Civilization Beyond Earth :Suite à la "Grande Erreur", la Terre est foutue. Seule espoir, envoyer des colons sur une autre planète et la coloniser. Alors la fameuse question que tout le monde se pose, c'est si BE est Civ V avec une skin spatiale ? Ce à quoi je réponds : y'a beaucoup de ça, mais c'est plus trompeur qu'autre chose.
Dès le début ça change un peu. On choisit la map et sa civ (la Franco-Ibérie, la Pan-Asie, la confédération slave, etc.) mais ce n'est pas tout. On choisit également un bonus de début de partie (un ouvrier, un bâtiment gratos...), des infos sur la carte (les contours des côtes, l'emplacement de ressources stratégiques, un plus grand choix de zone pour s'implanter, etc.) et plein de petits trucs qui promettent une grande combinaison de possibilités.
Là on commence la partie et c'est du Civ V : on fonde sa ville, on aménage le territoire, on explore un peu et là premier changements : ce ne sont pas des barbares mais des aliens qu'on rencontre. Les aliens ne sont pas forcément agressifs si on les emmerde pas (éviter de trainer autour de leurs nids quand même) et viennent en plusieurs espèces. Plus tard, vous pourrez même en faire vos alliés...
L'arbre de technologie a aussi évolué : c'est désormais une toile et vous ne pourrez pas tout explorer. De plus, la recherche n'est pas la seule chose à développer. Il y a aussi en parallèle 3 affinités (harmonie, pureté, suprématie) quasiment exclusives les unes par rapport aux autres et qui débloquent des bâtiments et des améliorations de vos troupes.
De la même façon, les conditions de victoire ont été changées elles aussi. Y'a toujours la domination AKA tue tout le monde mais il y a aussi la transcendance des hippies, le premier contact avec une race alien supérieure, ouvrir une porte soit pour aller conquérir la Terrer soit pour inviter les Terriens à venir prendre refuge sur cette nouvelle planète. Et pour remplir ces conditions de victoire, il faudra booster les tech et une affinité.
Bref, pleins de petits et de gros changements qui change un peu et beaucoup les parties (surtout en endgame). Perso, je trouve ça très bon. J'ai remporté ma première partie, en normal, avec les Franco-ibères (olé) et une victoire par transcendance. Victoire arrachée sur le fil (j'étais le dernier sur le classement aux points) car j'étais coincé sur un tout petit bout de terre entre deux voisins, qui ont chacun choisi une harmonie différente de la mienne et donc m'aimait pas beaucoup (et oui, ça joue aussi dans les relations diplo). Bref, je me suis retrouvé à me défendre comme Roland, j'ai même perdu une ville et j'ai prié pour réussir à finir ma merveille pendant que les brésiliens et les asiatiques m'attaquaient sur deux fronts différents.
Dreamfall Chapters - Book One: RebornPour ceux qui n'auraient pas suivi, voilà la suite d'un jeu d'aventure point n'click financée sur Kickstarter. Le jeu connaîtra un format épisodique, comme les jeux Telltale. D'ailleurs, DfC ne pique pas que cette idée aux adaptations de Walking Dead puisqu'on y retrouve un jeu basé avant tout sur une forte expérience narrative avec des choix à conséquences, quelques QTE (mais pas beaucoup), plein de dialogues et peu d'énigmes ; ceux qui recherchaient un jeu d'aventure à l'ancienne seront prévenus. Néanmoins, c'est du Telltale en mieux sur tous ces aspects - et en plus il y a une traduction officielle et de qualité dès la sortie - sans compter que l'aventure s'annonce copieuse : ce premier épisode m'a pris près de 5h à être bouclée (soit le triple d'un Telltale).
Côté histoire, vous trouverez plein de critiques disant que le jeu est inaccessible aux nouveau venus. Le fait que l'héroïne commence amnésique (un classique) aide pas mal. J'ai bien l'impression que les personnages ont un passé mais j'ai assez d'éléments pour ne pas être perdus. De la part d'un noob de l'univers. On a deux mondes : Stark, un monde futuriste cyberpunk et Arcadia, un monde médiéval où la magie a cours. Les deux sont reliés par le Monde des Rêves. Mais les 3 mondes sont en danger depuis qu'une entreprise du monde de Stark a fabriquée des machines qui permet à ses utilisateurs d'avoir des rêves lucides.
L'univers est débordant d'imagination et particulièrement joli (au prix d'une optimisation à revoir). Propast, la ville futuriste dans laquelle on se ballade pendant la plupart du temps est incroyablement réaliste, un ville cosmopolite avec des immigrés chinois ou arabe, des femmes voilées, des hommes en costume-cravate, des punks avec crête en plastique, etc. Si on veut être pointilleux, elle devrait être plus peuplée mais elle est déjà très crédible sur fond de corporations toutes puissantes, de manipulation des médias et d'élections politiques contemporaines avec un parti nationaliste qui monte, un parti conservateur en perte de vitesse, un parti social-démocrate mou mais qui semble à la moins pire des alternatives.
Bref, un gros coup de cœur et j'attends impatiemment la suite.