C'est vrai qu'il y a le film
Avatar, le dernier maitre de l'air...
Je ne suis pas persuadé que ton exemple soit bon. Même si c'est fait, entre guillemet, en secret, tu regardes quand même la série, avec un but avoué qui plus est - donc un a priori -. Qu'il y ait du plaisir à voir ton a priori se réaliser, ça me semble légitime, mais pourquoi celui ci serait il
coupable ? J'oserais dire qu'un plaisir aussi naïf est au contraire totalement innocent. Tu fais avec justesse une analogie d'un numéro d'équilibriste ou il se casserait la gueule, mais c'est une réflexion que se fait un enfant, pas un adulte.
Au sujet des films et de la culture, je dirais même qu'il s'agit de toute une idéologie de la contre-culture. Ce qui n'implique en aucun cas du bon ou du mauvais gout, avant que cela n'arrive sur le tapis. Tu emploies le terme hipster qui est maintenant passé dans le mainstream, tout comme ce qui faisait notre, au sens très très large du terme, identité en tant que "geek" avant lui, un peu dans ce sens la.
Pour l'anecdote, j'aimerais dériver sur la musique pendant quelques lignes, en ayant lu récemment une étude de psychologie très sérieuse sur la musique Métal et le rapport entre ce courant musical et les personnes qui en écoutent, qui appartiennent toutes, quelque soit leurs origines, à une forme de proto-type général. Les termes récurrents sont parlants : "à contre courant" "se moque des modes" "ne cherche pas la valeur" "rejette le système de manière général". Il y a, dans la démarche de la contre-culture, un rejet de la valeur d'une œuvre par rapport à une autre, ou plus précisément un rejet d'une volonté de vouloir élever une œuvre par rapport à une autre. Une affirmation de la subjectivité en quelque sorte. Le Métal est, entre autre, l'un des rares courants musicaux encore actif qui ne soit pas mainstream, car c'est, à la base même, son but, sa raison d'exister. Je dis entre autre car je ne suis pas assez calé sur d'autres courants - je pense ici notamment à la musique Classique, mais il y en a d'autre - pour savoir s'il y a toujours production ; et non pas reproduction, ce qui est très différent. C'est d'ailleurs d'autant plus parlant dans ce cas précis que tout groupe de Métal qui cherche à faire du mainstream se retrouve
de facto "ostracisé" par les amateurs de ce style musical, qui rejettent en bloc la volonté "populaire" qui sous tend la démarche.
Le débat de la médiocrité ne rentre pas en ligne de compte dans ce que je dis, car c'est effectivement le rôle du critique de décider si oui ou non il s'agit d'une œuvre médiocre. Mais comme tu le sais bien, une œuvre échappe à son créateur dès qu'elle est lancée à la face du monde. Je pourrais affirmer, sans me démonter et sans donner aucune raison concrète, que
Le Septième Sceau d'
Ingmar Bergman est un film fantastique, surement l'un des meilleurs que j'ai vu de ma vie, car c'est ce que j'ai ressentis à mon visionnage (qui date, soit dit en passant), je pourrais aussi affirmer dans les mêmes conditions que
Le Retour de Flesh Gordon est un film d'un mauvais gout absolu, contre-culturel au possible, que personne ne pourrait ériger au rang d'art d'aucune façon que ce soit, mais de mon point de vue, sans chercher à opposer ces deux films, ils m'ont plu à leurs manières.
Pour revenir sur l'animation tiens, je n'ai aucun soucis particulier à affirmer que je suis fan d'
Ikki Tôsen et ce depuis longtemps. Pas que je juge ces qualités propres, juste que j'y trouve mon plaisir, absolument pas coupable. Ce qui est plus intéressant et se pratique couramment par contre, est justement d'arriver à décortiquer la franchise ici présentée et voir l'intérêt de chaque segment par rapport aux autres, d'émettre un jugement de valeur à l'intérieur même de l'ensemble délimité.
Une démarche qui me semble hautement périlleuse dès que l'on veut s'attaquer à tout un médium. Ce n'est pas pour rien que tu es autant anti-note, ou qu'Amrith-chama essayait vaille que vaille à chaque top de poser des conditions, d'avoir une limite clairement définie pour que le jugement ait une réelle valeur, à partir du moment bien entendu ou chaque participant est d'accord avec la méthode employée. Mais si, au passage, nos positions respectives sur MyAnimeList divergent autant, ça n'est pas à cause du système de notation, sur lequel dans le fond nous sommes d'accord, mais sur son utilisation, qui pour moi a un intérêt, moi et moi seul. C'est dans mes propres limites, dans mon propre ensemble que j'impose un tel jugement.
Gemini a écrit:Alors quid des productions Asylum - comme Sharknado - dont le distributeur français avoue bien volontiers qu'il s'agit de comédies, et dont la VF est conçue pour augmenter le potentiel comique ? Elles sont vendues comme des nanars.
La réalité, c'est qu'il est parfois impossible de connaitre la démarche des réalisateurs.
Je pense que c'est un très bon exemple que tu donnes la, ou justement la démarche est de produire un film calibré pour "être un nanar", paraitre au fond car quand c'est fait exprès, ça n'en est plus vraiment. C'est une logique purement commercial et quand bien même les types responsables font ça avec trois francs et s'éclatent surement avec leur 3D dégueux, leurs acteurs mauvais et leurs effets spéciaux à chier, il y a la volonté de justement proposer quelque chose qui va s'adresser à une partie de la population. Une niche, qui s'étend d'ailleurs pas mal, entre autre grâce, ou à cause, d'internet qui a fait réaliser à bon nombre de personnes qu'il existait justement des fans de films nuls, donc par extension un marché.
Que le distributeur français appelle ça une comédie est très révélateur. Ce sont des comédies, d'un genre différent de celles qui existaient avant.
Edit : Ouais je répondais sous le premier post de Tetho à la base ~~.