Après des mois et des mois de tergiversations, HBO ont donné officiellement le feu vert. Treize ans après son annulation, Deadwood revient pour un téléfilm – conclusif ? – dont le tournage débutera fin octobre. Il devrait être diffusé courant 2019, tout comme le one-shot préquelle des Soprano.
You cannot fuck the future, sir. The future fucks you.
Shawn Ryan a terminé la restauration de ses caisses de bandes 16mm. L'insupplantable The Shield en Blu-Ray et streaming 4K le 06 Novembre aux Etats-Unis.
The Chilling Adventures of Sabrina : Nous connaissons Sabrina l'apprentie sorcière à travers les adaptations télévisuelles de ses aventures, en particulier la gentille comédie romantique des années 90 avec son chat animatronique. Il y a quelques années, son éditeur Archie Comics a décidé de renouveler et moderniser son catalogue, ce qui a notamment donné une relecture sombre et horrifique des histoires de Sabrina, servant de base à une nouvelle série Netflix dans l'univers de Riverdale et sortie fort justement pour Halloween. Sabrina Spellman est la fille d'un sorcier et d'une mortelle, et se trouve de fait à cheval entre les deux mondes. D'un côté, elle vit avec ses tantes et son cousin dans une sinistre demeure, de l'autre elle fréquente le lycée de Greendale avec ses amis, lesquels ignorent tout de l'existence même de la sorcellerie. Mais le jour de ses 16 ans, il lui faudra choisir entre ces deux univers. Si vous en êtes restés aux précédentes séries estampillées Sabrina, celle-ci n'a pas grand chose à voir avec elles. Nous y retrouvons bien Sabrina, son chat Salem - ici dépourvu de parole - ses tantes Hilda et Zelda, son petit ami Harvey, et la magie, mais nous sommes bien loin de leur insouciance et de leur légèreté. Il était bien précisé dans la version des années 90 que l'héroïne se trouvait dans une situation complexe du fait de ses origines, avec des problèmes particuliers à gérer à cause de cela, mais la magie servait surtout à régler les petits tracas du quotidien. Au contraire, The Chilling Adventures of Sabrina embrasse l'héritage des sorcières de Salem et l'imagerie satanique qui leur reste associée, et convoque par la même occasion tout un imaginaire glauque et macabre. S'il y a bien une qualité à reconnaitre à cette série, c'est sa direction artistique donnant vie au monde des sorciers, avec en particulier des décors très soignés et fourmillant de détails. Des décors dont nous ne pouvons malheureusement pas toujours bien profiter, en raison d'une photographie usant et abusant des effets de flou au point d'en devenir absurde. Le monde de Sabrina est flou, la mise au point n'est faite qu'au centre de l'image, et comme je suis bien persuadé que tout a été tourné en numérique, je suppose qu'il s'agit d'un effet de style complètement raté voulu par le responsable de la série (aussi auteur du comics d'origine). Ce n'est pas le seul souci. Comme souvent avec Netflix, la série a été écrite en partant du principe qu'il y aurait une suite, donc n'espérez pas la moindre ébauche de fin satisfaisante. Tous les enjeux mis en place au fil des épisodes ne seront pas réglés, au contraire cette première saison se ferme en introduisant de nouveaux éléments. Autre problème : les sous-titres seraient déjà scandaleux chez des fansubbeurs - avec des fautes de sens, des double-sens passant complètement à la trappe, et surtout les fautes d'orthographe les plus effroyables que j'ai pu voir en dehors des réseaux sociaux - mais alors chez un éditeur professionnel, c'est inacceptable. Alors ce qui est bien, c'est que Netflix propose aux utilisateurs de signaler les fautes. Donc, en gros, ils attendent que leurs clients fassent le travail de relecture et de correction que l'entreprise n'a pas voulu payer elle-même. C'est ça le néolibéralisme, pourquoi embaucher quelqu'un pour faire un travail que tes clients peuvent faire bénévolement ? Concernant la série elle-même, j'ai bien aimé mais sans tellement plus. Elle possède des atouts indéniables, à commencer par son ambiance macabre du meilleur effet. Sans être effrayante, certains passages mettent bien mal à l'aise, c'est typiquement ce que nous pourrions attendre d'une série estampillée "Halloween". Et contrairement à d'autres titres - totalement au hasard Stranger Things - le scénario n'est absolument pas prévisible ; il suit une évolution logique, mais cela ne signifie pas que tous ses rebondissements se voient venir à des kilomètres, au contraire il manage un vrai sens de la surprise. Ce qui implique que tout peut arriver, à n'importe quel personnage. Et c'est finalement l'aspect le plus horrifique de The Chilling Adventures of Sabrina : cette absence de certitude concernant les personnages, hormis qu'il pourra leur arriver des événements potentiellement traumatisants. Il faut dire que Sabrina joue avec des forces qui la dépassent, et des lois qu'elle transgressera quitte à payer un prix terrible. Globalement, la dynamique entre les protagonistes fonctionne bien, avec ce qu'il faut d'humour noir, notamment dans la relation entre Hilda et Zelda. The Chilling Adventures of Sabrina est une série que j'ai pris plaisir à suivre, mais imparfaite. J'ai mentionné son absence de fin - sans doute l'aspect le plus prévisible - et des choix artistiques discutables, il faudra aussi évoquer un scénario qui a tendance à trainer en longueur afin de tenir sur dix épisodes d'une heure. Mais pour Halloween, cela fait parfaitement l'affaire. Reste un problème : le point fort de la série, c'est ce générique animée reprenant des images du comics d'origine. Ce qui me fait penser qu'il vaut peut-être mieux lire celui-ci plutôt que regarder son adaptation. Je viens d'en acquérir un exemplaire, donc je vais pouvoir m'en rendre compte par moi-même.
Si ça vous dit de mettre la grosse ambiance chez vous et/ou que vous voulez aider ce (minuscule) projet porté par d'inénarrables boute-en-train, y'a ça qui vous tend les bras (et les oreilles) :
The official soundtrack for the documentary Millennium after the Millennium exploring Chris Carter's (X-Files) critical darling Millennium. Matthew Gatsos composed a score that rivals Mark Snow and fits into the world of Millennium seamlessly in this 16-track limited edition "Frank Black" black vinyl hand numbered and limited to a 50 press run.
En même temps, je dois dire que j'apprends grâce à cette news incongrue et apparue presque accidentellement sur mes radars, qu'il est effectivement question d'un documentaire...
Parce que t'as pas cliqué sur mon lien dans le dernier re-up du thread X-Files. Où je marmonnais non sans acrimonie que contrairement à celle-là, MillenniuM pouvait se prévaloir de son fandom hardcore.
Premiers éléments sur le film-réunion de Deadwood. Il est situé en 1889 - dix ans après la fin féroce de la Saison 3, alors que le Dakota du Sud va rejoindre l'Union. Diffusion sur HBO au printemps.
Un retour plus attendu que celui de Star Trek Discovery...
Donc The Orville a repris sa diffusion aux Etats-Unis et ça fait la quatorzième illustration consécutive du mal qu'inflige JarJar Abrams aux ex-institutions de la défunte culture populaire. Cette série émaillée de gags (pas fameux) et au ton fréquemment parodique se permet pourtant de fournir un fond plus fidèle à l'esprit Star Trek que l'ensemble des chimères "officielles" produites par son comité assermenté au cours des dix dernières années. Il faudrait qu'une âme charitable suggère à ce médiocre faiseur et ses copains Kurtzman et Orci, de cesser de flirter avec des franchises aussi mythiques, qu'il ne savent que dénaturer ou trivialiser, quand même le premier comique venu les restitue avec davantage d'affection qu'eux.
Star Trek Discovery 2x03. Joué avec les pieds, filmé avec le séant, écrit par des kakous en pâmoison devant Rose Tico. CBS devrait penser à changer d'équipe "créative" avant que les dégâts sur le canon n'atteignent un point critique.
Pour les deçus de Discovery, je recommande aussi Star Trek Continues. Là, c'est carrément de humbles fan films qui sont plus Trek que Trek, avec 11 épisodes finissant la mission de 5 ans de l'Enterprise pour faire le lien entre TOS et TMP.
Ce qui n'est pas technomagique n'est pas post-moderne.
STD2X05 Le pfff se poursuit. A la minute où elle débarque sur le Discovery Georgiou, oripeaux de cuir et badge noir matuvu, se met à crier sur tous les toits qu'elle est membre de la Section 31 (ce qui déjà en soi est aberrant eu égard à son background) en ricanant comme un méchant de jeu-vidéo. Et le pire, c'est que personne ne va lui répondre "Section de quoi ?" ; non dans le ST djeuniste kewl même le cuisinier de l'équipage connaît l'existence de cette officine, lorsque des capitaines et amiraux de ENT et DS9 au coeur du dispositif n'en avaient eux jamais entendu parler. Puis la plus mauvaise actrice jamais apparue à la TV américaine, et c'est pas une hyperbole, de s'en retourner sur un vaisseau high-tech doté d'une sorte de bouclier occultation + holographie dont il est douteux que même les romuliens puissent en être équipés à cette période du canon. Mais nous sommes en 2019, et que serait la post-modernité sans une vanne (de merde) accrochée à chaque tirade, du genre "Ok mais souvenez-vous la fois où vous avez tué le mauvais ambassadeur". Ereintant.
Le reste est quant à lui très représentatif de la série : une suite ininterrompue d'auto-désamorçages. Le moteur sporique contredit l'état de la technologie starfleetienne dans TOS, donc il faut à présent trouver le moyen de s'en débarasser. L'existence de la "soeur" de Spock, argument commercial indigne (piller les mythes des autres pour se faire mousser, règle n°1 de tout projet crypto-abramsien) est incompatible avec les séries "suivantes", donc il conviendra de l'annuler/la faire disparaître à l'arrivée. La mort de tel personnage dans la Saison 1 ayant fait râler Untel sur Twitter, on le ressuscite sans discuter. Après son foirage nanardesque en première année de l'escarmouche contre les Klingons et le faux espoir du 2x02, Discovery demeure superficielle, à genoux devant l'époque fate de laquelle elle émerge, bonne à défaire le linceul cousu la veille comme la Pénélope - d'Homère, pas celle de Fillon. En dehors de l'interprète du Capitaine Pike et parfois, de temps en temps, de celui de Stamets, tout le monde joue étonnamment mal. Le fil rouge téléphoné, le camaieu de bleu qui sert de direction artistique à chaque scène de chaque épisode, la réalisation tremblotante faussement moderne (achetez-leur un trépied), la musique sirupeuse présente 40 minutes sur 45 pour dicter au spectateur ce qu'il doit penser et ressentir, les personnages Mary Sue +, tickets fan-service et autres moulins à sarcasmes ne provoquent que fausses émotions leaderprice.
Onore Kurtzman. Bientôt entre ses mains le massacre de l'héritage Picard.