de Tetho le Dim 08 Mar 2015, 01:47
Donc,
Chappie-ChappeauMouais... Le "mouais" du type pas convaincu mais qui a passé un bon moment quand même.
Amrith a vu juste, le cœur du récit est le même mélange entre Pinocchio et les robots d'Asimov qui est le fondement de
Tetsuwan Atom. La volonté du robot de vivre pour lui, son rejet de son créateur, sa vie de mauvais garçon puis le retour du fils prodigue. Tout est là. A celà s'ajoute aussi un peu de
RoboCop, ils ont même une version plus agile de l'ED-209.
Donc le film est plutôt un bon moment. Un peu lent à se mettre en branle, mais ensuite bien rythmé et tout. Les deux personnages principaux, Chappie et son ingé, sont bons et leur relation houleuse fonctionne à merveille.
Par contre on ne peut pas en dire autant des autres personnages. Chappie va se retrouver à trainer chez des gangster assez caricaturaux et insupportable, d'autant que les deux principaux sont joués par des rappeurs et non, juste non. Hugues Jackman joue le rôle d'un ingénieur, ancien "commando du DARPA" (sic) avec une tête de Chuck Norris efficace en méchant mais assez plat. Enfin Sigourney Weaver joue une patronne de firme d'armement qui rappelle les technocrates à qui elle s'opposait dans
Avatar.
Le film a quelques problèmes de logique interne sur des points un peu capitaux, comme quand Sigourney Weaver renvoie l'ingé en lui disant qu'elle dirige une firme d'armement, qu'il faut faire des profits là dedans et que donc son robot à IA ne l'intéresse pas. Pareil quand Hugues Jackman essaye de vendre son robot militaire à des policiers et que personne ne lui fait remarquer que le problème n'est pas le robot en lui même mais à qui il essaye de le vendre.
Enfin il y a la fin où
ces histoires de consciences me semblent complètement à coté du sujet. N'ayant pas essayé de définir ce qu'était un humain ou la vie, on se met à transférer des consciences d'un humain à un robot via des clefs USB. Avec Chappie, passe encore, mais avec des humains...
Je crois qu'au lieu de s'embourber dans ces histoire de corps immortels, le film aurait gagné à parler de la mort. Quand Chappie reproche à son créateur de l'avoir fait venir au monde pour qu'il meurt, ce dernier aurait du répondre que lorsque l'on né, on fini forcément par mourir et que ce qui compte c'est comment on vie notre vie. Et idéalement Chappie aurait du se suicider pour protéger ceux qui lui sont cher. Un peu comme quand le géant de fer se sacrifie pour sauver la ville en disant qu'il est Superman. C'est une scène d'une force incroyable.
Et là le film rate vraiment énormément de chose. Je suis sorti du ciné en me demandant quel était le propos du film au final, ce qui est rarement bon signe.
Bref un bon moment de ciné, déjà parce que les robots sont cools, mais plus j'y repense là et plus les problèmes fonctionnels du film me semble évident. Un (joli) coup dans l'eau donc.
Nathaniel a écrit:ça peut être négociable dans le week-end, mais je suis réticent un peu à l'idée du film supra patriote du bon américain robotisé qui sauve le monde.
Ce n'est absolument pas le propos du film. Pas tant parce que contrairement à ce que nous dit l'affiche, Chappie ne sauve pas l'humanité, mais surtout parce que le film se déroule en Afrique du Sud avec des personnages Sud-Africains (même si le premier d'entre eux à une tête d'Indien
).