Quelques avis rapides :
Miss Peregrine :Burton adapte un roman ado que l'on résumera vite fait à "les X-men version baroque et pendant la WWII".
Si l'univers semble taillé pour lui, le scénario du film a fini par me perdre. La faute à une histoire de boucles temporelles assez confuses et pas assez expliquée pour qu'on sache si c'est beaucoup trop alambiqué ou juste incohérent. J'imagine que dans le livre les mécanismes qui régissent la chose sont expliquées en détails, mais là que dalle. Sur la fin j'étais complètement en mode "
whatever" et n'était plus du tout impliqué dans un récit qui multipliait les rebondissement grossiers. Les acteurs assez à coté de la plaque, mention spéciale à Eva Green, n'aident pas.
Mais même en mettant ça à part toute la partie à l'orphelinat n'est pas si fantastique que ça et Burton échoue à utiliser les gamins et les leurs différences pour avoir le moindre propos. Et même les rares séquences cinématographiquement réussies sonnent creux.
Je crois que c'est ça le drame de Burton depuis une quinzaine d'année, pour un mec qui a construit toute son œuvre de jeunesse sur un traitement si pertinent de la différence, ses films actuels sont vides. Ce n'est même pas qu'il a fini par se répéter ou tourner en rond, non il n'a juste plus rien d'intéressant à dire. La mort artistique par excellence.
L'odysée :Biopic sur la vie du commandant couche-tôt par Jérôme Salle (
Largo Winch). On appréciera le parti-pris de ne pas réaliser une hagiographie mais au contraire aborder la part sombre de Cousteau, et ce par l'angle de sa relation avec son fils ainé, les années où il ne respectait pas la nature, sa mégalomanie, ses relation extra-conjugales... avant sa rédemption via son engagement pour la planète dans les années 70.
Le film va très vite en couvre grosso merdo de la fin des années 40 et ses premiers essais de films en mer à la mort de son fils cadet dans un accident d'hydravion en 79, et s'intéresse avant tout à la façon dont Cousteau se mettait en scène à l'écran et le contraste avec sa personne privée.
Le film est réalisé avec talent, il y a souvent de très belles images sous-marines réalisées sans trucage (à part la grotte pleine de vie au début), mais j'ai une beaucoup de mal devant. La faute à deux acteurs principaux qui ne s'éffacent pas devant leurs personnages. Ce ne sont pas Jacques-Yves et Simone Cousteau que je voyais à l'écran, mais Lambert Willson et Audrey Tautou les interprétant. Du coup j'ai vraiment eu du mal à rentrer dedans.
Comancheria : L'autre film de la rentrée à ne pas manquer avec
Captain Fantastic. Je répètes d'ailleurs ma recommandation pour ce dernier, ne le manquez pas.
Deux frères texans braquent des banques avec un
modus operandi inhabituel, ils ne prennent que des petites sommes au guichets et ne se servent pas dans le coffre. Le FBI refusant d'être saisi de l'enquête, un texas ranger à quelque semaine de la retraite s'en empare et est bien décidé de coincer les frangins.
Superbe western moderne, au sens qu'il se déroule à notre époque, qui arrive à jouer sur plein de tableau sans se prendre les pieds dans le tapis. On a deux cowboys, un sheriff, un indien, le tout dans un Texas à l'abandon fait de villes-fantômes. Résolument crépusculaire le film est très ancré dans notre époque, rien que le motif central du manque de confiance qu'inspirent les banques et la façon dont des gens ordinaires vont aider les frangins parce que les autorités ne font rien pour eux.
Servi par une mise en scène à la fois très travaillée mais pour autant très simple, j'en veut pour preuve le brillant plan-séquence qui débute le film et arrive à établir le cadre comme ça l'air de rien, c'est un des incontournables de cette rentrée.
Divines :Vu sur les conseilles d'une connaissance, j'avais oublié que c'était le film qui avait fait sensation à Cannes.
Et c'est surprenament réussi. Un vrai film de gangster à la française, mais situé en banlieue et donc avec des enjeux autrement plus mineurs.
On suit une jeune fille qui après avoir claqué la porte de son BTS décide de mettre le pied dans le trafic de drogue, attirée par l'
easy money. Débrouillarde, elle se fait vite remarquer par la dealer de la cité locale qui la prend sous son aile, mais très vite le succès et l'argent vont lui monter à la tête.
C'est classique mais très bien mené, les trois actrices principales méritent tout le bien qu'on a dit d'elles, et réalisé avec une efficacité certaine. Toute proportion gardées c'est un
Scarface français.