HIRUNE HIME
Ancien & The Magic Tablet
Réalisation : Kenji Kamiyama
Scénario : Kenji Kamiyama
Animation : Signal MD
Jeune lycéenne, Morikawa vit avec son père à Okayama. Depuis peu, elle fait une série de rêves étranges. Quand soudain, son père est arrêté chez lui par la police. Avec l'aide de son ami Morio, Morikawa est déterminée à le faire libérer, ainsi qu'à démêler le mystère de ses rêves...
Kazuchika Kise, Shigeto Koyama, le frenchie Christophe Ferreira... a priori que du beau monde sur ce film d'animation, malheureusement un peu pauvre une fois fait le tour de la robe. On n’attendait plus grand-chose de Kenji Kamiyama après le plantage des films Eden Of The East et le fiasco du relaunch 3D de Cyborg 009, et ça n’est pas exactement cet Hirune Hime trop éparpillé pour tenir droit qui redressera la cote en décrue de l’ancienne étoile montante de IG. Tout n'est pas mauvais dans le tas, loin de là, et ce probablement car l'on ressent à moultes reprises l'influence de Mamoru Hosoda dans cette tentative souvent maladroite d'évoquer le thème fétiche du patron, celui de la cellule familiale. Construit autour d'un système de double-narration en théorie intriguant – d’une part la vraie vie d’une lycéenne, d’autre part ses rêves composés à partir d’un conte de jeunesse, le métrage qui se voudrait pour les enfants mais sans la rigueur et la clarté du propos qu’exige l’exercice tombe rapidement dans les travers connus de Kamiyama ; surchargé, il empile les gros sujets les uns sur les autres (séparation familiale, rivalité industrielle, imaginaires adolescents, intelligence artificielle) sans jamais vraiment les traiter, s’essaie à des analogies un peu casse-gueule entre royaumes heroic-fantasy et corporations automobiles, magical girls et applications iOS, rêves et souvenirs, le tout à l'intérieur d'un univers esthétique disparate allant de la réunion d’actionnaires septuagénaires au nounours pirate en passant par le mecha géant ailé en CGI. Périssable et pas spécialement haletant non plus, cet Hirune Hime survit de ses moments de candeur et des bonnes intentions qu’il laisse parfois transparaître entre les mailles, à l'instar de cette moto high-tech symbolisant l'être perdu. Mais il eut fallu ne pas enterrer cette simplicité sous une trombe de références ou de dérivations SF grimées en sophistication. Ne pas alourdir la réalisation de scènes d’action d’autant plus distantes qu’elles sont fictives à plus d’un titre. Ou en bref, ne pas penser que superposer plein de thèmes certainement très intéressants (pris chacun de leur côté) suffirait à faire un film riche de sens. Ca n'est pas cette fois que le sommeil d'Hosoda sera dérangé.