AQUARION EVOLPersonne n'a rien à carrer de notre anime !Supervision : Shôji Kawamori (Macross Frontier)
Réalisation : Yusuke Yamamoto (Welcome To The NHK)
Scénario : Mari Okada (Toradora !)
Animation : Satelight Les deux premiers épisodes ont été diffusés à la suite lors d'un programme spécial de quarante et quelques minutes.
J'ignore pour quelle raison j'ai daigné croire en l'infime possibilité d'un regain d'intérêt pour la franchise : la première série, située la bagatelle de 12 000 années plus tôt mais à laquelle il est abondamment fait allusion dans le script, était un produit foireux de la tête aux pieds, ahuri sans pour autant se vouloir drôle, plastiquement repoussant et qui souhaitant faire plaisir à tout le monde réussissait en fin de compte à ne satisfaire personne.
Aquarion EVOL, au bout de deux segments, semble emprunter une voie similaire, exception faite du bilan technique réhaussé - surtout durant la première moitié car les choses se gâtent une fois la 3D devenue monopolistique.
L'introduction n'est pourtant pas tout à fait déplaisante, proposant une ébauche de meta-commentaire au sujet de la série précédente - le héros ayant la lucidité de dire, en substance, que plus personne de nos jours n'a rien à foutre de
Aquarion à part lui. La séparation des sexes, au coeur du fonctionnement régalien de la cité, aurait pu être la touche d'originalité conférant à l'anime sa dynamique personnelle ; hélas, le propos est traité par-dessus la jambe, sans le moindre humour - a contrario de
Vandread - et n'amène qu'à un melodrama kawamorien du plus bel effet : le vrai pouvoir du robot réside dans l'attirance/l'amour prohibés de ses pilotes... mais pour que cela fasse semblant de fonctionner scénaristiquement, encore aurait-il fallu que les deux amants soient autre chose que des clichés sur pattes dépourvus de la moindre personnalité. Or, ils sont juste inexistants - au même titre que le support cast d'une fadeur incomensurable - et l'on ne peut pas dire non plus que l'ennemi, une bande de bourrins sous le joug d'une pseudo-prophétie, fasse preuve d'un charisme saisissant non plus. Quelques brins d'ironie - la Barrière Chaste, une OST correcte, l'écho de l'ancienne mouture et l'omniprésence de la baston - on aurait apprécié en animation traditionnelle mais en 3D cela devient rapidement pénible - sont les seuls ingrédients à peu près comestibles de ce nouveau probable naufrage en devenir de Kawamori et Okada.
Il se dit sur le net que la série de Satelight ne durerait que treize épisodes, ce qui reviendrait à accentuer encore l'inanité de l'ensemble. Selon toutes vraisemblances, la seule raison d'être de
Aquarion EVOL est de pouvoir vendre à Banpresto pour quelques milliers d'euros les droits du nouvel Aquarion dans six mois ou un an.
Hériter d'une légende signifie en devenir une soi-même ! Es-tu prêt pour ça ?