert et Danse avec les Loups de Kevin Costner.
Nous avons tous adoré Vaiana et j’ai été ravi de le revoir.

Le film est visuellement magnifique, le character design est stylé, joli et expressif et les paysages sont tellement détaillés et fignolés dans les moindres détails qu’ils paraissent réels. J’ai par ailleurs reconnu aisément certains environnements qui m’étaient familiers et qui ouvertement inspirés de Tahiti, Moorea, Huahine ou encore Bora Bora.
Un des éléments qui m’ont le plus enthousiasmé au sujet de ce film est qu’il respecte fondamentalement les moeurs, coutumes et traditions des Tahitiens et des Polynésiens. Bon nombre d’activité auxquelles se livrent plusieurs des protagonistes ont bel et bien été exercés par mes ancêtres et certaines d’entre elles le sont toujours par mes compatriotes.
Ainsi, nous voyons des habitants de Motunui qui fabriquent des tifaifai, ce sont des couvertures ornées de deux couleurs représentant des fleurs ou encore faire des tatouages sur leurs corps.
De même, le film met bien en avant le fait que les Maoris étaient de très grands navigateurs et explorateurs qui ont parcouru des milliers de kilomètres sur l’Océan Pacifique afin de trouver des îles leur convenant. L’architecture et la composition des pirogues étant fidèles à la réalité historique, ainsi que le fait qu’ils se fiaient aux étoiles pour se guider et s’orienter.
Notre culture a été respectée à la lettre et n’a pas du tout été traînée dans la fange ou ridiculisée et je suis très reconnaissant envers Musker et Clements pour cela.
Anecdote intéressante: c’est au sujet de l’adorable petit cochon Pu’a qui est l’un des deux animaux de compagnie de Vaiana. Et bien figurez vous que Pu’a signifie “cochon” en Tahitien !

Les personnages sont aussi très bien caractérisés.
Vaiana est une formidable héroïne: elle est intelligente, astucieuse, maligne, passionnée et déterminée. Elle n’est pas sans failles, il lui arrive d’avoir peur, de commettre de grosses gaffes… Ceci dit, elle ne manque ni de cran, ni d’audace, et elle n’hésite pas à tenir tête au demi dieu Maui alors que celui ci est doté d’une force colossale !
Celui ci est aussi très intéressant. De prime abord, il paraît fa’uru (prétentieux en Tahitien), orgueilleux et narcissique. Cependant, au fil du temps, il devient plus sympathique et on découvre qu’il ‘n’est pas aussi égoïste qu’il veut bien le faire croire.
J’ai aussi beaucoup aimé la grand mère, très malicieuse, intelligente et drôle.
Un des atouts majeurs du récit est l’humour: en effet celui ci est très présent, et touche plusieurs registres: les jeux de mots, les gags visuels, le second degré, les calembours, donnant lieu à un nombre incalculable de scènes hilarantes et délirantes.
Heureusement, il n’est pas non plus envahissant et ne donne jamais l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe.
On a aussi droit à quelques pauses narratives approfondissant les héros, et qui sont émouvantes.
Il y a également quelques superbes morceaux de bravoure comme le moment où notre tandem doit faire face à des pirates aussi petits que hargneux ainsi que bien sûr, la joute finale dantesque contre Te’ka, un géant composé de lave et à priori invincible.
Il y a également beaucoup de chansons, heureusement, elles sont bien intégrées à la trame et la plupart d’entre elles sont excellentes: mention spéciale à “Bleu lumière” de Vaiana et “You’re welcome” de Maui (où Dwayne Johnsson, l’interprète de Maui démontre qu’il est aussi une excellent chanteur). On a aussi droit à de beaux chants Polynésiens.
En bref, Vaiana c’est sublime, drôle, épique, intelligent, touchant et passionnant.
Ne le manquez sous aucun prétexte !

Mauruuru (Merci en Tahitien) Disney d’avoir fait un si beau film !
