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Snack Bar chez Léon : Venez parler sur tout et rien voir surtout de rien
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Petite Note sur la traduction que j'ai trouvé à plusieurs reprises assez bâclé. Notamment l'adaptation paresseuse qui ne tente à aucun moment d'adapter le texte mais multiplie simplement les astérisques avec note en bas de page. Même lorsque de simple jeux de mots sont possibles, on préfère laisser les noms anglais et bêtement expliquer la signification (je pense là en particulier à un bar au début du récit).
Voir encore ce dérangeant "Mon Chéri", employé à de nombreuses reprises dans la dernière partie, dans la bouche de Vic s'adressant à sa femme. Qui laisse supposer que la traductrice était perdue dans les personnages.
Ialda a écrit:C’est épatant comme on se sent bien chez Pignol. Une connivence tacite, et de tous les instants, s’affirme entre les gens qui y fréquentent. La sélection s’est opérée d’elle-même : truands crevards, putains déshydratées, empafés d’indics de la basse flicaille, bourgeois un peu trop conformistes, sauf pour la livre de bidoche au noir et le calendo sans ticksons, se trouvent ici trop mal à l’aise. Ils n’ont qu’à mettre les adja. De même quiconque ne répond pas aux exigences pignolesques : en premier lieu, bouche cousue. La guerre ? histoire ancienne. Les Chleuhs ? connais point. La Russie ? changez à Réaumur. La police ? en fallait bien autrefois, pour régler la circulation… Chez Pignol, le silence constitue la principale, la plus difficile et la plus longue épreuve d’intronisation.
Après, il y a les impondérables. Ca marche par règle de trois : les têtes qui ne reviennent pas aux têtes qui me reviennent sont des têtes qui ne peuvent pas me revenir. Syllogismes bien sûr. Et du balai !…
Ô dussèche ! Vous effarouchez point du mien vocabulaire. Sommes pas mardi-gras. Employer d’autres mots serait trahir ces gens que j’aime trop. Et trahir vous aussi, dans la mesure où vous décréterez que j’ai « tout le temps », ou bien conviendrez de l’inverse. Pigez !…
… Alors la plus invraisemblable cohésion est née entre personnages fabriqués normalement pour se mépriser avec ferveur les uns les autres. Quelle faune, mes aïeux !
Après avoir faussé compagnie aux troupes à croix-gammée après la défaite de 40 en trafiquant son propre viatique, l'auteur décide de prendre le maquis là où les allemands y réfléchissent à deux fois avant de mettre les pieds : en plein coeur d'un paris interlope, entre Mouffetard et Sainte-Geneviève, et qui semble sortir alors tout droit d'un conte médiéval : bohémiens, gangsters et cloches connaissent leur Villon, tracent des cartes occultes de la ville et engagent des rebouteux pour envoûter un ennemi, on y croise le vieillard de minuit, un ancien légionnaire aux genoux tatoués ou encore un goupil transformiste... Queneau en plus gouailleur, Seignolles en plus poétique, gros coup de coeur pour ce livre : si vous aimez les villes en général, Paris en particulier, ou juste les galeries de trognes fantastiques, c'est un indispensable.
France culture avait rencontré le bonhomme en 1963, soit une dizaine d'années avant sa mort, et permet de profiter pleinement de la gouaille à la Audiard du personnage et de ses anecdotes imagées (ses "surgissements de mémoire")
http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2015-09-29
http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2015-09-30
Emission Un livre un jour, en 2004
http://www.ina.fr/video/2547051001
Aer a écrit:Plus ou moins tout ce qu'a écrit Mathieu Gaborit.
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