Bon cette semaine j'ai vu
Mad Max. Beaucoup de
Mad Max. En fait mercredi je n'avais vu aucun
Mad Max, aujourd'hui il ne me reste qu'à voir le troisième
Mad Max.
Mad MaxUn bien bel exemple de film que l'on croit connaitre à sa réputation mais qu'en fait non.
Et je dois avoué m'être pas mal ennuyé. On sent que Miller et son équipe font ce qu'ils peuvent avec leur budget fauché, mais même en prenant ça en compte le film enchaine les cascades bancales (on sent vraiment le passage entre les prises différentes au montage), un scénario qui manque d'ampleur et traine en longueur et n'a pas la présence d'esprit de faire de la mort de Goose et de la famille de Max un seul et même évènement (d'autant que la raison de leur vengeance sur sa femme est vraiment nulle), et un final jouissif mais qui arrive trop tard. Dommage.
Et bon, dans le même genre
The Rover, sorti et vu l'année dernière, était bien bien mieux.
A noter que ce film rejoint la longue liste des films que
La Classe Américaine m'a ruiné à jamais.
Mad Max 2OK, maintenant on peut parler.
Le film est raisonnablement moins fauché que le précédant et du coup peut se payer de vrais costumes (fini les punks de la route avec des lunettes en forme de cœurs, place au cuir clouté et aux crêtes rouge sang), plus de bagnoles et les customiser pour les rendre vraiment post-apocalyptiques et plus de moyens pour des cascades plus audacieuses et spectaculaires.
Et ça fonctionne. Très bien. Le personnage archétypale de Max n'a pas besoin de la longue histoire de ses origines du premier film, il a juste besoin d'exister. Il montre tout par sa façon d'agir. Comment il essaye tant bien que mal de concilier son humanité et son instinct de survie.
Les poursuites en voitures sont réussies et la dernière est vraiment impressionnante. Je comprend mieux son impact sur la culture populaire après ça.
Mad Max Fury RoadJ'y suis allé en attendant un film d'action motorisé sous hormones, mais c'est tellement plus que ça.
Le travail qui a été investi dans ce film force le respect, on sent que tout a été peaufiné et rien n'a été laissé au hasard. Que ce soit la direction artistique (fini les punks en cuire, place à une esthétique plus tribale et primitive, et les bagnoles sont désormais des assemblages contre nature de plusieurs véhicules), la photographie (ces tons jaune-or-rouille du désert et leur contraste avec le bleu de la nuit ou de l'eau ou le peu de verdure...), le cadrage et la mise en scène, la musique et la direction sonore... Même l'écriture est plus admirable qu'elle ne peut le sembler au premier abord, avec un film qui est une longue course poursuite du début à la fin, mais ménage des temps-morts là où il faut pour que le spectateur ne décroche pas par excès d'action pure, avec le soin du détail de cette société décadente, ses rites, ses croyances, sa langue dégénéré qui n'a pas le coté ridicule de celle d'un
Waterworld (bien que la traduction française fasse du zèle dessus, j'ai pas fait gaffe si le "McFestin" du Walhalla était présent dans le dialogue anglais mais voila...).
Même le traitement des personnages féminins est impeccable à une époque où les excités de la guerre des sexe tendent à sur-réagir au moindre détails mal interprété.
Et malgré tout ça le film reste une expérience viscérale intense. Une longue course-poursuite aux objectifs flous, si ce n'est survivre et échapper à ce monde sans pitié. Et même si le film est clairement plus bavard que les deux ci-dessus, il préfère caractériser ses personnages par leurs actions que leurs paroles.
Par contre le film est clairement flou sur son lien avec les deux autres. Suite 10-15 ans plus tard ?
Reboot ? Rien n'est clairement expliqué, et cette fois la courte introduction ne montre pas d'images des films précédant. Max a a nouveau sa bagnole qu'il perd dans le 2. Mais si il semble plus vieux, la petite quarantaine, les dialogues laissent entendre qu'il s'est passé bien une génération et demi, voir deux, depuis l'effondrement de la civilisation. Ha et les
flashbacks sur la mort de sa famille ne collent pas du tout.
Mais c'est pas plus mal, ça fera les pieds aux fachos de la continuité et ça établis Max comme une icone, un mythe. Si les histoires ne collent pas entres elles c'est parce qu'elles ont été rapportées par diverses sources à la fiabilité inégale et non par un narrateur omniscient. Après tout le second film était bien rapporté de la bouche du gamin une fois qu'il était devenu vieillard.
Bref un
relaunch des plus efficace pour
Mad Max. Miller disait que pendant l'écriture du film il avait eu assez d'idées pour deux films de plus. Si a 70 ans il a encore la forme de continuer et que ses idées ne tournent pas en rond, je veux bien qu'il tente une seconde trilogie des aventures de Max le cinglé.