Nicky Larson et le parfum de CupidonRéalisation: Philippe Lacheau
Oui, Yes, Si, Da, Ya, はい !
Je suis allé donc allé voir avec un ami Nicky Larson et le parfum de Cupidon et nous avons tous les deux adoré le film !
Philippe Lacheau a su capter l'essence, la quintessence du manga culte de Tsukasa Hôjô !
Le scénario est bien construit, dynamique et captivant, la mise en scène est particulièrement soignée, les scènes d'action sont absolument fabuleuses (mention spéciale à celle filmée en caméra subjective, très inventive et qui a quelques jolies trouvailles) et d'une efficacité ahurissante et l'humour est tout bonnement HILARANT !
Il touche plusieurs registres: on y retrouve bien sûr l'humour grivois et fripon du manga et de la série animée, beaucoup de répliques comiques font mouche, les quiproquos sont cocasses et plusieurs gags visuels sont à hurler de rire !
La relation entre Nicky et Laura est formidablement bien traitée et développée.
On y retrouve bien sûr leurs légendaires prises de bec et disputes donnant lieu à plein de passages comiques délirants et loufoques, mais aussi l'affection, l'amour qu'ils éprouvent l'un envers l'autre.
On retrouve chez Nicky vis à vis de sa partenaire son côté à la fois moqueur et protecteur.
On sent en tout cas que Lacheau connait le manga sur le bout des doigts au sujet de l'un des éléments de la relation de Nicky avec sa partenaire:
Il refusait de donner une arme à feu à Laura afin de la préserver et qu'elle n'ait pas du sang sur les mains, car d'après!s lui, elle serait hantée à jamais par les personnes qu'elle aurait abattu et ne pourrait plus réintégrer une vie normale, et pour lui, cela lui tenait à coeur de la protéger pour rester fidèle au serment qu'il a fait à Tony et aussi parce qu'il l'aime. C'est fidèle au manga car dans celui ci et contrairement à la série animée, Ryô a trafiqué le revolver de Kaori afin qu'elle ne tue personne. Ceci dit plus tard dans l'oeuvre originale, il en viendra à la considérer comme sa partenaire à part entière, lui fera confiance et règlera convenablement son arme pour qu'elle puisse se protéger, tout en lui demandant toutefois de ne tuer personne. C'est pareil à la fin puisque Nicky apprend à Laura à utiliser un fusil pour châtier le meurtrier de son frère mais sans le tuer pour autant.
Au sujet de la prestation des comédien(ne)s, Philippe Lacheau est vraiment très bon dans le rôle de Nicky, aussi bien dans les moments où il fait le pitre et l'obsédé que dans les passages où notre héros se montre sérieux et professionnel.
D'ailleurs pour le côté "dur à cuire" il est particulièrement convaincant lorsqu'il attaque le repaire de ses ennemis lors du climax du film, tant on ressent le côté impitoyable du nettoyeur.
Elodie Fontan quant à elle est tout bonnement exceptionnelle dans le rôle de Laura.
Son interprétation est plus qu'à la hauteur et elle a su retranscrite à travers son jeu le caractère de la jeune femme: son tempérament colérique et sa maladresse, mais aussi son sens de l'humour, sa sensibilité, sa gentillesse.
Elle est d'une incroyable justesse. Le piège quant on interprète un tel personnage est de la rendre trop susceptible et hystérique ce qui aurait pu la rendre antipathique et fatigante et elle a su éviter cet écueil avec brio.
Didier Bourdon quant à lui est impeccable dans le rôle de Dominique Letellier. Pour ce qui est de Kamel Genfuoud, il est très crédible en Mammouth. Déjà, il a la carrure adéquate pour incarner un personnage si imposant, de plus il le rend vraiment impressionnant et lui donne un petit côté "Terminator" quasi invulnérable (comme dans le manga et l'animé).
Enfin Sophie Mousel est convaincante en Hélène Lamberti.
Pour ce qui est de Tarek Boudali qui interprète Poncho et Julien Arruti qui interprète Skippy deux personnages spécifiquement crées pour le film, ils auraient pu susciter quelques craintes dans les bandes annonces, tant dans celles ci ils paraissaient lourds.
Il n'en est rien heureusement, ils sont bien intégrés à la trame, ne font pas pièce rapportée et se montrent souvent très drôles et ils ont leurs bons moments.
Pour ce qui est du fanservice et des références faites à des classiques de l'animation Japonaise et même Française, il y en a un peu mais elles sont loin d'être excessives.
Certaines sont drôles, d'autres sont faciles, mais franchement ça passe bien et cela n'a rien de bien méchant.
Alors au sujet des bad guys, je les trouve à la hauteur: certains sont intelligents et cruels, d'autres sont complètement débiles et bouffons... comme dans le manga et l'animé !
J'ai d'ailleurs apprécié qu'il y ait une femme parmi les criminels, ce que l'on avait peu vu dans le manga et le DA. Il y avait bien cette tueuse dans le trio d'assassins chargés d'abattre nos héros dans le double épisode final de la saison 1 de la série animée ou encore Luna dans le film animé
City Hunter Bay City Wars mais c'est à peu près tout. Certes, il y avait bien Sonia Field qui voulait abattre Ryô dans le manga et l'animé qu'il tenait pour responsable de la mort de son père mais après avoir appris la vérité, elle lui pardonna.
Les bandits ont des voix normales et pas du tout nasillardes contrairement à celles qu'employaient Maurice Sarfati dans la série TV, mais un petit hommage lui est malgré tout rendu avec le patron de l'organisation criminelle qui déclare sérieusement "obéissez nous et il n'y aura pas de bobos". Bruno Magne avait fait une petite référence similaire via un bandit qu'il a doublé dans le film animé
City Hunter: Amour, Destin et un Magnum 357.
Parmi les gags, j'ai adoré les effets du sérum de vérité, donnant lieu à plusieurs scènes irrésistibles telles que la tentative d'infiltration !
Nicky n’a pas réussi mettre la main sur le code pour désamorcer la bombe attachée à Laura, il la récupère et ferme la porte derrière lui, au grand désespoir de Laura qui a peur pour lui et ne veut pas qu’il meurt. C’est en effet un formidable hommage à l’un des moments forts de l’une des dernières histoires du manga où nos héros affrontent une ultime fois l’Union Teope, l’organisation criminelle responsable de la mort de Hideyuki Makimura/Tony Marconi. Après l'élimination de Shin Kaibara chef du cartel, une baie vitrée s’est interposée entre nos deux héros, empêchant Ryô de se sauver, provoquant l’immense tristesse de Kaori, terrifiée à l’idée qu’il soit en danger de mort. Ryô la rassure en lui disant qu’il s’en sortira et ils s’embrassent à travers la baie vitrée. Cette scène est formidablement adaptée dans le film de Lacheau: elle est intense, poignante et prend aux tripes. Et la prestation de Elodie Fontan est vraiment touchante.
Je n'avais pas vu non plus venir le twist au cours duquel on découvre
que Dominique Letellier le client de nos héros est un imposteur et qu'il est en fait un tueur travaillant pour le compte de l'Union Teope et qu'il est l'assassin de Tony Marconi/Hideyuki Makimura.
Enfin le film se termine de la plus belle manière qui soit:
la dernière scène étant montrée comme une case du manga avec plusieurs cases réellement tirées du manga original de Tsukasa Hôjô et sur la jaquette on voit "D'après le manga de Tsukasa Hôjô. On entend aussi les premières notes de "Get Wild" et on embraye ensuite avec le générique français de Jean-Paul Cesari.
On retrouve aussi avec bonheur quelques musiques de l'animé comme celle que l'on entend quand Nicky et Laura discutent avec un client/une cliente, et des génériques comme Footsteps, Angel Night et le mythique Get Wild.
Enfin, les cameos de Vincent Ropion le formidable comédien ayant doublé Nicky Larson/Ryô Saeba dans les différentes adaptations animées et celui de Jean-Paul Cesari le talentueux chanteur ayant interprété le merveilleux générique français font vraiment plaisir.
Pour ce qui est de mon ami, autant c'est lui aussi un très grand fan de City Hunter autant il n'aime pas du tout la plupart des comédies Françaises depuis les années 2000 qu'il trouve lourdes, vulgaires et pas drôles, il préfère les grands classiques de la comédie avec Bourvil et Louis de Funès, les derniers films comiques Français l'ayant fait rire remontent aux années 90 tels que Les Trois Frères ou encore La Cité de la Peur. Et bien il a été mort de rire lors de nombreux moments comiques du film !
En ce qui concerne le public, il était totalement hilare lors des passages humoristiques du long métrage, et, lors du générique de fin, les spectateurs ont fait un tonnerre d'applaudissements !
Il y avait d'ailleurs des gens de toutes les générations: des trentenaires, des quadragénaires, des enfants, des adolescents... c'était un public très diversifié.
Vous l'avez compris, j'ai adoré Nicky Larson et le Parfum de Cupidon qui est une excellente comédie ainsi qu'un très bon film d'action et qui est une adaptation très fidèle et respectueuse de City Hunter.
Ce film est une franche réussite !
Foncez le voir, il est à découvrir absolument !
En tout cas, si le film cartonne, je suis plus que partant pour que Philippe Lacheau réalise une suite !
Félicitations à lui et à toute son équipe !
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...