Le problème de Coco, c'est qu'il m'a donné l'impression d'avoir été produit pour les mauvaises raisons, comme si le studio avait dans un premier temps cherché quel univers rendrait bien sur grand écran - en l'occurrence la fête des morts mexicaine - avant de se demander s'ils avaient quoi que ce soit à raconter. Alors je sais qu'il s'agit d'un film pour un jeune public, mais cela ne justifie pas tout : dépouillé de sa thématique, le scénario est prévisible de bout-en-bout, et à une ou deux rares exceptions près, chaque retournement de situation et chaque révélation se voient venir à des kilomètres. Cela en deviendrait presque douloureux, puisqu'il faut s'infliger des passages obligés dont nous savons pertinemment comme ils vont se terminer, comme si leur seul but était de rallonger le récit. L'histoire est au service de l'univers de Coco, et non l'inverse, ce que j'ai trouvé dommage. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit mal écrit, loin de là : chaque personnage, même ceux n'apparaissant que quelques scènes, est parfaitement développé et devient très rapidement attachant. Un modèle du genre. Et c'est l'attachement aux personnages qui permet d'être ému par leurs aventures.
En fait, hormis son côté excessivement prévisible, il n'y a vraiment que deux points, à la fin, qui m'ont posé problème :
- Ne me faites pas croire que les ayant-droits d'Ernesto de la Cruz n'ont pas une armée d'avocats à envoyer à la famille Riveira pour que jamais Hector ne soit reconnu comme l'auteur des chansons. Surtout en un an, et d'autant plus compte-tenu du culte entourant le personnage plusieurs dizaines d'années après sa mort.
Par contre, pour ce qui est de la direction artistique et de l'animation, Pixar oblige, c'est très impressionnant. Un festival de couleur qui flatte la rétine, avec un monde des morts très bien pensée que ce soit dans son fonctionnement ou dans sa recherche visuelle. C'est beau ! Et si le film devait effectivement n'exister que pour cela, et bien cela vaudrait quand même totalement le coup. Bon, pour dire la vérité, la beauté de Coco ne permet pas tout le temps de faire oublier à quel point l'intrigue est cousue de fils blancs. Mais parce que la fin est malgré tout réussie, je veux bien lui pardonner.
PS : Le côté mexicain frise parfois la caricature, mais si c'est pour avoir un caméo d'El Santo, je suis totalement pour