Le topic cinéma

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Gemini
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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Ven 19 Jan 2018, 23:17

Coco : Ils sont quand même forts chez Pixar. Leur dernier film ne dépasse que rarement la simple prouesse technique (l'animation) et visuelle (la direction artistique), mais j'y suis quand même allé de ma grosse larme à la fin.
Le problème de Coco, c'est qu'il m'a donné l'impression d'avoir été produit pour les mauvaises raisons, comme si le studio avait dans un premier temps cherché quel univers rendrait bien sur grand écran - en l'occurrence la fête des morts mexicaine - avant de se demander s'ils avaient quoi que ce soit à raconter. Alors je sais qu'il s'agit d'un film pour un jeune public, mais cela ne justifie pas tout : dépouillé de sa thématique, le scénario est prévisible de bout-en-bout, et à une ou deux rares exceptions près, chaque retournement de situation et chaque révélation se voient venir à des kilomètres. Cela en deviendrait presque douloureux, puisqu'il faut s'infliger des passages obligés dont nous savons pertinemment comme ils vont se terminer, comme si leur seul but était de rallonger le récit. L'histoire est au service de l'univers de Coco, et non l'inverse, ce que j'ai trouvé dommage. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit mal écrit, loin de là : chaque personnage, même ceux n'apparaissant que quelques scènes, est parfaitement développé et devient très rapidement attachant. Un modèle du genre. Et c'est l'attachement aux personnages qui permet d'être ému par leurs aventures.
En fait, hormis son côté excessivement prévisible, il n'y a vraiment que deux points, à la fin, qui m'ont posé problème :
[Montrer] Spoiler
- Coco n'est pas la seule qui puisse se souvenir d'Hector puisque Miguel l'a rencontré, donc il s'agit d'un faux enjeu.
- Ne me faites pas croire que les ayant-droits d'Ernesto de la Cruz n'ont pas une armée d'avocats à envoyer à la famille Riveira pour que jamais Hector ne soit reconnu comme l'auteur des chansons. Surtout en un an, et d'autant plus compte-tenu du culte entourant le personnage plusieurs dizaines d'années après sa mort.

Par contre, pour ce qui est de la direction artistique et de l'animation, Pixar oblige, c'est très impressionnant. Un festival de couleur qui flatte la rétine, avec un monde des morts très bien pensée que ce soit dans son fonctionnement ou dans sa recherche visuelle. C'est beau ! Et si le film devait effectivement n'exister que pour cela, et bien cela vaudrait quand même totalement le coup. Bon, pour dire la vérité, la beauté de Coco ne permet pas tout le temps de faire oublier à quel point l'intrigue est cousue de fils blancs. Mais parce que la fin est malgré tout réussie, je veux bien lui pardonner.

PS : Le côté mexicain frise parfois la caricature, mais si c'est pour avoir un caméo d'El Santo, je suis totalement pour :mrgreen:

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Messagede Ramior le Ven 19 Jan 2018, 23:34

Il y a El Santo dans Coco ? :shock:

Le vrai ou juste une Parodie/Hommage?

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Messagede Gemini le Ven 19 Jan 2018, 23:41

Le vrai évidemment. Bon, il est mort en 1984, mais qu'est-ce que la mort pour El Santo ?

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Messagede Ramior le Sam 20 Jan 2018, 01:11

Il fait juste un cameo ou il a un vrai rôle?

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Messagede Gemini le Sam 20 Jan 2018, 10:38

gemini a écrit:PS : Le côté mexicain frise parfois la caricature, mais si c'est pour avoir un caméo d'El Santo, je suis totalement pour :mrgreen:

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Messagede Ramior le Sam 20 Jan 2018, 13:57

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Messagede Gemini le Sam 20 Jan 2018, 18:05

The Post : Ou All the President's Men: Origins. L'histoire de la publication par le Washington Post des Pentagon Papers, qui révèlent que le gouvernement américain s'est sciemment immiscé dans la politique intérieure du Vietnam et savait depuis plusieurs années qu'il ne pouvait remporter la guerre.
Il y a en encore deux semaines, j'ignorais que ce film existait. Il faut dire que j'avais déjà vu au cinéma la bande-annonce de Ready Player One, donc je pensais sottement qu'il s'agissait de la seule actualité de Steven Spielberg. Avec The Post il signe un bon film à défaut d'un grand film, grâce à un sujet fort et d'excellents acteurs, mais ce sont plus ses thématiques que sa virtuosité qui risquent de lui rapporter une statuette cette année.
Depuis All the President's Men, je suis très porté sur les films d'enquête journalistique. Par exemple, j'avais adoré Spotlight. Sauf que The Post ne parle pas réellement de l'enquête menant à la publication des Pentagon Papers ; le journaliste en charge de celle-ci n'apparait que comme un personnage secondaire et n'en sera d'ailleurs pas spécialement remercié malgré son travail. L'intérêt de Spielberg se porte ailleurs, dans les sujets trouvant des parallèles avec l'actualité.
A commencer par la liberté de la presse. Dans un contexte où le président américain passe le plus clair de son temps à crier à la diffamation dès qu'un journal publie un article à son encontre, le réalisateur s'attache à rappeler que la presse doit conserver son pouvoir sur le gouvernement et non l'inverse, ainsi que son indépendance. Il nous rappelle certains se sont battus, devant les tribunaux, pour faire valoir la liberté de raconter la vérité, toute la vérité, et qu'il s'agit d'un acquis inaliénable, même (surtout) pour le président des USA.
Mais The Post est avant tout un film post affaire Weinstein, quitte à sombrer dans la lourdeur. La bande-annonce met beaucoup en avant le personnage de Meryl Streep, mais concrètement il s'agit d'une plante verte, car élevée comme une plante verte et vivant dans un milieu tout le monde la considère comme telle. Elle la première. Le film nous la présente dès sa première apparition comme une travailleuse acharnée, sans doute brillante, mais évoluant dans un monde masculin où tout le monde parle à sa place et l'infantilise. Si bien qu'elle passe le plus clair de son temps à organiser des diners mondains malgré sa fonction de dirigeante d'un journal, et qu'il lui faudra plus de 90 minutes pour prendre une décision et oser la proférer à voix haute. Forcément, c'est frustrant, mais certainement beaucoup plus réaliste qu'une Wonder Woman à la force herculéenne et élevée dans une société matriarcale.
Toute la mise-en-scène de Steven Spielberg est là pour mettre en avant le statut réducteur des femmes dans le monde du travail, en interrompant systématiquement la seule femme journaliste du Washington Post avec un minimum d'autorité, ou en montrant comment les femmes (secrétaires) sont séparées des hommes (d'affaire) par une simple porte, que Meryl Streep va franchir quitte à sombrer dans un univers où tout nous indique qu'elle n'a pas sa place.
La réalisation appuie énormément sur cet aspect, j'ai donc trouvé totalement superflu quand les personnages commencent à nous expliquer à quel point lui avait fallu du courage pour combattre son éducation et oser imposer ses décisions. Pour le coup, Steven Spielberg se comporte avec ses spectateurs exactement comme tous les personnages masculins se comportent avec les femmes pendant ce film. Ironique n'est-ce pas ?

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Messagede Gemini le Dim 21 Jan 2018, 14:01

Dunkerque : Je n'aime pas Christopher Nolan. Plusieurs raisons à cela, qui ont autant à voir avec son travail qu'avec son accueil critique. Qu'un réalisateur soit encensé pour ses scénarios ou - selon les cas - son réalisme, au point d'en faire son principal atout commercial et de se toucher la nouille pendant la première heure d'Inception, alors qu'il n'en a rien à branler de la cohérence si celle-ci l'empêche si celle-ci n'est pas en accord avec ses envies de mise-en-scène, je trouve cela plus fort que du roquefort.
Mais en même temps, un sujet comme celui de Dunkerque, difficile pour moi de passer à côté. Récemment, j'ai trouvé une précédente retranscription de l'opération Dynamo au cinéma, datant de 1958, avec dans les rôles principaux Richard Attenborough et Bernard Lee. Le film est imparfait, notamment pour une question de budget et parce que le tournage en studio se voit à des kilomètres. Mais il m'a finalement convaincu de voir ce que donnerait ce sujet traité avec un budget conséquent. Et j'ai préféré la version de 1958, qui en plus d'une âme possède sans doute un degré de réalisme plus poussé.
Avec Dunkerque, je pense avoir enfin mis le doigt sur l'aspect de ce réalisateur qui me hérisse le plus : il est foncièrement malhonnête. Prenons un exemple concret. Des soldats prêts à tout pour survivre - ce qui est sans doute la bonne idée de ce long-métrage, puisque cela change de l'héroïsme béat et de la franche camaraderie de nombre de films de guerre - se font passer pour des brancardiers pour embarquer sur un navire. Le navire en question sonne le départ, un officier leur annonce qu'ils n'ont que deux minutes pour traverser des hordes de soldats et rejoindre le bout de la jetée, il y a un trou en plein milieu du passage, un autre officier ordonne de larguer les amarres, nous voyons la passerelle du bateau se rétracter inexorablement alors que nos deux soldats avancent péniblement, le suspens est à son comble, la passerelle a été retirée lorsqu'ils arrivent enfin et ils ne peuvent donc pas l'emprunter, il est trop tard... Heureusement il restait une seconde passerelle que le réalisateur avait jusque-là omis de mettre dans le cadre. Connard. Toute cette tension créée pour un faux enjeu.
Tout le film est comme ça, jusqu'au montage en parallèle de trois séquences distinctes, durant laquelle le réalisateur augmente progressivement la tension dans chacune d'entre elles, mais passe rapidement de l'une à l'autre pour l'empêcher de retomber. Un procédé tellement artificiel qu'il en devient juste énervant.
Certains parti-pris de Dunkerque sont intéressants. J'ai cité l'anti-héroïsme des deux fantassins - largement compensé par ailleurs - mais aussi la volonté d'immersion du cinéaste. Mais cette artificialité ne rend absolument pas justice à ces parti-pris.
Pour en revenir au réalisme du récit, à aucun moment je n'ai cru aux 300.000 soldats à évacuer, et pour cause : nous voyons tout au plus quelques centaines de personnages faisant sagement la queue une plage aussi bien entretenue qu'un gazon anglais. Je sais que l'évacuation s'est opérée sur une zone large, mais quand même. C'est en cela que je trouve la version de 1958 plus crédible, avec ses innombrables figurants, ses soldats cachés tant bien que mal dans les dunes en faisant dans leur froc, et surtout ce chaos omniprésent. Chaos que nous retrouvons certes lorsque les bateaux se font attaquer et que les rats quittent le navire, mais absolument pas sur la plage. Et toujours en matière de réalisme, dans la mesure où 120.000 soldats français ont réussi à rejoindre l'Angleterre pendant l'opération, il faudra m'expliquer pourquoi les personnages pètent un câble dès qu'un de nos ressortissants veut monter sur un navire.
Voilà. Christopher Nolan fait du Christopher Nolan, avec de multiples temporalités, un scénario très loin d'être aussi irréprochable que celui qui nous a été vendu, et une mise-en-scène prenant systématiquement le pas sur le récit, parfois en dépit du bon sens. Avec une telle histoire, un tel budget, et mine de rien quelques idées à retenir, c'est vraiment du gâchis.

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Messagede Tetho le Jeu 25 Jan 2018, 00:05



C'est dommage de spoiler le caméo de Samus dès la bande-annonce mais ça fait toujours plaisir. Sympa de la part de Nintendo de leur avoir donné l'autorisation.


Je reprend (un peu) confiance. Ça n'aura jamais la maitrise de l'original mais le combat dans la ville peut arriver à en faire un film de monstre débile et divertissant qui ose tout.
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Re: Le topic cinéma

Messagede Ramior le Mer 31 Jan 2018, 02:15

Tetho a écrit:Je n'ai jamais compris pourquoi Internet a élevé ce film au rang de Citizen Kane des mauvais films au point d'en faire l'objet de séances de neo-midnight movies. Oui le film est mauvais, mais c'est surtout une sorte de super épisode de soap opera autour d'un good guy ultime que je n'aurais jamais terminé (ou même regardé) sans sa réputation de film culte. Il n'a pas le coté fondamentalement burlesque et divertissant d'un Troll 2 ou Plan 9 from Outher Space.
Je me doute bien que la personnalité mégalomaniaque de son créateur a aidée, ainsi que le mystère autour du financement d'un tel naufrage, a aidé. Mais quand même.


J'avais lu que le livre The Disaster Artist offre une explication cohérente au scénario du film à travers les doutes et le manque de confiance de Wiseau en lui-même, là où le film s'intéresse plus au triomphe dans l'échec "on a fait ce film, des gens s'y sont intéressé, c'est une victoire" à la Ed Wood. Le bouquin sort en France à la fin du mois, je le lirais probablement avant la sortie du film.



Ptet que tu trouveras tes réponse dans la dernière video du fossoyeur:


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Messagede Sora334 le Mer 31 Jan 2018, 07:10



Définitivement plus hypé par ça perso,
Sur l'eau calme vogant sans rêve,
dans l'éclat du jour qui s'achève,
qu'est notre vie sinon un rêve ?

L. Caroll.

https://myanimelist.net/animelist/sora334?status=7

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Messagede Gemini le Lun 05 Fév 2018, 22:30

Cela ne m'aura pris que deux mois de plus que prévu, mais le nouvel épisode du Fantôme est enfin arrivé. Joie !


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Messagede Zêta Amrith le Mar 06 Fév 2018, 01:10

La voix est encore un peu trop monocorde mais l'articulation s'est améliorée par rapport à la fois d'avant. Surtout je plussoie le choix du film, un spagh' ambivalent, foireux mais doté de personnalité. Klaus Kinski n'y est pas aussi convaincant que dans Le Grand Silence, probablement son meilleur rôle, mais son regard ahuri convole en harmonie avec ce film qui ne sait pas exactement qui il est. L'un des westerns italiens les plus incongrus, mais qui ne saurait dépasser la stupéfaction provoquée par 5 Gâchettes D'Or, opus fauché écrit par le Dario Argento et dans lequel le légendaire Tatsuya Nakadai (!!!) déguisé en mexicain tel Yul Brynner dans Pancho Villa se bat contre Bud Spencer muni d'un arbuste.

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Messagede Gemini le Mar 06 Fév 2018, 10:18

Je n'ai pas encore vu 5 Gâchettes D'Or, mais c'est prévu de longue date (ne serait-ce que pour Bud Spencer). Merci pour ton retour, il me fait très plaisir :)

La Main du Diable : En ce moment, je me plonge dans les films de la Continentale, le studio créé à Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale avec des capitaux allemands. Contrairement aux idées reçues, il ne s'agit pas d'un fer de lance de la propagande, le patron du studio cherchant avant tout à faire du profit ; ce qui selon lui passait d'abord à produire de bons films (drôle d'idée). Et il disposait des moyens - financiers et de pression - pour engager les meilleurs artistes et les meilleurs techniciens. Des gens qui auront quelques ennuis après la libération.
La Main du Diable fût écrit par Jean-Paul Le Chanois - de son vrai nom Jean-Paul Dreyfus, résistant de la première heure - et réalisé par Maurice Tourneur, alors citoyen américain. Je vous laisse apprécier l'ironie de la situation.
Mais ce qui surprend le plus avec La Main du Diable, si nous passons sur ses origines, c'est qu'il s'agit d'un film fantastique à tendance horrifique, un genre que nous n'imaginerions pas en France et encore moins à une telle époque (notons au passage que Marcel Carné avait signé pour un film d'anticipation pour la même société). Dans la famille Tourneur - car Maurice est le père de Jacques - ils aiment décidément bien le fantastique. Il s'agit pourtant d'une adaptation de Gérard de Nerval.
L'histoire raconte comment un artiste prend possession d'une main qui lui apporte un immense succès, mais dont il doit impérativement se débarrasser pour ne pas avoir à donner son âme au diable.
C'est une franche réussite. Maurice Tourneur limite ses effets - à l'exception de deux scènes sans doute superflues - et repose avant tout sur sa description d'un quotidien enraillé par l'immersion du fantastique, magnifiquement retranscrit par le talent d'un chef opérateur qui multiplie les ombres gigantesques. Il s'en dégage une angoisse palpable, une urgence stressante au possible qui emporte le spectateur, ce qui pour son genre d'appartenance constitue clairement un atout.
Les dialogues sont du velours pour les oreilles, rythmés, méchants, et jubilatoires, servis par d'excellents acteurs - mention spéciale à Pierre Fresnay et Palau - même si nous regretterons que Noël Roquevert se trouve affublé d'un accent atroce.
La résolution de l'intrigue est sans doute un peu faible, ce qui est dommage mais ne condamne certainement pas ce long-métrage dans son ensemble.

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Messagede Ramior le Mar 06 Fév 2018, 18:48

Vidéo intéressante, même si le film est moi atypique que le 1er.

Tu pourrais faire une vidéo sur "C.H.U.D" un film américain de monstre qui prend place dans un contexte assez peux exploité dans le cinéma américains, le monde des sans-abris.

Sinon vous saviez que ça exister ça:



https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Hobbit ... _du_Cantal

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Messagede Aer le Mar 06 Fév 2018, 19:35

Je vivais mieux sans le savoir.
When you dont afraid any sunshine, come on baby !

行けよ饒舌の 影よ来て導け

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Messagede Gemini le Mer 07 Fév 2018, 21:09

Ramior >> L'idée, c'est de parler de films que le public ne connait pas, donc en demander un en particulier, c'est le meilleur moyen pour que j'en parle pas ^^'

5 Gâchettes d'Or : Libéré après 5 années passées sous les verrous, Kiowa ne rêve que de vengeance envers celui à qui il doit son malheur. Pour l'abattre, il part recruter quatre tireurs hors-pairs.
Voilà un western surprenant à plus d'un titre. J'aime beaucoup ces histoires, certes un peu clichées, basées sur le recrutement et la présence d'experts dans leur domaine (ici le maniement des armes). A ce titre, le déroulement de la première partie ne surprend guère, et s'avère déséquilibré puisque le scénario de Dario Argento et Tonino Cervi (le réalisateur) s'articule avant tout autour des personnages de Kiowa et d'O'Bannon, interprété par Bud Spencer. Le dernier acte réservera pourtant son lot de trouvailles, loin de l'affrontement bourrin et primaire que nous aurions pu attendre.
5 Gâchettes d'Or est étrangement bâti, proposant une trame sombre, une lumière crue, et des paysages hivernaux morbides au possible, mais avec de véritables pointes d'humour qui viennent trancher radicalement avec le reste du film ; un humour dû notamment à la bonhommie d'un Bud Spencer qui sait pourtant tout autant incarner des personnages plus tragiques. Le thème principal de Angelo Francesco Lavagnino tend lui-aussi vers une atmosphère plus légère que ce que la soif de vengeance du héros pourrait suggérer.
En parlant du héros, je trouve dommage que l'acteur l'incarnant manque de charisme, même si bien rattrapé par certaines des gâchettes qui l'accompagnent. Ne pas se raser et faire la gueule ne suffisent pas. Par contre, impressionnant Tatsuya Nakadai, qui manie la machette telle un katana. Difficile de le croire mexicain, et les notes orientales du thème principal n'aident pas, mais il incarne une des pires ordures du western italien avec une puissance rare. Je le place au même niveau que Klaus Kinski dans Le Grand Silence, c'est dire.
5 Gâchettes d'Or semble diviser les spectateurs, ce que je peux comprendre. Avec sa trame éprouvée, et son mélange parfois dissonant entre noirceur et humour, il laisse une impression étrange. En tout cas, j'ai apprécié l'expérience, et j'estime que les amateurs du de western spaghetti devraient lui donner sa chance.

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Messagede Ramior le Mer 07 Fév 2018, 21:22

Gemini a écrit:Ramior >> L'idée, c'est de parler de films que le public ne connait pas, donc en demander un en particulier, c'est le meilleur moyen pour que j'en parle pas ^^'




M'enfin j'ai découvert l’existence du film via un gag dans le dernier manga de Dowman, plus obscure on peut pas faire. :P

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Messagede Gemini le Mer 07 Fév 2018, 21:36

Ramior a écrit:plus obscure on peut pas faire. :P

On parie ? :mrgreen:


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Messagede Zêta Amrith le Mer 07 Fév 2018, 22:03

CHUD n'est pas si obscur que tu l'imagines. Il a remporté des "prix" et connu un certain succès en vidéo-clubs. Ca n'est pas culte comme l'étaient Maniac, Street Trash ou Dolls, mais les blokes de l'époque VHS connaissent le nom.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Ramior le Mer 07 Fév 2018, 22:14

Certes, mais il es quand même tomber dans l’oublie, surtout comparer au autre film dont tu mentionne.

@L'animation du moment que l'on sort des Etat Unis, du Japon voir de la France c'est obscure. :cry:

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Messagede Zêta Amrith le Mer 07 Fév 2018, 22:30

Ca va faire quinze ans qu'il est critiqué sur les sites et blogs de films d'horreur les plus fréquentés du net. De nouveaux billets ont encore été publiés à son sujet tout au long de 2017. De nos jours il y a moins de gens qui ont regardé Le Salaire De La Peur ou le Yojimbo de mon avatar que ces films bis. Paradoxe de la société de consommation, dans laquelle ce sont les grands classiques qui finiront ignorés.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Ramior le Mer 07 Fév 2018, 22:39

Avec la technologie qu'est internet ou quasiment toute les informations collecter, il y à peux de chance que des choses tombe dans l'oublie comme le vrai canon du mythe d'Arthur ou qui était Chocolat.

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Messagede Zêta Amrith le Mer 07 Fév 2018, 23:12

Gemini > 5 Gâchettes D'Or est aussi un patchwork bancal (mais sympathique) de plusieurs standards de sa décennie. La première partie du film est une relecture low-cost des Sept Mercenaires et l'acteur principal a été semble-t-il casté pour que le public le confonde avec Franco Nero de Django.

Pour ceux dont le fantasme est de voir Bud Spencer sans sa barbe, il y a Pas De Pitié Pour Les Salopards.
Mais dans ce même rayon italo-western avec Lee Van Cleef en lead, Colorado est bien meilleur.

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Messagede Gemini le Mer 07 Fév 2018, 23:27

Jean-Baptiste Thoret a écrit:Le grand mouvement qu’on observe depuis une trentaine d’années est que la cinéphilie déviante, "bis" ou "Z", est sortie du placard. Autrefois méprisée par le "grand art du cinéma", elle est à présent devenue mainstream, et l’objet de toutes les analyses universitaires !… En étant à peine provocateur, je dirai même qu'il faut maintenant réhabiliter Antonioni plus qu'Argento, lequel fait l’objet de nombreuses rétrospectives et autres numéros spéciaux dans les revues… On est à front renversé, ce qui pose donc d’autres problèmes. Je suis pour ce renversement lorsqu'il permet d'inclure Argento, Peckinpah et Romero dans la cartographie du cinéma, et de les faire converser avec d'autres. Mais quand le « bis » d'hier devient aujourd'hui majoritaire, il faut à nouveau lutter pour faire redécouvrir les classiques ! En tant que père et enseignant, j'ai mesuré à quel point les Hitchcock, Ford, Godard, Antonioni, Ozu, Tarkovski, Bergman — soit les classiques de ma génération — sont aujourd’hui très peu vus.

source : http://webretines.canalblog.com/archive ... 46971.html

Et il a raison le Monsieur. Parmi les idées que je ne concrétiserai peut-être jamais, j'ai l'intention de créer une mini-série sur des cinéastes classiques. Soit dit en passant, dans la mesure où la majorité du public ne connait que la partie émergée de l'immense filmographie de John Ford, je n'exclue pas un épisode sur Vers sa Destinée ou Les Sacrifiés, histoire de parler de ce réalisateur de génie.

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