de Zêta Amrith le Ven 22 Déc 2017, 16:14
Les sept albums sortis en 2017 que j'ai écoutés plus de cinq fois.
Alfa Mist – Antiphon
Un bel album jazz atmosphérique niché dans son écrin soul spoken-word. Outre les cuivres de rigueur, le groove omniprésent, l’usage récurrent de guitares blues et de claviers Rhodes lui permettent d’embrasser tout le spectre des musiques afro-américaines authentiques du XX° siècle, tandis que ses aspects free ne dépassent jamais la portion congrue. Moderne et syncrétique à la fois, bien joué.
Billy Woods – Known Unknowns
En panne de créativité côté solo, Blockhead a retrouvé de son mordant en assurant le beatmaking des disques du rappeur hétérodoxe Billy Woods depuis 2013. Rebelotte ici, avec un album defjuxien qui ne négocie pas ses effets. Preuve suprême à brandir devant la cour, les scratches sont loin d’être oubliés comme si les deux compères faisaient de leur mieux pour ne jamais être diffusés en radio.
Tony Allen – The Source
Après avoir co-inventé puis démocratisé des décennies durant le genre musical connu comme afrobeat, le fameux batteur de Fela Kuti s’offre son premier album de jazz pur et dur chez (Neo) Blue Note. Rêve de gosse pour le nigérian autodidacte, qui s’entraînait à imiter Art Blakey avant de savoir marcher. Chaque musicien participant au LP a aussi droit à son track qui le met en avant.
Wu-Tang Clan – The Saga Continues
Un peu trop de chant à mon goût mais la production minimaliste de Mathematics revient à l’essence low-soul du groupe vedette de Staten Island après plusieurs tomes plus courtois et élaborés. Des basses et un skank reggae appuient également les fondations de plusieurs titres, de façon globalement convaincante. Peu de groupes s’en tirent ainsi à pareil moment de leur parcours.
Romare - Live Sessions 1
Signature de Ninja Tune, l'anglais a une approche vintage de la musique électronique, faite de citations vinyliques minimales et racées plutôt que d'explosions bruitistes stériles. Le résultat emprunte à la soul, au disco, à la house de Chicago et parfois à la musique africaine mais se voit recouvert d'un nappage textural plus actuel qui le hisse au-dessus de la simulation. Relativement élégant.
Dj Krush - Kiseki
Le platiniste nippon aurait pu faire l'économie de certains effets digitaux pas géniaux et ne renouera sans doute jamais avec ses années Mo'Wax mais l'intégrité de ce disque et sa capacité à exister à l'intérieur de son propre espace-temps font plaisir. De tous les protagonistes impliqués dès les origines de la "beat-led-music", il reste probablement l'un des, sinon le plus fidèle aux bases.
Photay – Onism
Premier LP du gars de New-York après quelques maxis dont j’ignorais l’existence. De l’electronica multi-directionnelle, oscillant continuellement entre house, ambient et intelligent techno, avec la petite touche végétale presque inévitable de nos jours. Tout n’est pas égal en intérêt mais il se dégage indubitablement de la personnalité à travers les feuillages.
Autres enregistrements survolés sans passion mais intéressants : Slowdive (Slowdive), Polygondwanaland (King Gizzard & The Lizard Wizard), Harmony Of Difference (Kamasi Washington), The Ooz (King Krule), Outside The Echo Chamber (Coldcut), Super Ape Returns (Subatomic Sound System/Lee Scratch Perry)...
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Zêta Amrith le Sam 23 Déc 2017, 00:53, édité 1 fois.