Le topic cinéma

[Aer]

A vrai dire, le premier Expendables est dans la droite ligne des actionners des 80s. Peu de blague, du serious business du début à la fin, des mecs qui font tout exploser parce que, une nana à sauver...
Le second lui est clairement plus dans cette mouvance 90 pleine de blagues et de références.
Pas vu le troisième, j'me demande s'il représente notre époque actuelle du coup.

[Zêta Amrith]

Pour une raison quelconque je n'ai jamais pu apprécier Matrix, y compris le premier volet. Je trouvais déjà les acteurs (très) mauvais, la direction artistique kitsch en total décalage avec le sérieux ton de l'histoire, et le concept tout pertinent qu'il soit ne débouchait pas sur une diégétique efficace, étant compris qu'il n'a pour seule finalité que de disserter autour de lui-même.

Mais oui, très clairement, l'enrobage de clip de Rihanna, les fesses en moins, est ce qui démolit le film aujourd'hui. Injustement, il est devenu l'épitomé du m'as-tu-vu esthétique le plus grossier.

Ca plus le fait que le seul truc cool - les lignes de code vertes du générique - ait été pompé sur GITS.

[Ialda]

Je crois que le plus gros défaut de The Matrix aujourd'hui c'est de se prendre à 200% au sérieux. Autant en 99, au milieu de cette ambiance fin de siècle assez pertinente ça passait, autant aujourd'hui au milieu de cette esthétique kitch à souhait, c'est un défaut.
Je n'ai revu que le premier, pas osé me frotter à nouveau aux suites, et si ça reste clairement un bon film, ce n'est plus le film que ça a été. Et même en recontextualisant, d'autant plus que je l'ai adoré ce film à l'époque, je trouve que ça a beaucoup perdu.

Le côté sérieux : très probablement. D'autant plus une fois superposé à cet esthétisme "total cuir" (et trench, et raybans) glamour hyper-glacial (look qui avait aussi pour but de souligner le côté artificiel du monde à l'intérieur de la Matrice, certes, mais quand même).

Le style industriel que j'associe à Se7en et à la seconde moitié des 90s est bien mieux conservé. Il faut remonter aux couleurs sur-saturées, pétantes style MTV du début de la même décennie pour retrouver un style qui a aussi mal vieilli

(jamais aimé Matrix non plus ;p )

Ou, pour résumer : Conan le Barbare > Conan le Destructeur.

Et les deux (enfin les trois) sont tous assez inférieurs à la moyenne des nouvelles d'origines. Le premier film a au moins son thème merveilleux qui le sauve

[Gemini]

Aer >> J'ai hésité à préciser que c'était surtout le deux, en effet, qui part dans ce délire. Et que c'est pour cela qu'il a mieux fonctionné que le premier.

[Aer]

Amrith > Exagère pas, y'a Laurence Fishburn quand même ~~. Après le vieillissement des effets 3D ça... On en parlait déjà à l'époque.

Ialda > C'est moi qui ait dit ça sur Conan :p. Reste que c'est l'un des rares films de fantasy formellement réussit du début à la fin et sans 3D !.
C'est pas moi qui suit allé me faire sodogravier par Jackson une sixième fois .

[Ialda]

Mais ce n'était pas une adaptation de 'Red Nails' et ça, c'est une faute de goût.

C'est pas moi qui suit allé me faire sodogravier par Jackson une sixième fois .

M'en fous j'avais boycotté les LOTR au ciné. Hé oh, pas complètement fou

[Tetho]

(admirez comment Gemini reposte ses critiques senscritique en lousdé en faisant semblant de contribuer au débat. Chapeau l'artiste.)

Gemini & Aer > quand t'es goddamn serious et 1e degré all the way t'as intéret a être un film en béton armé pour tenir les affres du temps. Pas un truc tape à l'œil qui mise trop sur ses SFX full numérique forcément dépassés au bout de 5 ans, à l'esthétique qui devient kitch en même pas 10 ans et dont les trois acteurs principaux se balancent des sophismes du niveau "ce qu'elle t'as dit ne vaut que pour toi." en donnant l'impression de prophétiser une nouvelle religion. Et je ne parle pas du non-jeu de Reeves et Ann-Moss, ça serait tirer sur l'ambulance.
Au moins dans 15 ans on rigolera encore avec les Gardiens de la Galaxie, on ne rigolera pas de lui.

The Matrix se donne un style que le film résume lui même "personne n'a jamais tenté ce qu'on va faire", sauf qu'en suite ça été tellement repompé, pillé et plagié que c'est devenu ringard alors même que le troisième opus n'était pas sorti. The Matrix ne se veut pas kitch, il se veut classe et stylé, mature et avant-gardiste mais il a la posture d'un ado atteint de chuunibyô façon banishment this wooooooorld of the end.

[Gemini]

(admirez comment Gemini reposte ses critiques senscritique en lousdé en faisant semblant de contribuer au débat. Chapeau l'artiste.)

Perdu, elle n'est pas sur senscritique. C'est juste le dernier film que je viens de voir

Tetho >> Si tu n'es pas capable de regarder un film daté sans rigoler de lui, c'est triste.

[Tetho]

Ouais, j'ai du mal de ne pas rire des films datés, kitchs malgré eux, dont les FX omniprésents font toc aujourd'hui et trop sérieux pour leur propre bien. Encore plus quand à l'époque ledit film a changé la donne du cinéma d'action sur bien 10 ans (plus ou moins jusqu'à l'arrivée des films Marvel cinéverse qui a leur tour on fait la même chose).
Mais je rigole au moins autant de Revenge of the Sith, hein. Je ne m'acharne pas sur The Matrix.

[Aer]

T'es en train de donner des coups de rangers à l'adolescent en toi, mec :/.
Ca me fait le même effet que quelqu'un qui crache sur Devil May cry.

Je sais ce que le film se veut, mais je sais aussi ce que j'ai ressentis en le voyant et ce qu'il m'a transmis, aussi con que ce message soit, et je ne vais pas cracher dessus par la suite. Que les SFX aient prit un coup, que le décorum soit daté, c'est un fait, c'est pas pour ça que je le renie. J'ai toujours adoré cet aspect de dégueulis verdatre qui recouvrait l'image (c'est l'un des premiers films hollywoodiens à avoir ce genre de traitement chromatique constant).

Le fait qu'il ait été autant repompé et plagié me semble au contraire un signe de son importance culturelle. D'ailleurs, quasiment personne ne parle de Bullet Time (sortit des gens qui ont joués à Max Payne) mais d'Effet Matrix. Ca veut dire ce que ça veut dire. Peut être que dans quarante ans j'en rigolerais, peut être, mais quinze ans plus tard c'est toujours pas arrivé.

Ca m'arrive de rire sur des FX moisis comme tout le monde (l'exemple parfait en tête, c'est toujours cette mini scène au début de Los Angeles 2013 avec son sous marin personnel toumoche), mais c'est pas pour ça que je me gausse du film par ailleurs.

Au moins, Matrix ne cache pas le fait qu'il est un film pour ado, contrairement à la Revanche de les Sith qu'on se demande toujours pour qui il est.

Vu ce que tu nous dis, je t'en prie, montre nous tes rires devant un Terminator kitsch, qui l'est au moins autant si ce n'est plus, avec sa Sarah Connor choucroutée à l'extrême, ses effets spéciaux du terminator blessé pas beaux et Schwarzenneger dans son meilleur role de composition.

[Tetho]

Ouais mais le sous-marin toumoche il a toujours été toumoche. Alors que je ment à peine quand je dis que je suis allé revoir The Matrix juste pour revoir le plan du coup de pied sauté de Trinity au début du film. Quand j'ai revu la chose il y a deux ans, je te dis pas ma déception tant le plan était autrement plus classe dans mes souvenirs.
Pour comparer ce qui est comparable, aujourd'hui les fx du T-1000 font gentillement toc. Mais au moins c'est au sein d'un film sérieux qui n'essaye que de me divertir, pas de m'apprendre le sens de la vie. Matrix aurait un minimum de recul sur ce qu'il est et ce qu'il essaye de faire, ça passerait autrement mieux.

Mais je suis assez impatient qu'on soit en 2019. Pas tant pour la sortie d'Avatar II mais pour qu'on rigole tous ensemble du rendu plastique de l'ensemble du premier film.

[Zêta Amrith]

Ce n'est pas tant une question technique que d'esthétique générale.
Matrix, surtout aujourd'hui, c'est un spot MTV qui mise tout sur la post-production.

[Aer]

Y'a un Avatar II de prévu ?

Amrith > Non, ça c'est Star Wars II & III le clip (ou des trucs comme Hunger Games).

[Zêta Amrith]

J'en prends cinq ou six si ça permet d'éviter son adaptation de GUNNM.

> En fait SW II et III n'ont même pas le niveau d'un clip MTV.

[Tetho]

Aer > trois en fait. Produits en parallèle et sortie à la LOTR, un par an sur 3 années de suite. Mais le projet accumule les retards, ça devait sortir cette année, puis la suivante et là ils viennent de les retarder d'encore un an à 2017 pour le 2. Donc à ce rythme là, rien avant 2019 au moins.

[Aer]

Mais ils veulent raconter quoi >_>. Le livre de la jungle cette fois ?

[Gemini]

I'm Gonna Git You Sucka : A la mort de son frère, Jack revient dans son quartier et décide de se venger de ceux qui l'ont assassiné.
Premier film de Keenen Ivory Wayans, futur réalisateur de Scary Movie. Une comédie, cela va sans dire. Le début est mi-figue mi-raison, alternant passages amusants et d'autres bien moins mémorables. Il met un peu de temps à révéler son véritable propos, et à partir dans son délire.
Le propos en question apparait clairement lorsque débarquent à l'écran Bernie Casey, Antonio Fargas, Isaac Hayes, Jim Brown, et Steve James : I'm Gonna Git You Sucka , c'est de la Blaxploitation. Ou du moins, une parodie de Blaxploitation, de la même façon que Scary Movie s'en prendra à l'horreur et aux teenage movies des années 90. Quoique, je me demande si, en l'occurrence, le terme "parodie" est approprié : ce que le film nous montre, c'est que les héros de l'époque n'ont plus leur place en 1988 ; ils sont trop vieux, trop violents, trop sexués, avec des goûts vestimentaires d'un autre temps et des flingues disproportionnés qui passent désormais pour des symboles phalliques déplacés. Mais eux, ils s'en foutent, ils foncent dans le tas, et ne sortent jamais sans leur accompagnement musical. Le personnage principal, quant à lui, ressemble plus à l'ancien militaire increvable popularisé notamment par Rambo et John Matrix.
Le problème, dans tout ça, c'est que les références restent plutôt obscures pour qui n'est pas au fait de cet univers particulier et codifié. A la différence de Black Dynamite, dont les excès lui permettaient de parler à un public beaucoup plus large. J'adore la Blaxploitation, je connais, mais je peux comprendre que nombre de scènes paraissent hermétiques, ce qui fait forcément fait perdre au film une partie de son potentiel.

Exemple d'un moment qui m'a fait hurler de rire : celui du mac - éternel Antonio Fargas - qui vient de sortir de prison.

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[Ialda]

C'est donc de là que viennent les pompes de Disco Stu ?

Pour rester dans une thématique "Les aventures de pimps de cinéma", la scène m'en a rappelé une autre

[Gemini]

Je garde un faible pour les produits d'origine

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Au passage, je ne saurais que trop vous conseiller l'excellent documentaire American Pimp, réalisé par les frangins Hugues (From Hell).

[Ialda]

On savait se saper en ce temps-là

Au passage, je ne saurais que trop vous conseiller l'excellent documentaire American Pimp, réalisé par les frangins Hugues (From Hell).

Noté !

[Gemini]

On savait se saper en ce temps-là

Et même pas besoin d'aller chez Azzedine Alaia ou chez Yohji Yamamoto !

[Gemini]

Après la parodie d'hier, j'ai eu envie de regarder de la Blaxploitation authentique, et j'ai jeté mon dévolu sur Cleopatra Jones, les deux films partageant plusieurs acteurs communs.
Malheureusement, ce n'était pas génial. Apparemment, le but était de créer un pendant féminin à Shaft, mais cela ne fonctionne jamais ; le scénario est encore plus manichéen que Shaft, justement, les acteurs consternants, et les scènes de combat risibles. Je me suis plusieurs fois demandé si je ne regardais pas une comédie, mais non, c'était totalement sérieux.
De par leur nature même, les Blaxploitation sont souvent à la limite de l'auto-parodie et du guignolesque, et ce film-là franchit les limites sans même le vouloir. Dommage. Point le plus intéressant du Cleopatra Jones (outre son titre) : un officier français joué par le même acteur qui incarnait déjà celui du Batman de '66. Ah si, quand même, il y a une bonne course poursuite, mais cela ne suffit pas à sauver l'ensemble du naufrage.

Pour compenser, je vous propose un extrait de la parodie en question, sur lequel j'ai tiqué. Je suis plus physionomiste que je le croyais.

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[Gemini]

Le Dernier Samaritain : Tony Scott, Joel Silver, Shane Black, Bruce Willis,... Je suis parti confiant. Ce que j'avais oublié, c'est que le début des années 90 a été marqué par quelques œuvres poisseuses, comme Soleil Levant, et Le Dernier Samaritain s'inscrit parfaitement dans cette veine d'un cinéma ultra-violent et cynique. Bruce Willis incarne un détective privé totalement désabusé, mais à un point qui frise l'absurde. Ancien garde du corps, il sauva la vie du président ; puis engagé par un sénateur, il se fit virer car trop honnête. Depuis, c'est la descente aux enfers, son quotidien est merdique, sa femme le trompe, sa fille le déteste, il s'en prend plein la gueule, il perd son fric aux jeux, il boit,.. Le seul moyen d'aller plus loin, ça aurait été que son chien lui pisse sur les pompes, ou qu'il se balade dans la rue avec une pancarte "descendez-moi s'il vous plait" ; et encore, avec sa chance, il aurait réussi à s'en tirer. John McLane, comparé à ce mec, c'est Gontran Bonheur.
Sinon, c'est un buddy movie. Mais le personnage seul de Bruce Willis est tellement clichetonneux qu'il suffit à me faire sortir du film. Son quarterback drogué d'acolyte ne remonte pas le niveau. Et le scénario est bourré de failles et de n'importe quoi. Il y avait tous les ingrédients pour que cela fonctionne, et la réalisation fait que j'en suis arrivé au bout sans trop de difficultés, mais après ça, il aurait fallu euthanasier le buddy movie. Heureusement que McT passait par là quelques années plus tard.

[Ialda]

La BBC visite les locaux d'ILM en 85 :

Sinon, c'est un buddy movie. Mais le personnage seul de Bruce Willis est tellement clichetonneux qu'il suffit à me faire sortir du film. Son quarterback drogué d'acolyte ne remonte pas le niveau. Et le scénario est bourré de failles et de n'importe quoi. Il y avait tous les ingrédients pour que cela fonctionne, et la réalisation fait que j'en suis arrivé au bout sans trop de difficultés, mais après ça, il aurait fallu euthanasier le buddy movie. Heureusement que McT passait par là quelques années plus tard.

J'ai presque du mal à croire que ce film ait fait mieux que Hudson Hawk. Bruce Willis se sera coltiné son lot de films douteux dans la première moitié des 90s entre le premier Die Hard et Pulp Fiction (La mort vous va si bien excepté, peut-être ?)

[jianne]

Cette semaine sort le film "Jupiter : Le destin de l'Univers".
Grosse production bien pourrie venant tout droit d'hollywood ? Ou bonne surprise (comme avec "Les gardiens de la galaxie").
Affaire à suivre...