Uchû Senkan Yamato 2199 le film - Hoshi Meguru HakobuneYeah, je le vois enfin. Et c'était plutôt bon sans être la claque secrètement espérée (mais pas attendue non plus vu les bandes-annonces).
Le film est assez représentatif de la série, il a dans l'ensemble les même défauts et les mêmes qualités que cette dernière. Ce qui pour moi penche clairement du coté de la réussite.
Vouloir raconter une aventure qui se passe pendant les trois mois du voyage de retour est une bonne idée, c'est le moment qui offre le plus de liberté et d'espace pour placer un épisode "oublié". La contrepartie c'est qu'en conséquent l'ensemble apparait vraiment comme anecdotique. Malgré tout ce qui se passe, y compris des évènements assez significatifs comme la première rencontre avec l'Empire de la Comète Blanche, malgré les ajours à la mythologie
Yamato le film apparait comme une
side story de chez
side story, un
gaiden de chez
gaiden. Il semble manquer d'ampleur, malgré les images complètement démesurées et magnifiques qu'il offre.
En fait le film est vraiment marqué de la patte d'Izubuchi, on sent qu'une fois de plus ce dernier veut satisfaire tout le monde et essaye de mettre un peu tout ce qui pourrait plaire aux différents publics. On lui a reproché de ne pas lier le Yamato de la série au Yamato de la WWII ? C'est fait. On a reproché à la série de ne pas mettre assez en avant le rôle de Kodai en tant que capitaine par intérim ? Et voila. Plus de coopération avec les Garminusiens ? Pas de problème. L'empire de la comète ? On doit vous trouver ça. Ijikata n'était pas assez présent dans la série ? Attendez madame, je crois qu'il m'en reste un peu dans la réserve...
Je n'ai aucune preuve de ce que je vais avancer, mais j'ai l'intuition que le gros du film, c'est à dire une coopération Yamato-Garmilus contre les Gatlantes d'un coté et cette histoire de vaisseau perdu des Jiriléens de l'autre sont deux scénarios qui n'ont pas fini dans la série et qu'Izubuchi aimait trop pour les laisser dans la panière des idées oubliées.
Et si autant le premier est une suite de combats plus ou moins impressionnants, mais trop souvent assez anecdotiques comme ce passage avec les pieuvres énergétiques qui m'a un peu laissé en mode "oui et ?", ou bien sa fin qui porte vraiment la marque Izubuchi dans sa résolution un peu artificielle. Le second est par contre un scénario vraiment Izubuchiesque dans le bon sens du terme, très Rahxheponesque dans cette façon de brouiller le sens de la réalité, qui aurait pu avoir sa place dans la série à la suite de l'épisode 14. C'est vraiment cette partie là que je retiendrais du film.
Par contre le prologue et l'épilogue me semblent complètement hors sujet. Leur présence est très artificielle.
Techniquement c'est bon. La 3D des vaisseaux est digne des meilleurs épisodes de la série, même si j'aurais préféré plus d'effets 2D. Par contre coté perso c'est bon mais est très loin du pinacle de la série à ce niveau qu'était l'épisode 20, mais il fallait s'y attendre avec la tonne de directeurs de l'animation présents sur ce film.
J'ai aussi apprécié la présence de Yamada Akihiro pour illustrer le conte garmilusien. Il contribue à sa façon à la patte Izubuchi du film.
Au final c'est vraiment une histoire de verre à moitié plein ou à moitié vide. Le film est vraiment à l'image de la série, et vu que pour moi cette dernière est une franche réussite je vais faire pencher mon avis sur le film du même coté. D'autant que certains éléments (Kôdai en capitaine, les Gatlantes...) pavent le chemin pour une suite qui semble se profiler. Dommage quand même que le film n'arrive pas à dégager l'aura d'un film
Yamato et ressemble trop à un patchwork d'idées éparses.
Izubuchi ne sera jamais Nishizaki qui tuait ses personnages sans remords, et son
Yamato ne sera jamais aussi désespéré et jusqu'au boutiste que
Saraba, mais tant qu'il évite d'être Matsumoto qui ressuscitait tout le monde à tous bouts de champ, ça m'ira bien.