Trop de choses à répondre, je vais en oublier les trois quarts et partir en vrille loin de Gundam et de Tomino...
Déjà Tetho, je trouve ton analyse de la fin d'Utena particulièrement juste. Du coup, je ne vois rien à rajouter à ce sujet. J'ai hâte de connaître l'avis de Mellorine sur la question, dans quelques épisodes
Je suis plutôt d'accord avec Gemini dans son analyse du yuri. Concernant le mature shôjo, comme Kaikan Phrase, je pense qu'il ne faut pas oublier que ce type de lecture s'adresse principalement aux adolescentes. Le côté irréaliste de l'histoire et des personnages maintient une certaine distance avec le manga. Cela laisse donc de la place à la catharsis, aux pulsions inconscientes de l'adolescente lectrice, aux fantasmes, au désir et au plaisir sexuel. Cela ne rend pas ces ouvrages féministes, mais les qualifier de simplement machistes me paraît un peu simple. Je ne peux pas citer tout l'article du
Manga au féminin sur le sujet. Cependant, j'ai apprécié cette phrase :
Ces shôjo restent modernes dans le sens où ils repoussent certaines valeurs sociales désuètes qui ont enfermé la femme dans un rôle de procréation et non dans celui d'être sexué capable et aspirant à la jouissance. ils le sont peut-être malheureusement uniquement à ce niveau là.
Pour en revenir au yuri, je souhaiterais noter que les écoles pour garçons ont aussi été concernées par l'homosexualité. Selon le 10000 Images sur le yaoi :
Certaines écoles sont réputées pour leur "chasse aux éphèbes".
Mais, comme l'a noté Gemini, les choses étaient loin d'être considérées comme anodines. Pour un peu plus de références à l'Histoire, à l'homosexualité masculine au japon, à la littérature et au shônen ai/yaoi des 70's, je pose
ce lien.
Revenons au féminisme. A mon avis, considérer avec peu de sérieux les relations lesbiennes est autant lié à l'homophobie qu'au machisme. Au passage, j'ai entendu le même type de témoignage de la part d'un artiste contemporain, à qui sa mère demandait régulièrement quand il allait se marier. Il n'y a visiblement pas que l'homosexualité féminine qui peut être considéré comme une passade par l'entourage. D'ailleurs, l'interview de Gengoroh Tagame (10000 Images - Yaoi bis) est très éclairante sur le sujet, voire franchement déprimante.
Mellorine a écrit:- Représenter des femmes « masculinisées », c’est-à-dire des supers combattantes sans cœur, grossières, qui dézinguent des gonzes à tour de bras avec des gros flingues tels des soldats bourrins. Un syndrome qui touche énormément le jeu vidéo et qui mélange des designs super sexy à des personnages complètement déféminisés : le Girl Power dans toute son absurdité.
C'est intéressant ce que tu dis, car je me demande de quelle façon sont exactement perçues ces personnages féminins par leurs fans masculins. A mon avis, tu peux retrouver le même type de réaction de la part d'une fille appréciant les bishônens. Je vais me répéter en citant 10000 Images, mais j'ai vraiment du mal à trouver des sources sur ce sujet.
Sur les femmes et les bishônens :
Est-ce parce que ces héros torturés se parent de traits généralement associés aux femmes dans de nombreuses cultures [...]. La nuit, l'ombre, les ténèbres, ce qui est caché, le monde intérieur, le tumulte des émotions..., "une aptitude au sentiment dans la personne de l'homme d'action conventionnel" [...] la présomption que ces hommes se comporteraient comme des femmes et seraient donc mieux à même de les comprendre
Sur les hommes et les femmes viriles :
Certains hommes aiment les femmes "masculines", garçons manqués, esprits masculins dans des corps féminins désirables. Ces personnages de femmes-enfants qui savant manier les armes, botter le derrière des méchants [...] mais qui ne savent pas gérer leurs amours ou qui abordent le domaine des sentiments avec la même franchise maladroite que les hommes
Je me demande s'il n'y a pas le désir inconscient de trouver l'être idéal, celui qui prendrait le meilleur des deux sexes. Mais l'être idéal ne peut pas être le même pour tout le monde évidemment.