Jurassic WorldLe parc est ouvert.Bon le miracle n'a pas eu lieu. Sans être aussi inintéressant que
The Lost World ou aussi mauvais que le
III,
Jurassic World est loin d'être réussi. On savait déjà que l'histoire du dino génétiquement modifié allait être naze, en vrai c'est pire que ce que l'on pouvait imaginer. En fait si le film semble sincère et plein de bonnes idées et de bonnes intentions, chaque fois qu'une mauvaise décision a pu être prise, elle l'a été.
En fait quand un film débute par un plan qui ne peut que rappeler la fin du
Godzilla d'Emmerich, ça commence mal. Et quand les premières minutes dans le parc, sur fond du thème de John Williams, ne dégagent aucune sensation de grandeur ou d'émerveillement, tu sais qu'il y a un sérieux problème avec le film que rien ne pourra corriger.
Le premier défaut majeur du film c'est son exposition, complètement sans dessus-dessous qui essaye de tout placer en même temps et au final n'arrive à pas grand chose mais en plus se retrouve à saborder ses personnages. Au lieu de nous montrer d'abord comment le rêve d'Hammond s'est réalisé et de nous laisser nous émerveiller sur ce parc qu'on nous a fait fantasmer depuis 22 ans, de montrer ce qui a été accomplis, dont les raptors apprivoisés, puis ensuite de commencer à montrer que tout n'est pas idéal, avec les attractions "décevantes" comme le T-rex, puis d'enchainer sur les baisses d'entrées et de là introduire le besoin de quelque chose de plus impressionnant et donc le Godzillauzorus Rex. Et non pas tenter de tout faire en même temps.
Ensuite, l'autre problème majeur du film : ses personnages. Ils sont tous trop cons. Entre les gamins insupportables auxquels on ne peut s'attacher, la directrice des opérations qui ne pense tellement qu'à ses chiffres qu'elle en devient une caricature (et passe tout le film à fuir des dinosaures en talons hauts, même dans la jungle), le mercenaire et son plan de génie... Seul Chris Pratt et Omar Sly ont des personnages censés aux réactions logiques, et encore Sly est complètement transparent, sa seul caractéristique est de parler parfois en français, mais au moins quand il est attaqué par un dino il ne coure pas en rond à l'aveuglette.
Et puis il y a les gamins, putain ces gamins... Dans TOUS les
Jurassic Park les gamins sont le maillon faible. Qui a pu penser qu'ils ne le seraient pas là ? Et qui à Hollywood en 2015 pense qu'il faut encore des gosses à tout prix dans les films familiaux pour que le public jeune puisse plus facilement se projetter ? Non parce que moi à 9 ans devant
Jurassic Park je m'identifiais à Grant, pas à Tim et Lex.
Et parti avec de telles bases, le film ne peut pas aller bien loin. En soit le spectacle est assuré, mais ce n'est pas non plus incroyable. La faute à un dinosaure génétiquement modifié qui tout les 15 minutes se découvre un nouveau pouvoir à coup de "j'y crois pas, ils ont aussi utilisé de l'ADN de tel animal pour le créer !" et à des situations qui dans le fond sous exploitent les nouvelles races ajouté au parc.
Pourtant le film a un fond qui me semble bon. Certes le film se croit probablement plus malin qu'il ne l'est réellement avec ce qui me semble être une critique du monde de l'
entertainment actuel et surtout le cinéma à gros budget depuis
Jurassic Parc justement. Critique de ces cadres supérieurs qui ne voient que leurs chiffres et pas la réalité de ce qu'ils produisent, critique de ce besoin continuel de toujours plus de spectacle impressionnant, au détriment de l'âme des films et pour des résultat souvent décevants. A un moment un personnage dit "le premier parc assurait lui au moins", tout le film s'y retrouve un peu, y compris dans ces méta-commentaires pas idiots mais qui n'auraient été pertinent que si le film arrivait a être à la hauteur de ses ambitions.
Le film arrive aussi en de rares moment à jouer la bonne corde pour créer la nostalgie du film originel, dont il a copié-collé la structure narrative, et laisse entrevoir ce qu'il aurait pu être avec plus de talent derrière.
A noter d'ailleurs aucune meta-blague sur la question des plumes, alors qu'un dialogue ou un généticien explique que les dinos du parc sont de base des créatures hybrides et non des clones fidèles des vrais dinosaures aurait été l'occasion idéale de la placer. Ça aurait fait taire ceux qui font remarquer, à juste titre, que si le premier film avait bénéficié du soutiens et de l'expertise de paléontologues pour une représentation fidèle aux connaissances de l'époque, celui là envois toues les découvertes de deux décennies à la poubelle au nom du spectacle, se réduisant ainsi à un bête film de monstres.
Au final donc une déception, même en y allant avec des attentes assez basses. Et vu que la porte laissée ouverte pour une suite semble une bien pire idée que le Godzillauzorus Rex, on va espérer secrètement que le prochain film de la franchise soit celui du
reboot. Et que les plumes seront là cette fois tant qu'a faire.