Queens Of The Stone Age - Like Clockwork1 - Keep Your Eyes PeeledUne entrée en matière sombre et pesante, plutôt lente et clairement dans le ton d'un album qui aura fait le choix de se dévoiler sans fard dès ses premières notes. Pour info', ce n'est d'ailleurs pas un hasard : Josh Homme a traversé quelques épreuves douloureuses durant le processus de création qui ont non seulement mis en péril la sortie du disque, mais en ont aussi fortement influencé le contenu.
Morceau brillamment écrit quoi qu'il en soit, qui sait se faire lugubre, presque menaçant, sans attenter à une accroche mélodique inspirée.
2 - I Sat By The OceanLe morceau à plus fort potentiel "single" de l'album : irrésistiblement entraînant, directement accrocheur et véritable démonstration de ce que peut-être un tube qui transpire la classe. Un tube QOTSA-esque, en fait. Clairement le titre le moins surprenant du disque cependant, tant il aurait pu être parachuté sur n'importe lequel de leurs albums depuis (au moins) "Songs For The Deaf".
3 - The Vampyre Of Time And MemorySortant nettement de sa zone de confort, le groupe commence à faire la part belle aux notes diffuses de piano, dans une ambiance quasi-dépressive où les silences parlent. Réussite mélodique probante, entre le slow crapoteux et la (magnifique) complainte électrique, "The Vampyre Of time and Memory" fait partie des morceaux qui marqueront au fer rouge la spécificité de cet album.
4 - If I Had A TailVoulu plus groovy et détaché, "If I Had a Tail" est un titre à mon sens un peu plus anonyme et second degré que ses comparses. Il s'en dégage quand même une esthétique subtilement nébuleuse qui distille la mélancolie par petites touches.
5 - My God Is The SunPremière vraie décharge énergique du disque, ce titre sera une respiration pour celles et ceux qui goûteront moins aux ballades cafardeuses qui l'entourent. Mais si la rythmique s'emballe, "My God Is The Sun" ne dépareille pas pour autant de la logique artistique d'ensemble, où une tension sourde règne constamment.
6 - KalopsiaBallade psychédélique et contrastée, "Kalopsia" abat une nouvelle carte : celle d'un groupe qui n'a pas peur d'aller sur un terrain vaporeux où Josh Homme semble comme étourdi, avant de laisser éclater des refrains plus frontaux et engageants.
7 - Fairweather FriendsUn titre court mais dense qui multiplie les orientations mélodiques et alterne les niveaux d'épaisseur sonore en un temps record. Pas le morceau le plus marquant de l'album mais un titre solide et efficace.
8 - Smooth SailingCuriosité du disque, "Smooth Sailing" vient danser sur les terres d'un Prince dopé aux amphétamines. Le résultat est énorme : à la fois sensuel et chargé d'aspérités. Et pour couronner le tout, le morceau contient la partie la plus "Headbanging" du disque : un riff de guitare destructeur aux dissonances jouissives. Une vraie leçon de groove, à faire pâlir Muse et son piteux "Supermassive Black Hole".
9 - I Appear MissingDans la veine du morceau introductif, QOTSA nous replonge tout droit dans ses noirs tourments, avec une science de l'émotion et une maîtrise mélodique admirables. Une merveille angoissée, profondément touchante, portée par la voix d'un Josh Homme plus versatile que jamais.
10 - Like ClockworkQuelques notes de piano, une voix fragile que des notes aiguës sur le fil du rasoir n'effraient toutefois pas, où viendront se greffer des guitares qui semblent au bord des larmes. L'aboutissement d'un album sincère et frémissant, dont l'extrême noirceur ne le rend jamais opaque ou inaccessible. Au contraire, il ne s'en révèle que plus bouleversant et courageux, parce qu'il accepte et revendique même sa vulnérabilité. De la part d'un groupe de "durs" dont certains attendent même le retour stoner - comme certains ont attendu jusqu'au bout le retour de Silverchair dans des sphères Grunge - QOTSA a pris le virage qui n'était pas le plus simple, ni le plus indiqué. Mais c'est certainement le plus passionnant, du coup.