Le topic cinéma

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Gemini
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Mer 31 Mai 2017, 16:38

Non, attendre la vidéo de Durendal. S'il trouve que c'est de la merde, ça veut dire que c'est génial.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Jeu 01 Juin 2017, 04:38

Wonder Woman : Aurais-je perdu ma capacité à m'éblouir et à me laisser transporter par une œuvre ? J'en doute, dans la mesure où j'ai récemment découvert le dernier long-métrage d'animation des Peanuts et passé un moment fabuleux. Toutefois, je me pose la question tant, depuis quelques temps, je ne réussis plus à trouver de grosses productions à ma convenance (du moins pour les franchises et les réalisateurs que je continue à suivre).
J'avais bon espoir avec Wonder Woman. Déjà, parce qu'il s'agit de Wonder Woman, personnage féminin fort et iconique en diable. Ensuite, parce que l'histoire se déroule pendant la Première Guerre Mondiale, un décor inattendu mais qui ne manque pas d'attrait. J'ignore si ce choix découle d'une volonté du studio de ne pas être accusé de chasser sur les terres du premier Captain America (le meilleur opus du MCU et cela ne se discute pas), ou s'il voulait éviter de mettre en scène des nazis et des croix gammés, il n'empêche que cela me plait (même s'il faudra m'expliquer où sont passés les Américains). Enfin, parce que le moment le plus mémorable de Batman V Superman correspond à l'arrivée de l'héroïne sur fond de musique de Junkie XL (à tel point que la plupart des visuels des DVD/BRD la mettent en avant elle malgré son faible temps de présence à l'écran). Alors, je vais sans doute briser un mythe, mais en 5 minutes, Zack Snyder a mieux réussi à glorifier Wonder Woman que cette production de 2h20 à sa gloire.
Si Wonder Woman s'avère divertissant, plutôt efficace malgré un affrontement final digne de celui de King Arthur (et la mort d'un personnage historique en mode Inglorious Basterds), il souffre aussi de nombreux défauts, que je résumerai ainsi : les personnes en chargent de ce film avaient de bonnes intentions, mais les ont concrétisées de travers.
En terme de réalisation, Wonder Woman et les Amazones donnent régulièrement l'impression d'effectuer des prouesses - et il ne s'agit pas que d'une impression - sauf que la cinéaste n'arrive jamais à magnifier leurs actes de bravoure, à les mettre en avant correctement. N'étant pas aidée, avouons-le franchement, par une image dégoulinant de numérique qui empêche de croire à ce qui se passe à l'écran. Lorsque Wonder Woman court vers l'ennemi et repousse les balles en même temps, elle semble se contenter d'agiter ses bras dans tous les sens et parait plus idiote que réellement menaçante. Elle ne dispose pas de gestes, de postures, qui couplés aux effets spéciaux pourraient nous faire croire à ce qu'elle accomplit.
Dans l'ensemble, l'héroïne fait figure de paradoxe ambulant : présentée comme sage et instruite, parlant 150 langues (dont la majorité n'existaient pas à l'époque où les Amazones se sont coupées du monde), elle se comporte auprès de son homologue masculin comme une femme enfant hyper-sexualisée. Tous les clichés et sous-entendus graveleux que nous pouvons attendre d'une telle rencontre répondent présents, il n'en manque pas un seul.
Après, Wonder Woman oblige, elle se retrouve confrontée aux inégalités homme-femme, accumulant là encore un maximum de clichés durant le court moment du film dédié à cette problématique. Sauf que pour que le message fonctionne, il aurait fallu que l'histoire ne se déroule pas en 1918, et qu'un protagoniste ne mentionne pas le fait que les Sufragettes allaient bientôt leur permettre d'obtenir le droit de vote ; car traité de cette façon, cela semble vouloir dire que le problème a été réglé et n'est plus d'actualité. Idem quand la réalisatrice veut dénoncer le racisme et le massacre des Amérindiens : amené comme un cheveu sur la soupe, et de toute façon, cela se déroule dans le passé, donc c'est du passé. Je salue l'effort, mais cela aurait vraiment mérité un peu plus de subtilité.
Et en parlant de subtilité, un autre sujet qui en aurait eu bien besoin : la Première Guerre Mondiale. Nous avons droit aux passages obligés - la guerre de position, les tranchées, la gadoue, les grands blessés de guerre, les villages en ruine - mais c'est aussi comme cela qu'ils sont traités : comme des passages obligés. Hormis pour les gaz de combat, nous avons droit à un bref aperçu, suffisamment pour nous rappeler le contexte historique, puis c'est évacué. Je ne demande pas Johnny Got His Gun, mais tout-de-même...
La scène qui résume le mieux cette ambiguïté - cette volonté de proposer un minimum de contexte historique, de message, et de réflexion mais tombant quasi systématiquement à plat - est celle où Steve Trevor explique à Wonder Woman que la guerre est le fait des hommes, de leur propre noirceur, et non d'un grand méchant qui tirerait les ficelles par derrière. Une idée en apparence simple mais finalement assez forte dans la mesure où nombre de comics de super-héros, et par extension leurs adaptations pour le grand écran, reposent sur cette opposition du Bien contre le Mal, et l'incarnation de ces notions complexes par des individus. Alors que la réalité n'a rien d'aussi simple et manichéenne. Sauf que, moins d'une minute après cette tirade, devinez qui vient nous dire bonjour ? Le grand méchant qui tirait les ficelles par derrière, bien sûr !
Wonder Woman ne fait pas passer un moment désagréable, malgré une réalisation et des effets visuels qui auraient pu être mieux gérés, mais n'arrive pas à capitaliser sur l'aspect iconique de son héroïne et l'époque à laquelle se déroule l'intrigue. Je vais plutôt me replonger dans mes comics. Cela tombe bien : DC Comics réédite pas mal d'arcs majeurs de l'héroïne ce mois-ci, un sacré hasard !

[Montrer] Spoiler
Et Arès à moustaches, non, c'est juste impossible.


Au passage, je vous recommande cette vidéo qui explique pourquoi Captain America surpasse aisément toutes les autres productions du MCU.


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Re: Le topic cinéma

Messagede Geoff34 le Sam 03 Juin 2017, 19:16

ça me fait un peu chier cet intérêt autour du nouveau Wonder Woman, si ce n'est assouvir DC Comics dans une position favorable.
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Messagede Ialda le Dim 04 Juin 2017, 15:58

Don Quichotte de Terry Gilliam, modulo un foirage du serveur de données où seront stockés les rushes pendant la post-prod, on semble toucher au but :

https://www.facebook.com/Terry.Gilliam/ ... 19/?type=3

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Sam 10 Juin 2017, 00:14

Wonder Madame :
Oui, mais...
Le film à plein de chose à aimer, à commencer par le fait que c'est un film de super-héroïne réalisé par une femme. Ça ne signifie rien vis à vis des qualités du film mais vu que ça fait désormais 7 ans que Disney et Marvel refusent son film à la Veuve Noire ben on se dit que c'est quand même une avancée symbolique. Il y a aussi ce contexte WWI qui lui vaut quelques points pour l'originalité, même si dans le fond le film aimerait être un vrai film WWII avec des gros méchants nazis. Ou bien le fait que le film réussit parfaitement l'iconisation de son héroïne, la révélation de son costume est parfaite, dommage que le thème de Junky XL soit encore là, aussi réussi, badass et cool soit il le contexte WWI rend ses grattes saturées encore plus hors-sujet que dans Batmou v. Superkeum, qui plus est dans des scènes aux ralentis à la Zack Snyder avec de vrais moments "fuck les lois de la physique" (non on ne peut utiliser un objet qui tombe comme point d'appuis pour se projeter dans les airs). Et puis simplement le film est réussit et plaisant à suivre, classique et assez scolaire dans sa réalisation mais on passe un très bon moment devant. Enfin pour peu qu'on puisse faire abstraction des effets numériques de série B qui font vraiment tache dans un film de super-héros à 150 millions de dollars.

Et puis arrive le troisième acte, au moment où le film vient de lâcher le dialogue le plus réussit de son script, celui qui permet au film de dépasser la naïveté propre au genre qui le traversait depuis le début sans pour autant tomber dans le d4rk et edgy à la Dark Knight ou Batman v. Superman. Pile après le moment où tu te dis que le film a bien joué son coup, tout part en sucette. En sucette géante. Le film était convenu, il devient complètement cliché. Et les pires clichés qu'ils soient. Wonder Woman, qui jusque là apparaissait naïve à cause de l'isolement dans lequel elle a grandit, devient nunuche et se met à déblatérer de l'humanisme de super marché avant de finir sur un "je crois en l'AMOUR !" complètement parachuté. Le gros méchant est bête et méchant, et ridicule aussi avec son armure (le plan où il trace les fentes pour ses yeux dans son heaume...). Il y a des sacrifices héroïques qui durent des plombes. Et les FX sont de pire en pire. Le film se termine d'ailleurs sur un plan vraiment dégeulasse et juste débile.
Comme si DC avait des standards à tenir au ciné et qu'un film solide et bien mené, bien que de façon très convenue, c'était trop bon pour eux. Enfin vu leur niveau au ciné depuis le début de la décennie Wonder Woman fait figure de Citizen Kane au milieu du reste, hein.


Au final, c'est pas trop mal et on passe un bon moment. Les deux premiers tiers sont assez réussis pour compenser la catastrophe du dernier. Mais le film aurait pu être tellement plus que ce qu'il est si un scénariste compétent était passé sur le script pour arranger le final.


Ha, et le film à de toute façon chez moi au moins un point au dessus de la moyenne pour le fait que quand, dans les tranchées, on dit à Diana "c'est le no man's land, aucun homme ne peut y survivre !" elle ne réponde pas "Mais je ne suis pas un homme !". Je suis persuadé qu'à un moment cette phrase pourrie était dans le script, obligé, et que quelqu'un d'intelligent l'a retiré par la suite. J'ai envie de croire que c'est Jenkins qui s'en est chargé.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Mar 20 Juin 2017, 20:33


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Messagede Aer le Mar 20 Juin 2017, 22:19

:09:

(il se fait encore parasiter par des montages exogènes ?)
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Re: Le topic cinéma

Messagede Ialda le Jeu 22 Juin 2017, 15:12



The Facts in the Case of Mister Hollow, un petit court métrage Lovecraftien de six minutes où l'étude d'une étrange photo révèle progressivement des détails de plus en plus dérangeants...

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Re: Le topic cinéma

Messagede Lion_Sn@ke le Ven 23 Juin 2017, 03:41

Some time ago Denis Villeneuve (the director) said they would not confirm whether Deckard is a Replicant or not in the movie, and would leave it up to the audience.

Well, Ridley Scott, true to his self, gives no fucks.

IGN: At what point while making the original film did you decide that Deckard would be a Replicant?

RS: Oh, it was always my thesis theory. It was one or two people who were relevant were... I can't remember if Hampton agreed with me or not. But I remember someone had said, “Well, isn't it corny?” I said, “Listen, I'll be the best f#@king judge of that. I'm the director, okay?” So, and that, you learn -- you know, by then I'm 44, so I'm no f#@king chicken. I'm a very experienced director from commercials and The Duellists and Alien. So, I'm able to, you know, answer that with confidence at the time, and say, “You know, back off, it's what it's gonna be.” Harrison, he was never -- I don't remember, actually. I think Harrison was going, “Uh, I don't know about that.” I said, “But you have to be, because Gaff, who leaves a trail of origami everywhere, will leave you a little piece of origami at the end of the movie to say, ‘I've been here, I left her alive, and I can't resist letting you know what's in your most private thoughts when you get drunk is a f#@king unicorn!’” Right? So, I love Beavis and Butthead, so what should follow that is “Duh.” So now it will be revealed [in the sequel], one way or the other.


A quoi bon avoir fait une fin ouverte pour au final révéler le pot aux roses ? :|

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Re: Le topic cinéma

Messagede Zêta Amrith le Ven 23 Juin 2017, 12:24

Différence de perspectives, pour le réalisateur c'est un film vieux de trente-cinq ans, pour le fan un film qui ne vieillit pas. Carpenter aussi étale tout sur la table depuis quelque temps.

Mais va savoir s'ils pensaient réellement ça à l'époque ou s'ils se sont greffés ultérieurement aux lectures les plus populaires pour suivre le mouvement.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Ven 23 Juin 2017, 16:17

C'est pas nouveau de la part de Scott. Il a commencé à balancer ouvertement "Deckard est un répliquant" au milieu ou vers la fin des années 2000, après une quinzaine d'année à jouer au "p'tête ben que oui, p'tête ben que non".
Mais la présence de Deckard dans ce nouveau film, si sa nature n'est pas expliquée, va poser beaucoup de problème à la théorie qui est un répliquant. Parce que si il en est bien un et qu'il a vieillit, ça contredit des aspects centraux du premier film.

Par contre on peut prendre les paris sur la nature de Ryan Gosling dans ce nouveau film :p


Lion_Sn@ke a écrit:A quoi bon avoir fait une fin ouverte pour au final révéler le pot aux roses ? :|

Parce que La Mort de l'Auteur t'autorise à ignorer ce que dit Scott et ne te cantonner qu'aux éléments de la diégèse.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Jetblack le Lun 26 Juin 2017, 10:46

Le Deckard Répliquant je crois que cette théorie est uniquement dans le Director's Cut, alors que dans montage cinéma c'est l'inverse .... il est humain ! (Pour la version longue aucune idée) ... j'avais lu un article il y a quelques années la dessus, en gros ça dépendait du montage du film
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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Lun 26 Juin 2017, 15:05

Oui ça n'est présent que dans la direrctor's/final cut, pas dans le montage de 82. Mais vu que la director's cut est, grosso-modo, la finalisation du montage sur lequel Scott travaillait avant que les cadres du studio lui imposent des changements pour rendre le film plus accessible je n'ai aucun problème à le croire quand il dit que c'était là dès le début dans sa tête.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Lion_Sn@ke le Lun 26 Juin 2017, 15:43

Oui mais c'est censé être une théorie comme une autre non ? (aka donner une fin ouverte au film)

J'aime les réalisateurs qui laissent aux spectateurs le soin d'interpréter à leur guise les films qu'ils réalisent (Kubrick est le meilleur exemple dans ce domaine)

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Lun 26 Juin 2017, 16:07

C'est l'interprétation qui fait consensus général. C'est beaucoup trop cohérent dans cette versions pour n'être qu'une théorie comme une autre comme peuvent l'être la cascade d'interprétations de 2001, toutes aussi valide les unes que les autres.

Mais Scott a eu pendant une quinzaine d'année l'élégance de laisser la chose dans le flou, afin de laisser un soupçon de doute qui faisait tout le sel de la théorie. Puis il a craqué et fini par dire que Deckard était un répliquant à n'importe qui qui le lui demandait.
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Re: Le topic cinéma

Messagede ChaosLink le Jeu 29 Juin 2017, 19:03

Dans le registre des remakes (?) que personne n'attendait et dont la licence a plus ou moins disparu, nous avons désormais le droit à un nouveau film Jumanji :

L'intérêt étant que ça se passe cette fois dans le jeu (comme dans la série télé donc) et avec des acteurs que j'apprécie assez.

Mais ça me semble mauvais et bancal sur tellement de points, en plus d'être irrespectueux des œuvres d'origines, que je suis presque curieux de voir comment ils vont justifier ça dans le film (Pourquoi une console ? Dans la cave de l'école ? Des fucking moto dans la jungle de Jumanji ? etc etc...) En tout cas, il est clair que je n'irais pas le voir au cinéma.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Yo-Dan le Ven 30 Juin 2017, 15:00

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"Tout se mange, sauf les cris".

Je serais bien incapable de faire spontanément une chronique un tant soit peu objective du film (même si tout le monde sait de toute façon que l’objectivité critique relève déjà plus ou moins de l’oxymore), mais il fallait que j’en parle. Etant végétarien depuis une douzaine d’années (j’étais parvenu à ne jamais le laisser entendre sur MATA, jusque-là), j’aurais vraiment du mal à me détacher de mon propre rapport au sujet, d’autant que c’est la première fois que je vois un film qui semble ainsi prendre mon parti sans s’embarrasser de ressembler forcément à un reportage ou un documentaire, sans se contraindre à un traitement réaliste limitatif. C’est donc une fiction, (ra)contée comme telle malgré ses implications politiques évidentes, et ça change tout. Parce que paradoxalement, c’est lorsqu’on peut se permettre ainsi de parler de notre rapport collectif et sociétal aux animaux "consommables", sous le prisme unique de l’objet créatif et cinématographique, que l’on sait qu’on vient de franchir un palier potentiellement historique dans la dénonciation d’une réalité. Parce que cette fois, ça peut rentrer directement dans les foyers sous les traits d’un "divertissement familial", contrairement à une enquête signée L214 immédiatement rangée dans la petite case des actions militantes, certains diront même "extrémistes". Et pourtant, film Coréen oblige (navré d’avance si je me rends ici coupable de stéréotypie caractérisée), le mélange de tons peut surprendre : OKJA opère en effet un grand écart possiblement déstabilisant entre l’accessibilité formelle du film, presque enfantin sous certains aspects, et son intransigeance de fond, montrant notamment frontalement ce que vit un "super cochon" quand il rentre dans des logiques d’exploitation industrielle. Cette fausse naïveté, moyennant quelques lourdeurs, crève l’écran, entre deux respirations humoristiques plus ou moins habiles. Mieux : le film se refuse au happy ending béat en mettant en perspective différents enjeux, au point qu’on comprend très vite qu’en marge du sort d’OKJA et de sa très jeune comparse, resteront tous les autres. Cette aventure – somme toute balisée à bien des égards – porte donc en elle porte quelque chose d’irrémédiablement dérisoire et pourtant, elle n’est pas vaine, loin de là.

Maintenant, oserais-je l’écrire ? … Tout le monde sait que la non-distribution du film en salles a fait grincer quelques dents, j’ai même lu une productrice expliquer pendant le festival de Cannes qu’il ne fallait surtout pas "donner la Palme d’Or à Netflix" sans que ça ne semble la gêner de porter la confusion aussi loin. Parce que de ce que je comprends, personne d’autre n’a voulu financer le film. Mais le réalisateur, c’est bien Bong Joon Ho, merci pour lui. Mais surtout, comment expliquer tel désintérêt ? Le réalisateur affirme que les studios, les uns après les autres, trouvaient le film trop "radical" pour le financer à hauteur des 50 à 60 millions qu’il a coûtés. De là à dire que des lobbys bien identifiés n’ont pas fait les gros yeux à la simple idée qu'une telle chose puisse exister, quand on les sait capables d’investir les salles de classe pour "redorer l’image de la filière viande", il sera au moins permis de douter.

Ceci étant dit, pardon pour cette large digression, le fait est que j’ai été touché jusqu’aux larmes et que même si j’étais une cible facile, j’imagine que ça en ébranlera d’autres.

PS : Grâce à la bienveillance d'un éminent membre de MATA, j'ai aussi pu voir "Shin Godzilla", en pleine canicule avec un ordi' portable en surchauffe sur les genoux. Ca fera bientôt l'objet d'un avis un peu plus rigoureux que celui-là...
:77:

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Ven 30 Juin 2017, 18:44

Yo-Dan a écrit: Etant végétarien depuis une douzaine d’années (j’étais parvenu à ne jamais le laisser entendre sur MATA, jusque-là), j’aurais vraiment du mal à me détacher de mon propre rapport au sujet, d’autant que c’est la première fois que je vois un film qui semble ainsi prendre mon parti sans s’embarrasser de ressembler forcément à un reportage ou un documentaire, sans se contraindre à un traitement réaliste limitatif. C’est donc une fiction, (ra)contée comme telle malgré ses implications politiques évidentes, et ça change tout. Parce que paradoxalement, c’est lorsqu’on peut se permettre ainsi de parler de notre rapport collectif et sociétal aux animaux "consommables", sous le prisme unique de l’objet créatif et cinématographique, que l’on sait qu’on vient de franchir un palier potentiellement historique dans la dénonciation d’une réalité.

Je n'ai pas vu okja, je n'ai pas Netflix (j'ai fais le choix diamétralement opposé de la carte UGC), mais tu seras peut-être intéressé par le manga Gin no Saji/Silver Spoon et son adaptation animée.
C'est en gros l'histoire d'un citadin qui après avoir foiré l'entrée à tous les lycée de ses choix se retrouve dans un lycée agricole paumé en plein Hokkaidô (l'ile du nord du Japon, soit leur Sibérie en hiver). Et un des premiers arcs, où il confond le cochon qu'il élève en cours d'élevage et un animal de compagnie, est vraiment bien foutus à ce sujet.
Bon c'est un titre qui va fondamentalement dans le sens opposé à tes convictions, même si en soit il ne prend pas vraiment parti dans ce débat de société à ma connaissance assez absent au Japon, l'auteur étant fille d'agriculteurs et ayant bossé une décennie à leur ferme avant de décider que de créer des petits mickeys sur les alchimistes de combats c'était mieux que de reprendre l'exploitation familiale. Mais il questionne intelligemment notre rapport à ce que l'on mange même si ses réponses, aussi ancrées dans la réalité soit-elles, sont teintés de l'idéalisme naïf qui traverse ses protagonistes lycéens.

Le manga est chez Kurokawa, l'anime en accès libre chez Wakanim (qui a une apli WiiU si je ne me trompes pas :108: ).


Yo-Dan a écrit:Le réalisateur affirme que les studios, les uns après les autres, trouvaient le film trop "radical" pour le financer à hauteur des 50 à 60 millions qu’il a coûtés. De là à dire que des lobbys bien identifiés n’ont pas fait les gros yeux à la simple idée qu'une telle chose puisse exister, quand on les sait capables d’investir les salles de classe pour "redorer l’image de la filière viande", il sera au moins permis de douter.

Tu crois vraiment que les lobby de l'agroalimentaire ont un pied dans l'audiovisuel et se soucient de leur image dans les films indé coréens ?
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Ven 30 Juin 2017, 19:37

Je n'ai pas aimé Okja. Ou plus exactement, je me suis arrêté au bout d'une demi-heure. Et même pas parce que je viens de dévorer un porcelet entier :mrgreen: A la base, j'ai voulu le regarder plus pour le projet, pour l'idée de produire un long-métrage à 60 millions sans ingérence des studios hollywoodiens, que parce que j'avais envie de suivre les aventures d'une petite fille avec son cochon géant ou par attachement pour le réalisateur. Réalisateur dont le style ne me parle pas. Et autant les thèmes respectifs de Memories of Murder ou de son segment sur Tokyo! m'ont permis de les regarder dans leur intégralité sans déplaisir, autant je n'ai jamais réussi à finir The Host. Or nous sommes plus proches de The Host.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Zêta Amrith le Ven 30 Juin 2017, 20:16

Gemini a écrit:Je n'ai jamais réussi à finir The Host.

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Messagede Tetho le Ven 30 Juin 2017, 20:46

Gemini a écrit:A la base, j'ai voulu le regarder plus pour le projet, pour l'idée de produire un long-métrage à 60 millions sans ingérence des studios hollywoodiens,

L'idée t'apparait comme si rare ? Parce que bon dans les faits la seconde trilogie Star Wars ou la pentalogie Twillight sont des films indés réalisés hors du circuit des gros studios. Et je ne parle pas des perles Europacorp ou des Tarantino post-Kill Bill.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Ven 30 Juin 2017, 20:57

Dit autrement : je l'ai regardé pour la polémique et parce que j'ai un compte netflax :mrgreen:

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Re: Le topic cinéma

Messagede Geoff34 le Sam 01 Juil 2017, 10:06

Killer Klowns from Outer Space et Batman, le film de la série des années 60 sont sur Netflix :mrgreen:
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Re: Le topic cinéma

Messagede Yo-Dan le Sam 01 Juil 2017, 10:11

Tetho a écrit:Je n'ai pas vu okja, je n'ai pas Netflix (j'ai fais le choix diamétralement opposé de la carte UGC)


J'avais fait le choix de la carte ciné illimitée également.
Et puis j'ai eu un enfant.

mais tu seras peut-être intéressé par le manga Gin no Saji/Silver Spoon et son adaptation animée.


On verra... Je me laisse facilement convaincre, mais j'ai une liste longue comme le bras de livres, jeux, séries, films et autres "produits culturels" qui traînent sur mes étagères, parfois encore dans leur film plastique. :roll:

Tu crois vraiment que les lobby de l'agroalimentaire ont un pied dans l'audiovisuel et se soucient de leur image dans les films indé coréens ?


Non et oui. Ils se soucient de leur image dans des proportions probablement inédites et je ne pense pas qu'un film présenté à Cannes et dont la polémique a indirectement conduit les gens à s'y intéresser ne constitue pas pour eux un énième motif d'inquiétude. Je pense même que voir les activistes animalistes présentés comme les "gentils" de l'histoire, ça les ulcère. De là à ourdir un plan concret pour réduire Bong Joon Ho au silence, certainement pas, mais je crois que la première forme de censure, c'est l'autocensure. Il y a une forme de pression sourde qui intervient, je pense, sur ce type de sujets. "Trop radical" ça ne veut pas dire autre chose, même si tu me diras que les studios ne manquent jamais de ce type de formules pour refuser de financer tout ce qui sort d'un schéma confortable et formaté.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Tetho le Sam 01 Juil 2017, 14:52

Les studios pensent aussi que la polémique fait vendre.
Je penses que tu as un point de vue très franchouillard sur la chose, parce que chez nous révéler qu'on est végétarien c'est risquer un certain stigmate social. Alors déjà chez les anglo-saxon c'est bien plus accepté, et chez eux tous ces régimes alimentaires alternatifs plus ou moins équilibrés comme végétarien, vegan et autre sans gluten sont de vrais marchés très rentables.
Mais surtout en Asie ça fait des millénaires que certaines branches du bouddhisme recommandent, voir imposent, à leurs pratiquants de ne pas manger de viande. C'est socialement ancré dans les meurs.

De ce que j'avais compris la polémique Netflix c'est surtout parce que la boite de VOD bouscule les habitudes d'une caste qui s'y sentait bien confortable et qu'en réaction, au lieu d'y voir de nouvelles possibilités, ils lèvent les boucliers contre des modifications des habitudes des spectateurs qui sont irréversibles. C'est ce qui s'est passé avec la musique et les films il y a 15 ans, ce qui s'est passé avec les livres il y a 6-7 ans. Et c'est pour cette raison qu'ils ont perdu d'avance sur le long terme. La polémique soulève quand même la question de ce qu'est "un film de cinéma" parce que quand tu vois un film à 60 millions de dollars réalisé par un réalisateur de nombreuses fois primé sortir en direct-to-VOD, forcément ça bouscule un peu les conceptions sur le téléfilm/direct-to-video.
La vérité c'est pas que les studios ont trouvé le film trop radical ou je ne sais quoi, la vérité c'est que comme le remake américain de Death Note ça n'intéressait personne jusqu'à que Netflix (et Brad Pitt) s'en emparent. Situation courante au cinéma, combien de classiques ont passé des années à courir après les financements ?
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