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Many mainstream Muslim organizations have gone so far as to say the Islamic State is, in fact, un-Islamic. It is, of course, reassuring to know that the vast majority of Muslims have zero interest in replacing Hollywood movies with public executions as evening entertainment. But Muslims who call the Islamic State un-Islamic are typically, as the Princeton scholar Bernard Haykel, the leading expert on the group’s theology, told me, “embarrassed and politically correct, with a cotton-candy view of their own religion” that neglects “what their religion has historically and legally required.” Many denials of the Islamic State’s religious nature, he said, are rooted in an “interfaith-Christian-nonsense tradition.”
The Koran specifies crucifixion as one of the only punishments permitted for enemies of Islam. The tax on Christians finds clear endorsement in the Surah Al-Tawba, the Koran’s ninth chapter, which instructs Muslims to fight Christians and Jews “until they pay the jizya with willing submission, and feel themselves subdued.” The Prophet, whom all Muslims consider exemplary, imposed these rules and owned slaves.
Gemini a écrit:Comme je le mentionne dans mon précédent message, cela vaut aussi pour la Bible ou la Torah, qui contiennent leur lot d'actions répréhensibles aux yeux du droit international. Concrètement, j'abonde dans le sens de l'auteur de ce texte : ce n'est pas que l'Etat Islamique ne respecte pas le Coran ; au contraire, il le respecte beaucoup trop, et prétendre autre chose serait se voiler la face (sans mauvais jeu de mort). Sauf que tous ces textes ont été écrits à une époque où les réalités étaient différentes, où il n'y avait d'autre moyen de se prémunir contre certaines formes de ténia que de ne pas manger de porc, où manger du poisson le Vendredi était une mesure d'hygiène afin de varier l'alimentation, et ainsi de suite. Donc ce n'est pas qu'il ne respecte pas le Coran, mais plutôt qu'il refuse de prendre en compte les changements de réalités. Mais s'ils se réclamaient de la Bible ou de la Torah, ce serait pareil : les autorités et la majorité des croyants s'empresseraient de se désolidariser de ces pratiques - afin de se prémunir de tout amalgame malveillant - même si elles sont effectivement inscrites dans leurs textes sacrées ; sauf qu'à un moment, il faut aussi savoir reconnaitre qu'elles sont effectivement inscrites.
Gemini a écrit:Les interprêter correctement et les comprendre, oui. Justement, nous avons un bon exemple d'interprétations contraires dans l'article.
Dis-moi, puisque tu sembles maitriser le sujet : le Coran a-t-il subi de nombreuses traductions avant d'en arriver au texte actuel ?
En 632, Muhammad retourne à La Mecque pour son Pèlerinage de l’Adieu. Puis il rentre à Yathrib, où il meurt le 8 juin. C'est après sa mort, que Yathrib est rebaptisée Médine – Madinat al Nabi , la Ville du Prophète.
Portés par l’élan que son Message leur a insufflé, les Arabes vont pouvoir rassembler les énergies et les talents, qu’ils ont jusque-là gaspillés dans d’incessants conflits interclaniques, pour se lancer ensemble, au nom de l’islam, à la conquête des empires de Perse et de Byzance.
Dans le même temps, ils doivent se préoccuper de fixer, et de coucher par écrit, les textes fondateurs de l’islam.
Le Prophète avait enseigné la nouvelle religion en récitant à ses fidèles des versets du Coran, en commentant ces versets dans ses prêches du vendredi, en développant sa pensée face aux défis posés par ses ennemis ou aux interrogations de ses proches, en discutant inlassablement avec ses compagnons des finalités de la Cité musulmane.
Chacun de ces derniers avait appris par cœur des fragments, plus ou moins longs, du Coran. Ceux d’entre eux qui savaient écrire en avaient transcrit, sous sa dictée, différents ensembles de versets. Selon les chroniqueurs, cependant, aucun d’entre eux n’avait pu rassembler par lui-même la totalité des versets.
Lorsque Muhammad meurt, en l’An 632, les événements se précipitent. Nombre de tribus, qui avaient embrassé l’islam sans conviction, se rétractent après sa mort et cessent d’obéir au pouvoir de Médine. Par ailleurs, des illuminés apparaissent, ici ou là, qui prétendent à la relève du Prophète. Abû Bakr, qui prend la tête de la communauté des musulmans – devenant le premier Calife, ou Successeur du Prophète – décide de frapper vite et fort.
Après de rudes combats, la révolte est matée et les tribus dissidentes rentrent dans le rang. Ses troupes ayant été réunifiées, Abû Bakr se dépêche de les lancer à l’assaut des armées byzantines et perses, à qui elles livrent de sanglantes batailles. C'est ainsi que, en l’espace de quelques années, de nombreux compagnons et proches du Prophète meurent au combat. Chacun d’eux emportant avec lui la part qu’il avait mémorisée des versets du Coran et les souvenirs qu’il avait gardés des paroles de Muhammad. La question de la préservation du Coran se pose alors avec une acuité croissante.
‘Umar ibn al-Khattâb, un proche compagnon qui deviendra plus tard le deuxième Calife, alerte Abû Bakr sur le danger de voir, dans ces conditions, des parties du Coran se perdre ou s’altérer. Il lui rappelle le propos du Prophète, selon lequel le texte originel de l’Ancien Testament avait subi des modifications qui en avaient corrompu le sens et le Nouveau Testament avait fini par se scinder en plusieurs Evangiles. Afin d’éviter que le Coran ne connaisse le sort de l’un ou l’autre, ‘Umar propose, pour commencer, d’en réunir tous les versets en un seul volume.
Abû Bakr hésite à prendre une initiative que le Prophète n’avait pas jugé bon de prendre lui-même, ou d’ordonner à ses proches. ‘Umar finit par le convaincre, mais doit ensuite surmonter les réticences du compagnon, Zayd ibn Thâbit, à qui Abû Bakr confie ce travail et qui commence par exprimer à son tour son effarement. Mais ‘Umar emportera aussi son adhésion et l’homme procédera à un premier regroupement de l’ensemble des versets.
‘Umar mettra l’objet en lieu sûr, chez sa fille Hafsa, l’une des veuves du Prophète. Mais il ne poussera pas plus loin le travail. Ayant pris la tête de la communauté après la mort d’Abû Bakr, il dirige un Etat de plus en plus vaste, dont les armées remportent des victoires décisives sur les fronts byzantin et perse. L'islam conquiert de nouveaux territoires, allant à l’ouest jusqu’au Maroc et à l’est jusqu’en Asie Centrale. Un nouvel empire prend corps, dont ‘Umar doit mettre en place les institutions et les méthodes de gouvernement.
Cependant les problèmes qu’il avait entrevus, s’agissant de préserver l’intégralité et l’unité du texte coranique, ne cessent de se préciser. La plupart des compagnons du Prophète, s’ils ne sont pas morts durant les guerres successives, se sont dispersés dans les vastes territoires conquis, où ils assument des responsabilités à la fois religieuses et politiques.
Chacun d’eux a pris avec lui son recueil de versets coraniques, auquel il est d’autant plus sentimentalement attaché qu’il le tient de la bouche même du Prophète. Mais chacun d’eux a retenu et transcrit ces versets, à partir de sa propre sensibilité, colorée par son dialecte particulier. Et les échos qui, des différentes régions de l’Empire, parviennent à Médine, font état de nuances, de dissonances, voire de contradictions.
‘Uthmân, le successeur de ‘Umar, craint d’être bientôt confronté à plusieurs versions du Coran, chacune d’elles se prévalant du prestige incontesté de tel ou tel proche du Prophète. Il réunit une commission composée de compagnons particulièrement qualifiés, qui avaient tous été chargés par le Prophète de coucher par écrit, sous sa dictée, certains fragments du Coran. Dirigée par deux hommes, dont l’un n’est autre que Zayd ibn Thâbit, qui a déjà regroupé l’ensemble des versets en un volume, cette commission est chargée de proposer au Calife un texte unifié.
En partant du premier recueil, sa tâche consiste à examiner les autres copies en circulation, de vérifier l’authenticité de chaque verset et, dans les cas où existent plusieurs variantes d’un même verset, de retenir la plus proche du dialecte de la tribu de Quraysh – à laquelle a appartenu le Prophète –, de supprimer les versets qui paraissent contestables et enfin de réunir l’ensemble en un seul Livre – la Vulgate Coranique.
Les travaux de la commission dureront plusieurs années, au cours desquelles les compagnons divergeront sur de nombreux points, laissant en suspens certaines questions, qui feront par la suite l’objet de vastes débats. Ces divergences, et les controverses qu’elles ont suscitées, ont été vécues comme un processus légitime, allant de soi et n’appelant ni condamnation ni anathème.
La commission terminera ses travaux entre les années 650 et 655, la date exacte n’étant pas connue avec certitude. La Vulgate Coranique aura vu le jour quelque vingt ans après la mort du Prophète. Le Calife ordonnera d’en faire des copies, d’en envoyer dans les différentes régions de l’Empire et de détruire toutes les versions non conformes. Mais l’ordre n’est exécuté que partiellement et certaines copies de ces versions continueront de circuler, ici ou là, durant deux ou trois siècles.
La Vulgate, dite Vulgate de ‘Uthmân, constitue un pas décisif dans la sauvegarde et la préservation du texte coranique. Mais la compréhension de ce texte posera, durant un certain temps, des problèmes qui tiennent notamment au système d’écriture de l’époque.
Ce système repose alors sur un nombre restreint de caractères, dont chacun équivaut à une consonne ou un groupe de consonnes. Manquent à cet alphabet les signes permettant de distinguer entre plusieurs consonnes représentées par le même caractère. Ainsi existe-t-il un seul caractère pour désigner les sons b , t , th et même n ou y ; un seul caractère pour désigner les sons h , j ou kh . Un même ensemble de caractères peut donc composer différents mots, ayant des significations distinctes.
D’autre part, manquent les voyelles qui permettraient de distinguer entre plusieurs mots composés des mêmes consonnes et sans lesquelles il peut être difficile de distinguer entre différentes fonctions grammaticales possibles pour un même mot.
Pour cette raison, les premières copies de la Vulgate Coranique se révèlent surtout utiles à ceux qui connaissent déjà le texte. Elles restent difficiles à déchiffrer pour la plupart des musulmans.
Gemini a écrit:C'est très intéressant. Mais cela rend le Coran "officiel" quasi illisible pour les fidèles, non ? Ce qui, au passage, doit bien arranger les imams chargés de dispenser ce savoir. Quand j'en vois lire dans le métro, en Arabe, s'agit-il d'une version tout public ou d'un texte dont ils peuvent difficilement saisir les nuances ?
De plus, tu cites Abou Bakr, premier calife sunnite, mais quid des Chiites ? Ont-ils leur propre version du Coran ?
Ialda a écrit:Le plus flippant dans notre époque c'est qu'il est de plus en plus impossible de ne pas voir des complots dans tous les coins
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