
Réalisation : Masayuki Sakoi (Strawberry Panic !)
Scénario : Nitroplus
Animation : Kinema Citrus / Orange (Code : Breaker)
Princesse en fuite, Ame part à la recherche du robot Giga Road afin de débarasser l'humanité des puissantes entités Shinobis. Accompagnée de Suo, un être génétiquement modifié, elle se heurte à la violence du monde...
Téléfilm diffusé en catimini dans les dernières heures de 2013.
Conçu en 2003 pour s'insérer dans un projet multimédia réunissant Takara, Broccoli et GAINAX, l'anime Bushi Road - anciennement baptisé Bushi Lord - avait été annulé à la dernière minute suite au décès de son instigateur. Ce devait être la première réalisation télévisuelle d'un certain Hiroyuki Imaishi, qui s'en tourna finalement vers Gurren-Lagann.
Dix ans après, la série de vingt-six épisodes ressuscite... sous la forme d'un TV Special co-animé par Kinema Citrus, structure jadis proche de BONES, et Orange aux CGs des robots - Majestic Prince et Code Geass : Akito The Exiled. Techniquement, le résultat se montre donc à la hauteur de ses modestes objectifs. On note même que l'animation du mecha Giga Road est faite à la main, pour le peu qu'on puisse déceler derrière sa cape.
C'est plutôt du côté de l'histoire, comme d'habitude, que l'anime se fracasse contre les remparts. Si l'on se doute que le scénario a dû être sévèrement bousculé pour tenir en une heure et demi, la version condensée ne donne pas tellement envie d'en savoir plus. Crew Nitroplus oblige, deux ou trois scènes à peu près bien pensées survolent un traitement fort laborieux où aucun cliché ne nous est épargné tandis que les dialogues en écriture automatique s'adressent à l'anime-fan tokyoïte moyen, soit un cave avec cinq ans d'âge mental. Hitchcock disait que la clef d'une fiction réussie réside dans la finesse avec laquelle est dépeint le méchant du récit : si l'on s'en tient à cette méthodologie là, Bushi Road est la pire production animée de l'année. Les gentils ne sont pas tellement mieux lotis, entre une princesse Ame niaise éligible à Miss France et un yagiuu que l'insipide dispute au protocole. Les rôles secondaires plus "virils", occupés par le loyal Sanda et le samurai gossbo' Shin, sauvent l'anime du naufrage complet sans pour autant laisser de souvenir impérissable.
Ce Bushi Road fait montre de bonnes intentions - peu de fan-service, de vagues fulgurances old-school - et à ce titre ne parvient pas à être complètement déplaisant mais l'absence flagrante d'arguments qu'il propose, ou plutôt leur caractère éculé, ne saurait en fin de compte l'élèver au-dessus du passable, d'autant que la fin est un fiasco.