Le topic cinéma

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Jehros
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Re: Le topic cinéma

Messagede Jehros le Ven 13 Mar 2015, 16:23

La petite Princesse : Premier long hollywoodien d'Alfonso Cuaron, et adaptation du roman éponyme de Frances H. Burnett (qui a également donné lieu à Princesse Sarah). Et décidément une vraie réussite en matière de cinéma a priori destiné aux gamins. La force de Cuaron est de retranscrire la magie du conte par une mise en scène évocatrice savamment pensée entre symbolisme pur (la figure du cercle, le ballon, les couleurs...) et mélange de l'onirisme et du réel (littéralement, par des fondus-enchaînés introduisant le récit de Sara ou enrobant certains raccords dans l'axe avant le départ du père ; la neige lors du salut à Ram Dass...). Lubezki fait des merveilles à la photo et sublime un récit parlant principalement de notre rapport à l'imaginaire et de l'importance qu'il revêt dans le quotidien.
Bref, un très beau film qui mérite largement que l'on s'y attarde.

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Windspirit
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Messagede Windspirit le Lun 16 Mar 2015, 04:28

Jehros a écrit:Whiplash : Stoppez tout ! Rattrapé il y a peu et pour tout dire, mon film préféré de 2014. Second long de Damien Chazelle, basé sur le court éponyme qu'il avait réalisé auparavant, le film narre la relation maître-élève entre un étudiant batteur et son prof, extrêmement réputé mais aux manières d'enseigner pour le moins brutales (JK Simmons, oscarisé dernièrement pour le rôle, tout simplement monstrueux de charisme).
Toute l'intelligence de Chazelle est d'avoir un propos qu'il développe sans jamais s'en détacher, évitant toute digression et s'appuyant sur une mise en scène sensorielle qui fait des merveilles, autant dans le symbolisme que dans le parfait crescendo émotionnel qu'elle orchestre. C'est bien simple, je suis rarement sorti d'un film aussi épuisé et euphorique, Whiplash se terminant par ailleurs de la manière la plus parfaite et logique qui soit. L'idée du film est de parler de talent, du génie qui peut en éclore et des sacrifices qu'il implique à un niveau physique et psychologique. Mais je le redis : le film aurait probablement été quelconque dans les mains d'un autre réal. Chazelle a tout compris en matière de découpage et de rythmique, se permettant d'offrir à son film quelques moments de tension de haute tenue.

Bref, une petite merveille inattendue, carrée, qui va droit au but ; et très hautement recommandée. C'est juste brillant.

Vu ce week-end et secondé.
J'insiste sur "carrée" et "qui va droit au but" : je ne me souviens plus de la dernière fois que j'ai vu un film où rien n'était superflu, pas une réplique, pas un plan, pas une seconde de pellicule. C'est assemblé avec la précision des rouages d'une montre, ça ne stagne à aucun moment, avec juste ce qu'il faut de dialogue et d'information pour que tout soit intelligible.
L'histoire est toute simple, et elle est portée par le duo que forment le prof et l'étudiant, en rivalité constante, jusqu'au dénouement suggéré de la scène finale, magistrale sur tous les points, l'une des plus belles enfilades de couilles que j'ai vues.
GOTY de l'année dernière, sans aucune hésitation.

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The Drig Overmind
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Messagede The Drig Overmind le Mer 18 Mar 2015, 02:04

J'ai vu CHAPPiE et c'était vachement cool! Mega cool! 100% MEGA PIMP OVER 9000 NINJA GANGSTA M*THERF*CKING ROBOT PEW PEW PEW!!!

J'adore la façon de Blomkampf de filmer la ville de Johannesbourg, qui fait le décor parfait pour le film.
Et puis, même si les critiques touche-nouille des internettes cassent le film à cause de "personnages caricaturaux-ouin-ouin c'est pas dans la mode dark-emo-SJW sur laquelle on se branle en ce moment", c'est justement parce les personnages sont bien définis, limpides, même avec un côté cartoon justement, que l'histoire est claire, on ne se perd pas, on passe un très bon moment devant le film.
Et même si les thèmes abordés par le film sont très classiques, la façon de les aborder est très bonne et bien maîtrisé, ce qui ne les rend pas désagréables et fait au spectateur de se rappeler de ces thèmes (déjà abordés par de nombreux films) mais d'ne façon agréable et divertissante.

Il y a du robot, du PEW PEW (bon, ok, que des armes cinétiques et à explosion, pas d'armes optiques ou à plasma ... ) des personnages attachants, du linux, du windows XP ... le seul défaut du film c'est d'être distribué par SONY et que PS VI(s)TA HAS NO GAEMZ !!!

Si ce n'était pas à cause de quelques scènes un poil violentes (Mais pas plus que Ken le Survivant) à la fin du film et de quelques gros mots à répétition et un (et un seul) gros plan sur un film de boules qui passe sur un écran, j'aurais recommandé de voir ce film avec des enfants, genre 12+ si on reprend le PEGI (Après, vos enfants de cet age là, ont déjà vu pire sur les internettes quand vous ne regardez pas ...)
Mecchas piou-piou is better than Suzumiya pouet-pouet !
MOE CAPTAIN IS MOE !!!
MOE KOUSAKA-CHAN IS MOE !!!
MOE HOSHINO-SEMPAI IS MOE !!!
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Messagede Ialda le Mer 18 Mar 2015, 03:07

Vu pour ma part La Stratégie de l’araignée et c'était vachement cool aussi ! :D

J'ignorais complètement que Bertolucci avait adapté Borges. Plus une trame qu'une nouvelle à proprement parler, l'original, Thème du traitre et du héros, se déroulait en Irlande à la veille d'une révolte contre l'occupant anglais et mettait en lumière la relation parfois trouble entre la figure du traitre et celle du héros (sur le thème du traitre chez Borges, voir aussi trois version de Judas et la secte des trente); de l'Irlande, le film garde le nom de la colline des rois dont se retrouve baptisée cette petite ville de l'Italie de l'après-guerre où se déroule l'action du film. Le protagoniste devient le fils du héros assassiné, l'intrigue s'enrichit d'une toile de fond de références à d'autres traitres réels ou imaginaires (Dreyfus, les opéras de Verdi), et on gagne aussi et surtout un fabuleux spectacle de cinéma, que ce soit par ces images de la campagne italienne au début des années 70 ou ces plans jouant sur la profondeur. Gros coup de coeur pour ce film.

le rêve d'un film :arrow: http://finestagione.blogspot.fr/2012/06 ... e-dun.html
Critique sur modernword :arrow: https://web.archive.org/web/20140708112 ... pider.html

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Messagede inico le Mer 18 Mar 2015, 10:06

Yeah man, Chappie il est pas chapeau mais il fait le job.
Si tu te fiches du prochain Mad Max de Miller, mais que tu kiffes les bidonvilles post-apocalyptiques peuplés de punko-rappeurs destroys, avec des bagnoles qui fument, viens voir par là.
Bon divertissement, qui se fiche d'atteindre les limites du ridicule, mais si on n'en attends rien de plus et qu'on laisse son cerveau sur le siège voisin, no problemo.
J'aurais préféré (beaucoup) plus de sex et de démembrements (un seul, c'est léger-léger) pour en faire une bonne série Z. Là, le film veut rester accessible djeunz et ça casse l’ambiance.
Mais bon, y' a des robots et comme pourrait le dire Tetho, les robots c'est cool.
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Messagede Gemini le Mer 18 Mar 2015, 11:23

Vidéo d'archive :


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Messagede Jehros le Mer 18 Mar 2015, 11:44

Séquence visible dans l'excellent Waking Sleeping Beauty, au passage. À moins que ce ne soit dans A Pixar Story, de Leslie Iwerks (dispo sur le blu-ray de Wall.e, pour ceux qui l'ont, caché au fin fond des bonus). Ou peut-être même les deux, va savoir (l'une des voix off est d'ailleurs celle de John Lasseter).
Dans tous les cas, deux docus indispensables pour en connaître plus sur les coulisses de Disney/Pixar.

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Messagede Gemini le Mer 18 Mar 2015, 12:22

C'est dans Waking Sleeping Beauty. Mais je trouve cette vidéo assez terrible, ça fait vraiment bande de gamins malpolis qui vont embêter une tête d'ampoule autiste pendant qu'elle étudie.

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Messagede Gemini le Sam 21 Mar 2015, 23:31

La prochaine fois je viserai le cœur : L'histoire vraie d'un gendarme français chargé de s'arrêter lui-même, puisqu'il sévit dans sa région comme tueur en série.
Un des intervenants du dernier podcast de Capture Mag a eu cette très belle pensée : "Les réalisateurs français voudraient tous être Spielberg, mais ils essayent tous d'imiter Godard." C'est très vrai, et ce film le montre très bien. En reprenant le bon vieux thème - finalement très américain - du tueur en série, le réalisateur suit pendant deux heures un marginal, homosexuel refoulé, qui commet des meurtres lorsqu'il ne se montre pas incapable de séduire sa femme de ménage. De là à considérer que ses pulsions destructrices sont des pulsions annales refoulées, il n'y a qu'un pas que ce film franchit sans trop se poser de question.
La force de La prochaine fois je viserai le cœur apparait sur le tard : le sujet est traité justement d'une façon qui serait inimaginable aux USA, avec quelques fulgurances dans la perpétration des actes. A cela s'ajoute une photographie léchée, notamment lors d'une scène de chasse à l'homme réellement maitrisée, durant laquelle plusieurs éléments à priori inutiles de l'intrigue trouvent une utilité bienvenue.
A part ça, et même si Guillaume Canet ne démérite pas, le scénario tombe trop facilement dans la psychologie de bas étage, et peu de passages s'avèrent réellement mémorables. Il faut malheureusement se rendre à l'évidence : c'est surtout dans ses défauts que nous reconnaissons ici le cinéma français.

Un Illustre Inconnu : Décidément, c'est la journée du cinéma français, je dois être masochiste... Déjà, je m'étais tapé Une Nouvelle Amie la semaine dernière.
Mathieu Kassovitz tient le rôle d'un agent immobilier terne, sans passion, mais avec une perversion étrange : il aime incarner d'autres individus, dont il usurpe la vie pour quelques minutes, parfois quelques heures. Pour cela, il étudie ses cibles pendant plusieurs semaines, apprend à reproduire leurs mimiques, et surtout a perfectionné une technique de maquillage de haut niveau. Bien entendu, ses mécaniques bien huilées finiront par s'enrayer.
Ce film, c'est pour commencer une performance. Ou plutôt deux : celle de l'acteur principal, et celle du chef maquilleur, qui offrent chacun une prestation hors-du-commun. Ce qu'il faut savoir, c'est que Mathieu Kassovitz joue à la fois le personnage principal, ce même personnage grimé, mais aussi ses cibles, pour un résultat bluffant ; toute la subtilité du travail a consisté à créer des maquillages légèrement imparfaits pour que le héros se reconnaisse malgré tout derrière ses prothèses.
Le concept est astucieux, et son traitement façon thriller fonctionne bien, malgré quelques dérives psychologiques (voir plus haut). Un Illustre Inconnu est excellent pendant 40 minutes, puis une histoire de fond s'installe et tombe dans le drame. Je comprends l'utilité de rajouter cette trame et des enjeux, mais pourquoi une trame aussi pathétique ? Malgré ça, il reste de bonnes idées (comme lorsqu'il se documente sur les relations père-fils en regardant le Superman de Richard Donner). Puis hop, nouveau retournement, inattendu, qui relance l'intérêt.
Dommage que la relation père-fils plombe l'intrigue, car ce défaut mis-à-part, Un Illustre Inconnu s'impose comme un des meilleurs films français de ces dernières années.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Aer le Dim 22 Mar 2015, 02:28

T'avais qu'à regarder Poupoupidou la semaine dernière, si tu voulais un film français qui tient la route.
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Messagede Gemini le Lun 23 Mar 2015, 00:15

Nouvelle fournée, meilleure que la précédente.

Poupoupidou : Donc. Sur les conseils de l'ami Aer, qui avait parfaitement raison. C'est marrant comme les films français de qualité passent trop souvent inaperçu. Au moins, je ne peux pas trop me plaindre : il existe effectivement un cinéma français de qualité... il faut juste le trouver.
David Rousseau (Jean-Paul Rouve), écrivain à succès, se rend dans un village perdu de Franche-Comté pour recevoir un héritage. Alors qu'il séjourne sur place, il apprend la mort d'une starlette locale, Candice Lecoeur (Sophie Quinton), retrouvée dans le no man's land frontalier, rendant toute enquête impossible. Il voit là le sujet de son prochain roman.
Comme le titre l'indique, l'histoire fait le parallèle avec celle de Marilyn Monroe. Mais version Franche-Comté, ce qui est tout-de-suite beaucoup moins glamour :lol: D'ailleurs, le réalisateur profite énormément de ce changement de contexte. Il met aussi en place un jeu ludique, reproduisant ça et là des scènes des long-métrages de l'actrice américaine.
Passé la personnalité de la victime et une intrigue finalement aisée à démêler, Poupoupidou doit énormément à sa réalisation. Gérald Hustache-Mathieu distille nombre d'idées originales, possède des goûts musicaux sûrs, et met en place une ambiance neigeuse atypique puisque remplie de fausses notes et d'éléments exubérants. La trame permet de suivre le film sans déplaisir, mais ce sont surtout cette atmosphère légèrement décalée et hors-norme, ainsi que le protagoniste principal campé par un Jean-Paul Rouve convaincant, qui permettent de faire de Poupoupidou une œuvre hautement recommandable.



L'Ordre et la Morale : Le film de la discorde entre Matthieu Kassovitz et le cinéma français. Et il est aisé de comprendre pourquoi. D'après l'acteur-réalisateur, le problème de L'Ordre et la Morale tient en deux points : un sujet qui n'intéresse pas le public, et une proposition de cinéma qui n'intéresse pas l'élite intellectuelle, celle-là même qui récompense Des Hommes et des Dieux mais le boude lui.
Il faut dire qu'il prend comme sujet une vérité qui dérange : la prise d'otages de plusieurs gendarmes un petit groupe de Kanaks réclamant l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, en pleine campagne présidentielle de 1988. A travers ce film, le réalisateur nous interroge sur le pouvoir des mots - les indépendantistes se voyant taxer de terrorisme, légitimant de fait l'action des forces françaises sans qu'il soit utile de négocier - et sur la politique prenant le pas sur toute autre considération.
Le scénario est bien traité, dans le sens où chaque élément de ce gigantesque puzzle est parfaitement clair et remis dans son contexte. Le sujet est suffisamment fort pour qu'il ne soit pas nécessaire d'ajouter de fioriture. La réalisation de Kassovitz, quant à elle, est très maitrisée, avec quelques scènes virtuoses ; je pense en particulier à cette analepse tournée en plan séquence - probablement artificiel, comme celui de Birdman - dans laquelle le narrateur et le personnage principal se déplacent et commentent l'action. Il fait un choix qui, par contre, pourra décevoir : celui de faire appel à de nombreux acteurs non professionnels, au jeu forcément approximatif ; en même temps, tu as plus de chance de trouver des Kanaks champions du monde de football qu'acteurs.
L'armée française et notre classe politique ne sortent pas grandies de cette exercice, comme la France dans son ensemble. Cela ne m'étonne donc pas que le public français ait préféré éviter ce film. Alors qu'il est brillant.


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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Lun 23 Mar 2015, 23:15

Dans le cadre de notre rétrospective sur le cinéma français récent, j'ai décidé de revoir Une Affaire d'Etat, qui m'avait fait une bonne impression la première, mais qui méritait un second visionnage pour être apprécié à sa juste valeur. A titre personnel, c'est un film qui a compté pour moi d'une manière inattendue : il m'a fait découvrir Le Retour de Ringo et Django porte sa Croix, qui m'ont eux-même fait découvrir Le Temps du Massacre, Le Grand Silence, 7 Winchesters pour un Massacre, Le Dernier Jour de la Colère,... J'en passe.
Un avion explose au-dessus du Congo, alors qu'il s'apprêtait à livrer des armes en échange d'otages français. Il y a eu une fuite. L'exécutant des basses œuvres en charge de trouver la taupe assassine une de ses suspects, lançant à ses trousses une jeune inspectrice.
Je ne vais pas me la jouer Durendal, mais : vous avez des goûts de merde ! Je ne comprends pas qu'il soit possible de conchier à ce point la production hexagonale, tout en boudant de la sorte un polar comme Une Affaire d'Etat, qui essaye d'apporter du sang neuf. Déjà, le film est porté par un casting aux petits oignons : André Dussolier (souvent dans les bons coups) en conseiller politique, Rachida Brakni en flic uber vénère, Thierry Frémont en ancien barbouze héroïnomane,... A noter aussi la prestation Christine Boisson en mère maquerelle charismatique en diable.
Une Affaire d'Etat mélange de manière suffisamment fine pour être crédible deux genres à priori opposé : le thriller politique et le polar à la Française (comprenez avec des enquêteurs bien de chez nous). Et ça marche, le résultat apparait parfaitement naturel. Le scénario est bien ficelé, avance sans faire de détour, avec des tenants et aboutissants très clairs. La mise-en-scène de Eric Valette parait simple, va à l'essentiel, et le réalisateur fait le choix d'exprimer beaucoup de choses à travers sa musique ; comme cette petite ligne lorsque la mère maquerelle balance une insulte raciste à la flic, qui signifie clairement : "Toi, pétasse, je vais me venger et te défoncer la gueule" :lol:
Le film est perfectible, il souffre parfois de quelques problèmes de rythme. Il n'empêche que c'est du cinéma qui fait plaisir à voir.


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Messagede verino le Lun 23 Mar 2015, 23:36

L'Attaque Des Jeux-Vidéos: Adam Sandler, ceci est ta dernière chance...


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Messagede Tetho le Lun 23 Mar 2015, 23:49

L'idée du film est plutôt sympa, et ça peut être une bonne surprise façon le film Lego. Mais avec Adam Sandler c'est no way in hell.
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Messagede Ialda le Mar 24 Mar 2015, 13:17

Via Deathmes :



Ça ne fait pas oublier Les montagnes hallucinées mais c'est toujours bon à prendre :mrgreen:

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Messagede Deathmes le Mar 24 Mar 2015, 21:43

Je pense qu'il y a méprise sur la personne. :mrgreen:

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Jeu 26 Mar 2015, 00:22

Le Bras armé de Wang Yu contre la Guillotine Volante : Je vous ai déjà parlé des films de kung-fu sortis chez nous avec des titres fleuris et audacieux, tels Ça branle dans les Bambous ou Nous y en a Riz le Bol. Sauf que là, non : Le Bras armé de Wang Yu contre la Guillotine Volante est bien une traduction à peu près fidèle du nom d'origine. Ce qui vous met directement dans l'ambiance.
Fung Sheng Wu Chi, maître aveugle de la guillotine volante au service de la nouvelle dynastie, est chargé de surveiller un tournoi d'arts martiaux risquant de servir de point de ralliement à des rebelles, à commencer par Liu Ti Lung (le titre français a préféré utiliser le nom de l'acteur), le célèbre boxeur manchot. Il se rend sur place, accompagné de mercenaires étrangers.
Dans le rôle principal, l'expert local en mutilation : Jimmy Wang Yu, déjà vu dans Un seul bras les tua tous, Le Bras de la Vengeance, et Zatoichi contre le Sabreur Manchot (et je suis sûr que vous n'aviez aucun doute que ce film existait). A la réalisation : Jimmy Wang Yu aussi. Nous pourrions penser que, avec un égo comme le sien, il se donnerait un beau rôle à sa démesure. Mais pas tant que ça, en réalité. Ou alors, il ne l'a pas fait exprès, et dans ce cas, il est un peu con. En effet, son personnage est un connard. L'honneur ? Qu'importe, tant qu'à la fin il gagne. Donc s'il sait que ses adversaires sont plus forts, pas de soucis : il leur tend un piège, les attire sur un terrain sur lequel ils seront fortement désavantagés, et il fait appel à tous ses disciples pour l'aider dans un combat épique à un contre vingt. Oui mais, ce sont des méchants, c'est normal de les punir. Pour la pureté du kung-fu, vous vous êtes trompés d'adresse.
Pourtant, tout cela débutait de manière classique ou presque. Parce que beaucoup d'éléments de ce long-métrage détonnent, à commencer par le son : musique funk, rythmiques rarement entendues dans les productions HK de l'époque, et bruitages outranciers de revolver à chaque fois qu'un personnage donne un coup de poing. Mais cela participe grandement à l'ambiance. Ça et une réalisation que nous qualifierons gentiment d'avant-gardiste, à grand renfort de filtres roses, bleus, et ainsi de suite.
Le scénario peut se découper en deux parties. La première consiste en un tournoi d'arts martiaux qui, avant l'apparition du maître de la guillotine volante, multiplie indéfiniment le même schéma avec un montage minimal ; à savoir, des duels. Malgré cette redondance, cela fonctionne grâce à la diversité des styles de combat, et une recherche bienvenue chez certains protagonistes, en particulier chez les guerriers étrangers. Si vous cherchiez d'où venait Dhalsim, ne cherchez plus. Grand amateur de tournois et de combattants haut-en-couleurs, je n'ai pas été déçu.
La suite se focalise sur l'affrontement entre Liu Ti Lung et ses assassins, et même si celui-ci est définitivement un connard, la chorégraphie des oppositions mérite le coup d’œil, en particulier celle contre le mercenaire thaï.
Le Bras armé de Wang Yu contre la Guillotine Volante se situe souvent à la frontière du ridicule, et souffre de longueurs et son personnage principal tricheur (mais jamais présenté ouvertement comme tel). Mais il possède une telle générosité dans son écriture, ses protagonistes, et ses combats que, finalement, je lui pardonne volontiers ses défauts.



Oui, Tarantino est fan. Comment avez-vous deviné ?

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Messagede Ialda le Jeu 26 Mar 2015, 03:36

Il faut que je regarde ça :D

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Jeu 26 Mar 2015, 10:11

Méfies-toi, il parait que la version française est kenlesurvivantesque. Pour ma part, je l'ai regardé en VOST.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Sam 28 Mar 2015, 00:01

J'amorce un cycle Michael Mann qui va se dérouler pendant tout ce week-end. En commençant par un de ses films les moins connus : La Forteresse Noire. C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a toujours fasciné : un réalisateur a beau être encensé par les spectateurs et la critique, peu pensent réellement à fouiller sa filmographie dans son intégralité.



Si vous me dites Michael Mann, je pense à des polars urbains, à Heat, à Miami Vice (seul long-métrage que je reverrai lors de ce cycle), à Collatoral... Mais un film d'horreur fantastique. En Roumanie. Avec des nazis. Et sur une musique omniprésente de Tangerine Dream. Je ne sais pas pourquoi, j'ai un peu de mal à visualiser. Sauf pour Tangerine Dream.
La Forteresse Noire commence lorsque des soldats allemands investissent une ancienne forteresse de Roumanie pour surveiller la zone alentour. Une forteresse mystérieuse. Très vite, les morts inexplicables s'enchainent.
Avec ses plans très travaillés, sa photographie somptueuse, son scénario étrange au rythme contemplatif, et sa musique évanescente autant qu'omniprésente, ce long-métrage appartient à un cercle très fermé : celui des œuvres absolument uniques, qui ne ressemblent à rien de ce que je connais et offrent une proposition de cinéma n'appartenant qu'à elles. Que le résultat soit raté ou réussi, cela fait plaisir de découvrir quelque chose de foncièrement différent. Tout au plus, je lui trouverais une parenté avec le délire halluciné du Aguirre de Werner Herzog. Sans Klaus Kinski, mais avec quand même une bonne palanquée d'acteurs à gueule : Scott Glenn, Ian McKellen, Jürgen Prochnow, et Gabriel Byrne, pour ne citer que les rôles principaux.
L'ensemble n'est pas parfait ; certains points du scénario auraient mérité d'être approfondis, et les effets spéciaux oscillent entre le grandiose et le médiocre. Mais cela n'en fait pas moins une expérience sensorielle sans équivalent. Je ne vois pas d'autre façon de la décrire. Or, c'est quelque chose dont je suis client. Quelques plans particulièrement puissants, magnifiés par la bande-son, justifient à eux-seuls de plonger dans La Forteresse Noire.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Dim 29 Mar 2015, 00:38

Suite de notre cycle Michael Mann.

Miami Vice : Toujours un des films les plus classes de l'univers 8)

Le Sixième Sens : Rien à voir avec l'autre du même nom. Nous sommes plus proches du Silence des Agneaux, d'après le même auteur. Ou plus exactement de Dragon Rouge, le livre qui a servi de base aux deux long-métrages. Il s'avère malheureusement difficile de passer après Anthony Hopkins. Enfin avant, mais je ne découvre que cette version du personnage d'Hannibal que maintenant.
Première constatation : QUI A MIS DU SENNEN JÔ DANS MON MICHAEL MANN !? Sur le coup, j'ai cru me tromper, mais je connais l'OST par cœur, et pas de doute, c'était bien Seiun de Kitaro. Cest officiel, non un plagiat éhonté. Ce réalisateur a décidément bon goût.
Forcément, le métrage souffre de la comparaison avec celui de Jonathan Demme. En même temps, les deux ne jouent pas dans le même registre. Celui de Mann met peu l'accent sur Hannibal, lequel n'est d'ailleurs jamais évoqué comme un cannibale. Comme La Forteresse Noire, et dans une moindre mesure Miami Vice, il s'agit en partie d'un film d'ambiance, reposant grandement sur ses plans soignés, sa photographie, et ses choix musicaux. On rentre dedans ou pas. Pour ma part, cela ne me pose aucun problème.
Le scénario ne démérite pas pour autant, avec une enquête plutôt logique et bien menée, un profileur dont la psychologie aurait pu être approfondie mais qui le reste suffisamment pour que nous comprenions ce qui cloche, et un antagoniste réussi, bien campé par Tom Noonan.
Donc pas le meilleur Hannibal, mais un bon Michael Mann.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Baboo le Dim 29 Mar 2015, 14:30

Gemini a écrit:C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a toujours fasciné : un réalisateur a beau être encensé par les spectateurs et la critique, peu pensent réellement à fouiller sa filmographie dans son intégralité.


Oh tu sais ,j'ai entendu pas plus tard qu'aujourd'hui qu'un film comme Matrix est vieux ... de la part de jeunes de 18 ans. :mrgreen:
Alors, regarder la filmo de Mann en commençant par Le solitaire,vieux de 35 ans, tu penses bien que bien peu de gens n'auront pas en plus la curiosité.
shun a écrit:putain gunbuster, pour wolf rain c'est excellent ! c'est certainement un des derniers "bon" titre sorti au japon ces 10 dernières années, la fin d'une grande ère. j'espère voir venir une édition blu ray, je rachète sans problème en blu ray wolf rain ^^ mais par contre je me fou complètement du packaging car je veux absolument garder le livre cuir de beez qui est trop beau xD

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Dim 29 Mar 2015, 15:30

Baboo >> Sans aller jusqu'au Solitaire (dont j'ai programmé ma séance ce jour), je suis en train de regarder L. A. Takedown de Michael Mann, dont Heat est le remake. Sur Senscritique, 11000 spectateurs ont vu Heat, contre 38 pour L. A. Takedown, tourné 6 ans plus tôt. Si ça, ce n'est pas un manque de curiosité...

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Re: Le topic cinéma

Messagede Gemini le Mar 31 Mar 2015, 00:01

Les Enquêtes du département V : Miséricorde : Je crois que ce doit être mon premier film danois. Quoique, il me semble que Millenium était une coproduction dano-norvégo-suédoise, un truc dans le genre. Et en parlant de Millenium, c'est justement là-dessus que se base la promotion de Miséricorde : même scénariste, autre adaptation de saga policière scandinave. Nous retrouvons au passage la même tendresse pour le sordide, surtout quand il est gratuit.
Après un accident ayant envoyé un collègue à l'hôpital et l'autre à la morgue, Carl se retrouve parachuté au service des affaires classés, afin de faire un peu de rangement avec son nouvel assistant Assad. Sauf que son attention est captée par le mystérieux suicide d'une femme politique, quelques années auparavant. Contre l'avis de leur hiérarchie, ils mènent l'enquête.
Miséricorde m'a fait l'effet d'un long épisode de série TV, avec une réalisation propre, clinique, mais impersonnelle. Le héros est un cliché sur pattes, à mi-chemin entre Humphrey Bogart et John Constantine. Tout cela est froid, très froid, et si l'intrigue se laisse suivre avec plaisir malgré l'excès de sordide évoqué plus haut, elle perd son intérêt une fois les nœuds de l'affaire dénoués, ce qui intervient quand même près d'une vingtaine de minutes avant le générique de fin.
L'ambiance nordique, le jeu d'acteurs, et le scénario font tout l'attrait de cette production, mais la réalisation est beaucoup trop linéaire, même si une photographie soignée nous rappelle que nous sommes censés être dans un produit plus soigné qu'un téléfilm de luxe.
Apparemment, une suite est prévue, je pense malgré tout me laisser tenter, en espérant un peu plus de folie.

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Re: Le topic cinéma

Messagede Baboo le Mar 31 Mar 2015, 00:45

Gemini a écrit:Poupoupidou : Donc. Sur les conseils de l'ami Aer, qui avait parfaitement raison. C'est marrant comme les films français de qualité passent trop souvent inaperçu. Au moins, je ne peux pas trop me plaindre : il existe effectivement un cinéma français de qualité... il faut juste le trouver.


J'en ai revu des bouts, vu qu'il est passé sur Arte+7, et si je suis globalement d'accord avec toi sur sa qualité, on voit que le réalisateur aime en général le cinéma américain, notamment par le symbole du gamin avec un T-shirt jaune (identique à celui de Elephant) et le climat du film qui rappelle Fargo.
shun a écrit:putain gunbuster, pour wolf rain c'est excellent ! c'est certainement un des derniers "bon" titre sorti au japon ces 10 dernières années, la fin d'une grande ère. j'espère voir venir une édition blu ray, je rachète sans problème en blu ray wolf rain ^^ mais par contre je me fou complètement du packaging car je veux absolument garder le livre cuir de beez qui est trop beau xD

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