Pour rebondir sur
Ready Player One.
Je vais en surprendre certains, mais les références ne m'ont absolument pas gêné. Avant tout car elles font sens dans la diégèse du film. Si tu as la possibilité de choisir l'avatar que tu souhaites, et que cela inclut des personnages sous licence, alors il est totalement cohérent d'avoir à la fois Chun-Li, Tracer, Freddy, Hello Kitty, et ainsi de suite. C'est plutôt l'absence de certaines licences (coucou Walt Disney) qui fait sacrément tâche, dans la mesure où il est aussi possible de créer son personnage, et qu'un peu d'astuce devrait donc permettre à certains joueurs de se balader en princesse Leia. Quant à l'omniprésence des références des années 80, elles font aussi sens compte-tenu de la personnalité et des passions du créateur de l'Oasis, et par extension de ceux qui cherchent à percer ses secrets et pensent y arriver à travers l'exploration de sa culture personnelle.
Evidemment, les contrats passés avec Microsoft et consort ont un impact sur ce que l'équipe du film peut et doit mettre en avant, mais nous pouvons tout-de-même sentir qu'ils se sont fait de petits plaisirs en la matière, sans doute plus qu'ils n'ont voulu en faire aux spectateurs. Les trois personnes qui connaissent Jack Slater importent moins que le fait que le scénariste du film ait commencé sa carrière en écrivant
Last Action Hero. Quant au réalisateur, il s'en donne à cœur joie dans l'hommage à un de ses cinéastes fétiches.
Tout cela pour dire que j'ai pris les références du film plus comme un enrobage, en l'occurrence cohérent, que comme un projet porteur de sens. Ce qui ne m'a pas empêché de glousser comme un con à un moment.
Concernant le film lui-même : j'ai passé un bon moment devant. Il s'agit d'un divertissement efficace, rehaussé par quelques scènes d'anthologie comme la course ou la quête pour la seconde clé. Steven Spielberg a parfaitement assimilé le potentiel de la
performance capture et du numérique depuis
Tintin, ce qui lui permet régulièrement d'accoucher de mouvements de caméra impossible et stupidement spectaculaires, en faisant un des cinéastes les plus à même à réaliser un tel projet. Au passage, cela m'amuse de voir des Quentin Tarantino et des Christopher Nolan s'extasier sur la pellicule, là où des réalisateurs plus âgés comme Steven Spielberg ou Michael Mann embrassent les nouvelles technologies, car elles leur offrent de nouvelles possibilités. L'antagoniste s'appelle justement Nolan. Coïncidence ? Sans doute, mais j'aimerais penser le contraire
Passés l'enrobage et l'univers d'anticipation contrôlé par les GAFA, le scénario est très convenu, avec le héros sympa, sa copine sympa, leurs potes sympa, et le méchant costard-cravate très méchant. Je reste un peu déçu par une conclusion somme toute très convenue et prévisible :
"OK les nerds, je ferme les serveurs deux jours par semaine, alors trouvez-vous une copine."
Ce n'est pas le film pour lequel nous retiendrons Spielberg, du moins j'espère que non. Mais je ne regrette pas le tour de manège. Et puis, il a trouvé la formule magique pour me faire apprécier n'importe quel long-métrage :
PS : Si vous voulez vraiment râler, amusez-vous à
comparer la taille de Mechagodzilla à celle du RX-78-2.