Ma remarque citée ci-dessus se rapportait au fait que la série s'éternise plus qu'elle ne devrait, qu'elle risque de lasser son public à piétiner sur place.
Mais en disant ça, je ne suis pas objectif, car mon ressenti est dû en partie à ma connaissance du manga.
Les passages sur Serika et sur Kenji sont présents dans le manga. Le manga ne brode pas et n'invente rien, car tout y est. Je veux dire que l'anime adapte fidèlement le manga, à quelques infimes différences près. Mais ce qui, dans le manga, se déroule sur un chapitre ou sur un tome, s'allonge (respectivement) dans l'Anime sur un voire trois ou quatre épisodes. Cela n'est pas dû à effet de "brodage", mais plus au fait que l'adaptation en Anime, donc en images en mouvement, nécessite la "liaison" entre différents plans, là où dans le manga, on peut passer à un plan différent en deux cases (dans l'anime, il faudra quelques secondes pour faire le lien... je ne sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre). Ou peut-être est-ce un choix délibéré de la réalisation, là où il serait sans doute possible (pure spéculation de ma part) d'abréger un peu.
Franchement, il y a des longueurs dans la série TV qui n'existent pas dans le manga (ou il y a des raccourcis dans le manga que l'anime ne peut pas prendre), et il y a des épisodes où ça me saoule royalement.
L'arc dans la capsule d'isolement m'avait paru horriblement long, mais là... trois épisodes juste pour annoncer les résultats des tests, faut arrêter ! Mais qu'est-ce que ça va être plus tard dans les arcs suivants ?!
Je suis toujours la série, mais avec nettement moins d'enthousiasme qu'au début.
Par contre, j'attends le prochain tome du manga avec beaucoup d'impatience !
Néanmoins, je ne remets pas en cause la qualité scénaristique de l'oeuvre elle-même.
Perso, je persiste dans mon opinion décrite page précédente.
Uchuu Kyoudai n'a pas vocation de transformer l'aventure spatiale en grand show holliwoodien. Ce n'est pas L'étoffe des Héros, ce n'est pas Space CowBoys, Armageddon, etc.
C'est l'exploration spatiale dans tout ce qu'elle a de plus réaliste et de "presque" banal. C'est chiant comme la Lune. Enfin, non. L'exploration spatiale n'a de "sense of wonder" (pour emprunter le terme à Ileca) que dans l'imagination du publique, alors que la réalité... ben chez cheap, c'est sans projecteurs ni froufrou, c'est lent, c'est laborieux... c'est exactement ce que présente Uchuu Kyoudai : c'est la réalité.
Ileca a reproché la médiocrité de l'épisode de l'alunissage de la Lune. J'ignore à quoi il s'attendait ou ce qu'il aurait aimé voir, mais la réalité est aussi chiante que ce qu'Uchuu Kyoudai nous a montré dans l'épisode en question. A dire vrai, mais dans la série "De la Terre à la Lune", produit par Tom Hanks pour HBO, l'épisode de l'alunissage d'Apollo 11 est dans le même ton. Bien qu'il s'agisse d'un moment historique, le passage est un modèle de sobriété.
Dès lors, car c'était sans doute le cas dans la réalité (je veux dire, du point de vue des astronautes, tel qu'ils l'ont vécu), pourquoi devrait-il en être autrement dans un Anime ? Pour broder ? Jeter de la poudre aux yeux comme le fait Hollywood ? Pas dans Uchuu Kyoudai, en tous cas.
Alors pourquoi chercher de l'émerveillement là où il n'y en a pas ? Parce que quelque part, il y en a, malgré tout.
Mais je dirai qu'elle se situe sur un autre plan. Il ne concerne pas l'aventure spatiale, mais plutôt le parcours initiatique de Mutta qui, on s'en doute dès le début, ira forcément sur Mars à la fin du manga. Ça ne fait pas un pli, la fin est totalement téléguidée et ne surprendra personne.
C'est donc plutôt dans le parcours du personnage principal, qui fait un peu son one-man-show, les autres n'étant là que pour faire diversion ou distraire la galerie. Car il faut dire, les persos secondaires ne brillent pas vraiment, sauf de manière occasionnelle (comme Kenji et Serika dernièrement).
Mais même le parcours de Mutta n'a rien de réellement exceptionnel (si on excepte certaines rencontres et évènements fortuits). Ce n'est ni Chuck Yeager, ni John Glenn et ni Neil Armstrong. Ce n'est ni un héros, ni un personnage emblématique destiné à faire
rêver fantasmer, mais une personne d'une banalité consternante, plus proche du public que ne le serait un héros typiquement inaccessible. Inico l'a reconnu juste au-dessus, en ce qui concerne Kenji, et le même constat est également valable pour un peu tous les autres personnages.
A mon avis, si émerveillement il y a, ça ne concerne pas le personnage central lui-même, ni ce qu'il fait (car il ne réalise aucun exploit), mais il serait plutôt dans l'accomplissement de son rêve d'astronaute.
Je ne suis pas certain qu'il y ait une certaine magie ou de grands moments d'émotions à faire passer. Je pense que ce qui touche le public, c'est cette identification, ce rapprochement qu'il peut opérer avec les personnages (ceux qui ne sont pas astronautes au début), à la fois terriblement proches de nous dans leur banalité, et à la fois éloignés (car eux sont parvenus à devenir astronautes). Uchuu Kyoudai ne vend pas du rêve au sens "rêve d'aventure spatiale", mais au sens "n'importe qui peut devenir astronaute, vous compris". Je pense qu'il y a une petite différence, au sens où le premier concept renvoie fait vibrer l'imagination du téléspectateur et son côté émotionnel, tandis que le deuxième parvient à faire rêver tout en faisant appel à une certaine dose de réalisme.
Ce n'est que mon opinion, mais la nuance tient dans le rêve durant la phase de sommeil et le "rêve éveillé".
Néanmoins, je reconnais qu'il manque quelque chose à la série.
En ce qui me concerne, je dirais que ça concerne les personnages. J'ai l'impression qu'il manque un petit quelque chose de charismatique, une sorte d'alchimie entre eux. J'ai un peu l'impression de voir un puzzle défait, au lieu d'un puzzle complet et harmonieux. Je veux dire qu'il y a des Anime où dès les premiers épisodes, tu sens qu'il y a réellement une dynamique qui marche entre eux, quelque chose de palpable, une harmonie et/ou une cohésion ou un antagonisme qui rend les persos attachants, charismatiques.
Là, c'est plus diffus, plus discret. Ou tout simplement absent. A part Fukuda le nain grand gueule et Mizoguchi l'autoritaire, les personnalités, même si on explore bien leur passé et lure background, ne sont pas vraiment hauts en couleur (je pense à Mutta, Serika et Kenji) bien qu'ils soient tous les trois assez différents.
Mais là, on est un peu dans Bisounoursland, où tout le monde il est gentil. Même les gens qui peuvent paraître antipathiques au début finissent par se révéler sympa (la suite du manga est émaillée de nombreux autres exemples).
Mais peut-être est-ce que c'est également voulu ? Je ne dis pas que dans la vie, tout le monde il 'est gentil comme dans le pays des Bisounours, mais de même que dans la réalité, tout du moins dans la société japonaise, et dans le monde professionnel des adultes, les gens souffrent d'une certaine uniformité (peu de personnages excentriques et hauts en couleur), cette brochette de messieurs et de madames tout-le-monde a justement été étudié par l'auteur du manga pour faciliter d'autant plus l'identification du public.
Ou alors c'est qu'il était en panne d'inspiration quand il a créé ses personnages ou qu'il est réellement con.