C'était bien, comme toujours. Même si je ne suis pas tout le temps d'accord.
Y compris sur
Cobra, indispensable si tu aimes les armoires à glace qui se battent dans des usines.
La démarche de la Saison 7 ressemble un peu à celle de la 9, au sens où elle tente de poursuivre la formule de sa prédécesseur sans rien comprendre de ce qui en faisait l’intérêt. La Saison 6 était basée sur le fantasme et beaucoup d’épisodes laissaient planer un doute sur la réalité des évènements : rêves, illusions, contes… il y avait une couche surfictionnelle qui permettait de relativiser ce qui nous était montré. Dans la Saison 7, tout est tristement absurde et premier degré à la fois. Ce n'est pas
mauvais (c'est
X-Files quand même), mais à travers cette conversion forcée au relativisme (équivalence du sérieux et de la plaisanterie) c'est la spirale du déclin qui s'enclenche. L'émergence parallèle des
Sopranos sur le câble va également contribuer à ternir la réputation de celle qui incarna la télévision d'avant-garde au cours des années 90.
Un signe ne trompe pas. Plusieurs synopsis de la Saison 7, en particulier ceux de Vince Gilligan, sont la reprise d'épisodes qui avaient été
refusés lors des saisons précédentes. Mais confrontés à la difficulté de se renouveler, et à un ton général très éloigné de celui des cinq premières années, Carter les a cette fois-ci validés.
Au moins tout le monde s'accorde à décrire
Millennium comme une injure publique. Une grande partie de mon inimitié pour Spotnitz à l'époque provenait de cette forfaiture. Guigui mentionne à un moment un scénario alternatif qui aurait vu le Groupe se substituer au Syndicat, mais vu la peinture qui est faite de Millennium dans ce "crossover" je pense qu'il fallait à tout prix que ça n'arrive pas, et on peut se féliciter que le croisement n'ait pas eu lieu une seconde fois.
Bon j'ai failli tout éteindre quand vous vous êtes lancés dans une défense quasi unanime de l'affreux navet satisfait qu'est
Amazing Maleeni. C'est pas permis ça. Non seulement la promesse du teaser (un mec tourne sa tête à 360°) n'est jamais abordée, ce qui en soi constitue une fraude puisqu'il s'agit de l'accroche qui te vend l'épisode, mais tout l'aspect policier est perclus de clichés qui auraient paru fainéants et
hasbeen en 1960 : il a fallu TROIS scénaristes expérimentés pour "inventer" le coup du frère jumeau, et celui du faux handicapé ? Ce sont des ressorts niveau fond de cuvette de la Bibliothèque Verte, la prétention d'être des petits malins en plus. C'est la honte absolue, le monde de la magie avait rarement été aussi morne et peu séduisant.
Sympathique vignette sur Chip Johannessen. L'anecdote qui eût été pertinente pour le podcast, c'est qu'il avait postulé à la base pour devenir scénariste de
X-Files. Recommandé par un vieil ami de Carter, il était venu à l'entretien les mains dans les poches, sans rien préparer, et avait été recalé. Il fut finalement pris par le patron six mois plus tard... mais sur
MillenniuM. Son
Orison d'origine était extrêmement différent et ne devait même pas comporter Donnie Pfaster ; ce sont Carter et Spotnitz, lesquels cherchaient un moyen de ramener le personnage depuis deux ans, qui lui ont imposé ce retour superflu, avec pour résultat l'impression parfois de regarder un assemblage disharmonieux de deux épisodes. Demeurent les motifs typiques du scénariste, et son obsession pour les liens qui unissent mystique et science
fringe. Tout ça me conforte au passage dans l'idée que la réhabilitation de la Saison 3 de
MillenniuM était nécessaire et l'est encore.
Le reste ne mérite pas tellement qu'on s'y attarde plus : vous le signalez,
Rush ou
Signs And Wonders sont les deux tentatives de renouer avec les bases de la série à l'intérieur d'une fournée qui confine au
grotesque, et ce seul fait les rehausse en bien alors qu'ils ne vaudraient pas grand-chose transposés dans une saison antérieure.
Goldberg Variations est quant à lui certainement le seul segment qui parvienne à rééditer l'esprit de la Saison 6 sans le trivialiser.
N°6, visiblement un peu plus réveillé que les autres ce mois-ci

, a raison de reprocher à
Closure un décalage complet entre les termes de la question et ceux utilisés pour sa résolution. Autant l'épisode est plutôt réussi si on l'extrait de la continuité, autant comme pièce intégrée à la somme mythologique il apparaît surtout comme une jolie escroquerie en bande organisée. Les Nomades ne sont évidemment qu'une manière d'aller à l'encontre de ce qu'indiquaient les épisodes précédents (
End Game, Redux II, Two Fathers) à propos de cette storyline : acter la mort du personnage, mais sans avoir à la définir comme telle, grâce à une forme ultra-esthétisée de TGCM. Une pirouette assez dérisoire, assez pratique aussi puisqu'elle permet de se débarrasser en quelques coups de cuillère à pot de l'élément qui entravait l'idylle inutile entre Mulder et Scully. 10/10 sur l'échelle de la roublardise, d'autant que le soin apporté à la photographie y concourt, mais à l'instar des autres segments mythologiques de la saison, c'est beaucoup de bluff et très peu de contenu. Faute d'avoir pu réaliser l'opus Krycek-centric, seul
Amor Fati, grâce à ses emprunts à
La Dernière Tentation Du Christ, surnage dans cette médiocrité, mais il n'est que marginalement relié à l'intrigue principale et finit dans un cul-de-sac. C'est la limite qu'avait également connu
Battlestar Galactica 2003 ; en tant qu'absolu inatteignable, Dieu est un thème qui permet soit de commencer soit de conclure une trame narrative, mais pas de la faire rebondir dans une autre direction - ils en referont l'expérience avec William.
Globalement podcast agréable, bien que j'aie moi aussi trouvé celui-ci un peu timoré eu égard à la saison.
C'est encore ce qui se fait de mieux sous cette forme et on ne voit pas le temps passer.
Sauf Moby. On zappe.
La suite au prochain numéro.