Vous avez tout dit les gars là.
En mode feignasse, je vous recite.
Ialda a écrit:Vu Majocco à l'instant, bon film animé à vocation familiale. La grande réussite du film, c'est peut-être de réussir à émerveiller - avec un tour de magie ou un tour de chant -, ou à émouvoir comme avec la scène du "chat", à chaque fois qu'il menace un peu trop fortement de tomber dans des réflexes un peu trop convenus.
C'est exactement cela, le film se relance avec cette thématique différente de la mort entre le monde magique et le monde moderne, d'où la prise de conscience de l'héroïne qui va redonner un coup de fouet pour la dernière partie du film.
Zêta Amrith a écrit:C'est un métrage attachant mais... dans la catégorie Welcome To The Space Show.
Quel que soit le capital sympathie dégagé par cette production, le résultat est un film empilant les jolies séquences d'animation mais manquant de concentration. On a parfois l'impression, surtout au début, que la méthodologie de ce Majokko Shimai a consisté à confier quinze scènes à quinze boarders ne s'étant jamais rencontrés - "Là Yoyo fera du skate, là Yoyo chantera à l'école" - générant ainsi 50% du contenu épars du film, qu'on a ensuite tenté de relier tant bien que mal pour finalement offrir un truc plus comparable à un assemblage d'OVAs qu'à un long métrage au rythme et aux objectifs médités. Accessoirement, je me souviens du premier teaser internet, qui promettait de mettre en scène la relation de deux soeurs sorcières, dont une gamine boursouflée évoluant dans un royaume magique... et au bout de même pas dix minutes, les deux soeurs sont séparées, la morveuse se change en bishoujo quelconque et l'action est délocalisée au Japon. Bref, s'il y a un mieux évident comparé au bouillon neuronicide Type-Moon, et que ça se laisse suivre grâce aux scrupules apparents du studio (qui y met un certain coeur) et une technique plus qu'honorable, c'est pas encore ce qui pérennisera le nom ufotable.
Disons qu'avec la BA, on était tous content d'avoir enfin un long-métrage hors IG Prod, Ghibli, Hosoda etc... qui vendait quelque chose d'intéressant. Bien entendu, on savait à l'avance que la technique de Ufotable allait donner du bon pour le cinéma, mais pas l'école du mouvement à la Ig Prod ou Ghibli.
Après pour ces scènes séparées, on se dit que ça aurait pu toucher un public occidental, ça aurait pu sortir en France, les gamins n'auraient pas été dépaysés avec ce chant ( à la disney ) de l'héroïne.
Je ne m'attendais pas à un truc abouti à la KIKI qui nous donne à réfléchir après le métrage, mais j'avoue que j'étais partagé entre " mission accomplie " et "dommage de ne pas avoir suffisamment le monde magique " et de ne pas voir Nene un peu +. Je regrettais aussi de ne pas voir un ennemi chiadé, de la même trempe que la gouvernante du monde magique. Dans les trailers, j'avais parié que cette gouvernante du monde magique allait être l'ennemi principal. Mais non, ça n'a pas été le cas, vu qu'elle est du bon côté de la barrière même si elle était à deux doigts de montrer un côté plus obscure de sa personne. Mais tout est bien qui finit bien.
Avec le recul, je me dis que c'est tout de même osé et même réussi d'avoir comme antagoniste " un jeu vidéo " qui a mal tourné.
Tetho a écrit:Le plus gros défaut du film est de ne pas arriver à expliquer clairement la causalité entre son prologue et tout le reste. Alors que tout est en réalité lié,
c'est la sorcière cliente au début (que j'avais confondu avec sa sœur passée dans l'autre monde vu que j'avais pas fait gaffe à l'information qu'elle la cherchait) qui a déclenché les évènements en cherchant à retrouver sa sœur, l'arrivée de Yoyo dans cet immeuble, où se situe cette fille, liée à la sorcière qui a permis l'existence du jeu,
ressemble à une suite de coïncidences bien pratiques pour le scénariste.
Et du coup la première partie, elle, donne l'impression d'être une suite d'aventures sans but précis avant qu'il ne se passe
quelque chose pour lancer le récit, oui. Mais en fait tout était déjà lancé dès le début.
Il y a un manque de rigueur dans l'écriture assez évident, mais de là à placer le film au niveau de l'
Uchû Show, film éminemment sympathique mais dont les épisodes sont tellement déconnectés que l'ensemble aurait mieux fonctionné en tant que série TV avec un épisode = une aventure pour mieux exploiter ses idées foisonnantes, c'est quand même vache.
Pour moi c'est un bon grand film de
magical girl, pas du niveau du
Kiki de Miyazaki, intouchable, ou du
Minky Momo avec le pont, mais vraiment réussi quand même.
La première partie peut sembler trop légère, mais je crois qu'elle est nécessaire. C'est l'état d'esprit de Yoyo qui vient d'un monde
où même la mort n'est pas si grave, donc où chaque aventure est comme un jeu. Et du coup
la scène du chat et son exécution exemplaire arrivent juste à temps pour réajuster les enjeux du récit, sans et lui donner un sens en tant que "leçon de vie". Sans ça la façon dont Yoyo est prête à se sacrifier à la fin n'aurait aucun sens.
Je ne peux aussi que saluer l'esthétique du film, plus proche d'un livre d'illustration européen pour enfant que d'une esthétique anime, à l'image d'un
Mahô Shôjo Tai Arusu. Rien que ça ça rend le film incroyablement frais.
C'est vrai par contre qu'il est dommage que Nene ne serve que de support technique à travers sa boule de cristal, il y a clairement du potentiel manqué là dessus.
Oui c'est cela, Yoyo et sa prise de conscience qui relance le film, et qui ajoute de l'enjeu au film, tant elle se trouve d'un coup impliquée dans toutes ses actions dans la dernière partie du film.
Cela donne des scènes à enjeu plus réussi quand on passe à une Yoyo qui défend l'hôpital après avoir été touchée par la section "maternité" et aussi sa résignation en face des voeux égoïstes des humains à tout d'un coup sa joie de voir le volume de voeux plus pieux, plus humains.