Le topic cinéma

[Zêta Amrith]

Une nostalgie d'années 80 qui n'ont jamais existé [...] Le poster de The Thing est symptomatique : il ne se trouve là que parce qu'il s'agit d'un film culte sorti à l'époque du récit, et non parce que ce serait judicieux.

Ce sont des gamins, et de surcroît des gamins qui passent la majeure partie de leur temps à discuter de Star Wars et des X-Men. On peut épingler le name-dropping comme le mal actuel de la fiction américaine mais il n'y a rien d'invraisemblable à ce qu'ils aient un poster de The Thing dans leur cave. De même que jouer à Donjons Et Dragons ne correspond certainement pas à des années 80 qui n'ont jamais existé.

[Ramior]

08:51

OH MON DIEU!!!

L’expression "Quand les poules auront des dents;" est morte et j’étaie pas au courant!

[Aer]

Rhyvia > Tellement que je regarde même du toku maintenant. Donnez moi une corde

[Ramior]

Mouais, le Toku c'est quand même très comics sur les bords.

[Geoff34]

Le cinéma français en 2018
https://twitter.com/LouisDscb/status/912740415912206336

[Aer]

Alad'2

Je ne sais plus quoi dire.

[Ialda]

Que Netflix prends un peu trop de temps à tuer le zombi du cinéma français, pour commencer : Rabbi Jacqueline est toujours prévu pour l'année prochaine par exemple.

[Gemini]

Sans parler de l'adaptation de Nicky Larson

[Aer]

Si vous insistez, je dégaine les extraits du Petit Spirou.

Sans transition.



Il semble kiffer bosser avec Colin Farrell, ce qui me va très bien.

[Tetho]

[Yo-Dan]

Fallait bien que quelqu'un se dévoue pour amplifier et exacerber les défauts du premier film.
Là, on a l'air bien parti.

[Zêta Amrith]

[Aer]

Ce navet intersidéral en perspective.
(du coup l'espèce de bande annonce naze de l'époque était pas mensongère)

[Ialda]

Pour un film des Transformers ça a presque l'air intelligible pour une fois.

[Gemini]

Et sinon des avis sur Blade Runner 2 ?

[Aer]

J'y vais demain, donc faudra patienter encore quelques heures.

[Ialda]

D'autres n'auront pas eu la courtoisie d'attendre

[Zêta Amrith]

Blade Runner 2049
Une vraie ampleur cinématographique se dégage de ce blockbuster anti-blockbuster.
Il me faudrait des jours pour choisir les termes appropriés à une critique de ce film, somme toute assez dense, où se jettent les thèmes copieux de l'identité, de l'intelligence artificielle, du vrai et du faux, du christianisme révolutionnaire et même une fine pointe d'écologie, par conséquent je préfère ne pas m'y attarder. On signalera toutefois qu'il est presque impératif de connaître le premier opus, sous peine de passer à côté de moultes références et de ce large pan émotionnel de l'histoire relayé à la seconde moitié du métrage. C'est pour sûr un bon film, exigeant, d'une beauté très rare - les meilleurs décors de SF de ces quinze dernières années, hélas pas au point d'être nécessaire puisque l'original se suffisait à lui-même, mais qui se bagarre extrêmement bien et remporte quelques inopinées médailles au cours de sa mission purement impossible. La modeste poignée de clichés ci et là et un "antagoniste" aux monologues crypto-religieux un peu convenus dépareillent avec la sophistication ou les accès auteurisants du reste, de même que le film n'atteint pas la puissance primale du premier qui culminait sur un simple duel flic/fugitif, mais Villeneuve réussit néanmoins le petit exploit de créer une séquelle intéressante et formellement aboutie à partir d'un sujet qui n'a absolument plus le caractère de nouveauté dont il disposait en 1982. C'est de la science-fiction habitée comme on n'en trouve plus beaucoup.

[Nexus]

Je suis a peu de chose près d'accord avec la critique du fossoyeur,
Le film est pour ainsi dire un miraculé dans les temps qui courent ou les remakes/suites de films cultes deviennent mauvais voir très très mauvais.

Blade Runner 2049 impose sont style et sa patte sans se soucier des attentent du publique de gros blockbuster, le film est lent et extrêmement contemplatif, je pense que je n'ai plus vu un film qui s'attardait autant sur l'ambiance et les décors et ce de manière magistrale depuis plus de 5 ans.
Le film reprend assez fidèlement la philosophie de son aîné en terme de réflexion, et même si il n’atteint pas le même niveau qu'a l'époque (en partie dû au fait que le sujet n'est plus "nouveau" comme il l'était pour le premier) il reste quand même très bien amené, surtout quand on le compare a d'autre film qui traite +- du même sujet *Regard fixé sur le navet Gits*.

Petit passage spoil :

[Montrer] Spoiler

Le questionnement du film sur la vrai nature de Gosling, et surtout sur le fait de savoir sur oui ou non il est l'enfant sur lequel tout le film est basé est aussi très très bien traité, pour une fois (alors que 90% des cas les ficelles sont très/trop visibles dans d'autres films) j'ai douté, et je me suis trompé, j'y ai cru jusqu'au moment ou le film nous dit clairement qu'il ne l'est pas.
Par contre pour la question sur la nature du Gosling, je dois avouer que la fin (pas la toute fin) du film m'a un peu déçu car a cause d'une scène un peu grotesque le film te dit clairement qu'il est un répliquant et ce parce que les répliquant possèdent une force bien supérieur a celle des humain classique.
Vous avez certainement repéré la scène dont je parle, le moment ou lui et Deckard tentent déchaper a leurs assaillant, Deckard passe par le forte et le referme derrière lui et Gosling lui... il passe a travers un mur de béton de minimum 30 CM comme si c'était du papier mâche.
Non, j'suis pas trop emballé par ce genre de choses.

Autre petit point noir du film aussi traité dans la vidéo du fossoyer, c'est quoi ce groupuscule de répliquant cliché au possible qui veulent lancer une rébellion contre le monde...
Please... on est pas dans Star Wars.

Pour finir je suis allé voir le film avec un ami et il m'a pointé un aspect que lui n'a pas apprécié mais qui moi ne m'a pas dérangé, et la je pense que ça dépendra du point de vue de chacun.

[Montrer] Spoiler

C'est la fin du film ou plutôt la non fin.
Le film laisse en deux gros point en suspens, on ne sait pas ce que va faire / va devenir Wallace, aka le "méchant" du film avec de gros guillemets, et toute cette future "rébellion" même si c'est de mon point de vue une très bonne chose que le film ne s'attardent pas la dessu.
Le film laisse ça en suspens, soit pour possiblement faire encore une suite plus tard, soit et je préférerais que ça soit ça, que le réalisateur laisse ces points a l’imagination du spectateur, ce que le film fait quand même assez souvent dans le film (et c'est la ou je ne suis pas vraiment d'accord avec la critique du fossoyeur) je ne trouve pas que le film donne trop d'explications, au contraire.

Bref en conclusion ce film est une réussite totale de mon point de vue car il impose sont style et son rythme, et le réalisateur montre a tous les autres comment on fait un bon film steampunk sans se prostituer a toute les facilités du cinéma récent/blockbuster.
Le film a une ambiance de malade, une direction artistique de fou furieux et une enveloppe sonore qui en ferait pâlir plus d'un.
Même si il n'est pas exempt de 2-3 petits défauts et surtout du fait qu'il n'apporte pas la "fraîcheur" que pouvait apporter le premier vu qu'il traite du même sujet, il n'en reste pas moins pour moi l'un si ce n'est le même film de SF de ces 5 dernières années.
A voir absolument.

[Xanatos]

Vos critiques dithyrambiques et enthousiastes donnent clairement envie de voir ce Blade Runner 2049 !

Pour ma part, j'attendais cette suite mais je la redoutais également.

Le film original est un chef d'oeuvre du 7e art et à mes yeux l'un des plus grands films de science fiction de l'histoire du cinéma, au même titre que le Metropolis de Fritz Lang ou encore 2001 l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.

C'est un exercice ô combien difficile de faire une séquelle d'un long métrage qui a clairement révolutionné la SF en son temps.

J'irai voir cette suite le week end de la semaine prochaine. En tout cas si cette suite est réussie, il n'y a plus qu'à espérer qu'elle remporte le succès escompté car, en son temps, le premier film fut un échec commercial, ce n'est qu'au fil des années qu'il eut droit à la reconnaissance qu'il méritait (comme le premier film d'animation de Ghost in The Shell qui a été un four commercial au Japon lors de sa sortie en 1995 et qui depuis, est devenu culte).

Ah et pour info, Blade Runner est diffusé ce soir sur la chaîne Arte à 20h55.



J'ignore cependant si c'est la version cinéma ou la version director's cut.

[Aer]

Amusant que tu en parles parce que je viens de lire un article ou ils parlent du succès modeste (voir médiocre) du film pour son ouverture. A voir la suite mais il semble partit pour suivre les pas du grand frère de ce coté la.

[Zêta Amrith]

Il faut tout de même saluer Sony Pictures qui aura investi 180 millions dans un film aussi peu commercial. Cette foi très déplacée en l'intelligence de leurs contemporains, cette idée carrément incongrue de vouloir proposer un grand opus de SF et non un film d'action en milieu futuriste, vont leur coûter cher.

Mais c'est aussi comme ça qu'un métrage forge son culte. Ca va s'inscrire dans le temps long.

Nexus :

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Heureusement qu'ils n'ont pas creusé et résolu cette sous-intrigue de l'armée des réplicants rebelles. C'est la storyline la plus bateau, la plus convenue du film, et son unique intérêt précisément est de rester en suspens de telle manière que le spectateur se demande à la fin du film si K les rejoindra ou non à l'avenir. Villeneuve a eu raison de ne les utiliser que pour poser la question de ce que fera K après la dernière scène et l'acceptation de son identité ; d'autre part, ça permet d'illustrer les propos de la commissaire de police comme quoi "la fin de la distinction amènera la guerre". Mais accorder cinq minutes à ce sujet pas plus était la bonne chose à faire.

S'agissant de K qui défonce un mur, cela restait compatible avec la théorie de la naissance naturelle, dans la mesure où être né de Rachel aurait fait de lui (au moins) un être hybride.

[Tetho]

Pas encore vu le film mais Sony partait quand même d'un v éritable film culte qui dégage une aura de grand film de SF intello. Il y avait forcément quelque chose à faire, aussi inutile que soit cette suite (qui visiblement réussit à ne pas se mettre les fans de l'original à dos et donc, j'imagine, arrive à ne pas en trahir l'ambiguïté). La bonne idée ça été de cantonner Scott au rôle de producteur exécutif pour la caution morale et de ne pas le laisser toucher au film lui-même (on va longtemps regretter l'Alien 5 de Blomkamp).
Box-office Mojo estime à 80 millions de dollars ses recettes sur le premier week-end, le film devrait donc arriver à rentrer dans ses faits sur le long de son exploitation et Sony devrait redorer un peu son blason entaché depuis quelques années.

[Aer]

Blade Runner 2049.

Après avoir pondéré le truc un petit moment, je suis allé relire ce que j'avais écrit l'année dernière sur Premier Contact, et je dois dire que ça s'en rapproche beaucoup, dans les bons comme les mauvais points.

Villeneuve est, je pense, complètement innocent et persuadé de faire bien. Vu la nature des thèmes abordés, dans ces deux films en tout cas, c'est clairement pas un type cynique ou calculateur. Et je comprends parfaitement que l'on puisse aduler le film, le trouver formidablement réussit ou autre, mais j'ai du mal.
La ou j'aimerais en savoir plus, c'est s'il est vraiment intéressé par la sf vu à quel point il n'en a, au fond, cure.

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Cette itération de Blade Runner est donc un drame familial. Point.
Et j'insiste sur le point, on pourrait se dire qu'il y a d'autres thèmes, mais chacun d'entre eux est systématiquement saboté, n'a aucune conclusion (voir aucun développement), et malgré le rythme lent/contemplatif du film, il ne prend même pas le temps de se poser sur ses questions.
Exemple concret : le personnage de Gosling, que l'on suit tout le long du film, possède une IA avec qui il a une relation amoureuse. C'est l'occasion d'avoir des scènes assez fortes (celle sur le toit, celle avec la prostituée) et on se dit "chouette, on va pouvoir discuter de la frontière du corps etc". Et on en discute pas vu qu'elle fini sous le talon de la "méchante". Alors non seulement c'est ultra barbare, mais en plus il n'y a aucune forme de suite à ça. Tout au plus pourrait on dire que Gosling a un moment de réalisation quand il va chercher le personnage de Ford et s'arrête devant l'holo géant, mais c'est pas forcément très clair vu le jeu tout en retenu qu'il utilise.

Plus généralement, tout le film ne sert qu'à réunir Deckard avec sa fille, tout le reste est, à la fin, complètement inutile, et Villeneuve n'en a strictement rien à carrer. J'ai regardé la vidéo du fossoyeur et ça m'a fait tiquer quand il dit que la fin manquait d'un moment plus large pour illustrer la révélation de cette personne mi humaine mi replicant, mais Villeneuve n'en a strictement rien à carrer. Tout ce qui pourrait avoir un début de sens politique est irrémédiablement rasé, parfois dès son apparition (le coup des rebelles - aussi naïvement insupportable que l'héroine de Premier Contact qui sauvait le monde en appelant le président chinois). C'est peut être pour ça que j'ai du mal. Suis je trop vieux pour comprendre les attentes d'un public actuel, dans notre monde qui est en Fin de l'Histoire ? Peut être.
Et puis y'a ce coté ou le film se veut malin mais en même temps te balance tout de but en blanc. Zéro finesse dans les révélations ou les twists. Le plus tordu ça doit être le tour de passe passe pour inclure le perso de Carla Juri vu que tout le noeud gordien du "questionnement" (lol) repose la dessus.

Mais j'enrage quand même parce que c'était de la balle hein.

Après c'est d'un niveau extrêmement impressionnant, que ce soit les décors, les acteurs très bons, la musique enivrante, les idées. Tout est vraiment génial. On peut aussi saluer le fait qu'en décalant le sujet, il évite ainsi de se prendre les pieds dans le tapis que représente une suite à Blade Runner (aussi en jouant sur l’ambiguïté des dialogues). La plupart des scènes sont très impressionnantes et son sens du gigantisme vu dans son précédent film n'est pas qu'un hasard fortuit vu à quel point il rend les altitudes de la ville (plus que le sol en tout cas).

Un dernier truc aussi, je trouve que, dans l'esprit, le film est quand même très respectueux du bouquin. Les androïdes rêvent ils qu'ils sont humains, ou de moutons électriques ?

Amrith >

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Peut être que j'hallucine de trop, mais il me semble bien que K décède à la fin, suite à son combat contre Luv.

[Zêta Amrith]

Aer >

[Montrer] Spoiler

Sword Of The Stranger style. Tu n'es pas le seul à avoir pensé que K s'éteignait sur les marches mais bizarrement pour d'autres, moi y compris, l'idée n'est même pas venue.

Je ne pense pas que le film soit purement réductible au seul drame familial. Cette dimension là est mise en évidence puisqu'il fallait bien trouver une raison à la présence de Deckard dans le métrage, mais sur le fond ça reste l'histoire d'un protagoniste qui pense s'être découvert une place après avoir cristallisé une identité puis s'en fait refouler. Il y a peut-être même un parallèle à faire entre K qui se rêve le fils de Deckard et Blade Runner 2049 qui se rêve l'héritier du film de 1982, en vain.

Puis bon, le premier Blade Runner ne "discutait" pas non plus ses thèmes. Celui de l'IA n'est pas tant intéressant en soi d'ailleurs que par l'usage qui en est fait ; c'est ironiquement JOI qui lance K sur son idée fixe qu'il serait un réplicant organique, à force de lui répéter qu'il est spécial, différent des autres. Mais comme K le remarque plus tard dans le spot publicitaire, elle n'était là que pour lui dire ce qu'il voulait entendre - hear what you want to hear. La "mort" de JOI signe la fin du mensonge auto-entretenu par K et repris à satiété par son IA de compagnie.

Sinon moi je ne regrette pas que Blonkamp n'ait pas pu toucher Alien, mais bon.