Les séries TV

[Zêta Amrith]

Il y a comme un syndrome pénultième saison dans le (vrai) Star Trek. L'avant-dernière année est souvent perçue comme la plus aboutie par les fans, qu'il s'agisse de TOS, de TNG, de DS9 et de ENT. Il n'y a guère que VOY chez qui tout se vaut à peu près à partir de la quatrième fournée.

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On a su récemment que le streamer Amazon avait refusé le concept du créateur (légitime) Brad Wright pour la future série Stargate. Une erreur étant donné le niveau atteint par Stargate Universe et la constance manifestée par le scénariste sur la très sympathique Travellers - série visible sur Netflix.

On apprend maintenant que les vautours se bousculent au portillon pour reprendre la franchise à leur compte, et en particulier Bad Robot (aka J.J Abrams), qui revenu de bien des déconvenues rêve à présent de détruire la troisième des licences "étoilées" après Star Wars et Star Trek. Il s'agirait pour sûr du dernier clou sur le cercueil du space opera.

Reste à miser sur la concurrence, puisque les producteurs de l'excellente The Expanse (laquelle rendait un petit hommage à SG-1 dans son dernier épisode) sont également en lice pour récupérer la marque.

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SyFy tease sans talent sa première série SF depuis des lustres.
The Ark est (modérément) attendue en février.

[Guigui le gentil]

Pour TOS, j'ai toujours entendu que les fans préféraient la première saison. En tout cas, c'est aussi celle que je préfère.

[VpV]

La 1re saison de TOS comporte beaucoup des épisodes les plus emblématiques de la série. Pour cette unique raison, ça me semble compliqué de ne pas la préférer aux autres. Quand on pense TOS, on pense d'abord très volontiers à Balance of Terror, The City on the edge of forever, Errand of Mercy, Space Seed, Where No Man has gone before et bien d'autres. La saison 2 a aussi ses (très) grands moments (The Doomsday Machine, The Trouble with Tribbles), mais elle a surtout pour elle une formule beaucoup mieux calibrée qu'une saison 1 davantage dans le tâtonnement et avec une continuité assez hasardeuse pour ce qui est de l'organisation et de la composition de l'équipage, du look des Klingons ou des uniformes changeants de Kirk (pour ne citer que ça, de mémoire).

Et en parlant de tâtonnement, j'ai l'impression que DS9 partage avec TNG, dans une moindre mesure, le syndrome "Faut attendre deux saisons pour que ça démarre pour de bon". Les deux premières saisons de DS9 sont bien moins plan-plan que celle de TNG, mais ça reste super scolaire et contenu dans son développement. Le trou de ver vers le nouveau quadrant, la géopolitique environnante, le développement des personnages sont timidement esquissés et exploités. Et dès la fin de la S2 et le début de la S3, on passe en vitesse supraluminique à tous ces niveaux. Et ça décoiffe. Et j'espère n'avoir encore rien vu (j'en suis à l'épisode 4 de la saison 3).

P.-S. : J'ai retrouvé ma selection des meilleurs épisodes de TOS. Elle date de plus d'un an, donc désolé de ne pas l'étayer comme il se devrait. Sans raffraichissements et revisionnages, les souvenirs commencent déjà à être lointains.
Entre parenthèses, les épisodes pour lesquels j'avais hésité, pour diverses raisons.

100 - The Cage
(102 - Charlie X)
103 - Where No Man Has Gone Before
104 - The Naked Time
114 - Balance of Terror
116 - The Galileo Seven
117 - The Squire of Gothos
122 - Space Seed
123 - A Taste of Armageddon
125 - The Devil in the Dark
126 - Errand of Mercy
128 - The City on the Edge of Forever
(201 - Amok Time)
206 - The Doomsday Machine
209 - Metamorphosis
210 - Journey to Babel
215 - The Trouble with Tribbles
218 - The Immunity Syndrome
226 - Assignment: Earth
302 - The Enterprise Incident
(304 - Is There in Truth No Beauty?)
311 - Wink of an Eye
(314 - Whom Gods Destroy)
323 - All Our Yesterdays

J'aimerais bien créer un topic dédié à Star Trek pour essayer de synthétiser et clarifier les discussions passées, mais ça risque de prendre un temps fou. Motivation, motivation !

[Guigui le gentil]

Et en parlant de tâtonnement, j'ai l'impression que DS9 partage avec TNG, dans une moindre mesure, le syndrome "Faut attendre deux saisons pour que ça démarre pour de bon".

Tout à fait ! Et ce syndrome se poursuit sur Voyager et Enterprise !

Avec les séries modernes, ce "moule" est pété. Sur Discovery, les deux premières saisons sont les meilleures (surtout la 2), sur Picard on a eu deux saisons ratées, Lower Decks décole dès la fin de la saison 1 et Prodigy c'est bon dès le départ. Pour Strange New Worlds on a pas encore assez de recul mais dans l'ensemble la saison 1 s'en sort plutôt bien, surtout si on compare à Discovery et Picard.

Maintenant on croise les doigts pour que :

La saison 3 de Picard fasse fie des 2 premières et soit réussie (on y croit à moitié).
Discovery s'arrête à sa saison 5, on y croit plus depuis un moment.
Que SNW continue sur sa voir, voir s'améliore (faut pas en demander trop mais on peut rêver)
les séries animées continuent sur leurs lancées.

[Zêta Amrith]

Sur Discovery, les deux premières saisons sont les meilleures (surtout la 2).

Pour moi la première saison est l'unique qui soit regardable, à condition de la prendre comme une série B parmi d'autres. Les scenari sont médiocres mais la caractérisation des personnages laissée derrière lui par Fuller, avant qu'on ne le remplace par des yes-men sans talent, laisse deviner un petit potentiel qui aurait pu, entre d'autres mains, conduire quelque part. Mais la gogole Paradise a flanqué ce support aux orties dès la première minute de la deuxième année, où les protagonistes se débarrassent instantanément de ce qui faisait leur "spécificité" au point de n'avoir strictement plus aucun lien avec leur définition antérieure, ni même d'en avoir une de rechange ; la Saison 2, et les suivantes, se muent en risibles parodies involontaires de super-héros bourrées d'effets et de pathos, glorifiant leur héroïne comme dans une fan fiction des années 90, au détriment bien sûr du reste de Starfleet, qui n'est là que pour l'admirer démêler seule et en 3 semaines l'écheveau de problèmes qu'ils n'ont pas su résoudre en un siècle. DIS ne vaut pas le prix de la corbeille dans laquelle elle mérite de moisir.

S'agissant de la Saison 3 de PIC, même son de cloche, ça paraît humainement inconcevable de livrer un produit plus amateur que ce que la bande à Kurtzman a déjà dégobillé, mais le pire est que ça n'a plus d'importance, la série ne pouvant pas se relever. C'est tout l'héritage intellectuel et humaniste de TNG qui a été humilié et traîné dans la fange, donc ce ne sont pas quelques épisodes juste tolérables posés à dix mètres de la ligne d'arrivée qui pourraient diminuer l'étendue du mal causé à la franchise. Sans compter que les trois saisons n'ont *aucun* rapport entre elles, c'est total random. Et que PIC laissera par conséquent, outre son incoercible bêtise et sa moraline véhémente, le souvenir d'une non-histoire sans objet, qui n'avait pas de raison d'être.

Reste donc SNW, qui à défaut d'être respectueuse du lore ou de proposer le dixième des dilemmes éthiques de TNG ou VOY, compense à la marge par une mise en scène et des interprétations assez solides. On ne peut ni la conseiller ni la déconseiller, c'est du fast food dont la première livraison assure le minimum.


En clair, prends ton temps sur DS9. Là c'est du rumsteck.
Et je me risque à ajouter passe à Babylon 5 ensuite, ou un vrai truc, au lieu de t'infliger les rebuts Fake Trek

[Guigui le gentil]

Pour DISCOVERY, je fumais de la tête en saison 1 (moins sur la seconde partie ceci dit), la saison 2 a une intrigue vraiment toute pétée mais la présence de Pike et Spock : une belle idée de casting qui sauvaient un peu les meubles.

Pour Picard, je regarderai la saison 3 en faisant fie des 2 premières saisons. Je suis sans doute maso d'y croire encore.

En tout cas, oui savoure DS9. Je suis à la saison 5 d'un énième revisionnage entre 2 X-FILES et quel bien ça fait...

[VpV]

Bon, je dois dire que cette saison 3 de DS9 aura été frustrante au possible. Il me reste deux épisodes à voir, mais je me risque à un premier constat.
Dans mon post précédent, l'enthousiasme était de mise, pensant que la confrontation avec le Dominion était vraiment lancée. Que nenni. Il faut attendre le diptyque formé par les épisodes 20 et 21 (Improbable Cause et The Die is Cast) pour voir ce fil rouge progresser. C'est une première semi-deception, sûrement à imputer à mes propres attentes, mal dirigées. L'autre déception vient des épisodes proposés entre-temps. Il y en a bien de très sympas comme Civil Defense (3.07), Defiant (3.09) et Past Tense (3.11 et 3.12), mais le reste de loners intercalés demeurent assez anecdotiques. Même les deux qui ressortent le coup de l'univers miroir, introduit dans TOS. Par contre, les épisodes qui suivent sont certes encore des loners, mais de haute tenue : Explorers (3.22), Family Buisiness (3.23) et Shakaar (3.24).
Après, la saison est loin d'être nulle ; le problème, ce sont ces perspectives excitantes initiées en fin de saison 2 et au début de saison 3 qui génèrent des attentes inassouvies.

De manière générale, une chose que je remarque et que j'apprécie, c'est que la série brille par ses seconds couteaux. Quark, Garak, Gul Dukat sont des personnages truculents, interprétés par des acteurs vraiment bons. Mention spéciale pour Armin Shimerman, l'interprète de Quark. Dans les bonus, le gars est d'une modestie : il passe son temps à rappeler le bonheur qu'il a de faire partie de Star Trek, à encenser les acteurs avec qui il joue, alors qu'en fait le type lui-même est incroyable. Si les Ferengis sont enfin devenus un peuple intéressant dans Star Trek, c'est en grande partie grâce à lui. Certes, Rom et le Grand Nagus ne sont pas en reste quand ils sont là, mais sans Quark, on en arriverait à croire qu'il ne se passe pas grand-chose sur DS9. Au rayon des méchants, Winn est un excellent antagoniste, de ceux qu'on aime détester. Une harpie déguisée en Mère Teresa.

Pour le reste du casting, je ne sais trop quoi penser d'Avery Brooks. Un coup, c'est Denzel Washington, très solennel et vénère, tu clignes des yeux, ça devient Martin Lawrence, excité et taquin. Une question d'habitude, je pense. Nana Visitor, j'ai beaucoup de mal. C'est peut-être un problème d'écriture de son personnage, mais je ne trouve pas qu'elle excelle dans son rôle de tête brûlée, toujours tendue. Par contre, quand Kira se laisse submerger par ces émotions, elle réussit à faire mouche. Dans l'épisode de la saison 1, Progress (1.15), où elle doit convaincre un vieux Bajoran de quitter son foyer, quand elle se retourne, effondrée, pour répondre à Sisko, elle a réussi à me bouleverser. Alexander Siddig est la tringle à rideaux de DS9. Johnathan Frakes, c'était Tom Hanks à côté. Il semble progresser de saison en saison et être mis à son avantage quand son personnage donne la réplique à Garak. Par contre, il part de très, très loin. Dans l'épisode Passenger (1.09), le voir se démener pour rendre cette histoire de corps possédé crédible était assez risible. Colm Meaney reste fidèle à lui-même et à son personnage de TNG. Les scénaristes le sollicitent beaucoup et il fait le taf. Ni plus ni moins. Terry Farrell paraît très compétente, mais on sent qu'en coulisses, les scénaristes galèrent pas mal pour définir son personnage. Heureusement, on laisse peu à peu de côté sa facette symbiote de vieux sage de plusieurs centaines d'années pour faire s'exprimer Jadzia (aka Micheline… Micheline Dax… désolé), la jeune hôte bien plus espiègle. René Auberjonois assure toujours. Et plus le ton ou la situation est cartoonesque, meilleur il est.

En parallèle, j'ai vu 6 épisodes de Voyager. Et ça m'a bien plu. Les acteurs principaux pour le coup sont tous vraiment bons. Pas sûrs que leurs personnages le soient autant. On verra bien, évitons les conclusions hâtives. Ce qui m'a le plus surpris sur ce début de Voyager ? Des aventures se déroulant énormément hors vaisseau et hors espace. Depuis TOS, je n'avais pas vu autant d'effort pour amener l'aventure en "extérieur", réel ou en studio.

[Zêta Amrith]

Ce qui m'a le plus surpris sur ce début de Voyager ? Des aventures se déroulant énormément hors vaisseau et hors espace.

Ca va pas durer. Là aussi on va nous ressortir LA caverne en boucle.
VOY c'est loin d'être mauvais, c'est un TNG bis qui possède l'avantage de ne pas mettre deux ans à se trouver. C'est juste qu'ils ne savent pas quoi faire des Chakotay ou des B'ellana et que l'ennui pointe son nez dès qu'ils dominent un épisode. Et que le fan-service fatigué autour des Borgs est super redondant.

[VpV]

Star Trek DS9 : The Way of the Warrior (4.01)
Wow ! Ce step-up de ouf ! Dès le pré-générique, la couleur est annoncée. Une succession de plans audacieux et des personnages moins mono-expressifs montrent que les standards de la série se sont élevés. Et après le générique, réorchestré et enrichi d'une foule d'animations, le doute n'est plus permis : le conflit gagne tout le quadrant Alpha et la tension est palpable.
Je vois que l'épisode suivant s'intitule The Visitor. De très bon augure puisque si je n'en connais aucun détail, j'ai parfaitement conscience de sa réputation.
Peut-être aura-t-il fallu non pas deux mais trois saisons à ce Star Trek pour vraiment éblouir.
La suite au prochain épisode ! :lapalissade:

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Edit : ça y est, The Visitor (4.02) vu.
ct tro bi1
Hippocratic Oath (4.03) : encore un excellent épisode, centré sur Bashir et les Jem'Hadars. En prime, une intrigue secondaire avec Worf toujours en quête de repères sur la station. Bref, du développement de personnages et des infos supplémentaires sur les antagonistes en seulement 45 minutes. Un épisode plein, comme on n'en avait encore jamais vu jusque-là.

[Guigui le gentil]

Ça y est, tu es rentré dans la meilleure période Star Trek ever
Moi là j'en suis à mi-saison 5 dans un revisionnage sauvage et quel pied sans déc'...

[VpV]

Ça y est, tu es rentré dans la meilleure période Star Trek ever

Alors savourons.

[Guigui le gentil]

Bim boum boum, je viens ici poster mes podcasts sur STAR TREK PICARD



ÉPISODE 1 - ÉPISODE 2

[Zêta Amrith]

Le quatrième épisode de The Ark a été diffusé sur SyFy, soit le tiers de la saison, et que dire si ce n'est un grand mouaif. Tout y est si bateau, cliché, vu, revu, rebattu cent fois que je n'imagine qu'un adolescent vierge de toute culture SF vibrer pour cette accumulation de situations générées en écriture automatique : on manque d'eau, on manque d'oxygène, collision en vue avec une roche spatiale, un tueur dans l'équipage, personnages ayant revêtu une fausse identité... tout ça a déjà été diffusé pendant trente ans, y compris sur ladite chaîne du câble. Est-ce désagréable ? Non, c'est si classique qu'on croirait presque à une série de la fin des années 90, et le côté fauché a quelque chose de réconfortant au milieu de cette débauche de pognon volatile qu'est devenue la fiction TV. Reste que ce soap de l'espace ne propose rien de plus qu'un Dark Matter (à part qu'ils ont la lumière sur Ark I), qui faisait déjà pâle figure comparé à l'arsenal de l'âge d'or de SyFy (SciFi), composé de Battlestar Galactica et autres Stargate Universe. Bref, réservé à ceux qui n'ont vraiment plus rien à grailler.

[Xanatos]

J'ai donc vu l'intégralité de la saison 1 de la série TV de The Last of Us.

Bilan ?

Alors, j'ai trouvé l'adaptation bonne, voire très bonne, mais elle est également perfectible sur certains aspects sur lesquelles je m'étendrai plus tard dans ma critique.

Parmi les bons points, je pense avant tout au casting.

Pedro Pascal est absolument parfait dans le rôle de Joël, non seulement il ressemble physiquement beaucoup au personnage du jeu, mais en plus son interprétation est vraiment très convaincante et exemplaire, on sent qu'il s'est énormément investi dans son rôle, j'ai bel et bien reconnu le héros du jeu original, plein de défauts mais profondément humain.

Bella Ramsey, j'avais été étonné du choix de l'actrice dans le rôle de Ellie car physiquement elle ne ressemble guère au personnage du jeu: elle a un visage bien plus dur.

Elle se cherchait un peu sur le premier épisode où elle paraissait plus sauvage, plus dure que l'Ellie du jeu, mais dès le deuxième épisode, elle trouve enfin ses marques et j'ai retrouvé dans sa prestation l'Ellie au fort tempérament mais aussi enjouée, pleine d'humour, sensible et redoutant par dessus tout de finir seule...

Les autres interprètes de personnages fameux du jeu tels que Tess, Bill, David ou encore Marlène, rien à redire, l'ensemble livrent des performances de très grande qualité.

Je dirai aussi que les décors post apocalyptiques sont tout aussi impressionnants et détaillés que dans le jeu de même que les paysages d'une beauté à couper le souffle.

La dramaturgie du jeu est également scrupuleusement respectée: les personnages sont crédibles, vraisemblables et profondément humains, aucun(e) comédien(ne) ne joue de manière caricaturale. Les moments tristes et émouvants du premier jeu sont tout aussi touchants dans l'adaptation télévisée comme

[Montrer] Spoiler

la mort de Sarah la fille de Joël, le sacrifice héroïque de Tess ou encore l'infection tragique du pauvre Sam.

On a également des variations intéressantes sur certains personnages: par exemple Sam devient un garçon sourd muet dans la série TV alors qu'il n'était pas handicapé dans le jeu, mais l'enfant qui l'interprète joue de manière très juste et exprime beaucoup d'émotion. Le passé de son frère Henry diffère un peu mais il est assez intéressant.



David le cannibale est devenu le chef d'une secte religieuse et je le trouve encore plus malsain et dérangeant que dans le jeu !

Au sujet du bestiaire des monstres, les infectés, les claqueurs et le colosse bénéficient de maquillages extrêmement réussis et sont tout aussi dangereux et flippants que dans les jeux.

On a aussi quelques éléments inédits comme cette scientifique chinoise dans l'introduction du deuxième épisode qui a analysé scrupuleusement le cordyceps, déclare qu'il n'y a aucun remède possible et que l'unique moyen d'endiguer la pandémie est de brûler tous les infectés et contaminés.

Au chapitre des défauts...

Si j'ai chanté les louanges du soin accordé au maquillage des monstres de The Last of Us, ceux-ci sont hélas bien trop rares au fil de la série et on peine à croire que plus de 60% de la population a été contaminée, Joël et Ellie croisant davantage de pillards au cours de leur périple que des infectés.

Je trouve qu'il y avait largement plus de tension dans les jeux vidéos d'origine, car, sans être omniprésents, les créatures étaient beaucoup plus présentes dans les jeux et il arrivait régulièrement que l'on avance la peur au ventre au fil d'un niveau, ne sachant jamais à quel moment les monstres frapperont...

Certains changements narratifs m'ont laissé aussi dubitatifs: si il était intéressant de développer l'histoire d'amour de Bill et de Frank (alors

[Montrer] Spoiler

que dans le jeu, on découvrait ce dernier pendu

), je trouve regrettable que

[Montrer] Spoiler

Bill n'ait jamais rencontré Ellie, leurs interactions ayant été assez savoureuses dans le jeu. Et Bill de par son caractère paranoïaque était un personnage mémorable, qui a souvent sauvé la mise de nos héros.

. Et je trouvais que le troisième épisode était trop long, 50 minutes auraient suffi.

Certains épisodes souffrent de quelques longueurs qui s'éternisent ce qui est un peu dommage.

Pour résumé, je dirai que l'adaptation live de The Last of Us a privilégié le côté humain et dramatique des jeux d'origine au détriment de l'horreur et de la peur.

Certes, si j'adore autant les jeux, c'est que nos héros sont très humains et il est facile de s'identifier à eux, mais j'aimais aussi l'aspect étouffant et horrifique de l'histoire qui est particulièrement intense.

En bref, une série TV qui ne transcende certainement pas les jeux vidéos cultes de Naughty Dog mais qui ne les galvaudent pas non plus.

Globalement, j'ai bien, voire beaucoup aimé, mais j'aurai espéré encore mieux.

Mais cela valait le coup d'être vu .

Vivement la saison 2 adaptant le second opus controversé de la saga (même si pour ma part, je l'adore tout autant que le premier volet).

Ah et pour conclure, info intéressante: Troy Baker l'acteur qui avait interprété Joël dans les jeux interprète ici James le bras droit de David. Quant à Ashley Johnson qui interprétait Ellie, elle joue dans cette série la mère d'Ellie.

Et la version française de la série a "joué le jeu" car Troy Baker est doublé en français par Cyrille Monge et Ashley Johnson par Adeline Chetail qui ont justement été les voix françaises de Joël et Ellie dans les jeux vidéos !

[VpV]

Merci pour cet avis positif et nuancé. Pas mal d'amis m'ont conseillé la série, mais j'en suis toujours à l'épisode 2. Trop d'autres séries en cours de visionnage pour le moment (Star Trek DS9, Star Trek Voyager, X-Files, The Shield).

Ton retour m'a cependant donné envie de ne pas l'abandonner. On va donc essayer de s'y tenir.


Petit point Star Trek

Finissant la saison 4 de DS9 et bientôt la première de VOY, quoi de mieux comme récréation qu’une immersion dans le Star Trek du futur, en commençant par les trois films d'Abrams ?
Vus en deux jours avec ma femme. Elle a bien aimé les trois, surtout le premier. On a pourtant
identifié à peu près les mêmes défauts, mais elle s’est montrée plus magnanime dans son jugement. Comme quoi. En tout cas, le débriefing entre une novice et un plus-trop-novice aura été savoureux.

Star Trek 2009
Horrible. J’en avais pourtant gardé un bon souvenir pour l’avoir vu à sa sortie au cinéma, mais aujourd’hui, en 2023, tous ses défauts me sautent au yeux. Déjà, il cumule les tares des films d’action grand spectacle des années 2000 : de l’action à outrance, n’importe quand, à n’importe quel prétexte, et à renfort de moults effets superfétatoires, quasiment toutes les cinq minutes. L’action la plus anodine (se servir un café, ouvrir une porte) peut ainsi conduire à une scène spectaculaire interminable et morceler inutilement la narration et le bon déroulement de l’intrigue. Frustrant et énervant. J’ai en tête une simple téléportation qui fait atterrir un personnage dans une gigantesque canalisation. S’ensuit une scène de sauvetage à multiples rebondissements qui ne sert strictement à rien, si ce n’est à retarder la suite des événements. Et ces scènes se multiplient tout au long du film. Deuxième écueil : le fan service bête et méchant. Ce n’est peut-être pas trop voyant pour qui ne connaîtrait pas la série originale, mais on a vite l’impression que la moitié des répliques des personnages servent à raccrocher les wagons à l’attention des fans. Et je t’explique que je suis ou qu'untel est comme ça, que j’ai ou qu’il ou elle a vécu ça, à brûle-pourpoint. Ah oui, et merde, on ne voit que des humanoïdes dans l’équipage. C’est le futur, avec une société extraterrestre après tout. On va vite faire un plan sur un membre avec une tête bleue, mi-poisson mi-oiseau, pour remplir le cahier des charges. Qui il est, d’où il vient, si on le reverra plus tard, balek ! Rendez-vous dans 30 minutes pour un plan du même acabit avec un nouvel E. T. au design random et sans lendemain. Autre exemple de l'imbécillité de la transposition du Star Trek original à cette nouvelle mouture : l’oreillette d’Uhura. Toute la technologie à bord de l’Enterprise a été actualisée, adoptant des standards futuristes contemporains, expurgée de sa vibe sixties/seventies. Normal. Sauf que Uhura se paye encore une oreillette d’une taille ridiculement démesurée et à l’allure primitive, très proche de celle de la série originale, à peine modernisée. C’est aussi les cas des autres gadgets (phasers, tricordeurs, etc.), mais en moins flagrant. Encore un élément qui participe à rendre l’univers extrêmement hétérogène pour des raisons futiles. C'est rageant, car je trouve le nouveau cast vraiment top et raccord avec celui d'origine.
La bonne idée du film, et plutôt bien amenée : la nouvelle chronologie. Ca laisse justement la possibilité de s’affranchir des contraintes du passé et d’apporter un vrai renouveau. Encore faudrait-il faire des efforts créatifs pour pleinement en bénéficier.
Je reste sur ce sentiment que le film est plombé par le cahier des charges des films à grand spectacle et à gros budget de l'époque au détriment d'une mise en place soignée et du développement d'une véritable nouvelle identité. Le film paraît donc à la fois trop long, tant il s'avère laborieux dans ce qu'il raconte, et trop court parce que finalement il n'a pas eu le temps de raconter grand-chose.

Star Trek Into Darkness
Même tarif. A cela près, que le twist sauve un peu l’intérêt qu’un fan de la franchise peut accorder au film et que le film précédent a déjà posé les bases du renouveau, permettant à cette suite de rentrer plus vite dans le vif du sujet. Pas sûr qu’un non-initié s’y retrouve par contre. Le film bénéficie aussi d’un travail de recherche artistique plus poussé. Les Klingons sont magnifiques et, je trouve, cohérents avec le nouvel univers.

Star Trek Beyond
Enfin un vrai film. Exit les scènes d’action inutiles et bonjour la narration efficace, avec une représentation cohérente du futur et de la Fédération. Après, le scénario n’a rien de très original (ça rappelle beaucoup La Planète des Singes), mais au moins on le laisse se dérouler. En poursuivant sur cette lancée, si un quatrième film devait sortir, on aurait peut-être droit à un bon film voire un très bon film.

[Xanatos]

Pas de quoi VPV, c'est normal et ravi que ma critique t'ait donné envie de voir les épisodes suivants de The Last of Us .

La saison étant assez courte (9 épisodes), tu n'auras pas trop d'épisodes à rattraper, rassure toi .

Au sujet de tes critiques des films de Star Trek par Abrahams, je ne les ai pas vu (je n'ai vu que les quatre premiers films, le septième et le huitième First Contact) mais un de mes amis Indianagilles ne supporte pas le film de 2009 qu'il trouve trop bourrin et pas subtil pour un sou, il serait d'accord avec toi.

Pour ma part, mon premier contact avec Star Trek fut le quatrième volet où les membres de l'équipage de l'Enterprise devaient récupérer des baleines à bosse pour sauver leur monde et le cadre de l'action avait essentiellement lieu à San Francisco. Je l'avais vu étant enfant, mais je l'avais adoré, j'aimais beaucoup le propos un peu écolo du film .

Il faudrait que je le revois d'ailleurs.

Sinon, j'aime énormément le premier film de 1979 dont la narration contemplative et le ton philosophique fait un peu penser à 2001 l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. édit: date corrigée

[VpV]

Pour ma part, mon premier contact avec Star Trek fut le quatrième volet où les membres de l'équipage de l'Enterprise devaient récupérer des baleines à bosse pour sauver leur monde et le cadre de l'action avait essentiellement lieu à San Francisco. Je l'avais vu étant enfant, mais je l'avais adoré, j'aimais beaucoup le propos un peu écolo du film .

Il faudrait que je le revois d'ailleurs.

Pour avoir découvert le film l'an dernier, ça reste une très bonne comédie, qui n'a pas l'air d'avoir pris de gros coup de vieux. Si tu le revois, tu ne devrais pas être déçu. Sur un spectateur de 2022, ça fait encore mouche, en tout cas.

Ce que j'aime avec ces six premiers films, ceux avec l'équipage original, c'est que chacun adopte un genre différent. Le IV est une comédie, le VI est un thriller, le 1er est un film d'exploration et d'aventure et le II est presque un film de guerre, de type sous-marin contre sous-marin. Bref, il y en a pour tous les goûts.

Sinon, j'aime énormément le premier film de 1989 dont la narration contemplative et le ton philosophique fait un peu penser à 2001 l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.

C'est justement celui que je préfère (je crois qu'il est de 1979, mais on s'en fout. Pierre Martinet, sors de ce corps, on t'a dit) Certains lui reprochent son rythme très lent, mais j'ai trouvé cette impression permanente d’apesanteur en parfaite adéquation avec le propos et le genre du film. De ce point de vue, ça rappelle complètement 2001, c'est vrai.

J'attends maintenant d'avancer dans DS9 et Voyager pour m'autoriser à regarder les deux derniers films du Star Trek pré-Abrams (Insurrection et Nemesis). Deux longs métrages avec une assez mauvaise réputation. J'ai hâte.

Après, il me restera la série Enterprise avec Scott Bakula (que je redoute, malgré l'estime qu'Amrith semble lui témoigner) et j'en aurai fini avec le Star Trek "classique". Les DVD de Babylon V et les blu-ray de Battlestar Galactica (2004) n'attendront plus que moi. Mon avenir lobotomique SF s'annonce radieux.

[Guigui le gentil]

Les remarques sur les films sont tout à fait juste. Idem pour BEYOND, qui est très bon. Le seul à sauver des 3.
Le film Insurrection est pas si mal, ça vaaaa. C'est juste qu'il a l'ambition d'un double épisode de série TV.

Là tu entres dans la meilleure période STAR TREK selon moi, même si TNG est derrière toi.

Star Trek ENTERPRISE est dure oui... si tu aimes prendre du plaisir devant une série : la moitié du casting est naze, les perso peu intéressants, beaucoup de redites déguisées, une mythologie claquée au sol et un potentiel de wordbuilding à côté de ses pompes (dans le sens où la série s'intéresse à des trucs de nerds au lieu de faire du All mankind avant l'heure). Une vraie occasion manquée cette série... Sans oublier son générique qui te fait saigner des tympans.

[Zêta Amrith]

Tu n'as pas vu Battlestar Galactica 2003 ? Mais tu as regardé quoi pendant ces années ?

Tu as de la veine, car après il te restera toute la nébuleuse Stargate, les culteries annulées comme Space 2063, les productions ça passe ou ça casse à la Farscape... et les outsiders réservés à l'élite du geek troglodyte, jamais traduits en français, comme le légendaire Blake's 7.

J'adore sans réserves la Saison 3 de ENT, qui accomplit tout ce que le Fake Trek de Kurtzman, Paradise, Chabon et Matalas prétendait inventer, tout en restant principiellement compatible avec la philosophie (et le lore) de la franchise. Un pur moment d'aventure spatiale, une sorte de rencontre de Trek et du Capitaine Flam. Le vrai opus "accessible", en somme. Le reste est beaucoup plus inégal, parce que l'échec de Nemesis a projeté tout son lot d'incertitudes sur le devenir de la série ; entre la première année qui tente doucettement une "stargatisation" de Trek, et la S4 qui ressemble plus à une discussion de fans qu'à une histoire qui va quelque part, le programme est sans cesse redéfini par les producteurs. Mais rien que de savoir que Shran aurait rejoint le casting principal durant la Saison 5 transfigure cette annulation en sacrilège.

Ca restera de toutes façons une série intéressante car elle incarne l'antithèse du prequel au sens où on l'entend aujourd'hui. Très peu de fan service (à part la dernière année quand le spectre de la banqueroute est venu rôder autour de l'équipe), ne se repose pas sur les acquis, exploite peu les sujets ou personnages les plus "vendeurs" de Trek... il y a un côté pépère dans ENT, un réalisme qui veut qu'elle soit sa propre série et non pas l'annonce permanente des suivantes, et par-delà les maladresses et nombre d'épisodes très plats ou banals, une leçon à tirer sur ce que doit être un prequel.

Accessoirement, meilleur générique d'ouverture de la saga :

[VpV]

Guigui > Ça me rassure pour Insurrection. Si ça vaut quelque chose entre Star Trek III et V, voire mieux, je prends.

Tu n'as pas vu Battlestar Galactica 2003 ? Mais tu as regardé quoi pendant ces années ?

Pas rien, mais presque. De la japanim et des mangas.
Avant le boom des séries TV, du temps de Desperate Housewives, les séries TV ne m'ont jamais vraiment intéressé. J'en regardais à l'occase, mais jamais assidûment. Et même après, j'ai surtout suivi le courant mainstream, sans trop de conviction.
Je garde tes remarques sur la S3 d'Enterprise en tête. J'essaierai de les intégrer à mon semblant de grille de lecture le jour où je me jetterai à l'eau.
Sinon, j'ai déjà vu la première saison de Battlestar Galactica, deux fois. Mais d'autres trucs à faire m'ont systématiquement interrompu. Pourtant, les deux films introductifs sont vraiment géniaux.

[Zêta Amrith]

Ce doit être à la fois inquiétant et excitant d'avoir ce back catalog qui attend près du feu.
Tant mieux en fait, des fois j'aimerais découvrir une nouvelle série issue de cet âge d'or. J'ai beau regarder ce qui se fait aujourd'hui, je trouve que la qualité s'est diluée dans une sérialisation à outrance, dans des easter eggs en veux-tu en voilà et dans ce besoin compulsif de montrer patte blanche auprès des activistes de la twittosphère. Et quand un programme dépasse ces limites, d'autres interviennent. The Expanse était très aboutie, c'est une grande série de SF sur le plan scénaristique, mais la mise en scène est d'une tristesse, la direction artistique d'un convenu... Plus personne ne pourrait débouler et faire Farscape, avec un vaisseau en caoutchouc orangé, qui rôte et dont on voit les viscères suinter. Récemment j'avais apprécié Raised By Wolves mais la politique de HBO semble à présent d'annuler les anomalies contrariant leur course vertigineuse à la médiocrité normalisation.

Insurrection est le film TNG que je préfère - si on met à part l'hybride Generations.
Il est moins iconique que First Contact mais aussi plus épuré et fluide. Quoiqu'il en soit je ne trouve pas que les trois films TNG soient de grandes réussites comparés à l'hexalogie TOS qui, comme tu le mentionnes, marie SF et genres populaires avec en outre cette authenticité tactile, ce grain de l'image, qui accompagnait la décennie. En fait, même ST V possède un charme sixties qui rédime ses accès de nanardise, ce que ne peut absolument pas revendiquer le froid, impersonnel et satisfait Nemesis.

Qui n'a trouvé un nouveau souffle chez certains que par l'action conjuguée des rebuts d'Abrams et de ceux de Kurtzman. Ceux d'Abrams ayant au moins la décence de s'inscrire dans une réalité parallèle (ce qui les exonère de toute loyauté) et de durer deux heures. Mais dans les deux cas, nous sommes face à une Fédération/Starfleet qui n'est rien de plus que la transposition SFisée de la doxa du gouvernement US, qui plus est à l'intérieur des formes esthétiques standardisées du Hollywood post-Matrix.

Si tu as vu la première saison de BSG2003 et le téléfilm double qui précède, tu as vu le meilleur, mine de rien.

[Guigui le gentil]

Oui la saison 3 d'ENT est le segment à sauver de la série.

Et pour INSURRECTION oui c'est un plutôt sympathique film. Injustement critiqué selon moi. J'ai hâte de faire le podcast dessus cet été d'ailleurs.

[VpV]

D'ailleurs, le test ultime pour savoir si vous êtes un geek indécrottable :

Si, en entendant les salades de Jim, une partie de vous se met à bouillir (comme Dwight), ne cherchez plus : vous en êtes un.

[Zêta Amrith]

Attention à la piquette qui tâche.

> Mandalorien S3 : tout nase comme d'habitude, mais en pire. L'ébauche de RPG de 1994, fini, count me out. A nouveau, le récit est désincarné et ne mène à aucune émotion, et cette fois il ne sert que de terrain d'essai à ce qui suivra d'ici peu ; en fait on les voit grossièrement tester comment ils pourront se séparer de Pedro Pascal, le reléguant au second plan mais sans non plus vouloir assumer son effacement. A part ça, on remplit les trous de séquences d'action inutiles, et de dialogues d'une banalité terrifiante sur la destinée (car "telle est la voie") qui sortent telles quelles du manuel de poncifs. A moins de préférer les réclames de yaourt qui précèdent le film que le film au ciné, compliqué de prendre ce clip-show Marvel de poseurs au sérieux, mais le plus confondant, c'est que c'était déjà vrai en saison un.

> Star Trek Picard S3 : un niveau inédit de confiture fan-service étalée partout, dans des quantités industrielles jamais osées même par les requins de Nu Star Wars. L'objectif semble d'enterrer les incohérences innombrables du scénario sous une nostalgie douce-amère quasi anesthésiante qui ne laisse pas de répit (et aucun recul) au spectateur. Cette saison moins atroce que la précédente ne conduit hélas qu'à un énième pétard mouillé, et donne l'impression de voir les acteurs de TNG, et non les personnages, rire tous ensemble bras dessus bras dessous pendant des heures - mais dans la pénombre, car l'heure est grave, et que la galaxie est en danger blablabla. L'hypocrisie est si forte que la saison parvient à occuper l'espace de souvenirs, de clins d'oeil, de dialogues méta en permanence, tout en trahissant un à un les idéaux cardinaux de la série - les héros tuent tout le monde sans jamais rien négocier, la Fédé agissent comme des disciples de l'Unité 731, et avec un rapport au lore de DS9 qui oscille entre Jean-Michel Apeuprès et le tabula rasa. La perméabilité des jeunes gens aux [CENSURE] aurait pu signifier quelque chose mais ne débouche sur aucune métaphore pertinente - on songe à du sous-sous-sous Evangelion trente ans plus tard. Quant au propos formulé sur la nécessité de chérir le passé, il est non seulement transparent dans sa finalité obséquieuse, mais malhonnête car contredit par tout ce que Kurtzman et sa bande ont fait depuis 2009. La fin est on ne peut plus hollywoodienne et sans relief : le pouvoir de l'amour et de l'amitié sauve le monde, et voilà. Envoyez le générique de Dawson. Le plus difficile finalement, c'est de garder la tête froide face à cette réunion, forcément touchante, du casting original ; un frisson fugace ou un rictus ont vite fait de s'inviter, et malheureusement, l'équipe sait très bien que nombre de fans hypnotisés ne pourront jamais mesurer la qualité réelle du cheeseburger réchauffé qu'on leur a servi négligemment. Je m'en suis presque voulu d'être réceptif à certains moments de nostalgie manipulatoire. J'ai parfois dû lutter contre mon propre coeur afin que les manoeuvres ô combien faciles de Matalas ne me détournent pas de ce qui hélas, forme l'essentiel : cette histoire n'a pas vraiment de sens, sa logique interne, les clauses du complot sont précaires, et les évènements ne surviennent qu'en raison de la masse inouïe de coïncidences et d'incompétences des personnages qui parsèment le script. C'eût peut-être été suffisant si Kurtzman avait proposé ça dès 2017, succédant à un Nemesis peu apprécié, mais aujourd'hui on a largement dépassé ce stade.

Le triomphe de la médiocrité pourra par ailleurs s'épanouir dans deux autres projets de Secret HideOut, qui n'auront même pas le filet de secours des acteurs historiques pour noyer le poisson : Starfleet Academy, qui dégage déjà l'odeur d'un mauvais teen show de CW, et un TV Special, Section 31, qui continuera de nous faire l'éloge de l'Adolf Hitler galactique de DIS sans que jamais, on sait pas par hasard, les scénaristes ne trouvent ça quelque peu déplacé vis-à-vis de la franchise et ce qu'elle représente.


En fait c'est encore la bluette The Ark, évoquée tantôt et qui vient d'être renouvelée pour une deuxième saison, qui m'a le moins agacé. Cette toute petite série de SF soapisante et kitsch est comme un bond dans le temps, une relique feel good des années 90 - même la musique y est discrète, ce soulagement. Elle a beau enchaîner les tropes clichés comme on enfile des perles, son budget ridicule, son casting d'inconnus et ses FX d'un autre âge génèrent obligatoirement plus de mansuétude que les titres sus-mentionnés qui dilapident le PIB de la Grèce dans un trou numérique sans fond. A côté de ces deux machins sordides et bruyants, j'ai presque trouvé une paix intérieure dans ce guilty pleasure de troisième zone.

[Zêta Amrith]

Après une cinquième série et un film interactif quelque peu décevants, Black Mirror remet ça courant juin.