Ceux qui aborderont cette série comme une oeuvre d'horreur ne pourront s'empêcher d'y voir un échec. Trop d'humour, notamment avec la boke, là, Momoe, qui s'évertue à gâcher l'ambiance. En fait, Tasogare Otome x Amnesia est moins une pure oeuvre d'horreur qu'une romance teintée d'horreur qui sent les vieilles planches et le traditionnel film de fantôme, d'autant plus que la série a le mérite de ne jamais faire intervenir la vie scolaire sinon de manière anonyme, nous restreignant avec justesse à cette sphère surnaturelle où l'on passe son temps à arpenter les couloirs d'un autre temps. Malheureusement, même à ce niveau, le positionnement est bien trop bancal. Il n'y a qu'a écouter la BO pour bien se rendre compte à quel point c'est moitié-moitié pistes sombres/mélancoliques-pistes joyeuses nullissimes. Faites le test avec l'OST 4, vous entendrez Saisan et puis après, BAM Shit(to), et encore mieux, l'espèce de fanfare immonde intitulée Shukkin. D'où l'intérêt des playlists. Il faut signaler que la série est portée par une OST de très bonne facture, après tout, les pistes à la con sont réservées aux moments à la con et je me demande si un compositeur a jamais concentré une fois dans sa vie ses efforts sur cette facette de son métier, ou s'ils se contentent de composer du random_truc_gai_pimpant. L'insert song de l'épisode 8 est excellente, elle est reprise dans le dernier mais avec un arrangement déplaisant car ils la décomposent pour essayer de lui donner plus d'impact, sans grand résultat vu comment ça se traîne.
Pour en revenir à la romance entre le fantôme Yûko et Teîchi doublé par un boulet (si je vous dis Nagisa de Free, vous comprenez ce que je veux dire ?), c'est moins son côté un peu trop "Ô mon Roméo ! Ô ma Juliette !" (pas ma tasse de thé) qui est mauvais que le fanservice sur Yûko et Kirie qui brise l'intemporalité bienvenue de la série en nous rappelant que c'est une oeuvre destinée avant tout à une bande de puceaux qui matent des animés.
Semi échec pour ce qui est de la mise en scène. On est dans du Shaft moins parasite mais qui conserve néanmoins cette manie d'en faire trop au point de ne plus être au service de l'histoire pour apparaître comme une figure de style gratuite qui suresthétise inutilement le déroulement. Parfois ça marche, très bien même, parfois non, le mélange des deux nous empêchant d'être serein quant à son appréciation. Le premier épisode est représentatif de cette manie de vouloir tout miser sur la mise en scène sans avoir réfléchi à l'utilité du procédé. (Même reproche sur l'adaptation ratée de Watamote.) Ils réitèrent la même bêtise avec
l'épisode 10 qui est un épisode d'importance vu qu'il s'agit du passé de Yûko. C'est l'épisode centré sur "les racines du mal" or, aucun moyen de s'immerger à cause de cette mise en scène à la première personne et ces plans sur Teîchi qui commente l'action tout en la reproduisant dans sa propre dimension. On est sans cesse ramené à l'expérience de Teîchi qui empêche toute identification avec le malheur de Yûko. Sur le papier, ça a l'air aussi bien que ce qu'il en était du premier épisode mais le résultat est aussi désastreux, tout ça pour qu'à la fin Teîchi se retrouve dos à dos avec Yûko. Et voilà on a placé notre quota made in Shinbobo.
Perso, je trouve les mises en scène uniquement intellectuelles fatiguantes et lassantes.
Comme il fallait s'y attendre, l'OAV est un instant fanserv à la recherche des mystères de l'école, qui trolle Kirie comme jamais, et qui est à l'image de la série, pas déplaisante mais qui à aucun moment ne saura se placer correctement.