de Leonia le Dim 15 Mar 2009, 21:58
God Save la france - Stephen Clarke
Quand les « rosbifs » taquinent les « froggies »
L'œuvre de Stephen Clarke a connu un incroyable succès, et est désignée, aujourd'hui, comme un singulier best-seller à l'anglaise. Dans un guide de survie destiné à ses compatriotes en exil dans l'Hexagone, Paul West nous dévoile l'humour anglais dans toute sa magnificence.
Règle 1 : Comment survivre à Paris ?
God save la France, c'est le guide du routard écrit par un Britannique qui débarque sur l'étrange planète qu'est la France et tente d'y vivre, ou plutôt d'y survivre. Avec un mauvais français, qu'il balbutie plus qu'il ne le parle, Paul West découvre que les Françaises ne sont pas telles qu'il les imaginait, et que le travail pour lequel il avait abandonné son Angleterre natale, n'était qu'une illusion.
Règle 2 : Comment peut-on vivre dans pareil pays ?
Ce livre ne manque pas d'humour, car on y retrouve tout ce qui fait de la France, un bien étrange univers. La situation est en effet accablante et toutes nos habitudes (bonnes ou mauvaises) y passent : nos bises quotidiennes pour un oui ou un non, nos interminables rendez-vous avec la machine à café, notre manie de transformer la plupart de nos rues en réservoir d’excréments de chiens, nos serveurs plus rapides que la lumière, ainsi que nos innombrables grèves…
Règle 3 : Surtout, ne jamais se vexer.
Que les suppositoires soient inconnus des Anglais, soit ! Néanmoins, en ce qui concerne notre culture, on peut éprouver un énorme choc. Qui a raison ? Mine de rien, il faut bien le lui accorder, Paul West parvient à nous faire réfléchir, nous, pauvres froggies. Le pire dans tout cela, c'est qu'il n'a pas totalement tort : "L'année ne commence pas le 1er janvier, tous les Français savent ça. Il n'y a que ces fous d'Anglo-Saxons pour croire un truc pareil. En réalité, l'année commence le premier lundi de septembre. Le jour où les Parisiens récupèrent leurs bureaux après leur mois de vacances et se remettent à travailler le temps de décider où ils partiront à la Toussaint." (Stephen Clarke, God save la France, éditions Pocket, Paris, 2007, page 9.)
Règle 4 : Lire l’ouvrage, et surtout, s’amuser.
Stephen Clarke nous offre ici non pas un chef d'œuvre, mais plutôt un livre pour se détendre, et pour passer un bon moment. La France et ses Champs-Elysées en prennent pour leur grade, et les Français sont largement critiqués. Mais qu'importe ! Si le lecteur n'est ni susceptible, ni orgueilleux, il passera – comme moi – un agréable moment. Car Paul West reste un personnage attachant qui nous montre nos mauvaises habitudes. Et puis, il faut préciser qu'il est amusant de lire l'anglais à la française : "Yes, you Inegliche, you put orange djouce in champègne, dit Stéphanie" (God save la France, page 24.)
Quatrième de couverture :
Nom : Paul West.
Âge : 27 ans.
Langue française : niveau très moyen.
Fonction : jeune cadre dynamique promis à un grand avenir.
Occupation : déjouer les pièges potentiellement dangereux du quotidien français.
Hobbie : lingerie féminine.
Signe particulier : Paul West serait le fruit d’un croisement génétique entre Hugh Grant et David Beckham.
Jeune Britannique fraîchement débarqué à Paris, créateur, en Angleterre, de la fameuse enseigne Voulez-Vous Café Avec Moi, Paul a du mal à s’adapter au pays des suppositoires, des grèves improvisées et des déjections canines. Alors, qui supportera les critiques ?
(Petite critique que j'avais réalisé il y a deux ans pour un webzine lorrain : La plume culturelle. Je me suis dis que ça serait sympa de pouvoir faire partager ce moment de rire que j'ai eu en lisant cet ouvrage)