Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Modérateurs : Aer, Equipe forum MATA-WEB Animanga : Discussions sur les animés et mangas

Retourner vers Animanga

Avatar de l’utilisateur
Aer
Modo : Fan de Bakunyû
 
Messages: 10360
Inscription: Mar 29 Juin 2010, 23:01
Localisation:

Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Messagede Aer le Dim 03 Juin 2012, 02:17

Image

Studio Madhouse, année 2009.
Réalisateurs (par ordre des chapitres) :
Morio Asaka (Card Captor Sakura, Chihayafuru)
Tetsuro Araki (Death Note, Kurozuka, HOTD)
Shigeyuki Miya (Buzzer Beater, du Lupin III)
Ryosuke Nakamura (Môryô no Hakô)
Atsuko Ishizuka (Supernatural -The Anime Serie-, episode director également)

Chara-designer (idem) :
Takeshi Obata 1-3 (Hikaru no Go, Death Note)
Kubo Tite 2-5 (Bleach)
Takeshi Konomi 4 (Prince of Tennis)


J'ai terminé la série tout à l'heure après deux petites semaines à apprécier grandement tout ça, donc j'ouvre un sujet parce que je n'en ai pas trouvé sur le récapépète. Et que je pense que c'est un putain de chef d'oeuvre.

Aoi Bungaku est une série sous forme de 5 arcs, tous adaptés de classiques de la littérature japonaise :

- Ningen Shikkaku (Plus humain) d'Osamu Dazai, forme les quatre premiers épisodes. C'est, quelque part, la moins palpitante des histoires racontées, mais son contenu est déjà amplement suffisant pour satisfaire l'amateur de psychologies humaines. L'on suit la vie d'un jeune étudiant d'art avant la Seconde Guerre, ses relations familiales et avec les femmes. Très lent mais très intéressant.

- Sakura no Mori no Mankai no Shita (Dans la forêt, sous les cerisiers en fleur) d'Ango Sakaguchi, représente les deux suivants. Clairement le top du lot à mon sens avec le dernier arc. Les délires graphiques sont incroyables, le ton de l'histoire très rapide et la dichotomie qui se forme entre l'aspect festif du rendu et le coté totalement malsain de l'action qui se déroule fait son effet, amenant une ambiance très particulière. L'on suit un bandit de grand chemins du XIIème siècle (c'est important :p) qui tombe amoureux d'une jeune bourgeoise qu'il détrousse.

- Kokoro de Natsume Souseki, vient ensuite. Un double épisode en miroir qui raconte la même histoire mais de deux points de vue différents. Très intéressante dans son déroulement et les thèmes abordés, assez proche de la première dans son exécution, bien que certains passages soient exceptionnellement beaux. L'on suit deux jeunes étudiants littéraires, dont l'un invite l'autre, sans le sou, à loger chez la personne qui l'héberge.

- Hashire, Melos! (Cours, Melos !) d'Osamu Dazai, en quatrième position. Plutôt connu des amateurs d'animation via le film de Masaaki Osumi sortit en 92. Une réflexion sur l'amitié mixée avec une pièce de théâtre en quasi temps réel. Une petite pépite de narration et des thèmes forts, prenants. A noter la présence de certains backgrounds de Môryô no Hakô, j'ai trouvé ça marrant.

- Jigoku Hen (Visions infernales) et Kumo no Ito (Le fil de l'araignée) de Ryunosuke Akutagawa, pour conclure. Il s'agit de deux histoires semi indépendantes se déroulant dans le même monde. L'une sur un voleur trublion et l'autre un artiste maudit. L'aspect graphique est ici aussi très fortement marqué, avec des passages à certains moments qui m'ont carrément renvoyés à l'Eclipse de Berserk (en plus coloré). Très impressionnant et très intéressant à suivre.

Mis à part le dernier segment, toutes ses histoires ont en commun de proposer la vision de la vie, certes romancée, de chaque auteur, avec à chaque fois des personnages très attachants ou intriguant. Le monde perçu par ses auteurs n'a rien de drôle, est souvent cruel, broyant les hommes engoncés dans leurs problèmes, et propose une vision somme toute perspicace de ce que peuvent représenter l'amitié, l'amour, le travail, le pouvoir. Des thèmes universel décrit avec une criante vérité et une simplicité troublante.
Techniquement la série est fabuleuse, la réalisation sans faille, l'animation est constamment au top, l'image est belle et plaisante au regard, les musiques sont très bien conçues et supportent l'action sans faillir une seule minute. Les délires graphiques cités plus haut sont très bien choisis et proposent des choses très intéressantes pour les amateurs que nous sommes. En clair, une total réussite sur toute la ligne.

10/10.
When you dont afraid any sunshine, come on baby !

行けよ饒舌の 影よ来て導け

Avatar de l’utilisateur
Windspirit
Ryo versus Massue
 
Messages: 624
Inscription: Jeu 18 Sep 2008, 22:14

Re: Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Messagede Windspirit le Dim 03 Juin 2012, 02:58

J'ai trouvé qu'au contraire, Ningen Shikkaku était mené de manière magistrale, cette ambiance ultra-pesante type années 30 n'ayant aucun équivalent animesque dont j'aurais eu vent. Et d'ailleurs, ils en auraient fait un film (à la Mikio Naruse, peut-être) que ça n'aurait pas aussi bien fonctionné (même si elle en avait le style, l'esthétique, l'ambiance et la longueur), on touche du doigt la perfection en animu à tous les niveaux.

Sakura no Mori no Mankai no Shita verse plus dans le n'importe quoi à mon sens, jamais drôle quand il essaie de l'être, trop répugnant pour faire mouche quand il essaie d'être glauque, un coup tu vois le héros avec des écouteurs sans aucune raison apparente, et pourtant il y a vraiment la volonté de raconter une histoire cohérente et unie (tentative foirée, vu le foutoir sans nom qui en a résulté).

Kokoro est par contre très bon aussi. Le double épisode avec toutes ses oppositions, l'un se déroulant en hiver, l'autre en été, avec toutes les adaptations que ça nécessite ; les répliques identiques dont le sens est diamétralement opposé d'un segment à l'autre ; la construction qui s'adapte à 100% au point de vue du narrateur ; bref, le sentiment permanente qu'on suit la même histoire qui nous paraît pourtant totalement différente. Tout dans ce double-épisode (qui ne peut d'ailleurs fonctionner qu'en tant que double-épisode) est une réussite, le meilleur du genre que j'ai vu.

Hashire, Melos! est sans doute le segment le plus apprécié de la série, et c'est amplement mérité. La pièce de théâtre qui se déroule en tant réel rappelle les réalisations de feu Satoshi Kon (Perfect Blue, la comparaison est maladroite, mais l'idée y est), les moments sur l'écrivain nous ramènent à Ryousuke Nakamura (non seulement Mouryou no Hako, mais aussi certaines de ses réalisations sur Monster (l'épisode 58)), et tout sonne juste dans cette histoire extraordinairement belle et humaine.

Kumo no Ito et Jigoku-hen pour conclure, sont dans la veine de Sakura no Mori en plus réussi, là au moins c'est un exercice de style assumé (style OAVs des années 80) avec des histoires assez simples, racontées par l'exercice de style, ce qui est assez rare. C'est une conclusion plutôt réussie, qui termine la série sur une bonne note.


Je serais sans doute moins enthousiaste que mon collègue plus haut, dans le sens où j'ai trouvé la série assez inégale, ce qui est d'ailleurs fatal dans les séries du genre. Tous les recueils d'histoires courtes souffrent de ce même problème, et il faut vraiment adhérer au genre pour apprécier, s'attendre à du stellaire suivi du médiocre et vice-versa. Mais comme pour tous les recueils d'histoires courtes, je déconseillerais à quiconque de vouloir essayer choisir ce qu'il va regarder et de sauter les autres (les petits malins s'y essaient beaucoup), d'abord parce qu'il n'y a jamais de consensus au niveau du classement (même si en l'espèce je n'ai pas lu une ligne négative sur Hashire, Melos!), ensuite parce que c'est tout simplement irrespectueux envers l'oeuvre et la manière dont elle a été conçue. L'anime reste un anime global, qui s'appelle Aoi Bungaku (mon collègue Aer a oublié de parler de Masato Sakai, doubleur de tous les personnages principaux, et également narrateur et "guide" des excellentes séquences d'introduction des histoires, qui en foutent vraiment plein les mirettes au niveau du visuel et du son), et qui se regarde (dans l'ordre) du premier au douzième épisode, pour bien le ressentir comme il a été conçu, pour le meilleur et pour le pire. Parce qu'il y a une logique dans l'ordre de présentation des histoires, dans le rythme des histoires, et même dans les ruptures de style graphique.

On en ressort souvent avec des sentiments ambivalents, mais c'est aussi le but de l'oeuvre.

Globalement, même si elle n'est pas non plus révolutionnaire et excellente dans le genre, Aoi Bungaku est une des rares tentatives dans l'animation récente de créer une authentique oeuvre, globale, qu'on ne peut pas résumer à "c'était bien" ou "je me suis fait chier", et rien que ça mérite d'être salué. Je vais même pas entrer dans les détails techniques (vraiment, la qualité de l'animation étale à peu près tout ce qui s'est fait à la télé depuis cinq ans), j'en finirais pas.

Avatar de l’utilisateur
Aer
Modo : Fan de Bakunyû
 
Messages: 10360
Inscription: Mar 29 Juin 2010, 23:01
Localisation:

Re: Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Messagede Aer le Dim 03 Juin 2012, 03:21

Je n'ai pas dis que c'était mauvais attention, juste pas très palpitant. Après c'est clair que le rendu force l'admiration. Et puis si ça m'avait tant fait chier que ça, je n'aurais pas continué plus loin.

Sinon chuis d'accord avec ce que tu dis, sauf sur Sakura évidemment que j'ai vraiment adoré. Le clash après la partie volontairement terne de Ningen Shikkaku était incroyable et j'ai été happé dans le délire sans pouvoir me retenir. Autant comme tu dis tout du long je trouvais tout ça étonnant, autant la fin m'a juste filé des frissons, en restant dans ce genre de délire mais en encore plus poussé, en quelque sorte.

Tout dans ce double-épisode (qui ne peut d'ailleurs fonctionner qu'en tant que double-épisode) est une réussite, le meilleur du genre que j'ai vu.


+ l'infini.

La pièce de théâtre qui se déroule en tant réel rappelle les réalisations de feu Satoshi Kon (Perfect Blue, la comparaison est maladroite, mais l'idée y est)


J'aurais plutôt dit Millenium Actress pour le coup :>.

Ce qui m'a surtout fait apprécier justement, c'est que comme tu dis ce genre de série est souvent casse gueule, mais la pour le coup j'ai rien à redire sur aucune histoire, il n'y en a pas une que j'ai trouvé mauvaise au sens large du terme.

C'est vrai, j'ai oublié ce brave Masato Sakai...me faisait bien marrer les intros d'épisodes :p.

Je vais même pas entrer dans les détails techniques (vraiment, la qualité de l'animation étale à peu près tout ce qui s'est fait à la télé depuis cinq ans), j'en finirais pas.


5 ans t'es gentil. J'ai vu très très peu de séries aussi bien animées, c'est sur. Et pas que les dernières années.
When you dont afraid any sunshine, come on baby !

行けよ饒舌の 影よ来て導け

Avatar de l’utilisateur
Windspirit
Ryo versus Massue
 
Messages: 624
Inscription: Jeu 18 Sep 2008, 22:14

Re: Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Messagede Windspirit le Dim 03 Juin 2012, 04:27

Aer a écrit:J'aurais plutôt dit Millenium Actress pour le coup :>.

Ouais je me disais que quelque chose clochait, mais j'étais incapable de la sortir, alors que c'est clairement ce qui s'en rapproche le plus, même si c'est trop différent.

Avatar de l’utilisateur
NiKi
Ryo versus Massue
 
Messages: 890
Inscription: Ven 24 Avr 2009, 20:57
Localisation: Aucune idée.

Re: Aoi Bungaku, we live in a blue world.

Messagede NiKi le Dim 03 Juin 2012, 10:47

[Montrer] Spoiler
Image


cette tête traumatisante.

Pour Aoi Bungaku, j'ai trouvé qu'ironiquement les histoires les plus réussies étaient celles qui s'éloignaient le plus de l'original. En effet j'ai trouvé Ningen Shikkaku un peu lourdingue sur les bords, trop long trop lourd pour moi, j'ai regardé ça en ramant alors que le reste s'accordant plus de fantasie dans l'adaptation m'a tout de suite plus captivé. Mes deux préférés sont donc Kokoro avec sa narration originale a deux points de vue ( le deuxième point de vue ayant été inventé pour l'anime ) et comme tout le monde Hashire Melos, ou là on est même plus dans une adaptation de l'histoire, mais celle-ci est insérée dans une autre histoire.

Visuellement on oublie de parler des chara design d'auteurs talentueux: Obata ( Hikaru No Go, Death Note ) pour Ningen Shikaku et Kokoro, Kubo Tite ( Bleach ) pour Sakura no Mori, Takeshi Konomi ( Prince Of Tennis ) pour Hashire Melos... En général y'a une vraie adaptation visuelle au ton de l'oeuvre, on notera notamment que chaque histoire est réalisée par une personne différente, qui a tous sa patte. Et globalement, chacune des oeuvres ont une patte réussie qui s'adapte bien a l'oeuvre, ce qui permet une bonne immersion dedans.

On notera aussi l'excellente idée d'avoir quelqu'un ayant toutes les clés de l'oeuvre, joué par le talentueux Masato ( et non pas Mikio, il plonge pas dans le ciel lui :p ) Sakai. Sans spoiler l'oeuvre il fait un bon boulot pour donner les clés de l'oeuvre, les pistes pour la comprendre, saisir les problématiques et l'analyser. Son talent d'acting est aussi sans faille ( même si il est creepy dans les intros ), j'aurais juré entendre Toru Furuya avant de me rendre compte que c'est Sakai qui doublait TOUTES les voix. Il arrive bien a varier le ton selon les personnages, on se rend pas compte que c'est lui a chaque fois.

Aussi j'ai aimé que les oeuvres ne soient pas choisies au hazard et partagent tous un thème commun qui est comme l'a dit Aer dans le premier post, une vision de la vie. C'est intéressant de confronter des visions très différentes selon les auteurs de la vie. De ce fait l'anime ne part pas dans tous les sens et partage un même message global, une unité qui fait que c'est bien UN anime et pas des histoires collées dans un seul anime.



Retourner vers Animanga

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 23 invités

cron