Adieu Galaxy Express 999Quelques années après son âpre combat contre la reine Prométhium (qui s'est soldé par la destruction de la planète Heavy Metal) et après avoir quitté son amie Maetel, Tetsuro Hoshinô est retourné vivre sur sa planète natale, la Terre.
Hélas, depuis plusieurs mois, la Terre a été envahie par les soldats de Prométhium et massacrent sans pitié les humains.
Tetsuro est membre de l'organisation des "combattants de la liberté" des rescapés qui se battent de toutes leur force pour repousser l'invasion.
Il a appris aussi certaines rumeurs selon lesquelles Prométhium serait de retour, mais il n'en croit pas un mot, ayant bel et bien assisté à la mort de cette despote.
Un jour, un jeune homme grièvement blessé vient à sa rencontre. Avant de rendre son dernier soupir, le malheureux lui transmet un message et notre héros apprend que Maetel l'attend à bord du Galaxy Express 999 qui restera quelques heures sur la planète avant de décoller vers une nouvelle destination.
Etant donné que ce train se situe assez loin de leur repaire, les compagnons d'arme de Tetsurô se proposent de l'accompagner et de l'escorter afin qu'il puisse rejoindre sain et sauf son amie.
Après un terrible trajet ô combien éprouvant et tragique, le jeune homme parvient à embarquer à bord du Galaxy Express 999 où le conducteur l'attendait. Quelle n'est pas sa stupeur de se rendre compte que Maetel n'est pas à bord ! Il demande des explications au conducteur qui n'est hélas pas en mesure de lui en fournir et celui ci ne peut pas non plus le renseigner sur la destination du voyage.
Tesurô est bien décidé, non seulement et avant tout à retrouver Maetel mais aussi à savoir si le retour de la tyrannique Prométhium est bien réel ou non...
Personnellement, j'ai adoré le premier film de
Galaxy Express 999 que je considère comme un pur chef d'oeuvre et qui fait partie de mes films cultes.
J'attendais avec impatience de pouvoir découvrir la suite de cet immense classique de l'animation japonaise tout en espérant qu'elle serait à la hauteur du fabuleux film original.
Tout d'abord, au niveau de la réalisation technique, ce deuxième opus cinématographique est nettement supérieur au premier: le character design du grand Kazuo Komatsubara est superbe et encore plus beau, l'animation est excellente et beaucoup plus fluide, les décors sont somptueux et enfin, les musiques sont toujours aussi belles.
Certains effets de style, bien que classiques, se révèlent être absolument superbes grâce à la mise en scène inspirée et magistrale de Rin Taro comme celle où
Tetsurô se fait tirer dessus et tout devient en noir et blan
.
Pour ce qui est de l'histoire, et bien je l'ai trouvé réellement passionnante.
Les nouveaux personnages sont bien campés et mémorables.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Meowdar, un jeune extraterrestre qui s'est lié d'amitié avec notre héros et qui est de la même génération. C'est un garçon gentil, débrouillard, sensible et réfléchi et sachant éprouver une grande empathie envers autrui. Et même quand
après avoir annoncé à Tetsurô que Maetel est certainement la nouvelle reine de l'univers et qu'elle fait la même chose que Prométhium et que celui ci l'a frappé parce qu'il ne le croyait pas, Meowdar ne lui en a pas du tout voulu et ne s'est pas énervé. Il était conscient que cette jeune femme est une amie chère au coeur de Tetsurô et ne s'est pas formalisé de son emportement
.
Et puis, le fait que les parents respectifs des deux jeunes garçons aient été assassinés par les soldats cybernétiques les ont rapproché tous les deux.
Bien que nous le voyons peu, j'ai aussi grandement apprécié le vieil homme du début du film qui avait pris sous son aile Tetsurô. Malgré sa présence restreinte dans l'histoire, il dégageait une vraie présence, et on sent bien qu'il considère Tetsurô comme son propre fils.
Le personnage de Faust constitue quant à lui un antagoniste d'envergure et il est très charismatique.
Il cherchera à rallier Tetsurô à sa cause, semblable à celle de Prométhium et essaiera d'influencer le jeune garçon.
Le passage où
Tetsurô revit les moments où sa mère meurt est particulièrement poignant, on ressent parfaitement sa détresse, son chagrin et son désespoir de ne pas être parvenu à éviter cette tragédie et de ne pas être arrivé à sauver sa mère bien aimée. Et ensuite Faust enchaîne en affirmant "Comprends tu mon garçon à quel point ta vie de mortel te cause tant de chagrin ? Si tu nous rejoins et deviens immortel, tu n'auras plus à éprouver cette souffrance, cette tristesse, tu en seras délivré !"
D'ailleurs, j'avais percé à jour l'identité de Faust lors de sa conversation avec le capitaine Harlock:
dans ses propos, je m'étais bien rendu compte qu'il s'agissait en fait du propre père de Tetsurô. Cela a été appuyé par la réponse de notre ténébreux balafré, et, s'il a accepté de ne pas interférer dans le duel qui opposerait Faust et Tetsurô, il savait que ce serait un combat particulièrement cruel, et on sentait sa frustration de ne pouvoir empêcher cela. Mon hypothèse s'est avérée juste puisqu'au seuil de la mort, Faust a crié "mon fils".
Bien que nous voyons encore moins Harlock que dans le premier film, ses interventions sont toujours aussi impressionnantes et utiles au déroulement de l'intrigue... même si je me demande bien comment il a su, lors de son sauvetage de Tetsurô que celui ci était sur la planète Rahmetal !
Enfin, il est vrai que notre ténébreux balafré s'est toujours fixé pour objectif de défendre coûte que coûte les innocents et à lutter sans relâche contre leurs oppresseurs ainsi que les pires tyrans de l'univers.
J'avais été aussi abasourdi par le coup de théâtre du film sur
la nature des pilules ingurgitées par les "immortels" sujets de Prométhium et Faust": en fait celles ci contiennent les "vies" de personnes innocentes qui ont été tuées. Même Metalménal, la serveuse du Galaxy Express 999 "immortelle" et cynique qui n'éprouvait guère de compassion envers les humain(e)s a été horrifiée quant elle a appris l'épouvantable vérité et s'est rendu compte à quel point cette prétendue immortalité n'est qu'une vaste supercherie. En effet, après que l'ensemble des humain(e)s aient été décimés dans l'univers pour servir de nourriture aux immortel(le)s, ceux ci ne pourront plus subvenir à leurs besoins et mourront à leur tour. Le sacrifice de Metalménal pour sauver Tetsurô et ses ami(e)s est par ailleurs très touchant. Et évidemment, la scène où l'on apprend que le pauvre Meowdar a fait partie des victimes est déchirante et extrêmement triste.
Maetel est beaucoup moins présente dans ce deuxième film (je crois qu'elle n'apparaît qu'au bout d'une heure), néanmoins, la jeune femme est toujours aussi charismatique, envoûtante, fascinante et incroyablement touchante.
On ne peut qu'être ému face au cruel dilemme auquel elle doit faire face:
d'une part, elle veut contrecarrer les plans de sa mère qui veut cybernétiser l'ensemble des êtres vivants de l'univers, mais d'autre part, ce geste lui coûte énormément, vu qu'elle aime sa mère du fond du coeur et qu'en son for intérieur, cela l'attriste profondément d'avoir à la combattre.
Félicitations d'ailleurs à Masako Ikeda la seiyuu de Maetel qui nous livre une interprétation magnifique de Maetel, sa performance étant extrêmement poignante lors de l'une des dernières scènes du film.
On retrouve dans ce film l'ambiance douce amère, mélancolique et très sentimentale qui caractérise et fait l'immense force des meilleures oeuvres animées tirées des mangas de Leiji Matsumoto.
Les héros et les héroïnes connaissent d'épouvantables tragédies au cours de leurs existences qui les peinent et les bouleversent. Et pourtant, ils trouvent malgré tout la volonté, la force de poursuivre leur aventure, leur combat, de ne jamais baisser les bras et de s'investir totalement dans la concrétisation de leurs rêves et de leurs espoirs.
A l'instar du premier film, on retrouve des réflexions captivantes sur le sens de la vie et de la mort.
Pour ma part, je suis exactement du même avis que ce cher Harlock: la véritable immortalité, ce sont nos enfants, nos descendant(e)s et tant que ceux ci se souviendront de leurs familles et de leurs ami(e)s, ceux ci ne mourront jamais réellement, tant qu'ils continueront à vivre dans leurs mémoires et leurs coeurs.
Je garde une préférence pour le premier film que je trouve plus poétique et on y voit davantage Maetel.
Ce deuxième long métrage n'en demeure pas moins un grand chef d'oeuvre, c'est un film brillant, intelligent, épique et très émouvant.
Tout fan de Leiji Matsumoto et de son fabuleux univers se doit de découvrir ce joyau.
Les néophytes peuvent le voir aussi à condition de voir au préalable le premier volet qui est absolument indispensable (tout comme sa suite).
Le film est sorti en VHS en VF et VOSTFR chez Kazé au début des années 2000 mais n'est hélas jamais sorti en DVD dans notre pays.
En revanche, il est disponible en DVD Zone 1. C'est via cette édition que j'ai découvert ce classique.
Le DVD est de grande qualité, l'image est excellente et sublime pour un film aussi ancien et le son est clair et pas étouffé.
Si vous avez un lecteur DVD multizone et que vous parlez couramment anglais, je vous recommande chaudement cette édition.
Edgar, Edgar, prince de la Cambriole...