Daily Track / Le Morceau Du Jour

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Geoff34
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Geoff34 le Mer 20 Jan 2021, 12:09


Frankie Knuckles, aussi surnommé le "Godfather of House Music", malheureusement décédé à seulement 59 ans en 2014. il laisse néanmoins un héritage considérable, sa façon de mixer et de créer des musiques a beaucoup contribué à la réputation du club Warehouse à Chicago, au point que le nom fut raccourci en "house" pour désigner les morceaux qui viennent du club. Ainsi le terme est resté pour désigner ce genre musical.
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Zêta Amrith
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Mer 20 Jan 2021, 13:35

Consignes mises à jour en première page.
Black Sabbath ouais c'est bien... mais durant quatre ou cinq ans.

Perso je préfère la house de Chicago à la techno de Detroit, mais les deux existent à l'intérieur d'une même relation.



Hormis quelques figures early et roots, dont certaines tapissaient les t-shirts de légions de lycéens, je n’ai jamais été trop branché reggae. J’écoutais bien de temps en temps des titres du catalogue Trojan, les riddims presque aquatiques de Junior Murvin, les rois du dub Lee Scratch Perry et King Tubby par-ci par-là, des instrumentaux de Jackie Mittoo... ok mais sans plus en vérité, et compte tenu de tout ce qu’il me restait à découvrir par ailleurs, ne pas chercher plus loin dans la musique jamaïcaine m’arrangeait bien finalement. J’ai cru tirer une croix durable sur la totalité de la production insulaire, et ce d’autant plus facilement qu’un affreux ragga digital l’avait définitivement emporté sur les fondateurs. C’est mon premier contact avec le rocksteady qui a ranimé ma curiosité, via une mixtape achetée (par erreur) autour de 2004. Et si mon intérêt pour le reggae n’a pas tellement grandi depuis, celui pour le rocksteady se poursuit. Plutôt que d’évoquer le cas somme toute classique de Errol Dunkley, qui sert ici de bon exemple parmi d'autres, je remémorerai en trois lignes ce qu’est le rocksteady ; il faut concéder que pas grand-monde n’en a quelque chose à cirer dans l'hexagone. Le rocksteady fut un courant musical très éphémère (quatre ans environ) apparu dans les caves de Kingston à la fin des années 60, c’est-à-dire situé chronologiquement entre le ska et le reggae, dont il est une forme prototypique. A cet égard, on y retrouve bien sûr le skank, ce fameux contre-temps à la guitare qui fait un peu la signature locale, quoique moins affirmé. Mais là où il se distingue (en bien, imo) de son successeur, c’est qu’il puise son inspiration primordiale dans les ronronnements amoureux du rhythm ’n’ blues américain – les Platters, les Drifters, tout ça. Pour grossir le trait, il propose donc des mélodies très simples, très courtes, très accrocheuses. Evidemment, la fin de l’histoire va de soi. Comme ils l’avaient déjà fait juste après le ska, les artistes enfourchèrent directement le cheval du reggae à l’aube des années 70, puis la sensibilité rocksteady s’éteignit doucement, sans vagues. Certains protagonistes clés du lot acquirent une renommée internationale, tels que les Maytals, les remarquables Heptones, Desmond Dekker ou Ken Boothe. Ce topic leur devait un petit mémento.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Jeu 21 Jan 2021, 01:03

Je sens qu'il y a peu d'amateurs pour mes virées électroniques ;)

Très courte pause avec un peu de post-rock made in Finland.



Un pote m'a fait découvrir le post-rock il y a une grosse dizaine d'année et parmi les groupes Magyar Posse fondé en 1997 et dissous en 2012. Leur dernier album, dont est extrait la piste ci-dessus, est sorti en 2006.

Bonus, une autre piste de l'album que je trouve excellente : https://www.youtube.com/watch?v=5ExgC2cCP78

Profitez bien de ce répit.
On repart (probablement) de plus belle dans peu de temps.
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Yo-Dan
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Yo-Dan le Jeu 21 Jan 2021, 13:07

Je me fais un devoir de tout écouter et je suis presque à jour. J’ai même eu la primeur de lire un post d’Amrith qui – avant d’être édité – proposait en lieu et place de Run DMC un groupe australien autrement plus confidentiel (astuce : quand vous lisez un message d’Amrith fraîchement posté, vous pouvez tenter d’y revenir une heure plus tard, c’est peut-être déjà un autre post :mrgreen: ).



Elliott Smith est une de ces passions tardives qui prennent au dépourvu. Déjà mort, enterré et couvert d’éloges par tous les distributeurs de bons points (et de bon goût) médiatiques autoproclamés, je découvre Elliott Smith à l’orée des années 2010, à un âge auquel on s’attend certes encore à pouvoir profiter de coups de cœur musicaux par-ci par-là, mais plus rien d’aussi radicalement dévorant que ce par quoi on s’est déjà plus ou moins définis dix à quinze ans plus tôt. Et pourtant, me voilà reparti du haut de mes 25 ans à collectionner les disques, guetter les raretés et passer au peigne fin tous les live (ou pas loin) archivés à sa gloire.
On peut grossièrement considérer qu’il y a deux facettes chez cet artiste, du dénuement folk le plus total aux compositions généreusement arrangées et orchestrées. C’est à la première que j’ai décidé de rendre hommage ici, tant voir ce gars introverti continuer de jouer sur un tabouret dans de petites salles pas clinquantes pour un sou, même déjà signé sur une Major, est l’illustration éclatante de son amour pour la scène et d’une forme de simplicité dont il ne s’est jamais départi. Son truc, c’est de demander au public ce qu’il voudrait qu’il joue, d’improviser des reprises sur la foi d’une remarque badine lâché par un gars éméché au dernier rang ou d’arrêter un morceau avec le sourire s’il s’est planté, quitte à devoir préciser qu’il n’est plus à l’aise avec certains de ses propres morceaux. En gros, il joue devant son public comme devant ses potes, ce qui au passage va totalement à l’encontre de l’image de dépressif ennuyeux qu’il se coltine souvent. Armé d’un mince filet de voix étonnamment expressif, il était une sorte de grand écart permanent entre une fragilité tangible et une virtuosité créative hors-normes.
Et puis, il y a son jeu de guitare, complexe à s’en arracher les cheveux (j’ai dû capituler trop souvent face aux Everest techniques vers lesquels il renvoie sans ménagement ses admirateurs guitaristes), mais sans que ça s’entende toujours. Anti-poseur par excellence, Elliott Smith était un songwriter incroyablement doué dont beaucoup essaient encore de percer les secrets. La richesse harmonique de son jeu est folle et si je ne devais lui envier qu’un talent, ce serait certainement cette capacité qu’il avait d’écrire des lignes mélodiques aussi denses et chargées en accords, tout en leur donnant l’apparence de l’évidence.
J’ai choisi un titre relativement agressif, où il joue de manière assez contre-intuitive des riffs a priori plus typés "guitare électrique" parce que c’est probablement une définition qui lui va bien : Elliott Smith jouait ses chansons, mélancoliques, légères ou énervées, comme un Punk. L’occasion certainement de conclure sur une de mes citations préférées, que j’essaie modestement de m’appliquer à moi-même : "Playing things too safe is the most popular way to fail." Elliott Smith (1969 – 2003).

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Jeu 21 Jan 2021, 16:03

Finalement restons sur le post-rock ou plutôt post-metal ici avec le morceau qui m'a fait découvrir Russian Circles, groupe américain formé en 2004.



Comme vous le savez, Harper Lewis ne perd jamais.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Jeu 21 Jan 2021, 19:48

Yo-Dan a écrit:J’ai même eu la primeur de lire un post d’Amrith qui – avant d’être édité – proposait en lieu et place de...


Encore grillé :!: Mais sait-on jamais, peut-être que ces gars reviendront.
Crois pas, je reconnais les noms que tu avais déjà, naguère, exposés sur d’antiques forums... Le souci avec Elliott Smith dans son versant folk, c’est qu’à moins d’être soi-même guitariste ou très demandeur de ce type de musique, il n’est pas facile de reconnaître la complexité de son jeu. En surface, ça peut même sembler assez convenu. C’est donc un artiste qui exige, comme un chanteur de blues par exemple, une dose non-négligeable d’investissement, soit dans la technique, soit dans une approche littéraire-atmosphérique de la musique, pour être correctement évalué.

Jusque là, j’ai checké tout ce qui a été posté. Certains que je me garde de citer m’ont laissé de marbre, mais j’apprécie de toutes manières l’enthousiasme qui les ceint. Un jour j’ai écouté un vieux collectionneur de répliques de camions de pompiers soliloquer pendant une heure trente tant sa passion suintait du choix des mots, alors bon...



Il fallait tôt ou tard en passer par ce cottage, donc plions ça vite fait. L’américain Josh Davis, aka DJ Shadow, fut l’une de mes idoles durant la seconde moitié des années 90. Pièce maîtresse du fantastique label Mo’Wax, on lui prête parfois l’invention en 1993 de l’abstract hip-hop - étiquette hipster qu’il a toujours refusée dédaigneusement, se revendiquant loyaliste du hip-hop tout court. Ce que je fais, bien d’autres l’ont fait avant moi, arguait-il de manière très excessive. On peut difficilement imaginer ce que ce fana de Public Enemy et de Metallica associé au grand revival rap de la Bay Area a représenté dans la "subculture" au sens large, arrachant aussi bien l’admiration des raves-partys anglaises et des guitaristes de garage que des skaters californiens, qui pour l'occasion firent des infidélités à leurs cassettes punk. Plus infatigable collectionneur de disques obscurs du continent, DJ Shadow dénicha et retravailla des palettes de samples extraordinaires, si underground que certains nécessitèrent dix années de recherche pour être identifiés. Une démarche selon lui d’archéologie urbaine. Sans entrer dans les détails de la discographie, disons que trois LPs remarquables portent son nom : Endtroducing, Psyence-Fiction - album de UNKLE dont il assura l’ensemble des musiques, peuplé de guest-stars première classe (Thom Yorke, Kool G Rap), ainsi que The Private Press.

Puis cet élan fut brisé, presque sabordé, en quelques jours. Eternel insatisfait, le bloke. Agacé par les éloges obséquieux dont il faisait l’objet dans la presse branchouillarde, et probablement désireux de faire chier les journalistes, il opéra un changement de direction brutal et provoc’ vers un rap West Coast et crunk stéréotypé, bien produit mais sans valeur artistique. Le titre de ce disque, The Outsider, sonnait comme un aveu : je ne veux pas de vos louanges, je ne suis pas ce guignol de Moby, je casse mon image oubliez-moi. Quelques années après avoir démoli son beau jouet et, effectivement, déçu pas mal de monde, il put revenir sereinement à des choses plus conséquentes, à cette beat-led music à laquelle le public l’avait rattaché, mais prit sur lui de pencher aussi vers d’autres inclinations esthétiques, tantôt hard rock, tantôt techno. Problème toutefois, au milieu des années 2000 la guerre numérique (et algorythmique) déclarée au sample par les maisons de disque avait mené son art au bord de l’extinction : à présent, hormis quelques exceptions confidentielles ou capables de payer la mirobolante addition, le hip-hop, dit straight ou abstract, ne s’en remettrait jamais. Un pan de culture allait disparaître. Et bien qu’il continue de publier erratiquement de solides morceaux – en atteste sa récente et sympathique collaboration avec De La Soul, DJ Shadow, réduit à se battre avec la moitié de ses armes historiques, est entièrement sorti de son propre mythe. Quelque part, c’est sans doute ce qu’une partie de lui-même voulait. Midnight In A Perfect World, l’un des titres les plus accessibles et fascinants du premier LP, fait partie des ces pierres inoxydables qui traverseront les âges. La pochette est une salutation lancée aux crate-diggers écumant les disquaires en quête du vinyle rare, un hommage aux impavides chasseurs de samples qui rendirent cette décennie 90 tellement excitante, et par contraste, les deux suivantes si fastidieuses et désincarnées. Ainsi me risquerais-je à résumer le message qui transite par les galettes de Josh Davis : esseulée à l’intérieur de sa propre forme, sans pratiques ni culture associées, la musique est un simulacre.

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70 000 vinyles, ça ira pour commencer.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Ven 22 Jan 2021, 01:02

DJ Shadow oui bien sûr mais justement je suis plus fan de Public Enemy et Metallica. Plus accessible, certes.

J'avais prévu autrechose et puis je suis retombé sur ça ce soir en sirotant un petit Hampden. Ce n'est pas la première fois que je l'écoute et je n'étais pas ivre (enfin pas trop). Ça passe ?



Un concerto pour guitare et orchestre composé en 1939 et dont vous connaissez forcément cet adagio.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Yo-Dan le Ven 22 Jan 2021, 17:51

Zêta Amrith a écrit: Le souci avec Elliott Smith dans son versant folk, c’est qu’à moins d’être soi-même guitariste ou très demandeur de ce type de musique, il n’est pas facile de reconnaître la complexité de son jeu.


C’est certainement le cas parce que j’ai une sensibilité naturelle pour l’instrument – sans pour autant être très porté sur la technique, loin s’en faut – mais j’ai toujours entendu quelque chose de spécial dans son jeu de guitare et dans sa façon de composer. Je n’aurais probablement pas su l’expliquer tout de suite, sinon en des termes purement esthétiques et directement liés aux émotions que ça me procure, jusqu’à ce que je pose littéralement les mains sur ses chansons, guitare à l’appui. C’est là que sa signature de songwriter prend un tour résolument concret et souvent douloureux pour les doigts : les intervalles mélodiques qu’il utilise sont inhabituelles, il multiplie les changements de gamme avec une fluidité qui confine à la magie, il fait sonner ses accords majeurs comme des accords mineurs (et inversement) et en un mot comme en cent, il défie la logique de telle façon qu’on se dit souvent qu’il fait des choix étonnants. Ce qui rend la chose aussi naturelle à l'oreille (et paradoxalement, moins complexe), c’est que je suis persuadé qu’il écrivait au feeling et sans calcul. Accessoirement, c'était aussi un formidable parolier.
Après, je comprends que tout ce que je dis là soit hermétique à une majorité, mais je suis plutôt le genre à me passionner pour une variation d'accord inattendue, là où l'essentiel des débats sur les plus grands guitaristes Rock consacre des solistes bien connus (Jimi Hendrix, David Gilmour, Angus Young etc.). En l'occurrence, je préfèrerais être capable d'écrire "A Day in the Life" des Beatles que de savoir exécuter des cabrioles dignes d'un Jeff Beck. Je trouve ça super cool hein, mais je regrette qu'on ne s'attarde pas plus souvent sur ce qui fait la patte d'un mélodiste comme McCartney par exemple, même si c'est moins clinquant.

L’américain Josh Davis, aka DJ Shadow, fut l’une de mes idoles durant la seconde moitié des années 90.


C'est une de tes victoires, héritée de discussions menées jadis en d'autres lieux : j'ai adopté quelques artistes (ou plus exactement, quelques albums) siglés "Abstract Hip-hop" dans mon jardin. J'ai même précisément mis "Midnight in a Perfect World" dans une sélection de 100 morceaux que j'avais constituée comme étant ma carte d'identité musicale. Gros crush également sur "Psyence Fiction", et comme je suis obligé de poster une vidéo, allons-y pour mon morceau préféré :



Je suis moins prolixe pour analyser ce type de musique, mais entre autres gros arguments, je dois dire que le côté obsédant de la ritournelle d'intro' me fascine.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Ven 22 Jan 2021, 19:10

Je valide UNKLE que je ne connaissais point. Je vais me pencher dessus.

Pour poursuivre sur le Hip-Hop.



1991-1992, je suis dans ma période Eurodance (même pas honte) mais des potes commencent à m'intéresser au Hip-Hop. Public Enemy, Dr Dre, Ice-T, Ice Cube, Cypress Hill, Wu-Tang Clan, Snoop Doggy Dog et Naughty By Nature entre autres.
J'ai choisi O.P.P. de leur excellent album éponyme sorti en 1991. Le genre de son qui fonctionne au-delà de la nostalgie.

Saurez-vous reconnaître un des samples ?

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Sam 23 Jan 2021, 00:42

Je sirote ma victoire alors. Je te laisserai Nine Inch Nails Yo-Dan, un autre demi-dieu déchu des 90s.
Sinon je ne pense pas que ton commentaire fût hermétique, il appelle à chercher derrière l'apparente simplicité.

Aphex si quelqu'un te surprend un jour en train de frayer avec les belges de Technotronic, garde la tête froide : tu peux tenter un vague lien de parenté avec la "new beat" pour t'en sortir. C'est la martingale des filous pris les doigts dans le pot de confiture. Ca marche. Ne néglige jamais le pouvoir de l'argument "new beat", auquel personne ne comprend rien mais sent instinctivement qu'il est potentiellement en partie exact, et cela actant, ne peut être réfuté.




Dirigé par le trompettiste Ian Carr, Nucleus émerge à la fin des années 60 au sein du mouvement de Canterbury - une sorte d’école de pensée musicale qui va engendrer pléthore d’artistes de rock progressif et psychédélique en Europe. Mais plutôt que de filer là où les vents semblent souffler, le groupe choisit de bivouaquer sur le terrain le plus exigeant d’entre tous et de s’aménager une voie intermédiaire entre acid rock enlevé, funk hypnotique et jazz tout en rondeurs. Fuuusion. C’est que le leader, par ailleurs biographe et spécialiste émérite de Miles Davis, en connaît un rayon côté jazz, suffisamment pour lui secouer les puces jusqu’à réactualisation du logiciel ; il (re)devient alors une musique cool, une impulsion qui se conjugue aux aspirations ornementales de la génération hippie. Le génie culturel britannique, celui qui barbote dans une chope de Guinness, sa capacité à inventer, ou le cas échéant à tout recréer à sa manière. La plupart des albums du groupe méritent d’être sus, cependant mon suffrage irait volontiers à Alleycat et Under The Sun, dont est tiré Rites Of Man. Ceux qui comme moi s’arrêtent de respirer quand la batterie s’accapare les projecteurs ne voudront rien manquer de ce morceau, et se baffreront comme des piranhas à compter de 5.50. Sur le même opus quoique nanti d’une toute autre saveur, je recommande un détour par le sublime Pastoral Graffiti, qui devrait sans peine convaincre les badauds du brio stellaire de ces types. Nucleus première mouture met un terme à ses activités discographiques en 1989, mais renaît sporadiquement sous d’autres line-ups à l’occasion de concerts et enregistrements live. Le point final tombe lorsque Carr décède d’un long Alzheimer courant 2009.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede VpV le Sam 23 Jan 2021, 01:06

Quelques mots sur les playlists.
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Bon, sur YouTube, y a qu'à faire « Ajouter à la playlist » et roule ma poule. Aucun morceau n'a disparu pour le moment. Tant mieux.
Sur Spotify, c'est bien sûr plus délicat, notamment pour les live. Lorsque la proposition d'un membre n'est pas trouvable à l'identique, j'avais d'abord décidé de faire l'impasse, craignant de trahir l'intention de l'intéressé en optant pour un autre live ou pour un enregistrement studio. Le problème, c'est qu'assez rapidement, la playlist s'est mise à ressembler à du gruyère. Finalement, dans ces cas de figure et par défaut, j'opte pour la version studio du titre, plus facilement trouvable et peut-être moins clivante que le choix d'un autre live.
Il reste cependant quelques morceaux que je n'ai pu trouver :
- « African Market » de Joe Hisaishi, quelle que soit la version, live ou studio ;

Et les live mentionnés ci-dessous, remplacés par leurs versions studio :
- « Pot of Gold » de Chalice (Reggae Sunsplash, 1983) ;
- « Going Back to My Roots » de Richie Havens (émission TV One Shot Not sur Arte) ;
- « War Pigs » de Black Sabbath (Olympia, 1970) ;
- « Southern Belle » d'Elliott Smith (Quelque part à Seattle à la fin des années 1990) ;
- « Concerto d'Aranjuez, 2e mouvement - Adagio » de Joaquin Rodrigo par Pablo Sainz-Villegas (live TVE au Teatro Monumental de Madrid en 2015). On trouve bien le titre, mais pas la version avec Pablo Sainz-Villegas à la guitare.

Cas partilculier : pour le solo de Jimmy Page sur « Dazed and Confused » au MSG en 1973, j'ai trouvé l'enregistrement non pas du solo mais du morceau complet qui dure VINGT-NEUF PUTAINS DE MINUTES. À la rigueur, pourquoi pas, mais en pratique et pour l'avoir longuement expérimentée, la playlist s'en trouve totalement vampirisée. Affaire à suivre, mais je pense finir par opter également pour une version studio dans ce cas (6 min 30 seulement).

N'hésitez pas à m'adresser des suggestions ou à me signaler d'éventuels erreurs/oublis.


Bon, maintenant, c'est le moment de faire baisser la qualité de ce thread. :D

Véritable prélude au célèbre « Eye in the Sky » d'Alan Parsons Project, « Sirius » est surtout associé à l'équipe de basket des Bulls de Chicago des années 1990 et plus particulièrement à son franchise player. Lors de chaque match à domicile, n'allez pas croire que comme dans le film Space Jam, ce fameux joueur faisait son entrée sur « I Believe I Can Fly » de R. Kelly. Non, bien que très approprié à celui que l'on a rapidement surnommé His Airness, le speaker maison avait déjà trouvé comment rappeler aux visiteurs qu'ils allaient affronter le True Last Boss. Quoi de mieux que le célèbre tralali tralala de tonton Alan pour annoncer le cinq majeur, en concluant par la sacro-sainte formule : « From North Carolina, at guard, 6'6… MIIICHAEL JOOORDAN » *ovation*

https://www.youtube.com/watch?v=Zn6kiimEsYc

Edit, parce que je me suis embrouillé dans mes explications sur les playlists et parce que je ne sais pas écrire Alan. :P
Dernière édition par VpV le Dim 24 Jan 2021, 00:29, édité 3 fois.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Geoff34 le Sam 23 Jan 2021, 16:51


Aragon est un groupe japonais qui est apparu sur la bande son du film animé Crusher Joe, il n'y a eu que 2 albums de ce groupe, l'album Aragon sortie en 1985 et un album making of sorti la même année, certains membres du groupe font aussi parti de Geinoh Yamashirogumi et sont crédité en tant que musiciens sur la BO d'Akira.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Sam 23 Jan 2021, 21:10

Vous avez 12 minutes devant vous ? Vous êtes prêts à vous faire pilonner par une TB303 ? J'en doute mais allons-y.



Solar Quest reste mon artiste Acid Trance préféré. En 1993, il sortait cette petite merveille. Depuis fin des années 90, il est parti dans un trip plus ambient (avec quelques excursions GoA) que j'ai peu suivi par contre.
Pour ceux qui auraient apprécié (sur un malentendu), je conseille l'excellent double album / compilation AcidOphilez sorti en 1998.

Vous êtes encore là ? 12 minutes c'était trop court ? Je vous propose un autre classique encore plus long en bonus.

https://www.youtube.com/watch?v=qd92dk-rWK8
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Sam 23 Jan 2021, 21:15

Ce parcours du combattant qu’arpente VpV, désormais assujetti à tous les caprices...



Au fil des ans et des articles de presse, les Dictators se sont vus enchaînés au qualificatif extrêmement fragile de proto-punk. Sans doute parce que, formés à New York en 1973, ils comptèrent parmi les premiers à beugler de la sorte sur le territoire etats-unien, dans une course effrénée au mauvais goût, aux blagues d’ados et au rien à foutre de ce que tu me dis qui en inspirera bien d’autres. Mais plus certainement car, à la façon des Stooges, ils conservèrent dans leurs pénates ces solos débridés caractéristiques du heavy metal et qui allaient foutre le camp chez les successeurs. Mené par Andy Shernoff, le premier LP Go Girl Crazy ! paraît en 1975, à un moment où tout le monde ou presque est un peu gonflé par l’intellectualisme plus ou moins surfait qui s’est emparé du format rock. Frais, pêchu, spontané, et pis traversé de tubes potentiels, ce debut album a donc toutes les cartes en main pour casser la baraque. Nul n’étant prophète en son pays il fait un bide colossal, un plat depuis le troisième plongeoir, au point de mener à la dissolution immédiate du groupe. Le comble, pour des Dictators, de dégager aussi rapidement... Mais voilà, le disque est miraculeusement redécouvert par la critique deux ans plus tard suite à l’essor du mouvement punk, encensé par tous les mecs qui ne prennent jamais de douche, et les affaires de la bande reprennent. Puissamment régressif, disproportionné comme un monster truck roulant sur une bicylette, Master Race Rock est un morceau dont je ne peux, plus de vingt ans après l’émoi originel, toujours pas décrocher. You don't know us, but you will. Je ne sais même pas s’il est physiquement possible de ne pas sourire comme un benêt tout de long en s’infligeant ça. C'est fort comme un bon shot de tequila.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Mar 26 Jan 2021, 22:33

Quelle bande son pour déguster un Laphroaig de 21 ans d'âge à minuit passé ?



La question s'est posée ce week-end.

Le titre de l'album (By the Throat) et sa jaquette (trois loups dans une tempête de neige) donnent le ton.
Ma fibre litteraire (ou l'illusion d'en avoir eu une un jour) ayant fondu depuis bien longtemps, je vous laisse imaginer une histoire de traque implacable dans des contrées enneigées sur une bande son sombre et menaçante.
J'ai choisi la double piste Peter Venkman (le chasseur de fantômes) avec son introduction de 4min30 (s'il vous venait l'idée folle de passer au plat de résistance mais vous zapperiez ainsi les banshees).

Ben Frost est né en Australie mais il s'est installé en Islande dès 2005, ce qui a semble-t-il influencé sa musique : dark ambient, noise, industrial, ...
En 2013, il adapte le roman The Wasp Factory de Iain Banks en opéra.
On lui doit aussi entre autres les bandes sons de Tom Clancy's Rainbow Six Siege ou bien encore Dark, la série de Netflix.

Et ce whisky alors ? (un Laphroaig 1998 21 ans single cask oloroso à 54.4%)

Au nez, on démarre sur des notes de feuilles de tabac, de cuir et de fruits confits et secs (pruneau, raisins). Un peu fermé au départ. Il s'ouvre ensuite sur de la viande fumée, des notes maritimes et résineuses. Des herbes aromatiques, un feu de bois, des cendres, de légères notes de souffre. Un barbecue improvisé sur la plage ? Quelques notes de goudron et de camphre. Un nez délicat.

En bouche, encore des fruits confits (pruneau), un délicieux côté fruité et acide (mûres, framboises), du cuir, du tabac, du chocolat, des notes d'orange, une tourbe terreuse.

La finale est longue sur le chocolat et une tourbe terreuse.

Un superbe whisky à déguster lentement.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Mer 27 Jan 2021, 00:00

Tourbe, tourbe et dis-nous de quoi il en retourbe.



Tandis que la frange versatile commençait à se détourner des sonorités les plus froides de la musique électronique, la hype montait irrésistiblement autour du binôme Plaid, ex de Black Dog. Repérés tôt par les prospecteurs de Warp, ils produisaient des albums équilibrés, diversifiés, s’affranchissant des sacro-saintes taxonomies en vigueur dans le milieu : electronica, drum’n’bass, techno ou breakbeat, les mecs s’en foutaient pas mal finalement. On peut se le permettre, lorsqu’on possède une texture singulière, dans la même matière que les rêves disait Humphrey, capable de réunir les factions sous un même toit. Encore de nos jours, ils parviennent à synchroniser d’un bloc cet énorme héritage à leur propre ressenti, à la fois bucolique et futuriste ; une musique qui laisse autant de place au primal qu’à l’intellect, à la fougue qu’à la retenue. Certains titres brutaux ou minimaux étaient surtout taillés pour le noyau dur, d’autres dotés de qualités songwriting et pop étonnantes, mais la cohabitation paraissait logique et sans compromis. J’ai lâché le groupe, qui ne correspond plus vraiment à ce que je recherche aujourd’hui, mais il demeure un nom évocateur. L’album Double Figure, dont est extrait le dancefloor low-fi Porn Coconut Co, est avec son prédécesseur Rest Proof Clockwork, celui qui m’a le plus impressionné en son temps. Par ailleurs y figurent aussi les célèbres Eyen et New Family, assez mélodiques donc bien plus indiqués pour ceux qui trouveraient le track sus-posté trop à cheval sur les traditions.

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Yo-Dan
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Yo-Dan le Mer 27 Jan 2021, 01:39



Amrith m'a missionné sur le cas Nine Inch Nails, eh bien tant pis pour lui.
Le fait est que je n'étais pas programmé pour aimer ce groupe. Pas si subitement. Pas si fort. D'emblée allergique aux sonorités électroniques et ambiances dites "Indus" dont le groupe fut la plus célèbre tête de proue, il me fallait une porte d'entrée sur-mesure pour daigner considérer leur cas, alors que je sais déjà à l'époque (en 2002) avoir laissé derrière moi deux albums considérés (à juste titre) comme des incontournables.
Le déclic fut donc cette perf' live minimaliste d'un titre paru dans sa version studio en 1989 sur "Pretty Hate Machine" et donc en 2002 dans cet écrin intimiste, via l'album live "And All That Could Have Been". Quelques notes de piano obsédantes surplombées par de discrets mais troublants arpèges de guitare, des chuchotements voire des silences pesants, puis des décharges émotionnelles lâchées sans la moindre retenue. A jouer comme ça, soit on est génial, soit on est ridicule. La première fois que j'entends ça, je comprends dans la seconde que je tiens quelque chose d'exceptionnel et je me plonge (enfin !) dans leur disco', jusqu'à ne plus lâcher "The Downward Spiral" (1994, meilleure année de tous les temps) et "The Fragile" (un double LP sorti en 1999 qui reste mon disque préféré du groupe, parce que plus organique. Oué, on ne se refait pas). Mon éclectisme fait un premier pas de géant, merci à eux.
Je les retrouverai - amusé - dans le (fantastique) pilot de MillenniuM signé Chris Carter ("Hey Pig ! Yeah youuuu"), lorsqu'il me prendra de découvrir sur le tard la série, massacrée en France par de primes diffusions sans queue ni tête. A ce moment-là, ils deviennent pour moi une petite mascotte, dont il m'arrivera de discuter avec certains sur les forums X-Phile LVEI. Avec Amrith, on n'était pas d'accord sur grand chose et nos attentes vis-à-vis de la suite de leur carrière étaient diamétralement opposées, mais c'est un peu ce qui rend NIN magique : on peut s'éprendre d'eux pour des raisons finalement très variées.

Je n'ai pour ma part jamais pu me résoudre à jeter au feu ce qu'ils ont fait après (à quelques morceaux près, disons), même s'il est toujours difficile d'être seulement divertissant quand on a été un groupe majeur.

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Zêta Amrith
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Mer 27 Jan 2021, 13:33

Yo-Dan a écrit:Je n'ai pour ma part jamais pu me résoudre à jeter au feu ce qu'ils ont fait après (à quelques morceaux près, disons), même s'il est toujours difficile d'être seulement divertissant quand on a été un groupe majeur.


Je disais simplement que je te laissais Trent Reznor de côté, tu n’étais pas incité à réagir en 48h :lol: Tout ce que NIN ont sorti de leurs débuts jusqu’à With Teeth, y compris les maxis et EPs de remixes parallèles, est proprement inattaquable. J’étais admiratif de leur facilité à changer d’armature sonore à chaque disque, de la synthpop radicalisée de Pretty Hate Machine au hardcore "liquide" de Downward Spiral, pour finalement aboutir au post-rock bowesque et floydien de The Fragile, effectivement l’album ultime du band, même si Reznor n’a jamais été foutu d’en sortir une mouture complète – la version vinyle incorpore les versions longues et deux titres parus ultérieurement en face B des singles mais zappe sans raison le final du dernier track. Tout ça est incontournable, on l'a déjà écrit tous les deux.

Je suis bien moins mansuet que toi sur la suite. Dès la mi-2000s, peut-être à force de partouser avec Atticus Ross, ils se mettent à adopter les mêmes logiciels, synthés digitaux, et probablement les mêmes routines de mixage et mastering entièrement numérisées que les autres. Sur With Teeth, malgré l'aspect un peu compil' ça va, c'est après que ça se gâte. Le rendu NIN n’est à présent pas très différent de celui d’un groupe dubstep sans envergure arrivé sur le marché après seulement un an de pratique des machines. Leur chute vertigineuse de niveau imo coïncide d’ailleurs avec l’époque où, transformés en refourgueurs d’art contemporain, ils se mettent à lancer des éditions signées à 1500€ pour extorquer de la jouvencelle énamourée. C’est terrible je sais, ce syndrome du lécher-lâcher-lyncher, parce que le gars a des disques mythiques au tableau. On ne devrait jamais s’abaisser à ce comportement là. Mais je soupçonne pas mal Reznor d’avoir été un buvard inspiré aussi longtemps qu’il fut entouré de gens moins faciles à éclipser, de gars qui le challengeaient, et un musicien d’une banalité confondante depuis qu’il s’est entiché de son yes-man. Ce ne serait pas le premier.




Sans transition donc. Il n’est pas aisé de ranger les Temptations dans une catégorie bien définie. Soumis à de fréquentes rotations de personnel, constamment baladé d’une évolution musicale à la suivante, le joyau de la compagnie Motown a connu plusieurs phases très disparates, vagabondant du très bon au carrément inécoutable – généralement dans cet ordre là. Si les premiers disques en 1961 furent très logiquement orientés rhythm ‘n’ blues, la fournée qui vint après se jeta corps et âme dans une soul éplorée. Puis les enregistrements firent bonne place au rock et aux hallucinogènes, avant d’emprunter le virage disco-funk à la corde pour remplir les pistes de danse à moindre frais. La fin des années 80 vit la formation, au line-up si méconnaissable que l’on pourrait légitimement parler de pure usurpation, tenter de s’accrocher désespérement aux dollars en flirtant avec la soupe new jack ou en s’essayant à du Lionel Richie de troisième zone, mais loin de pouvoir afficher une aussi belle moustache. Bon c’est pas le sujet.

Le sujet est la riche ère Dennis Edwards (de 1968 à 1977), cette parenthèse psychédélique qui possède le net avantage de chevaucher en partie la période où le roublard Norman Whitfield produisait le groupe (entre 1966 et 1974). Eminence artistique un tantinet mégalo du label, c’est lui qui chapeauta la plupart des grands classiques des Temptations : I Wish it Would Rain, Cloud Nine, Hum Along And Dance, Papa Was A Rollin’ Stone, Masterpiece... Choisir un morceau dans ce patrimoine est en soi absurde, surtout à l’intérieur d’un LP aussi cohérent que Psychedelic Shack, ceci dit voilà c’est le jeu. War est une chanson évoquant en creux la guerre du Vietnam, une composition emblématique que la plupart des gens connaissent, mais que beaucoup ignorent être un titre des Temptations. Car c’est en effet la version chantée par Edwin Starr qui sortit en single et s’imposa des décennies durant auprès du public. Et pour cause : la Motown refusa de risquer la réputation de ses protégés et de les mêler trop ostensiblement aux affaires politiques du moment, préférant tester la thématique avec l’un de ses artistes moins cotés. Ce fut un carton. Mais le carton d’un autre...

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Jeu 28 Jan 2021, 23:15

Back to GoA Trance avec un classique au nom évocateur : LSD par Hallucinogen.



1995, Hallucinogen a.k.a. Simon Posford sort son premier album, Twisted. Grosse claque pour le jeune amateur de GoA / Psychedelic Trance que j'étais.
Un superbe trip sous acid et psychedelic trance qui s'enchaine quasi sans interruption.
Petite anecdote. Sur Shamanix, Posford glisse un extrait de dialogue du film Altered States de Ken Russell que je n'ai découvert que 25 ans plus tard. Film recommandé et très à propos puisqu'il relate les expériences sur les états de conscience d'un chercheur, expériences qui vont le mener à des trips hallucinatoires déroutants.
Et pour revenir à Twisted, tout simplement mon album GoA préféré.

Depuis 1996, il est parti essentiellement dans un trip plus ambient psychedelic et dub avec Raja Ram (fondateur du label GoA TIP Records) au sein du groupe Shpongle notamment. Une carrière à laquelle je me suis à tort moins intéressé car quelques écoutes récentes ont aiguisé ma curiosité.

Bonus (Shpongle) : https://www.youtube.com/watch?v=2tVs_R8-WT0

Pour info, Simon Posford a le bon goût de proposer de nombreux albums entiers sur la chaîne youtube de son label TwistedMusicUK.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Geoff34 le Jeu 28 Jan 2021, 23:32


Original Love est un groupe fondé par Takao Tajima en 1986, le chanteur était également un membre de Pizzicato Five pendant une courte durée (1987-1990).
Scandal a également droit à un remix du groupe d'acid jazz britannique Brand New Heavies.
Dernière édition par Geoff34 le Ven 29 Jan 2021, 00:23, édité 3 fois.
"Mors ultima ration, ce qui veut dire la mort est la raison finale, c'est la vie, Gouriquet est un oiseau savant"

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Zêta Amrith le Ven 29 Jan 2021, 00:01

^ ^ a écrit:- un track additionnel fera l'objet d'un lien vers l'extérieur > une seule vidéo à la fois, mise en valeur oblige.




Reflection est le titre phare de We Three, l'album le plus indispensable du batteur jazz Roy Haynes - à l'époque (1958) fréquent collaborateur de Thelonious Monk. Il joue ici aux côtés de Phineas Newborn au piano, prodigieux, et de Paul Chambers, en congé de Miles Davis, à la contrebasse. Le brelan de musiciens n'enregistrera jamais plus de LP ensemble mais nous lègue ce joyau de panache intimiste, et bonjour l'oxymore, qui ravira les hérétiques comme bibi, ceux-là qui croient que c'est mieux dans le feutre et sans saxo.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Dim 31 Jan 2021, 01:56

Au moment de proposer un morceau de (Chris) Clark, autre "célébrité" de chez Warp Records, me voilà bien embêté. C'est que le monsieur est versatile, pas pour rien qu'il a été signé par le label de Sheffield.
Mon choix s'est finalement porté sur Winter Linn, piste sur laquelle j'avais flashée en découvrant son album éponyme sorti en 2014.



C'est en 2001 donc que Clark signe chez Warp. Il y sortira 10 albums et quelques EP avant de créer son propre label en 2019.
Son premier album Clarence Park en 2001 propose un mélange de glitch, techno parfois foutraque, electronica que n'aurait pas désavoué Aphex Twin. En 2003, il remet le couvert avec un Empty The Bones of You plus travaillé, éclectique et posé.
Clark enrichit son univers en 2006 avec Body Riddle (l'album qui m'a fait découvrir le monsieur). Un disque d'electronica à géométrie variable : de trips expérimentaux et glitch, au jazz et hip-hop, des mélodies joyeuses, mélancoliques ou tristes qu'il prend un malin plaisir à progressivement destructurer.
En 2008, il nous prend presque à contre-pied avec un très bon Turning Dragon album moins cérébral, plus pêchu, plus techno, plus crade en quelque sorte et en 2009, sans révolutionner son style, il sort un très sympathique Totem Flare. Il tentera bien de nous surprendre en 2012 en prenant sa guitare sur quelques morceaux d'Iradelphic mais malgré quelques bonnes propositions j'ai été moins réceptif.
En 2013, le double album Feast Beast propose des remixes de ses morceaux par d'autres artistes et l'inverse.
En 2014, il revient en force avec son album éponyme Clark. Grosse claque. Un album très froid, entre la techno et l'ambient mélancolique voire dépressive toujours en déconstruction.
Il compose par la suite quelques BO en 2016 (The Last Panthers), 2019 (Kiri Variations), 2019 (Daniel Isn't Real) avec plus ou moins d'inspiration, son dernier album hors soundtrack (le sympathique mais un poil plus accessible Death Peak) remontant à 2017.
Son prochain album est prévu chez Deutsche Grammophon.

Lui aussi propose pas mal de morceaux / albums sur son compte youtube throttleclark.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Yo-Dan le Sam 06 Fév 2021, 00:22



Impossible pour moi de faire l'impasse sur Nirvana, ni de vous épargner quelques clichés. Parce que mon histoire avec eux pue la banalité comme jamais : avant ce groupe, la musique était une distraction. Mais comme tant d'autres ado' blancs un peu introvertis dans les 90's, je tombe dans "Nevermind" comme dans un coffre aux mille trésors.
En l'occurrence, je devais être en cinquième, et une certaine Jessica M (que je salue, si jamais elle passe par là) s'applique à finir son exposé d'anglais sur Kurt Cobain. C'est le clip de "Lithium", projeté en classe, qui me décroche la mâchoire et qui me vaut d'emprunter fissa l'album à un pote, que j'écouterai en boucle le temps de me construire une discographie raccord avec ma nouvelle identité (jute avant ça, je crois que je venais d'acheter "La Plus Grande Discothèque du Monde" volume 6. Juste pour dire d'où je venais).
On décrit souvent Nirvana comme un indispensable marchepied, pour aller vers des choses soi-disant plus complexes et intéressantes. C'est de mon point de vue terriblement réducteur : rarement un groupe n'a su donner un caractère aussi troublant et viscéral à des accords en quinte d'une simplicité biblique. Ironiquement, leurs morceaux sont probablement parmi les plus difficiles à reprendre au monde. Parce que si vous leur ôtez leur candeur désabusée et leur gravité, mais aussi leur improbable alchimie technique, il n'en reste qu'un maladroit squelette. J'ai toujours eu du mal à exprimer pourquoi j'ai été immédiatement fasciné par la profondeur de leur musique, mais je sais que je m'entichais de B-sides au son dégueulasse (des live quasi-inaudibles desquels j'essayais d'extraire des raretés), comme si j'arrivais à entendre au-delà de leur apparente cacophonie. C'était notamment le cas sur ce "Verse Chorus Verse" dont n'émergera que tard une version studio, venant valider mes fantasmes de l'époque.

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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Aphex le Dim 07 Fév 2021, 01:13



Beaucoup de choses à dire sur Dead Can Dance, groupe versatile porté par ses deux chanteurs-musiciens principaux Lisa Gerrard et Brendan Perry. Et j'ai la flemme.
Le groupe s'est formé en 1981, séparé en 1998 puis reformé (le duo) en 2011.
A mon grand regret, je n'ai toujours pas eu l'occasion de les voir en concert.

A défaut de connaître Dead Can Dance, vous connaissez probablement la chanteuse Lisa Gerrard pour sa collaboration avec Hans Zimmer sur la BO de Gladiator, une de ses multiples contributions à des musiques de films.

Quand à ce morceau issu de leur quatrième album The Serpent's Egg en 1988, il a été notamment utilisé sur le magnifique film documentaire Baraka en 1992 (chaudement recommandé) et le final marquant de The Mist en 2007.
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Re: Daily Track / Le Morceau Du Jour

Messagede Ialda le Dim 07 Fév 2021, 19:53

(grosse dette envers DCD perso, découvert avec Into The Labyrinth et qui aura finalement fait office de catalyseur à pas mal de trucs dans ma (maigre) culture musicale : 1/ le label 4AD et par extension tout ce qui passe en Angleterre dans la scène alternative à ce moment là; 2/ la musique d'inspiration médiévale, et là difficile de ne pas citer Malicorne; et 3/ la recherche de musique plus "compliquées" qui me fera découvrir le prog et puis surtout le post-rock pour aboutir à Mogwai ou 65dos. Merci Lisa Gerrard, merci Brendan Perry)

Zêta Amrith a écrit:Ialda, en tant que modo, va montrer l'exemple et éditer son post ci-dessus avec une vidéo d'un groupe encore non-mentionné et suivie de deux lignes de texte comme le stipule le sacro-saint règlement du topic, sans quoi le chaos nonchalant s'installera et il en sera le héraut :!:


"Je suis le chaos" 8) aie non pas la tête... z'etes durs. Du coup j'en donne deux :



GYBE, le groupe phare de Constellation dans les 90s et sans doute le responsable no 1 de ma bascule personnelle du prog au post-rock dans les 2000s.



The Gathering, monument du trip rock au moment de la bascule de 2000 et dont je retiens tellement de trucs, à commencer par le monumental How to Measure a Planet en 98 et pas mal de souvenirs de concert. Petit groupe parti trop vite, en 2007 (si si).

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