Comme dirait mon oncle Anatole, ce n'est pas parce que personne n'écoute qu'il faut s'empêcher de parler
Et, justement, j'aimerais aborder deux petits films d'épouvante regardés ce jour.
The Devil Doll : Je connaissais Tod Browning pour le mythique mais daté
Dracula, ainsi que pour le non moins mythique mais toujours aussi glaçant
Freaks, je le découvre aujourd'hui avec
The Devil Doll sur un scénario co-écrit par Erich von Stroheim (ça calme).
Deux prisonniers s'évadent ; le premier, banquier trahi par ses associés, ne rêve que de revanche, tandis que le second, scientifique incarcéré suite à une expérience mortelle, ne rêve que de reprendre ses travaux sur la miniaturisation des êtres vivants. Malheureusement, ce-dernier meurt avant d'avoir pu accomplir son objectif. Mais son codétenu voit dans l'invention de son ami un moyen d'accomplir sa vengeance.
Drôle de long-métrage, ou plutôt, drôle de scénario.
The Devil Doll aurait pu être un simple film de suspens, avec une histoire de vengeance somme toute classique à la Edmond Dantes - mais en moins réfléchie et élaborée - sauf que le personnage principal va user d'un outil pour le moins fantastique afin d'arriver à ses fins. Clairement, le déroulement du récit prouve que c'est bien l'aspect humain qui intéresse ici le réalisateur, plus que le fantastique et l'épouvante. Ce qui n'empêchent pas ces deux aspects d'être réussis, en particulier grâce à des effets spéciaux saisissants pour l'époque ; je ne serais pas étonné d'apprendre que Jack Arnold s'en est inspiré pour son
The Incredible Shrinking Man. Le dosage particulier entre les deux histoires surprend forcément, mais il en résulte un bon long-métrage, avec quelques scènes à effets spéciaux qui produisent leur petit effet.
A noter que la majeure partie du film se déroule à Paris, et voir les personnages ponctuer leurs phrases de "Monsieur" et "Madame" (dans le texte), cela fait bizarre.
Trick 'r Treat : Film recommandé par l'AVGN lors de son dernier
Monster Madness. Il semblait enthousiaste, et je peux comprendre pourquoi, car après un début un peu mou, il s'impose comme une excellente surprise.
La nuit de Halloween, dans une petite ville de l'Ohio particulièrement respectueuse de cette fête, plusieurs histoires se déroulent en parallèle. Quatre pour être précis, mettant en scène un principal d'école avec une passion bien à lui, des étudiantes perdues dans les bois, un vieux grincheux qui déteste cette célébration, et des adolescents bien décidés à se faire peur. Difficile d'en dire tellement plus, mais tout ne va pas se passer comme prévu. Ou, au contraire, tout se déroulera comme l'avait prévu les protagonistes.
Le fonctionnement en différents segments bâtis sur les thèmes de l'horreur et de Halloween rappelle des œuvres bien connues comme
Are you afraid of the Dark ? ou
Creepshow, sauf qu'en l'occurrence, nous suivons les récits en parallèle. Enfin, disons qu'ils se déroulent en même temps, et qu'après une phase d'introduction commune, le réalisateur se penche sur chacun des cas séparément.
C'est super bien fait, avec un petit côté sale gosse et incorrect plutôt jouissif. Les histoires ne sont pas forcément follement originales, mais fonctionnent grâce à une écriture bien gérée et à une ambiance angoissante, qui nous épargne les
jump scares autant que faire se peut.
Trick 'r Treat ne paye pas de mine au premier abord, mais il s'agit d'un petit film d'horreur bien pensé que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, et même de plus en plus alors que les minutes s'écoulaient.
Produit par Bryan Singer, le réalisateur étant un de ses scénaristes habituels ; et une suite est dores et déjà en préparation. Pourquoi pas ? Cela pourrait donner une sympathique série d'anthologie d'horreur.
Là, j'aurais pu mettre une bande-annonce, mais à mon sens, elle en révèle trop. Il faut aller voir ce film avec le minimum d'information.